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Yaoundé - 25 avril 2024 -

Des 49 structures ayant soumis leurs dossiers pour avoir l’autorisation de construire ou d’ouvrir des établissements dans le secteur touristique au Cameroun, 15 n’ont pas reçu l’avis favorable de la Commission technique nationale des établissements de tourisme (CTN-ET), qui s’est réunie le 1er mars dernier pour sa 227e session. L’information est contenue dans le communiqué final rendu public par le CTN-ET à l’issue de cette réunion. Il s’agit des hôtels, des restaurants, des établissements de loisirs, des agences de loisir.

Parmi ces dossiers, six ont tout simplement été rejetés en raison de l’absence du certificat d’urbanisme, d’attestation d’immatriculation ou de création d’entreprises, de copie du titre foncier, de la notice de sécurité, du contrat de travail et de l’exiguïté des chambres et couloirs, selon les cas. Par exemple, le dossier de Lys hôtel d’Obala, dans la région du Centre, a été rejeté pour absence de notice de sécurité, absence de certificat de propriété au nom du promoteur, illisibilité des plans d’architecture… L’hôtel Le Bien de Yaoundé a vu son dossier rejeté pour absence de permis de bâtir entre autres. Par ailleurs, l’examen du dossier de l’agence de loisir Moabe Voyages a été suspendu en raison de l’attente de l’avis de la cellule juridique.

Cependant, 33 des 49 dossiers déposés ont reçu un avis favorable de la Commission technique nationale des établissements de tourisme. « Il est à noter que les avis favorables seront confirmés par la délivrance d’un arrêté du ministre du Tourisme accordant l’autorisation de construire, d’exploiter ou d’agrément de guide, selon les cas », précise le CTN-ET.  

SG

La Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), filiale du groupe français Castel, a terminé l’année 2023 avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 729 milliards de FCFA. L’annonce a été faite par son directeur général, Stéphane Descazeaud (photo), lors de l’inauguration de l’extension de l’usine de Yaoundé le 21 mars dernier. Ce résultat est toutefois en baisse de 4 milliards de FCFA par rapport aux 733 milliards de FCFA réalisés en 2022, selon le chiffre d’affaires présenté dans le rapport RSE de l’entreprise de cette année-là, qu’Investir au Cameroun a consulté.

Ce chiffre d’affaires est tiré en grande partie par la vente de boissons. À ce sujet, le DG de SABC affirme que l’entreprise a produit et vendu 1,1 milliard de litres de boissons au cours de l’année dernière, soit un peu plus que l’année précédente. En 2022, l’entreprise revendiquait 1 095 889 800 de litres de boissons vendues, avec des parts de marché de la bière, des boissons gazeuses et des eaux respectivement de 73,9%, 58,2% et 28,4%. SABC espère accroître sa production grâce à de nouvelles installations, en sus de l’extension de l’usine de Yaoundé visant à augmenter de 18% la fabrication des boissons avec l’installation d’une chaîne mixte (bières, AM, BG) d’une cadence de production de 35 000 bouteilles par heure.

« Des travaux de construction ont également déjà démarré à Bafoussam (à l’Ouest du pays, NDLR), où une nouvelle chaîne de conditionnement sera installée avant la fin d’année, puis suivront Garoua (Nord) et Ndokoti (Littoral), dont les nouvelles chaînes seront mises en service à l’horizon 2025. Au total, ce sont 2,5 millions d’hectolitres (soit 250 millions de litres, NDLR) de conditionnement de bouteilles en verre consigné qui seront ajoutés dans les 12 mois qui viennent, représentant une augmentation de plus de 30% par rapport à la situation actuelle », affirme Stéphane Descazeaud.

Ce dernier se satisfait des performances de l’entreprise, fruit, dit-il, d’importants investissements réalisés au cours des dernières années, malgré un environnement difficile marqué notamment par un niveau d’inflation encore élevé, doublé de la pression fiscale et du blocage des prix des boissons depuis 5 ans. À cela, il faut ajouter la crise anglophone qui prive l’entreprise de volumes importants de ventes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

À ce qui concerne la pression fiscale, Stéphane Descazeaud affirme avoir payé en 2023 des taxes (TVA, droits d’accises, droits de douane, impôt sur les sociétés…) de plus de 367 milliards de FCFA, soit 50,3% du chiffre d’affaires total de l’entreprise. Pour l’inflation, la SABC estime qu’elle a entrainé un renchérissement des coûts des intrants de plus de 33 milliards de FCFA en deux ans : 16 milliards sur la période 2021-2022 et 17 milliards sur la période 2022-2023.

P.N.N

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L’activité de certains navires battant pavillon camerounais préoccupe l’Organisation maritime internationale (OMI). Ces bateaux sont accusés de faire partie de la flotte de « navire fantôme » qui permettent à la Russie d’exporter son pétrole et de le vendre à plus de 60 dollars le baril, violant ainsi les sanctions prises contre la Russie après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Les préoccupations de l’OMI ont été portées, le 14 mars 2024, au ministre camerounais des Transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe, par le Haut-Commissaire du Royaume-Uni au Cameroun, Barry Lowen. Il faut dire que le siège de l’OMI se trouve à Londres, capitale de ce pays. 

Pour comprendre, il faut savoir qu’après le début de la guerre en Ukraine en février 2022, les pays du G7 (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France, Italie, Japon, Canada), l’Union européenne (UE) et l’Australie ont décidé de plafonner le prix du baril de pétrole russe à 60 dollars pour réduire les recettes pétrolières (et donc les dépenses militaires) de ce pays qu’ils accusent d’avoir envahi un État souverain. Pour mettre cela en œuvre, ces pays ont interdit à leurs compagnies de transport maritime et d’assurance d’accepter des cargaisons de pétrole russe dont le prix du baril dépasse le plafond fixé.  

Pour contourner ces décisions, Moscou s’appuie sur une flotte alternative. Sauf que l’OMI estime que cette flotte est constituée de « navires fantômes ». Cette appellation désigne des bateaux qui ne respectent pas les réglementations internationales et les meilleures pratiques. Ils n’ont pas d’assurance et évitent intentionnellement les inspections… L’Assemblée générale de l’OMI a d’ailleurs adopté, en décembre dernier, une résolution exhortant les États membres à veiller à ce que les bateaux qu’ils immatriculent ne soient pas exploités dans le cadre des « flottes fantômes » visant à contourner les sanctions décidées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité des Nations unies.

Selon l’agence américaine d’informations économiques Bloomberg, sur 14 pétroliers battant pavillon camerounais au cours de l’année 2023, 11 pouvaient être retracés vers des ports pétroliers russes. En janvier dernier, The Maritime Executive, rapportait que le Cameroun a retenu l’attention en tant que pays refuge pour la flotte fantôme. « Historiquement, les navires immatriculés au Cameroun ont été liés à d’autres opérations de contrebande de pétrole, notamment en Iran et au Venezuela », écrivait le journal spécialisé dans les affaires maritimes.

Doléances du Cameroun

Dans un courrier adressé aux autorités portuaires camerounaises, le 2 janvier 2024, les Émirats arabes unis informent de l’interdiction de navigation dans ses eaux des navires battant pavillon camerounais. « Le ministère de l’Énergie et des Infrastructures, chargé de réglementer les opérations des navires étrangers dans les eaux et les ports des Émirats arabes unis, (…) a décidé d’inclure les navires enregistrés sous l’État du pavillon de “République du Cameroun” à la liste existante des navires de l’État du pavillon restreint faisant escale dans les eaux et les ports des Émirats arabes unis, à moins qu’ils ne soient classés par un membre de la classe IACS (Association internationale des sociétés de classification) ou par la Société de classification des Émirats-Tasneef », écrivent les autorités émiraties. En conséquence, précise le ministère émirati de l’Énergie, les compagnies maritimes et agents maritimes des Émirats arabes unis sont priés de ne pas fournir de services aux navires qui ne se conforment pas à cette circulaire afin d’éviter toute responsabilité juridique.

« Le Cameroun a toujours réagi immédiatement aux informations mises à sa disposition sur les navires identifiés comme fautifs et, après vérification, radie ces navires », a réagi le directeur des affaires maritimes et des voies navigables du ministère camerounais des Transports. À en croire Jean Nlend, la difficulté est que le Cameroun n’est toujours pas intégré dans le système mondial intégré de renseignements maritimes (Gisis, en anglais), malgré les « énormes efforts » déployés jusqu’à présent. « Cette lacune rend le Cameroun incapable de suivre les navires marqués dans les zones rouges », a fait savoir Jean Nlend. C’est pourquoi le Cameroun a sollicité l’aide du Royaume-Uni pour son intégration dans ce système. Le Gisis est une base de données entrée en vigueur le 1er mars 2006. Elle permet d’accéder à un ensemble d’informations relatives à la navigation maritime internationale.

L’appui sollicité par Yaoundé, apprend-on, pourrait également s’étendre à la numérisation de la procédure d’enregistrement. De l’avis même du ministère camerounais des Transports, la situation actuelle « remet en cause la procédure d’immatriculation des navires battant pavillon camerounais ». Selon le ministre camerounais des Transports, plus de 200 navires immatriculés au Cameroun battent actuellement pavillon camerounais sur les eaux internationales. Ces immatriculations, rappelle Jean Ernest Ngalle Bibehe, sont faites dans les ports de Douala, Limbe, Kribi et Garoua. Et ce, conformément à l’article 14 de l’ordonnance du 31 mars 1962 communément appelée Code de la marine marchande camerounaise et au décret du 6 septembre 1962 fixant les conditions de naturalisation et d’immatriculation des navires.

En attendant que le Cameroun intègre le Gisis, il a été recommandé que les informations sur les navires en marge de la réglementation et des bonnes pratiques soient régulièrement mises à la disposition du Cameroun.

Frédéric Nonos

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Selon Stéphane Descazeaud, le directeur général de la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), cette filiale du groupe Castel a réalisé des investissements cumulés d’un montant total de 313 milliards de FCFA au cours des 10 dernières années. Ce qui correspond à une moyenne d’au moins 31 milliards de FCFA d’investissements chaque année.

Mais, au cours de la seule année 2023, souligne le DG, le leader du marché brassicole au Cameroun est allé bien au-delà de cette enveloppe moyenne annuelle, en investissant au total 53 milliards de FCFA. L’on se souvient qu’en 2023, en effet, la SABC a lancé un programme d’investissement quinquennal de 200 milliards de FCFA, suite au rachat par le groupe Castel des actifs de Guinness Cameroun, la filiale locale du Britannique Diageo.

Parmi ces investissements, il y a les 21 milliards de FCFA qui ont permis d’augmenter de 18% ses capacités de production à Yaoundé ou la bière Guinness devrait être produite dès la fin de l’année 2024.

BRM    

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Le calendrier de la 2e série d’émission des bons par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) prévoit une nouvelle opération ce 25 mars 2024. Grâce à des titres de 14 jours de maturité, rémunérés à 2,5%, la banque centrale des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) espère pouvoir prélever dans les coffres des banques une somme de 50 milliards de FCFA. Cette opération s’inscrit dans la cadre de la politique monétaire d’austérité mise en place depuis 2022, pour restreindre l’accès au crédit et combattre la part de l’inflation d’origine monétaire (20%).

En attendant le sort qui sera réservé à cette opération, l’on peut remarquer que les deux premières, lancées en févier et le 28 mars 2024, n’ont pas remporté de succès auprès des banquiers. Alors que la première opération a été simplement déclarée infructueuse, les établissements de crédit n’ont pas non plus accouru autour de la deuxième. Celle-ci s’étant soldée par une offre globale de 2,5 milliards de FCFA, sur les 50 milliards de FCFA recherchés. Ce qui correspond à un taux de couverture de l’offre de seulement 5%. Mieux, une seule banque sur la cinquantaine que compte la Cemac a souscrit à cette opération.

Pour rappel, la Beac a été autorisée à opérationnaliser ce nouvel instrument au sortir du Comité de politique monétaire (CPM) du 12 décembre 2023, après le constat de la persistance des tensions inflationnistes, malgré la mise en place, depuis 2022, d’une politique monétaire d’austérité par l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac.

BRM

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Selon les chiffres révélés par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), l’agro-industriel public camerounais CDC a exporté seulement 1 890 tonnes de bananes au mois de février 2024. Avec ce volume d’exportations, qui représente le sixième des ventes à l’international de la société des Plantations du haut Penja (11 981 tonnes), le leader du marché local, la CDC enregistre sa 2e plus mauvaise performance sur une période d’un an. La plus mauvaise performance ayant été réalisée en avril 2023, avec des expéditions de seulement 1 803 tonnes de bananes vers le marché international.

Mieux, mis à part les mois d’avril (1 803 tonnes) et de mai 2023 (1 968 tonnes), la CDC n’avait plus enregistré des exportations en dessous de 2 000 tonnes depuis un an. L’entreprise avait même réussi à commercialiser à l’international plus de 3 300 tonnes en décembre 2023 et janvier 2024. Ce qui correspond à ses deux plus gros volumes de ventes depuis son retour sur le marché en juin 2020. Ceci, après avoir disparu du fichier des exportateurs de bananes du Cameroun, entre septembre 2018 et mai 2020, suite aux conséquences de la crise socio-politique, qui secoue les régions camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis fin 2016.

En effet, avec des pertes cumulées de 38,7 milliards de FCFA entre 2019 et 2021, des arriérés de salaires de 35,7 milliards de FCFA au 30 juin 2023, selon les données de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), la CDC est de loin l’entreprise camerounaise qui paye le plus lourd tribut des revendications séparatistes en cours dans les deux régions anglophones du pays. En raison de cette crise, au cours de laquelle des installations de l’entreprise ont été détruites, des employés assassinés et contraints de déserter les plantations, pas moins de 5 500 emplois ont été perdus dans cette unité agro-industrielle, 2e employeur du pays après l’administration publique.

Au demeurant, en dépit de cet environnement difficile, la CDC tente de remonter progressivement la pente. Avec la reprise progressive des activités dans certaines plantations jadis abandonnées du fait de l’insécurité, l’entreprise a réussi à exporter en moyenne 2 000 tonnes de bananes par mois, tout au long de l’année 2023. En janvier 2024, elle a même effectué des exportations records de 3 347 tonnes (ce qui ne lui était plus jamais arrivé depuis août 2018, NDLR), avant de retomber à 1 890 tonnes un mois plus tard.

Brice R. Mbodiam  

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Le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Ngannou Djoumessi, vient de lancer un appel d’offres national restreint « en procédure d’urgence », en vue de l’attribution d’un contrat pour l’exécution des travaux d’entretien périodique de la section de la route Boumnyebel-Eséka-Lolodorf, longue de 91,780 km. Selon l’appel signé le 20 mars, ce contrat porte sur une enveloppe de 2 milliards de FCFA à décaisser en deux fois : soit 500 millions de FCFA en 2024 et 1,5 milliard de FCFA en 2025. Les travaux sont répartis en un lot unique pour une durée de 18 mois. Ils consistent en un entretien périodique de l’ensemble des itinéraires.

Concrètement, le marché comprend, entre autres, des travaux de débroussaillage, abattage d’arbres, mise en dépôt de déblais ordinaires, curage et remise en forme des fossés et exutoires existants, création des fossés et divergents en terre, réparation des nids-de-poule en béton bitumeux, curage des fossés bétonnés ou maçonnés, construction des fossés bétonnés et traitement de la chaussée, indique le ministre. Ces travaux seront financés par le budget du Mintp-ligne du Fonds routier pour les exercices 2024 et 2025, apprend-on.

Le tronçon Boumnyebel-Eséka-Lolodorf est une route revêtue qui relie les régions du Centre et du Sud. Cette route est impraticable en saison des pluies. Aussi, l’appel d’offres lancé par le Mintp vise-t-il à préserver l’intégrité structurelle de la route en vue de faciliter les déplacements et la circulation. À fin décembre 2023, le Cameroun comptait officiellement 10 225,58 km de routes bitumées sur un linéaire global de 121 873 km, dont seulement 1 606,08 km de routes régionales asphaltées qui sont généralement en mauvais état, faute de moyens financiers pour leur entretien, selon le Mintp.

P.N.N

Dans une circulaire signée le 7 mars 2024, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze (photo), invite les compagnies d’assurances et les intermédiaires au respect strict des modalités de souscription des polices d’assurance de responsabilité civile automobile. Le membre du gouvernement dit constater que « ces entreprises commercialisent l’assurance automobile à des montants de primes inférieurs à ceux prévus » par l’arrêté du 16 novembre 1994, fixant les tarifs applicables aux véhicules terrestre à moteur.

Ce texte précise que la fixation de la prime d’assurance automobile dépend d’un certain nombre de critères à savoir : le nombre de chevaux, la zone de circulation, la source d’énergie, la catégorie du véhicule. À titre d’illustration, un véhicule de catégorie 4B (car de transport) dont le nombre de places en plus du chauffeur, varie de 9 à 19, et consommant de l’essence 7-10 ou du diesel jusqu’à 7, paie annuellement 364 614 FCFA de prime. Le même véhicule, qui consomme l’essence 11-14 ou du diesel 8-10 au nombre de places identiques, paie en revanche une prime annuelle de 453 331 FCFA, soit une différence de 88 717 FCFA.

Préservation des recettes fiscales

Pour Louis Paul Motaze, la commercialisation de l’assurance automobile à des montants inférieurs à la règlementation est une pratique anticoncurrentielle, qui plombe l’activité d’assurance. À en croire le membre du gouvernement, cette pratique a des conséquences sur « le règlement des sinistres, les recettes fiscales et encourage le développement des rapports commerciaux atypiques »« Les entreprises d’assurances et les intermédiaires qui persisteront dans cette pratique illégale s’exposent aux sanctions prévues par la règlementation en vigueur », menace le ministre des Finances. Il annonce que ses services prendront, au moment opportun, les dispositions nécessaires « en vue de la préservation des intérêts du Trésor public ».

D’après un assureur, le montant de la prime a une incidence sur le volume des recettes à redistribuer à tous les acteurs de la chaîne. Ce dernier rappelle que l’État prélève la TVA (19,25%) sur l’ensemble des recettes constituées de la prime nette (tarification de base), des accessoires (frais de documentation) et du fichier central (portion de la prime destinée à centraliser le fichier national des sinistres, etc.).

Frédéric Nonos

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Le ministère des Finances (Minfi) vient de lancer un appel d’offres national ouvert « en procédure d’urgence » dans le but de recruter des structures pour la production du code général des impôts pour les exercices 2024, 2025 et 2026. « La prestation objet du présent appel d’offres comprend la production de 10 000 exemplaires du Code général des impôts bilingue pour chacun des exercices (soit 30 000 exemplaires pour les trois exercices, NDLR) », indique l’avis d’appel d’offres signé le 18 mars 2024 par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. Pour chacun des exercices, le délai maximum de livraison de la prestation est de 45 jours, précise le Minfi.

Ce marché va être financé par le budget du ministère des Finances pour les exercices 2024 et suivants pour un cout prévisionnel de 465 millions de FCFA, apprend-on, soit plus de 16 000 FCFA l’exemplaire de ce document de près de 1000 pages (en version française seulement). Les imprimeries de droit camerounais installées au Cameroun et intéressées par cette offre sont invitées à manifester leur intérêt au plus tard le 16 avril 2024.

Le Code général des impôts tient compte des innovations introduites dans la loi des Finances. Il est donc mis à jour chaque année en fonction des nouvelles dispositions de la loi des finances.

SG

La Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), filiale locale du groupe français Castel, a procédé le 21 mars à l’inauguration de l’extension de son usine de Yaoundé. D’un coût global de plus de 21 milliards de FCFA, cette nouvelle chaîne d’embouteillage verre est basée sur un site de 2 800 m2. Selon l’entreprise, les travaux de construction et l’installation des équipements ont duré 8 mois (de mai 2023 à janvier 2024) et ont nécessité la collaboration de 44 personnes à la SABC et de 48 sociétés de prestations de service locales. Elle est dotée d’une capacité de production de 35 000 bouteilles (33 cl, 50 cl, 60 cl et 65 cl) par heure, apprend-on.

Le directeur général de SABC, Stéphane Descazeaud, a déclaré que cet investissement vise à augmenter de 18% la fabrication des boissons et de 31% leur conditionnement. Concrètement, ce nouvel outil de production devra permettre d’augmenter la capacité de l’usine de Yaoundé de 2,8 millions d’hectolitres à 3,6 millions d’hectolitres. Ce qui permet de réduire de 94% le déficit actuellement chiffré à 850 000 hectolitres. « Le projet a déjà permis de créer 74 emplois, dont 51 postes permanents, et 53 postes sont encore à pourvoir dans les mois qui viennent pour un total de 127 emplois », affirme le DG.

Cette nouvelle chaîne de production, issue d’un plan d’investissement quinquennal (2023-2027) de 200 milliards de FCFA, vient répondre d’une part à la demande croissante du marché des boissons en général, et d’autre part à la demande du gouvernement de produire et distribuer la bière Guinness dans les autres régions du pays, en conformité avec les engagements pris lors de l’acquisition de Guinness Cameroun SA par le groupe Castel il y a un an, selon Stéphane Descazeaud. Pour le moment, la bière Guinness est uniquement produite dans la région du Littoral. Le DG de SABC a assuré le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, qui a présidé la cérémonie d’inauguration, que cette bière noire sera produite à l’usine de Yaoundé dès la fin de l’année 2024.

Investir au Cameroun a appris que ces nouvelles installations de l’usine de Yaoundé ont été précédées en 2023 d’un investissement de plus de 4 milliards de FCFA visant à remettre en service un four de la Société camerounaise de verrerie (Socaver, filiale locale du groupe Castel spécialisée dans la production des emballages en verre) afin d’augmenter de 50% la production des bouteilles en verre pour répondre notamment à la demande de Guinness qui importait auparavant ses bouteilles. Par ailleurs, l’ambition de SABC est de diminuer les emballages en plastique, véritable fléau au Cameroun, et de les remplacer par du verre, notamment dans les lieux de consommation sur place. Pour ce faire, la filiale locale du groupe Castel a aussi relancé la production des jus en bouteille.

Présente depuis 76 ans au Cameroun, la SABC est le leader du marché brassicole. Elle dispose de 9 sites industriels au Littoral, au Centre, à l’Ouest et au Nord, de 35 centres de stockages répartis sur tout le territoire, de 20 chaînes de production et d’embouteillage, ainsi que de 40 marques et 111 références de produits fabriqués et commercialisés.

Patricia Ngo Ngouem

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Spécialisée dans la conception de réfrigérateurs autonomes en énergie (solaire et terre cuite), la start-up camerounaise Diwa Innovation, fondée par Didier Dinamou, vient de remporter à Paris la 5e édition d’EDF Pulse Africa. Ce lauréat camerounais reçoit également le prix « coup de cœur du jury», en partenariat avec les hautes études commerciales de Paris (HEC Paris), pour un accompagnement personnalisé par le Hub HEC Afrique de l’Ouest.

Les deux autres lauréats du concours, arrivés ex aequo, sont respectivement la start-up marocaine Atarec, qui produit de l’énergie pour les ports grâce à une solution brevetée dans 70 pays ; puis l’entreprise ivoirienne Data 354, spécialisée dans l’identification des gisements de biomasse grâce à l’analyse de l’imagerie satellitaire.

Grâce à ce concours organisé par Électricité de France (EDF), pour récompenser les initiatives innovantes des jeunes africains en matière de solutions énergétiques, les lauréats empochent entre « 10 000 à 20 000 euros (6,5 à 13 millions de FCFA), en plus d’un accompagnement complet en vue de développer un projet pilote avec l’un des lauréats et mettre en place, concrètement, les solutions proposées par la start-up », précise EDF.

Grâce à sa victoire en finale de la 5e édition d’EDF Pulse Africa, Diwa Innovation emboite ainsi le pas à d’autres start-ups camerounaises, qui par le passé se sont distinguées dans ce concours. Il s’agit notamment d’Eduair, qui avait remporté la 3e édition de ce concours avec ses box numériques donnant accès à tout type de contenu digital sans connexion internet ; de Clean Energy Services, Prix coup de cœur de l’édition de 2019 avec sa solution de production d’électricité Off-Grid destinée à alimenter au solaire des congélateurs et réfrigérateurs sur des sites isolés ; ou encore My Energy Clever, 2e Prix de l’édition 2021 avec sa solution digitale de gestion à distance des consommations d’électricité.

BRM

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Avec le départ à la retraite de Esther Tiako, le groupe d’assurance ivoirien Nsia a décidé d’autonomiser la gestion de ses filiales camerounaises. À l’issue d’un conseil d’administration, tenue le 20 mars 2024 à Douala, un directeur général a été nommé à la tête Nsia assurances Cameroun et Nsia vie assurances Cameroun. Il s’agit respectivement de William Nguimkeng et Olivier Bagneki. Créées respectivement en 2007 et 2013, les deux entreprises étaient jusqu’ici dirigées par Esther Tiako, administrateur directeur général de Nsia Cameroun.

Avant leur désignation les deux promus occupaient, depuis juillet 2023, les postes de directeur général adjoint de chacune des filiales camerounaises. C’était le tout premier poste de William Nguimkeng au sein de cette entreprise qu’il a intégré seulement au mois de juillet 2023. Avant d’intégrer la compagnie, le nouveau DG, titulaire d’un master en administration des entreprises, management, audit et contrôle de gestion, obtenus à l’université catholique d’Afrique centrale, a passé l’essentiel de sa carrière professionnelle dans le secteur bancaire, notamment à la Bicec où il a occupé plusieurs fonctions entre 2012 et 2023.

A contrario, Hugues Olivier Bagneki n’est pas un bleu dans le secteur des assurances. Le nouveau DG, titulaire d’un master 2 en relations internationales obtenu à l’IRIC (Institut des relations internationales du Cameroun), cumule plus de 15 années d’expérience dans le secteur. Avant d’intégrer la compagnie d’assurance ivoirienne, il a, pendant plus de 11 années, travaillé au sein de la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) où il a notamment été directeur pays pour l’Afrique de l’Ouest et centrale entre 2015 et 2019.

Les deux nouveaux promus devront travailler pour accroitre les performances des deux filiales du groupe Nsia au Cameroun. En 2022, Nsia assurance Cameroun se positionne comme la 6e compagnie au Cameroun avec un chiffre d’affaires de 11 milliards de FCFA et Nsia vie la 9e compagnie sur 10 avec un chiffre d’affaires de près de 3 milliards de FCFA.

SG

La mise en service complète du barrage de Nachtigal, synonyme de la disponibilité de la totalité des 420 MW d’électricité attendus de cette infrastructure énergétique, n’aura plus lieu au mois de septembre 2024. Contrairement à l’annonce faite par le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, au cours de la mise en eau de cet ouvrage, le 18 juillet 2023.

De source interne à Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), la société qui pilote ce projet, la mise en service de ce barrage, dont la pleine production permettra d’augmenter de 30% les capacités actuelles de production de l’électricité du Cameroun, est désormais projetée pour le mois de décembre 2024. Ceci, apprend-on, en raison du retard d’au moins trois mois pris dans l’injection dans le réseau électrique des premiers mégawatts de cette centrale hydroélectrique, grâce à la mise en service du premier groupe d’une capacité de 60 MW.

En effet, alors que le démarrage du premier des sept groupes était prévu pour le mois de décembre 2023, puis reporté au mois de février 2024, il n’est désormais annoncé qu’au cours « des prochaines semaines ». Raison : Ce n’est que le 14 mars 2024 que la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel) a délivré à NHPC le « certificat d’énergisation », qui ouvre la voie à l’injection des premiers mégawatts du barrage de Nachtigal dans le réseau électrique national. « Avec le shift de la mise en service du premier groupe, les mises en service des autres groupes ont été également shiftées », souffle une source autorisée.

Si la nouvelle échéance de décembre 2024 est respectée, la mise en service complète du barrage de Nachtigal permettra au Cameroun de traverser sereinement l’étiage 2025, qui couvre généralement les trois premiers mois de l’année. À défaut, le pays sera contraint de vivre à nouveau les délestages, comme ce fut le cas au début de cette année. Ces rationnements de l’énergie électrique, préjudiciables aussi bien aux ménages qu’aux entreprises, sont généralement imposés à cette période par l’accroissement du déficit de production d’électricité dans le pays, en raison de la baisse du niveau des eaux dans les barrages hydroélectriques. On peut notamment citer celui de Memve’élé (211 MW), dont la production atteint souvent zéro mégawatt à certains moments de la journée, en période d’étiage.

Afin de résoudre ce problème, et pouvoir désormais réguler les débits des eaux dans le barrage de Memve’élé, l’État du Cameroun ambitionne de construire un barrage de retenue sur le fleuve Ntem, qui abrite cette infrastructure. Mais, en attendant la réalisation de cet autre projet, les espoirs des étiages moins douloureux pour les consommateurs de l’électricité au Cameroun reposent sur Nachtigal. Avec ses capacités installées, cet ouvrage dont le montant de l’investissement avoisine 800 milliards de FCFA deviendra la plus grande centrale de production d’électricité au Cameroun.

Mieux, le barrage de Nachtigal devrait permettre au Cameroun de devenir le premier exportateur de l’énergie électrique en Afrique centrale. Ceci à la faveur du Projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun au Tchad (Pirect), qui permettra au Cameroun de fournir à cet autre pays de l’Afrique centrale 100 MW d’électricité, à l’horizon 2027.

Brice R. Mbodiam

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Mama Nsounchiat Fit est le nouveau directeur général de Société commerciale des ports africains (Socopao) Cameroun, a annoncé l’entreprise dans un communiqué de presse publié le 21 mars 2024. Le Camerounais remplace à ce poste le Français Jean Michel Macia, désigné responsable du contrôle des opérations logistiques chez Africa Global Logistics (AGL).

Le promu n’est pas un inconnu du groupe AGL, né du rachat en 2022 des actifs dans le transport et la logistique du groupe français Bolloré en Afrique par l’Italo-Suisse MSC. Avant de rejoindre Socopao, entreprise spécialisée dans la fourniture de solutions logistiques aux armateurs, Mama Nsounchiat Fit était, depuis 2018, en charge de la direction des risques et des développements de AGL pour la région golfe de Guinée. Sa carrière dans le groupe débute en 1999 à Camrail, concessionnaire du chemin de fer camerounais. Il y occupe le poste de contrôleur spécial, avant de devenir directeur des opérations fiscales et douanières de AGL pour l’Afrique centrale et de l’ouest.

Diplômé de l’Institut français (IFG) et de l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de l’université Paris I Panthéon Sorbonne, le nouveau DG de Socopao Cameroun est également membre du comité consultatif d’orientation du Port autonome de Kribi (PAK) et du comité national de la facilitation des échanges (Conafe). Il aura pour missions de « solidifier la présence de Socopao Cameroun sur le marché de la consignation et de la manutention portuaire, avec un engagement particulier envers l’amélioration du service client et le renforcement des partenariats avec les armateurs dans les ports de Douala et Kribi », précise l’entreprise.

 « La nomination de Mama Nsounchiat Fit au poste de directeur général de Socopao est le témoignage de son engagement indéfectible et de sa contribution aux chantiers engagés par AGL dans la région. Sa connaissance des corridors et son expérience de l’environnement logistique sont des atouts majeurs pour Socopao Cameroun. Je suis convaincu que sous sa direction, nous franchirons de nouveaux paliers d’excellence », affirme le directeur régional Golfe de Guinée de AGL, Serge Ignaro.

Frédéric Nonos

Le groupe bancaire panafricain Ecobank, basé à Lomé au Togo, a annoncé le 20 mars 2024 la nomination de nouveaux directeurs exécutifs. Parmi les nouveaux promus, l’on retrouve le Camerounais Thierry Mbimi, débauché du cabinet d’audit et de conseil KPMG, dont il était jusqu’ici le directeur général et associé gérant pour l’Afrique centrale.

« Avant cela, il a occupé plusieurs postes au sein de l’organisation, notamment celui d’associé et directeur de la gestion des risques financiers en Afrique de l’Ouest, d’associé principal pour le secteur des services financiers en Afrique subsaharienne francophone et d’associé principal des services Monde pour la Banque africaine de développement », détaille le groupe Ecobank.

Selon son CV, Thierry Mbimi totalise 27 ans d’expérience dans l’industrie et le conseil, dont 17 ans à des postes de direction. Au sein du groupe bancaire panafricain Ecobank, on attend de lui qu’il mette à profit « sa vaste expérience internationale en matière d’audit et de gestion des risques, associée à une solide expérience dans le domaine de la technologie ».

BRM  

Dans un communiqué signé le 11 mars 2024, le ministre des Transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe, donne un délai de 90 jours aux propriétaires de onze navires abandonnés « depuis plusieurs années » au port de pêche de Douala, la capitale économique camerounaise. Passé ce délai, souligne le membre du gouvernement, les propriétaires desdits navires « seront déchus de leur droit de propriété et lesdits navires déclarés comme épaves, selon la règlementation en vigueur ».

L’on se souvient que le même communiqué avait déjà été publié avec les mêmes termes il y a au moins un an. La nouvelle sortie du ministre Ngallé Bibehe est une deuxième mise en demeure des propriétaires avant l’attribution du statut d’épaves aux navires concernés.

Afin de décongestionner l’espace portuaire de Douala, dont les plans d’eau et les quais sont encombrés par des épaves et autres rebus des navires depuis des années, le Port autonome de Douala (PAD), l’entreprise publique qui gère la plateforme portuaire de Douala, a lancé une vaste opération d’enlèvement des épaves des navires en 2018. Cette opération est la première depuis 30 ans, apprend-on. Selon le dernier bilan fait par le PAD, au 7 mai 2019, 25 épaves sur les 80 qui jonchent les quais, les plans d’eau et les darses avaient déjà été enlevées.

Selon les estimations du PAD, à cause de ces épaves, les plans d’eau et les quais de la principale place portuaire du Cameroun ne sont exploités qu’à environ 30%. Ce qui constitue un frein à la productivité du port.

BRM  

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Au cours d’une session extraordinaire de la Communauté urbaine de Bamenda mercredi 20 mars, les conseillers municipaux ont autorisé le maire de la ville, Paul Achombang Tambeng, à contracter un prêt auprès du Fonds spécial d’équipement et d’intervention communale (FEICOM), la banque des communes camerounaises, pour la reconstruction du marché central ravagé par un incendie il y a près d’un mois. « J’ai prié les conseillers de voter ensemble les plans pour un marché qui va nous coûter un peu plus de 6 milliards de FCFA. Ils l’ont voté. Je suis content et prêt à aller de l’avant », a déclaré l’édile municipal à la radio nationale.

La mairie de la ville prévoit de construire un marché moderne et sécurisé. Le nouvel espace commercial devra être spacieux, avec des boutiques espacées pour faciliter les interventions des équipes de sapeurs-pompiers en cas d’un éventuel incendie sur le site, apprend-on. Il faut dire que les marchés au Cameroun ont un taux d’occupation généralement élevé. Les commerçants s’installent comme ils peuvent. Dans ces conditions, la circulation est difficile à cause de l’étroitesse des voies d’accès, ce qui complique davantage l’intervention des pompiers qui font généralement face sur le terrain à l’absence de bouche d’incendie, lorsque celles-ci n’ont pas été bouchées suite au désordre urbain. 

La reconstruction de ce marché est une opportunité de créer de nouveaux emplois pour les habitants de la région et de revitaliser l’économie locale plombée par la crise anglophone. Emile Simon Mooh, le préfet de la Mezam, département dont Bamenda est le chef-lieu, a instruit que l’enveloppe sollicitée auprès du Feicom fasse l’objet « d’une utilisation rationnelle pour l’épanouissement des commerçants », a rapporté la CRTV.

Le 22 février, des flammes géantes ont ravagé le marché central de Bamenda, l’un des points majeurs du commerce dans la région anglophone du Nord-Ouest en proie à une crise sociopolitique depuis fin octobre 2016, et moteur économique de la ville. 

Selon les autorités locales, près de 300 boutiques ont été consumées. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l’incendie qui a officiellement fait un mort et des blessés. Le sinistre a plongé dans le désarroi de nombreux commerçants, pour la plupart des femmes, qui ont vu leurs investissements réduits en cendres en quelques heures.

P.N.N

Fin février 2024, la société Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), qui pilote le projet de construction du barrage de Nachtigal, d’une capacité de production de 420 MW dans la région du Centre du Cameroun, a bouclé avec succès les essais de mise sous tension du poste électrique de Nachtigal. Cette étape a été sanctionnée, le 14 mars 2024, par la délivrance par la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel), « d’un certificat d’énergisation », annonce NHPC dans sa dernière newsletter.

« La délivrance de ce certificat, qui atteste du bon fonctionnement des infrastructures de transport d’énergie entre l’usine de Nachtigal et son poste de raccordement de Nyom 2, est un prérequis à la mise en service du groupe N01 de l’aménagement hydroélectrique d’une puissance de 60 MW, dans les prochaines semaines », explique la société de projet dans le document susmentionné.

Sur la base de ces informations, l’injection des premiers mégawatts du barrage de Nachtigal dans le réseau électrique camerounais, d’abord annoncée pour le mois de décembre 2023, puis pour février 2024, pourrait finalement se faire au cours du mois de mars 2024 courant, ou bien au-delà. La disponibilité de la totalité des 420 MW de l’ouvrage est quant à elle toujours attendue pour le mois de septembre 2024, selon les prévisions du gouvernement. À ce moment-là, cette infrastructure énergétique permettra d’augmenter de 30% d’un seul coup, les capacités de production d’électricité du Cameroun.

BRM

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Les émissions de bons de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), dont le but est de ponctionner la liquidité bancaire, moyennant une rémunération, ne remportent jusqu’ici pas de succès auprès des établissements de crédit de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA). En effet, après la toute première émission du mois de février 2024, finalement déclarée infructueuse, celle du 18 mars 2024, qui portait sur les titres de 28 jours de maturité, s’est soldée par une offre globale de 2,5 milliards de FCFA, sur les 50 milliards de FCFA recherchés. Ce qui correspond à un taux de couverture de l’offre de seulement 5%.

En d’autres termes, alors que la banque centrale proposait 3,5% d’intérêts aux banques pour ponctionner 50 milliards de FCFA dans leurs coffres-forts, les établissements de crédit ne lui ont offert que 2,5 milliards de FCFA. Pis, les résultats de l’opération que vient de publier la banque centrale révèlent que sur la cinquantaine d’établissements de crédit en activité dans la zone Cemac, un seul a participé à cette émission des titres de la Beac.

Ce taux de participation officiellement estimé à 2,17% démontre le peu d’intérêt des banques pour les émissions des bons Beac. Il démontre surtout que les banques ne disposent simplement plus d’assez de liquidité, ou alors que ces dernières souhaitent conserver ce qu’elles ont encore comme cash, pour continuer à financer les économies de la Cemac, dans un contexte de durcissement de la politique monétaire.     

En effet, après la hausse des taux directeurs, la suspension des opérations d’injection de liquidité et l’intensification des opérations hebdomadaires de ponction de la liquidité bancaire, les bons Beac sont la nouvelle arme de la banque centrale pour essayer d’assécher les banques et restreindre l’accès au crédit, dans l’optique de pouvoir réduire la part de l’inflation d’origine monétaire (20%). La Beac a été autorisée à opérationnaliser ce nouvel instrument au sortir du Comité de politique monétaire (CPM) du 12 décembre 2023, après le constat de la persistance des tensions inflationnistes, malgré la mise en place, depuis 2022, d’une politique monétaire d’austérité par l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac.

BRM

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Depuis une semaine, des quincailleries de la ville de Kribi, la cité balnéaire de la région du Sud du Cameroun, commercialisent le ciment 32.5 de la marque Powercem. Il s’agit du dernier né de la société Cimpor (Ciments du Portugal), qui a récemment achevé la construction de sa cimenterie dans la zone industrialo-portuaire de Kribi. Cette unité de production, dont les promoteurs sont peu diserts sur le montant de l’investissement, est dotée d’une capacité de production installée d’un million de tonnes chaque année.

De sources internes à l’entreprise, le Powercem 32.5 vient retrouver sur le marché camerounais le Powercem 42.5, discrètement mis sur le marché local depuis le mois de juin 2023, apprend-on de la filiale camerounaise du producteur portugais de ciment Cimpor, qui est également présent dans d’autres pays africains tels que l’Angola, le Cap Vert ou encore la Côte d’Ivoire… À la différence du 32.5, dont la commercialisation se limite pour l’instant à la ville de Kribi, le ciment 42.5, lui, est déjà présent sur les étals de nombreuses quincailleries des villes camerounaises depuis environ neuf mois.

Cimpor devient ainsi la 6e cimenterie du Cameroun, 9 ans après la fin du monopole des Cimenteries du Cameroun (Cimencam, 2,3 millions de tonnes avec la mise en service de la nouvelle ligne de Figuil). Cette filiale du conglomérat Lafarge Holcim Maroc Afrique (LHMA) avait alors régné sur le marché du ciment au Cameroun pendant 48 ans, avant l’arrivée de Dangote Cement Cameroun en 2015. Depuis lors, la cimenterie du milliardaire nigérian Aliko Dangote (1,5 million de tonnes) a été suivie par le Marocain Cimaf (1,5 million de tonnes avec la fin de l’extension ce mois de mars de l’usine de Douala) ; Medcem Cameroun (600 000 tonnes), filiale du Turc Eren Holding ; et Mira Company (1,5 million de tonnes avec la nouvelle ligne mise en service en juin 2022).

L’arrivée de Cimpor sur le marché camerounais du ciment porte à 8,4 millions de tonnes les capacités de production du pays. De quoi couvrir la demande nationale, qui tourne officiellement autour de 8 millions de tonnes, et conquérir les marchés extérieurs. Au demeurant, malgré l’augmentation des capacités de production de ciment au Cameroun depuis 2015, le prix du sac de ciment de 50 kg est toujours jugé élevé, en comparaison avec les pays de même niveau. Pour preuve, même Cimpor, le nouveau-né du marché, s’est aligné sur les prix oscillant entre 5100 FCFA et 5 300 FCFA pour le sac de 42,5 de 50 kg dans les deux principales métropoles du pays.

Face aux plaintes des consommateurs, qui ne comprennent pas que les prix ne baissent pas malgré l’accroissement de la concurrence, les producteurs et le gouvernement excipent toujours les importations du clinker, qui augmentent les coûts de production des industries. Même si, des fois, le gouvernement n’hésite pas souvent à soupçonner les producteurs d’une « entente illicite sur les prix ».

Brice R. Mbodiam

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Le Francophone Africa Business Summit 2024, une conférence sur deux jours qui s'est tenu à Lagos, au Nigéria, a connu un succès retentissant le 29 février 2024. Organisé par Epena Law, le sommet a servi de catalyseur pour favoriser la collaboration et les opportunités d'investissement à travers le continent africain.

Sous le thème "Investir en Afrique francophone – Feuille de route et opportunités", le sommet a réuni des dirigeants influents, des investisseurs et des hommes d’affaires de puissances économiques telles que le Nigéria, la Côte d'Ivoire, le Cameroun et le Sénégal. Dans le cadre de la métropole animée de Lagos, les délégués ont participé à des discussions approfondies visant à faire tomber les barrières et à renforcer la collaboration entre les nations africaines issues de ces deux zones linguistiques.

L'ancien président Nigérian Olusegun Obasanjo a prononcé un discours liminaire, soulignant l'importance des efforts collectifs de l'Afrique pour stimuler la croissance économique et la prospérité. "Alors que nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère pour le développement de l'Afrique, il est impératif que nous unissions nos efforts pour libérer le vaste potentiel de notre continent. Grâce à la collaboration et aux partenariats stratégiques, nous pouvons tracer la voie vers la prospérité et la croissance inclusive pour tous", a-t-il ajouté. Les pays francophones représentant une part importante des nations africaines, le sommet a souligné la nécessité d'une action concertée pour libérer le vaste potentiel de la région.

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Outre les principales sessions du sommet, les participants ont pris part à un dîner et à un cocktail exclusif, ce qui a permis de créer de nombreux réseaux et de favoriser les relations entre les délégués.

Le sommet a proposé une série panels couvrant des secteurs clés, notamment l'agriculture, l'immobilier, la Fintech, les services financiers, l’énergie et les ressources naturelles, entre autres. Des intervenants estimés tels que Ada Osakwe, Wilfrid Korsaga, Igbuan Okaisabor, Hon. Biodun Ogunleye, Ernest Ezenna, Mayowa Kuyoro, et Adia Sowho ont partagé des idées et des perspectives précieuses, mettant en évidence les opportunités d'investissement et les défis en Afrique francophone et anglophone.

Johanna Monthé, associée gérante d'Epena Law et hôte du FABS, a exprimé sa plus grande satisfaction quant aux résultats du sommet, en déclarant : "Le Francophone Africa Business Summit 2024 a dépassé nos attentes, en favorisant un dialogue significatif et en facilitant des connexions précieuses entre les parties prenantes à travers l'Afrique. Nous sommes fiers d'avoir initié cette plateforme, qui continuera à stimuler la collaboration et les opportunités d'investissement dans les années à venir."

Le sommet avait pour objectif d'aborder les complexités réglementaires, les disparités juridiques et la compréhension limitée des environnements commerciaux qui entravent les investissements transfrontaliers. En offrant une plateforme de dialogue et de collaboration, le sommet a cherché à promouvoir l'intégration économique et le développement au-delà des frontières linguistiques et culturelles.

Le succès du Francophone Africa Business Summit 2024 souligne le potentiel de collaboration et d'investissement transfrontaliers en Afrique. Alors que le continent poursuit ses efforts de croissance économique et de développement, des initiatives telles que celles-ci jouent un rôle crucial en débloquant des opportunités et en stimulant le progrès.

Le Francophone Africa Business Summit 2024 reste déterminé à encourager la collaboration et l'investissement en Afrique, en tirant parti de son expertise et de son réseau pour faciliter des partenariats significatifs et susciter des changements positifs.

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Installés dans leurs fonctions ce 19 mars, les nouveaux membres de la Commission supérieure de recours (CSR), organe juridictionnel de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), auront notamment la lourde mission de statuer sur les recours formés contre les décisions de rejet de demandes de titres de propriété industrielle (brevet, marque, dessin ou modèle industriel, indications géographiques, etc.) prises par le directeur général. Ces hauts magistrats viennent de six pays, tous membres de l’OAPI, à savoir le Cameroun, le Burkina Faso, le Mali, le Togo, le Congo et le Sénégal. Ils vont travailler au nom des 17 États membres de l’organisation pour une gestion saine des droits de propriété intellectuelle en général.

« Indépendamment de nos pays d’origine, nous accomplissons la même mission qui est celle d’examiner en premier et dernier ressort les décisions rendues par le directeur général et attaquées dans des domaines précis, notamment en matière de rejet des titres de protection, de positions, de revendications de propriété et de mandataire », déclare Max Lambert Ndema Elongue, magistrat suppléant à la Commission supérieure de recours et sous-directeur du contentieux administratif, financier et des comptes au ministère camerounais de la Justice. « Le principal défi est la connaissance de la loi (l’Accord de Bangui qui régit la propriété intellectuelle dans l’espace OAPI, NDLR). Il est important que les membres de la commission s’en imprègnent. C’est vrai qu’elle est constituée en majorité des spécialistes, mais il est question de se mettre en permanence au travail pour être capables d’apprécier les décisions qui sont rendues par le directeur général qui, lui, est un spécialiste patenté », ajoute le magistrat camerounais hors hiérarchie.

En raison de la lourdeur des litiges en matière de propriété intellectuelle devant les tribunaux et de la nécessité de traiter les affaires commerciales avec une certaine célérité, l’existence de la Commission supérieure de recours participe de la volonté de renforcer la sécurité juridique des affaires dans l’espace OAPI, un marché de plus de 200 millions de consommateurs. Selon son directeur général, Denis Bohoussou, cet organe est celui qui renforce la confiance des usagers et des investisseurs vis-à-vis du système de propriété intellectuelle des 17 Etats-membres.

Impératif de justice

« Comment imaginer un système qui ne donnerait pas la possibilité au demandeur en désaccord avec le directeur général d’être écouté et même d’être rétabli dans ses droits par une instance indépendante ? C’est précisément pour répondre à cet impératif de justice qu’une voie de recours a donc été aménagée par l’Accord de Bangui. Cette voie de recours est bien évidemment la Commission supérieure de recours, deuxième organe de l’OAPI après le conseil d’administration », indique l’administrateur.

Chaque année, apprend-on, l’OAPI prend, sous la plume de son DG, près 15 000 décisions et le contentieux de la Commission supérieure de recours est autour de 60 décisions qui sont déférées. Denis Bohoussou affirme que cela est un indice de la « fiabilité » des décisions prises par la direction générale de cette institution communautaire chargée de délivrer les titres de propriété industrielle et de promouvoir l’utilisation stratégique de la propriété intellectuelle à des fins de développement dans ses États membres.

Le ministre centrafricain du Commerce et de l’Industrie, Thierry Patrick Akoloza, président en exercice du conseil d’administration de l’OAPI, est convaincu que la nouvelle équipe de la Commission supérieure de recours sera à la hauteur de la tâche qui est la sienne. « Dans toute entreprise, il y a des défis. Mais je pense que ces défis ne sont pas insurmontables puisqu’il s’agit des magistrats qui ont une longue expérience dans leur carrière et une longue expérience en matière de propriété intellectuelle. Les décisions sont encadrées à travers l’Accord de Bangui. Donc, ils vont s’imprégner de ça pour rendre les décisions, et leurs décisions ne sont susceptibles d’aucun recours, sauf s’il y a des erreurs matérielles », a-t-il déclaré, à l’issue de la cérémonie d’installation tenue au siège de l’organisation, à Yaoundé.

En rappel, la Commission supérieure de recours est composée de six magistrats (trois titulaires et trois suppléants), élus pour un mandat de deux ans renouvelable une fois. Elle apparaît comme un maillon essentiel du système OAPI, en raison de la garantie qu’elle constitue en termes de sécurité pour les détenteurs de droits de propriété intellectuelle.

Patricia Ngo Ngouem

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Le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), Achille Bassilekin III, a lancé le 12 mars 2024, un appel à candidatures pour l’admission de 25 promoteurs de PME au programme d’accélération de la croissance de la Pépinière nationale pilote d’entreprises (PNPE) d’Edéa, dans le département de la Sanaga-Maritime, région du Littoral. D’une durée de 20 semaines en alternance avec suivi en entreprise, ce programme d’accélération sera axé sur l’innovation technologique et/ou organisationnelle, précise le communiqué ministériel. Le postulant doit, entre autres conditions, être titulaire d’au moins du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) ou d’un diplôme équivalent ou justifier d’une validation des acquis d’expérience (VAE).

Les entreprises doivent avoir une existence légale de 2 à 5 ans et exercer prioritairement dans les secteurs suivants : agro-industrie (transformation des produits agricoles et mécanisation), bois et produits forestiers non ligneux (bambou, rotin et paille) et coton-textile-confection-cuir. Les dossiers de candidatures seront soumis en ligne à l’adresse //Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser./">Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou déposés à la PNPE à Edéa au plus tard le 22 avril 2024.

Lancée depuis 2019, la PNPE est une initiative gouvernementale. Elle est une plateforme au service de l’innovation, la créativité et l’assistance au développement des entreprises. Elle a pour mission d’une part l’assistance aux porteurs de projets de création d’entreprises et d’autre part l’assistance aux entreprises.

Elle dispose de quatre entités à savoir : un centre de formation, chargé de l’organisation de divers cycles de formation destinée aux porteurs de projets de création ou de développement d’entreprises ; un incubateur d’entreprises pour l’appui à la maturation des idées de projets de création de startups ; une pépinière d’entreprises essentiellement dédiée aux entreprises en phase de démarrage pour leurs hébergements sur le site ou à distance ; un centre des formalités de création des entreprises, pour les procédures administratives de création d’entreprises.

FN

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La société Trading et exploitation (Tradex), spécialisée dans la commercialisation des produits pétroliers, vient de lancer un appel d’offres international dans le but de recruter une entreprise pour la fourniture 66 000 bouteilles de gaz à butane commercial de 12,5 kg et de 600 bouteilles de 50 kg chacune munie de robinet avec indicateur de niveau. L’information est contenue dans le communiqué d’appel d’offres signé le 13 mars 2024 par le directeur général de Tradex, Simon Paley, mais rendu public ce 19 mars sur les différents réseaux sociaux de la filiale de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), le bras armé de l’État du Cameroun dans l’exploration et l’exploitation pétrolière.

Les entreprises spécialisées dans la fabrication des bouteilles de gaz à butane commercial intéressées par ce marché ont jusqu’au 30 avril 2024 pour faire parvenir leurs offres. Le fournisseur retenu aura 5 mois pour livrer à Tradex ces bouteilles de gaz dont l’achat sera financé par le budget de la société publique camerounaise pour l’exercice 2024.

Cet appel d’offres est lancé dans un contexte marqué par la hausse de la consommation du gaz domestique au Cameroun. Selon des estimations officielles, la demande croît en moyenne de 5% chaque année.

C’est en 2013 que Tradex s’est lancé dans la commercialisation du gaz domestique avec des bouteilles de gaz disposant d’un compteur de consommation. Aujourd’hui, la société publique camerounaise est devenue un acteur incontournable du marché. En 2018, elle revendiquait la commercialisation de 97 952 tonnes de gaz domestique.

SG

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Quelques 542 personnes devraient être indemnisées dans le cadre de la réalisation du projet de Bus Rapid Transit (BRT) de Douala, apprend-on d’une source proche du projet à la Communauté urbaine de Douala, mairie de la ville. À en croire la même source, 5,212 milliards de FCFA devraient être nécessaires pour désintéresser les propriétaires des biens impactés par ce projet. Ce montant est inférieur aux 12,4 milliards de FCFA, représentant les fonds de contrepartie du projet que devrait mobiliser l’État du Cameroun pour indemniser les victimes. Ce qui devrait ramener le coût global du projet de 335,3 à 328,1 milliards FCFA.

« Il s’agissait d’une évaluation. Mais après avoir nettoyé la liste des présumés bénéficiaires et déterminé la valeur de leurs biens, on s’est rendu compte que ces indemnisations ne représentent que 5 milliards de FCFA », renseigne-t-on à la mairie de Douala, qui n’attend que le décret d’indemnisation pour déclencher le processus.

La question d’indemnisations est donc l’une des raisons du retard accusé par ce projet dont le démarrage était initialement prévu en 2022. En plus, alors que les financements pour sa réalisation sont bouclés, « plusieurs choses restent à faire » avant le début des travaux reportés en 2024 par la mairie de Douala. L’édile de la capitale économique, Roger Mbassa Ndine, a d’ailleurs signé le 11 mars 2024, un avis de recrutement d’un(e) spécialiste en communication pour concevoir et exécuter la stratégie de communication dudit projet.

Le contrat du spécialiste sera conclu pour « une durée d’un an renouvelable, selon la durée du projet et la performance au poste avec une période d’essai de six mois », indique l’avis de recrutement. Il renseigne que le salaire du spécialiste en communication sera prélevé sur les 125,6 milliards de FCFA pourvus par la BIRD, guichet non concessionnel de la Banque mondiale qui a prêté 260,8 milliards de FCFA sur le coût global du projet ; les partenariats publics-privés devant mobiliser 62,1 milliards FCFA de l’enveloppe restante.

Rappelons que la construction du réseau BRT de Douala concerne 28 km de voies dédiées aux bus entièrement séparées avec des échangeurs, 44 stations, quatre terminaux, des égouts, un système d’approvisionnement en eau, l’éclairage public et l’achat des bus ou la mise en place d’un système de gestion du trafic. Le BRT devrait permettre à la capitale économique du Cameroun de se doter d’un système de transport moderne pour une meilleure mobilité.

Frédéric Nonos

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Le 14 mars 2024, La Régionale Bank a officiellement ouvert à Yaoundé, la capitale camerounaise, son agence spécialement dédiée au financement des projets agricoles. Une grande première au Cameroun. « Le financement de l’agriculture demande certaines spécificités qui sont liées à l’activité elle-même. C’est la raison pour laquelle nous recrutons des ingénieurs, nous les formons pour qu’ils soient des banquiers. Deuxièmement, nous mettons en place des produits qui sont adaptés à ce secteur », confie Charles Rollin Ombang Ekath, l’administrateur directeur général de La Régionale Bank.

L’ouverture de cette agence dédiée à l’agribanking survient un an après l’ouverture des discussions entre La Régionale Bank et la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef), à l’effet de collaborer en vue de faciliter l’accès des producteurs agropastoraux aux financements bancaires. Une initiative alors saluée par la Capef, pour qui cette offre de collaboration était perçue comme une alternative au projet avorté de création d’une banque agricole annoncée par le président Paul Biya lors du comice agropastoral de 2011, à Ebolowa.  

L’agence agribanking de La Régionale Bank permet surtout à cette ancienne structure de microfinance, qui n’a décroché son agrément de banque universelle qu’en septembre 2022, de se positionner sur un segment du financement bancaire qui n’est pas encore des plus dynamiques au Cameroun. En effet, selon divers experts, en raison de la spécificité des risques et de l’absence de produits adaptés, le secteur agricole est parmi les parents pauvres du financement bancaire au Cameroun.

Après sa première agence agricole à Yaoundé, La Régionale Bank entend dupliquer ses agences spécialisées dans le financement agricole dans les 10 régions du Cameroun. Sur ce segment, la bataille s’annonce rude entre le 17e établissement de crédit au Cameroun et l’Union des mutuelles financières de développement (MUFID Union), qui a également fait du monde paysan une cible prioritaire. En 2021, cet organe faîtier d’un réseau des micro-banques au Cameroun a conclu un accord de partenariat avec la Confédération Raiffeisen des coopératives allemandes (DGRV) pour « promouvoir le financement agricole et rural au Cameroun ».

BRM

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Le groupe de BTP Armada Corporation risque de perdre son contrat de reconstruction du pont de Palar et ses accès sur le Mayo-Kaliao à Maroua dans la région de l’Extrême-Nord, en raison du non-respect de ses engagements. Le ministère des Travaux publics (Mintp) a donné 10 jours à l’entreprise, soit jusqu’au 23 mars prochain, pour convaincre de sa capacité à conduire à l’achèvement ce projet dont le coût des travaux est évalué à 4,195 milliards de FCFA, dont 320 millions de FCFA alloués à la maîtrise d’œuvre. « Cette période sera déterminante pour constater ou non, une défaillance susceptible de conduire à la résiliation de ce marché », indique ce département ministériel.

Concrètement, apprend-on, il est attendu de l’entreprise au cours de cette période, la transmission du dossier d’exécution corrigé de la charpente métallique de l’ouvrage et celle des plannings actualisés mensuels, hebdomadaires et journaliers, ainsi que la finalisation des échanges techniques relatifs à la solution de mise en place des entreprises sous-traitantes pour le boulonnage ou la soudure et le renouvellement des polices d’assurances tous risques chantier et responsabilité civile. Le ministère annonce une mission d’inspection sur le site des travaux le 23 mars prochain pour évaluer les mesures prescrites. Si celles-ci ne sont pas mises en œuvre, la société risque de se voir éjecter du projet.

Le projet de reconstruction du pont de Palar a été confié au groupement Armada Cam Sarl et Armada en 2021, à la suite de l’effondrement de cet ouvrage en août 2020 sous l’effet de fortes pluies. Situé sur le tronçon routier Maroua-Mora sur la nationale N° 1 dans le département du Diamaré, l’ouvrage à reconstruire en mode conception/réalisation est un pont de 70 ml (au lieu de 60 ml comme dans le passé) à une travée, type bipoutre mixte acier-béton reposant sur des fondations profondes (pieux), selon le Mintp. Le projet vise à rétablir la liaison entre Maroua et Kousseri, assurer le transit du trafic sur la Nationale N° 1 et celui des frontières du Nigeria et du Tchad avec le Cameroun. Le pont était prévu pour être livré en septembre 2023. En avril dernier, l’entreprise a déclaré que les travaux doivent s’achever le 30 juin 2024.

P.N.N

La ministre des Postes et Télécoms, Minette Libom Li Likeng (photo), a présidé, le 18 mars 2024, une réunion de crise avec les opérateurs télécoms en activité au Cameroun. À l’ordre du jour : les incidents survenus sur certains câbles sous-marins desservant l’Afrique qui perturbent l’accès à l’internet dans plusieurs pays africains depuis la matinée du 14 mars 2024. Au cours de cette rencontre, des mesures d’urgence ont été prescrites aux opérateurs par le membre du gouvernement, à l’effet de réduire l’impact de ces incidents sur l’accès à l’internet dans le pays.

Parmi ces mesures, apprend-on officiellement, il y a l’augmentation des capacités internet sur SAIL, câble sous-marin reliant le Brésil et le Cameroun, qui n’est pas concerné par les incidents susmentionnés ; la restitution systématique aux consommateurs des crédits data non consommée suite à la panne d’internet ; l’institution de la diversification des voies d’accès internet avec des voies de redondance satellitaires. Le gouvernement camerounais recommande par ailleurs aux opérateurs « le renforcement de la mutualisation des infrastructures, la réalisation en urgence d’un audit indépendant des réseaux des opérateurs… ». Le régulateur des télécoms au Cameroun a été chargé de veiller à la mise en œuvre de ces différentes recommandations.

Pour rappel, c’est depuis la matinée du 14 mars 2024 que l’accès à l’internet est perturbé au Cameroun. Dans un communiqué rendu public ce même jour, l’Association des opérateurs de téléphonie mobile a informé les consommateurs que ces perturbations sont consécutives à des « incidents majeurs » sur trois câbles sous-marins (WACS, SAT3 et MainOne). Le Cameroun est connecté à deux de ces trois câbles. Il s’agit notamment du WACS, dont le point d’atterrissement est à Limbé, dans la région du Sud-Ouest, et du SAT3, qui atterrit à Douala, la capitale économique du pays.

Selon l’Autorité nationale des communications du Ghana (NCA), la réparation complète des différents câbles sous-marins endommagés pourrait prendre jusqu’à cinq semaines. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour les millions d’utilisateurs d’internet touchés par cette panne au Bénin, au Togo, au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Liberia, au Burkina Faso, au Cameroun, au Gabon, au Niger et au Nigeria.    

BRM

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Au cours de la période allant du 18 mars au 1er avril 2024, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), va effectuer en direction des banques de la communauté trois émissions de bons. Selon le calendrier que vient de publier Michel Dzombala, le vice-gouverneur de la Beac, ces opérations visent à prélever au total 150 milliards de FCFA dans les coffres-forts des banques (à raison de 50 milliards de FCFA par opération), dans le cadre de la politique monétaire restrictive mise en œuvre par la banque centrale depuis 2022 pour combattre l’inflation.

Les opérations que se prépare à lancer la Beac sont assorties de taux d’intérêt de 3,5% pour les bons de 28 jours de maturité, et 2,5% pour les titres de 14 jours de maturité. Pour participer aux différentes opérations qui visent à ponctionner la liquidité des banques, les établissements de crédit doivent s’assurer de ne pas solliciter de facilité auprès de la banque centrale durant toute la durée de la maturité des valeurs émises. De même que lesdits titres ne sont pas admis aux opérations de refinancement de la Beac, apprend-on officiellement.

Après la hausse des taux directeurs, la suspension des opérations d’injection de liquidité et l’intensification des opérations hebdomadaires de ponction de la liquidité bancaire, les bons Beac sont la nouvelle arme de la banque centrale pour essayer d’assécher les banques et restreindre l’accès au crédit, dans l’optique de pouvoir réduire la part de l’inflation d’origine monétaire (20%). La Beac a été autorisée à opérationnaliser ce nouvel instrument au sortir du Comité de politique monétaire (CPM) du 12 décembre 2023, après le constat de la persistance des tensions inflationnistes, malgré le durcissement de la politique monétaire.

« Nous allons demander à la communauté des banques qui ont de l’argent à remettre à la banque centrale de nous proposer des taux, suivant les montants de liquidité que nous voulons retirer du système. Chaque banque va faire son enchère, et au final nous allons obtenir un taux et retrancher la liquidité excédentaire qui existe dans ces banques. (…) il est question pour la Beac d’accélérer la résorption de l’excès de liquidité bancaire sur le très court terme, et mieux monitorer son évolution », avait expliqué le désormais ancien gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli, au cours de la conférence de presse qui avait ponctué le CPM du 12 décembre 2023.

Se conformant à l’autorisation du CPM, la Beac a lancé la toute première émission de bons le 9 février 2024, pour un montant de 50 milliards de FCFA et un taux d’intérêt de 3,5%. Mais, l’opération sera déclarée infructueuse. Visiblement pas du tout échaudée par le sort de cette première opération, la Beac revoit ses ambitions à la hausse, en tentant cette fois-ci de délester les banques d’une enveloppe de 150 milliards de FCFA en deux semaines. Ce qui témoigne de l’existence d’un surplus de liquidité bancaire dans la zone Cemac, qui est susceptible de continuer à entretenir l’inflation. Surtout dans un contexte d’augmentation des prix des carburants à la pompe dans des pays tels que le Cameroun et le Tchad.

BRM   

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Le consortium de conseils qui accompagne l’État du Cameroun dans son opération de cession partielle de ses 98% de parts détenues dans la Commercial Bank-Cameroun est chapeauté par Rothschild & Co, apprend-on d’un communiqué du ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, signé le 6 mars 2024, mais rendu public seulement le 18 du même mois. Le document ne dévoile pas les autres membres du consortium, mais précise que, en plus d’être chef de file, la holding financière franco-britannique est également conseil financier de l’État dans cette opération. Un rôle que le groupe a notamment joué en 2021 lors du refinancement de l’eurobond de l’État du Cameroun émis en novembre 2015.

Selon le calendrier publié par le Minfi, le nom du futur actionnaire majoritaire de la banque camerounaise créée en 1997 devrait être connu au plus tard à la fin du premier semestre 2024. « Les offres fermes des repreneurs potentiels sont attendues dans les prochaines semaines par le ministère des Finances… Ce processus de sélection d’un repreneur stratégique devrait aboutir à la signature d’un accord de rachat d’ici la fin du premier semestre 2024, suivie de l’introduction en bourse qui doit être conclue avant fin décembre 2024 », détaille Louis Paul Motaze. Ce calendrier sera-t-il respecté ? Rien n’est moins sûr. Sollicitée pour avoir une copie de l’appel d’offres pour la sélection du repreneur stratégique, une source proche du dossier affirme « qu’aucune documentation officielle, en dehors du communiqué du ministre, n’est encore disponible ».

Selon Léandre Djummo, le directeur général de la CBC, pour se désengager de cet établissement de crédit, l’État du Cameroun a décidé de « confier la banque à un partenaire stratégique qui sera recruté après une procédure de manifestation d’intérêts », « d’ouvrir une partie du capital aux investisseurs privés nationaux à travers la mise d’une partie des actions sur le marché régional (Bvmac) » et de « conserver une participation résiduelle dans le capital ». Dans son communiqué, Louis Paul Motaze ne précise pas la répartition des parts. Mais, selon le journal EcoMatin, l’État aurait décidé de conserver 17% des parts et de céder 51% au partenaire stratégique et 30% aux nationaux. Les 2% restants sont détenus par la compagnie d’assurance Allianz.

Le désengagement partiel de l’État dans le capital de la CBC s’inscrit dans le cadre de la finalisation de la restructuration de la banque débutée en 2009. Pour sauver cet établissement de la faillite, l’État a dû le recapitalisée à hauteur de 12 milliards de FCFA en 2013, prenant ainsi le contrôle de 98% du capital de la banque autrefois dirigée par l’homme d’affaires Yves Michel Fotso. Grâce au succès de cette restructuration, la CBC est aujourd’hui dans le top 10 des meilleures banques du pays. En 2022, elle a affiché un total bilan de 578,5 milliards de FCFA. Son résultat net en augmentation a atteint 3,4 milliards de FCFA en 2021.

Sandrine Gaingne

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Une étude commandée par la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) et le Fonds mondial pour la nature (WWF en anglais), menée entre février et mai 2023, révèle qu’entre 2017 et 2021, le financement pour la foresterie et la protection de l’environnement dans le bassin du Congo (2e plus grand bloc forestier mondial) n’a représenté que 40 millions de dollars (plus de 24 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar). Ce montant est constitué d’aides publiques au développement (67%) et des prêts (25%). Sur la même période, l’Amazonie (plus grand bloc forestier mondial situé en Amérique du Sud) a mobilisé un milliard de dollars (plus de 600 milliards de FCFA), soit 25 fois la part captée par le bassin du Congo. Ce qui relègue le bassin du Congo au dernier rang des trois forêts tropicales derrière l’Amazonie et le Mekong-Borneo (Asie du Sud-est), en termes de financements.

 « Les procédures administratives sont très lourdes en Afrique centrale, ce qui n’attire toujours pas les investisseurs et les organisations qui élaborent les projets ou qui apportent l’assistance technique pour l’élaboration des projets », explique le secrétaire exécutif adjoint et coordonnateur technique de la Comifac. Chouaibou Nchoutpouen s’est exprimé en marge d’un atelier de coordination de l’initiative Comifac-WWF, tenu les 27 et 28 février 2024 à Douala. Ce dernier indique que les experts qui montent les projets sont parfois écartés au détriment d’autres personnes qui n’ont pas les compétences requises pour les élaborer. Conséquences, « ces projets sont mal ficelés et ne sont pas bancables ; finalement, il n’est pas possible de mobiliser des financements », poursuit Chouaibou Nchoutpouen.

À côté des problèmes de gouvernance, le secrétaire exécutif adjoint et coordonnateur technique de la Comifac évoque l’insécurité, notamment des rébellions et des guerres dans des pays comme la Centrafrique ou la RDC. Une situation qui n’est guère favorable à l’investissement, car « ces financiers ne sont pas que des philanthropes, beaucoup attendent un retour sur investissement et sont plus enclins à s’engager dans des zones plus ou moins sécurisées ». 

Répercussions graves

En plus, même lorsque des engagements sont pris, ils ne sont pas tenus. « Les 1,5 milliard de dollars d’engagement dans le cadre du Fair Deal lors de la COP 26 à Glasgow n’ont pas été décaissés à ce jour, mais plutôt des fonds de l’aide publique au développement (APD) ont été recyclés et présentés comme tels. Ce qui n’est pas juste et devrait interpeller les gouvernements dans la véracité des engagements des partenaires. S’agissant des fonds de l’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale (Cafi), la RDC, le Congo, le Gabon et le Cameroun ont des lettres d’intention avec les premiers décaissements qui n’étaient pas encore effectués en 2021 pour ceux qui l’ont déjà reçu à ce jour. Quant aux Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF), seuls les décaissements pour la readiness (préparation à la Redd+) assortie des programmes de réductions des émissions ont été décaissés pour des montants variant entre 2 et 5 millions par pays de la sous-région engagés », regrette Jonas Kemajou Syapze, responsable financier Tridom, WWF.

Pour la Comifac, la disparité de financements entre l’Amazonie et le bassin du Congo pourrait avoir des répercussions graves. Et pour cause, ce massif forestier africain qui englobe près de 180 millions d’hectares de forêt tropicale, comme estimé en 2019 par WWF, joue un rôle crucial dans la biodiversité mondiale et les objectifs climatiques. Ses forêts, gérées par six pays (Cameroun, Gabon, Congo, RCA, Guinée-Équatoriale, Tchad), constituent un atout vital pour la planète. De plus, cette région compte les plus vastes tourbières tropicales du monde, couvrant environ 145 millions d’hectares et séquestre l’équivalent de 10 ans d’émissions mondiales de CO2. Il faut dire que malgré les menaces (déforestation, dégradation, braconnage, exploitation minière) auxquelles font face les pays du bassin du Congo, ces derniers ont, depuis le sommet de Rio (en 1992 au Brésil) sur le développement durable et celui de Kyoto (1997 au Japon) sur le climat, permis de conserver leurs écosystèmes forestiers en limitant le taux de déforestation entre 0,01 à 0,33%.

Autofinancement…

Pour augmenter les flux de financements en faveur des forêts du bassin du Congo, la Comifac et WWF ont signé, le 19 décembre 2023, un mémorandum de collaboration. Il vise notamment à renforcer le processus de gouvernance des initiatives de financement climatique et de la biodiversité. « Nous avons besoin des financements importants pour faire face à ces défis », martèle Laurent Some. À en croire le directeur des politiques et des partenariats de WWF, l’atelier de Douala consiste à trouver des options de financements qui vont alimenter cette initiative, de fixer également une feuille de route claire pour la tournée qui sera organisée dans les différents pays membres de la Comifac concernés.

Même si le montant de financement sollicité n’est pas encore déterminé par la Comifac, elle envisage de mettre en place comme proposée par l’étude sus-évoquée, des mécanismes qui lui permettront de s’autofinancer. Il s’agit notamment de la création d’un fonds fiduciaire forestier durable, l’attribution d’une valeur monétaire aux actifs naturels, l’émission d’obligations forestières pour les paiements de services écosystémiques, la mise en place d’un mécanisme de garantie du bassin du Congo, l’établissement d’une agence de promotion des investissements dans les marchés environnementaux et la création d’une facilité d’investissement et d’assistance technique pour les marchés environnementaux.

Frédéric Nonos

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 Selon le rapport sur les taux débiteurs pratiqués par les pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA et Tchad), les taux d’intérêt aux particuliers ont connu une progression de 3,2% entre le premier et le deuxième trimestre 2023. Ces taux sont en effet passés de 13,33% à 16,62% entre les deux périodes, révélant une hausse de 329 points de base (3,2%).

Ces chiffres révélés par la banque centrale (Beac) montrent que les particuliers camerounais ont plus subi la hausse des taux d’intérêts bancaires que les entreprises. En effet, indique le rapport susmentionné, alors que les taux aux particuliers augmentaient de 3,2% entre le premier et le 2e trimestre 2023, ceux accordés aux PME progressaient de seulement 1,43%, passant de 9,95% à 11,38%.

Sur la même période, les taux d’intérêt accordés aux grandes entreprises ont quant à elles progressé de 99 points de base, soit 0,99%. « Les taux débiteurs moyens servis aux grandes entreprises ont légèrement baissé pour s’établir à 7,05% au deuxième trimestre 2023, contre 7,21% un an plus tôt. Par contre, ils ont augmenté de 99 points de base entre les premier et deuxième trimestres 2023 », peut-on lire dans le rapport de la Beac.

Cette augmentation généralisée des taux d’intérêts bancaires au Cameroun peut s’expliquer par la mise en place d’une politique monétaire restrictive par la banque centrale des pays de la Cemac, à l’effet de contrer l’inflation dans cet espace communautaire. Cette politique a pris la forme de l’assèchement des banques, à travers la hausse des taux directeurs, la suspension des opérations d’injection de liquidité et l’intensification des opérations de ponction de liquidité dans les banques. Cette réduction de l’offre de liquidité a pour corollaire la hausse des taux d’intérêt.   

BRM

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Le ministère camerounais des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa) et la Fondation espagnole des Chambres de commerce pour la création et le développement des entreprises (Incyde) ont lancé le « Programme de formation des formateurs à l’esprit d’entreprise » pour accompagner les porteurs de projets entrepreneuriaux. Ce programme ambitionne de former à l’utilisation des outils nécessaires pour assurer un soutien complet dans le domaine de l’entrepreneuriat, d’assurer le transfert de savoir-faire dans le domaine de la formation et du conseil aux entreprises, de favoriser et encourager la coopération entre les institutions impliquées dans la formation et le conseil aux entreprises. Ce, « afin de parvenir à un leadership éducatif et à l’excellence dans les stratégies de formation », selon le ministère.

La première session s’est tenue en présentiel du 11 au 15 mars à Yaoundé. Elle a regroupé une trentaine d’experts venus du ministère des PME, de l’Agence de promotion des PME (APME), de la Pépinière nationale pilote d’entreprises d’Edéa (PNPE), de l’ambassade d’Espagne et de certains programmes implémentés au Cameroun pour promouvoir l’entrepreneuriat (projet Kaizen, Empretec…). Les participants ont ainsi été outillés pour offrir des formations aux formateurs dans le domaine de l’entrepreneuriat en vue du développement intégral et qualifié des compétences des professionnels formés, apprend-on.

Le « Programme de formation des formateurs à l’esprit d’entreprise » s’inscrit dans le cadre d’un accord-cadre de partenariat que le Cameroun a signé en novembre 2023 avec l’Espagne pour le développement des incubateurs d’entreprises. Selon le ministre Achille Bassilekin III, ce réseau d’incubateurs peut « non seulement être utile pour l’accompagnement de l’entrepreneuriat dans des domaines spécialisés qui ont été identifiés dans la SND-30, mais également pour le développement de l’entrepreneuriat de haute technologie qui est un domaine de spécialisation de cette Fondation ». La fondation Incyde a à son actif le développement, à travers le monde, de 23 centres d’incubation d’entreprises, spécialisés dans divers secteurs tels que la technologie, l’aéronautique ou l’agroalimentaire.

P.N.N

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Au mois de juin 2024, l’économiste estonien Toomas Orav prendra officiellement ses fonctions de représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) au Cameroun. Il remplacera alors à ce poste Nicholas Staines, arrivé au Cameroun en 2021, et dont le mandat de 3 ans est échu.

Titulaire d’une maîtrise en sciences économiques de la London School of Economics and Political Science, le nouveau promu, économiste senior au sein de l’institution de Bretton Woods, n’est pas étranger au Cameroun. Il a notamment fait partie de l’équipe du FMI qui a conduit les consultations avec le Cameroun à partir de l’année 2015. Toomas Orav a d’ailleurs été de ceux qui auront préparé le rapport sur l’économie camerounaise, qui a servi de document de base au cours desdites consultations.

Toomas Orav prendra ses fonctions au Cameroun un an avant la fin du programme économique et financier 2021-2024 du pays avec le FMI. Assorti de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), ce programme devait initialement s’achever en juin 2024, mais l’échéance a été prorogée jusqu’en juillet 2025 par le conseil d’administration du fonds.  

« Cette prorogation s’accompagne d’un accès à des ressources supplémentaires pour permettre au gouvernement de disposer de marges budgétaires additionnelles, à l’effet de mener à bien ces réformes », avait expliqué le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motazé, au lendemain de la prorogation approuvée le 20 décembre 2023.

En plus de pouvoir être au cœur des négociations d’un nouveau programme à partir de la seconde moitié de l’année 2025, si le gouvernement camerounais souhaite négocier un nouvel accord avec le FMI, Toomas Orav aura certainement à cœur d’impulser les réformes en cours dans le pays, notamment en matière de finances publiques.

BRM

Au lieu du 15 mars 2024, les délais de déclaration et de paiement des impôts au Cameroun sont prorogés d’une semaine. De ce fait, les contribuables ont donc jusqu’au 22 mars 2024, pour effectuer leurs formalités auprès des services de l’administration fiscale. C’est la quintessence d’un communiqué publié le 15 mars 2024 par le ministre des Finances. Ce report, explique Louis Paul Motazé (photo), « fait suite aux perturbations de la connexion internet survenue ces derniers jours, qui ont rendu difficile pour de nombreux usagers de s’acquitter de leurs obligations fiscales dans les délais impartis ».

En effet, depuis la matinée du 14 mars 2024, l’accès à l’internet est perturbé au Cameroun. Ce qui rend la connexion et les opérations difficiles sur la plateforme numérique de la direction générale des impôts (DGI) du ministère des Finances, sur laquelle s’effectuent désormais pratiquement toutes les procédures fiscales dans le pays. Cette digitalisation des procédures et autres paiements fiscaux, qui, selon l’administration fiscale, a fait exploser de 69% le nombre de contribuables actifs au Cameroun entre 2021 et 2023, et a permis d’augmenter le volume de recettes collectées de 140% entre 2010 et 2022, est cependant dépendante de la connexion internet.  

Dans un communiqué rendu public le 14 mars 2024, l’Association des opérateurs de téléphonie mobile en activité au Cameroun informe les abonnés que les perturbations de la connexion internet observées, depuis le même jour en matinée, sont consécutives à des « incidents majeurs » sur trois câbles sous-marins à fibre optique (WACS, SAT3 et MainOne). Le Cameroun est connecté à deux de ces trois câbles. Il s’agit notamment du WACS, dont le point d’atterrissement est à Limbé, dans la région du Sud-Ouest, et du SAT3, qui atterrit à Douala, la capitale économique du pays. Selon l’Association des opérateurs de téléphonie mobile du Cameroun, les causes de ces incidents n’ont pas encore été déterminées. « Les équipes techniques sont à pied d’œuvre pour identifier les causes et rétablir la connectivité dans les meilleurs délais », indiquent les opérateurs de mobile.

À en croire la même source, le Cameroun n’est pas le seul pays africain impacté par ces incidents survenus sur les câbles sous-marins desservant le continent noir. De sources variées, ces perturbations sont également ressenties dans des pays d’Afrique de l’Ouest tels que le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana. Avec à la clé d’importantes pertes pour de nombreux agents économiques, dont les activités dépendent de la connexion internet.

Brice R. Mbodiam

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13-09-2022 - Impôts : la digitalisation contribue à l’augmentation des recettes du Cameroun de 140% entre 2010 et 2022 (DGI)

L’Agence de promotion des investissements (API) au Cameroun a annoncé l’organisation de la 4è édition du Cameroon Investment Forum (CIF), du 17 au 19 avril 2024 à Douala, la capitale économique du pays. La grand’messe de l’investissement au Cameroun cette année aura pour thème : « l'attrait des investissements productifs dans les chaînes de valeur agricoles et halieutiques en vue d'intensifier la dynamique d'import-substitution au Cameroun : focus sur les filières riz, maïs, poisson, lait et palmier à huile ».

A travers ce thème, explique l’API, il est question de mobiliser et orienter les investissements dans des filières de niche telles que « le riz, le maïs, le poisson, le lait et l’huile de palme. Ceci, afin de réduire le déficit commercial du Cameroun ».

En effet, chaque année, en raison du déficit de la production locale, ces produits sont massivement importés par le Cameroun (un projet du brasseur SABC a permis ces dernières années de réduire les importations de maïs, NDLR), avec à la clé l’expatriation de plusieurs milliards de FCFA

BRM

Entre avril et juin 2023, les banques et établissements financiers en activité au Cameroun ont accordé aux entreprises des crédits d’un montant total de 1 311,6 milliards de FCFA. Selon les données de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), ce volume de crédits est en hausse de près de 424 milliards de FCFA (+47,7%) en glissement annuel. En effet, les entreprises n’avaient reçu que 887,9 milliards de FCFA de concours bancaires au 2è trimestre 2022, selon la BEAC.

Cette augmentation plutôt importante des crédits bancaires au bénéfice des entreprises démontre une certaine inefficacité de la politique monétaire restrictive mise en place par la banque centrale depuis 2022, à l’effet de combattre l’inflation dans la zone Cemac. Matérialisée par des relèvements répétés des taux directeurs de la banque centrale, la suspension des opérations d’injection de liquidité dans le système bancaire et l’accroissement des volumes de ponction de la liquidité dans les banques, cette stratégie visait à assécher les établissements de crédit pour restreindre les financements bancaires.

Mais, de l’aveu même de celui qui était encore gouverneur de la BEAC à cette époque, les banques avaient trouvé une parade pour échapper à ce durcissement de la politique monétaire. S’exprimant le 23 juin 2023 au sortir d’une session du comité de politique monétaire de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli avait révélé que face à la politique monétaire restrictive, les banques s’étaient rabattues sur le marché secondaire des titres publics, où les transactions interbancaires via la pension livrée avaient alors explosé.

La pension livrée est un mécanisme qui permet aux banques de se prêter de l’argent entre elles, grâce à la mise en garantie des titres publics détenus par l’emprunteur. Cette transaction exige la signature d’une convention-cadre entre les parties. Celle-ci permet au prêteur de se voir automatiquement transférer la propriété des titres mis en garantie par l’emprunteur, une fois la date du remboursement de la créance échue. « On n’a même pas besoin d’aller devant un tribunal pour obtenir ce transfert de propriété », fait remarquer un cadre de la banque centrale.

Cette sécurité qu’offre la pension livrée permet ainsi aux banques d’échapper aux restrictions autour de la liquidité imposée par le pilotage de la politique monétaire, en se serrant les coudes entre elles. Ce qui leur permet de continuer à financer les agents économiques, contrairement aux visées de la politique monétaire restrictive mise en place par la banque centrale.

BRM

Le groupe française Air Liquide, présenté comme l’un des leaders mondiaux de la fourniture aux entreprises des gaz industriels et médicaux, a annoncé le 14 mars 2024 avoir conclu avec la firme d'investissements Adenia Partners, un accord pour la cession de ses actifs dans 12 pays d’Afrique subsaharienne. Parmi les filiales concernées, l’on retrouve celles du Cameroun, du Bénin, du Burkina Faso, du Congo, de la Côte d'Ivoire, du Gabon, du Ghana, de Madagascar, du Mali, de la RD Congo, du Sénégal et du Togo.

Le montant de la transaction n’a pas été révélé. Mais, apprend-on, les parties au deal annoncé le 14 mars 2024 devront encore attendre les différentes approbations de leur accord transactionnel par les autorités compétentes des différents pays concernés. De bonnes sources, les 12 filiales d’Air Liquide rachetées par l’investisseur Adenia Partners pèsent moins de 10% du chiffre d’affaires africain du groupe français qui, en plus des gaz industriels et médicaux, fournit également aux entreprises des équipements et consommables industriels, des équipements de soudage, ainsi que des produits d’hygiène et de protection incendie.

« Nous disposons localement d'un site de production qui comprend : des réservoirs de stockage d'oxygène et d'azote sous forme liquide, une unité de production d’acétylène, un centre de conditionnement de dioxyde de carbone et un centre de conditionnement d’argon », confie-t-on chez Air Liquide Cameroun, entreprise située dans la zone industrielle de Bassa, banlieue de Douala, la capitale économique camerounaise.

Jusqu’ici présent dans 72 pays à travers le monde, le groupe Air Liquide revendique 67 800 collaborateurs (dont environ 1 600 en Afrique) et plus de 4 millions de clients et de patients. Pour davantage développer les activités de ce groupe, le repreneur des 12 filiales africaines sus-mentionnées annonce d’ores et déjà des investissements d’un montant global de 30 millions d’euros, soit environ 20 milliards de FCFA.

Brice R. Mbodiam

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Depuis ce 14 mars, les Camerounais font l’expérience d’une connexion Internet fortement perturbée. Selon des opérateurs télécoms opérant au Cameroun, la situation résulte d’une panne sur certains câbles sous-marins de fibre optique auquel le pays est arrimé avec une vingtaine d’autres pays africains. « Nous connaissons des perturbations d’Internet suite à une panne sur les câbles sous-marins à fibre optique. Les équipes de Camtel (l’opérateur public de télécoms qui détient l’exclusivité de la fibre optique parmi les opérateurs du pays, Ndlr) travaillent au rétablissement », a annoncé Orange Cameroun, filiale locale du groupe français Orange, dans un Sms envoyé à ses clients jeudi. « Cher client, suite à incident sur les câbles sous-marins internationaux, Internet est momentanément perturbé. Nos excuses pour le désagrément subi », a déclaré de son côté MTN Cameroon, filiale camerounaise de l’opérateur sud-africain MTN, dans un Sms envoyé le même jour à ses abonnés.

Les perturbations du service Internet qui affectent actuellement le Cameroun sont dues à des incidents sur les câbles sous-marins de fibre optique WACS (West African Cable System), SAT-3 (South Africa Transit 3) et MainOne, principaux fournisseurs d’Internet à l’Afrique centrale et de l’Ouest, apprend-on. La panne s’est initialement déclenchée en Côte d’Ivoire, au Liberia, au Bénin et au Ghana avant de toucher huit autres pays en Afrique subsaharienne, dont le Cameroun, selon les données de NetBlocks, l’organisation de surveillance d’Internet dans le monde.

Ce n’est pas la première fois que des câbles sous-marins de fibre optique sont endommagés, perturbant le réseau Internet au Cameroun et en Afrique. Cependant, « la perturbation [de ce jeudi] est l’une des plus graves », affirme Isik Mater, directeur de recherche chez Netblocks, cité par le journal français Le Monde. Pour l’heure, l’on ignore les causes à l’origine de cette panne. Aucune information n’a par ailleurs filtré sur les opérations de réparation des câbles sous-marins impactés et sur leur durée. Par conséquent, l’on ne sait pas quand le service Internet sera complètement rétabli. Ce que l’on sait en revanche, c’est que cette panne aura une incidence sur l’économie, car de nombreuses entreprises du pays, dont les opérateurs télécoms, dépendent d’Internet pour fournir des services à leurs clients.

Patricia Ngo Ngouem

L’accès à l’internet est perturbé au Cameroun depuis la matinée de ce 14 mars 2024. Dans un communiqué rendu public ce même jour, l’Association des opérateurs de téléphonie mobile informe que ces perturbations sont consécutives à des « incidents majeurs » sur trois câbles sous-marins (WACS, SAT3 et MainOne). Le Cameroun est connecté à deux de ces trois câbles.

Il s’agit notamment du WACS, dont le point d’atterrissement est à Limbé, dans la région du Sud-Ouest, et du SAT3, qui atterrit à Douala, la capitale économique du pays. Selon l’Association des opérateurs de téléphonie mobile du Cameroun, les causes de ces incidents n’ont pas encore été déterminées. « Les équipes techniques sont à pied d’œuvre pour identifier les causes et rétablir la connectivité dans les meilleurs délais », indiquent les opérateurs de mobile.

A en croire la même source, le Cameroun n’est pas le seul pays africain impacté par ces incidents survenus sur les câbles sous-marins desservant le continent noir. De bonnes sources, les perturbations sont également ressenties dans des pays d’Afrique de l’Ouest tels que le Benin, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana, etc.

BRM

Au cours du 2ᵉ trimestre 2023, les taux d’intérêt moyens servis aux particuliers par les banques de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) se sont élevés à 16,89 %, contre 14,35 % au trimestre précédent. En glissement annuel, ces taux d’intérêt moyens ont également progressé de 66 points de base (0,66 %), révèle la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des six pays de la Cemac.

Avec cet accroissement des taux d’intérêt servis par les banquiers, aussi bien en glissement trimestriel qu’annuel, les particuliers de la Cemac ont été moins ménagés par les banquiers que les entreprises. « Concernant les PME, les taux débiteurs ont progressé de 56 points de base se situant à 10,27 % contre 10,02 % un trimestre plus tôt. Entre les deuxièmes trimestres 2022 et 2023, les taux débiteurs appliqués aux PME ont progressé de 56 points de base. S’agissant des grandes entreprises, les (taux) moyens se sont établis à 7,75 %, contre 6,85 % au premier trimestre 2023 et 7,77 % un an auparavant », peut-on lire dans le rapport de la Beac sur les taux débiteurs pratiqués par les banques au cours de la période sous revue.  

En clair, même si le crédit bancaire aux PME et grandes entreprises s’est également renchéri entre avril et juin 2023, par rapport à la même période en 2022, il l’a été à une proportion moins importante que celle des particuliers. Dans le détail, alors que les taux d’intérêts pour les crédits aux PME ont progressé de 0,55 % au cours de la période (contre 0,66 % pour les particuliers), les concours financiers des banques aux grandes entreprises enregistraient une hausse beaucoup moins importante de 0,02 %.

BRM

La Fondation Tony Elumelu, en partenariat avec la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), soutenue par l'Union européenne (UE), a lancé la deuxième édition de l'initiative Women Entrepreneurship for Africa(WE4A).

Dans le cadre du WE4A, ces partenaires se sont engagés à accroître l'inclusion économique et l'autonomisation des femmes africaines possédant des entreprises vertes existantes ou ayant des idées encore en gestation dans ce secteur, tout en contribuant à la création d'emplois décents dans les économies africaines.

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Ce programme ambitieux vise à renforcer les capacités entrepreneuriales des femmes africaines dans le secteur vert en facilitant leur accès au financement, aux opportunités de marché, ainsi qu'à l'amélioration des connaissances et à la formation technique pour les entrepreneures en Afrique. L’objectif clé étant d’améliorer la capacité commerciale des entreprises dirigées par des femmes et augmenter  leurs chances de lever des fonds et de suivi auprès d’investisseurs du secteur privé.

Le programme promet des subventions de $5000 à 1,000 femmes entrepreneures africaines, une formation en entrepreneuriat vert, un mentorat et un accès à vie à son réseau d’entrepreneurs.

Les activités de WE4A seront déployées dans plusieurs pays africains, avec un accent particulier sur le renforcement des capacités locales et la création de partenariats solides avec les acteurs du secteur public et privé.

Les entrepreneurs intéressés sont vivement encouragés à poser leur candidature avant la date de clôture, le 31 mars 2024  via ce lien https://www.tonyelumelufoundation.org/women-entrepreneurship-for-africa

Pour plus d'informations sur l'initiative Women Entrepreneurship for Africa (WE4A) et sur la manière de s'impliquer, veuillez contacter :

Email: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

À propos de la Fondation Tony Elumelu :

La Fondation Tony Elumelu est une organisation panafricaine à but non lucratif qui s'engage à promouvoir l'entrepreneuriat en Afrique en fournissant un soutien financier, un mentorat, une formation et un réseautage aux entrepreneurs africains. Depuis sa création, la Fondation a investi dans des milliers d'entrepreneurs à travers le continent, contribuant ainsi à stimuler la croissance économique et à créer des emplois durables.

À propos de la GIZ :

La Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) est une agence de coopération internationale pour le développement durable, active dans plus de 120 pays à travers le monde. En Afrique, la GIZ travaille en partenariat avec des gouvernements, des organisations de la société civile et le secteur privé pour promouvoir le développement économique, social et environnemental.

À propos de l'Union européenne (UE) :

L'Union européenne est une organisation politique et économique qui regroupe 27 États membres, œuvrant pour la paix, la prospérité et la solidarité à travers l'Europe et le monde. L'UE soutient activement le développement socio-économique en Afrique par le biais de différents programmes et initiatives.

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Selon les données contenues dans le rapport de l’Institut national de la statistique (INS) sur le commerce extérieur du Cameroun en 2022, le pays a, au cours de cette année-là, réalisé des importations de 129 600 tonnes d’engrais, pour un coût total de 66,4 milliards de FCFA. En glissement annuel, la valeur de ces importations est en hausse de 81,6 %, puisqu’en 2021, le Cameroun n’avait dépensé que 36,5 milliards de FCFA pour importer 203 324 tonnes d’engrais.

Même si l’explosion de la valeur des achats (le volume, lui, est en baisse, NDLR) peut s’expliquer par l’augmentation des prix de ces intrants au cours de l’année 2022, en lien avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine déclenché en début d’année 2022, l’on constate qu’entre 2021 et 2022, les achats des engrais du Cameroun sur le marché international ont pratiquement doublé. Ce qui contribue à creuser la balance commerciale du pays, déjà déficitaire depuis de nombreuses années.

Pourtant, le Cameroun, dont l’agriculture est l’une des branches stratégiques de l’économie, avec des emplois représentant officiellement plus de 70 % de la main d’œuvre active du pays, dispose de quatre projets de construction d’usines de production de ces intrants agricoles. L’un de ces projets est annoncé depuis plus de 10 ans. Il s’agit de l’usine de production des engrais chimiques de la société allemande Ferrostaal, dont la construction est prévue dans la ville de Limbé, cite balnéaire de la région du Sud-Ouest du Cameroun.

Approvisionnement en gaz naturel

L’on se souvient que c’est depuis l’année 2013 qu’un préaccord commercial portant sur l’approvisionnement en gaz naturel de la future usine de production d’engrais chimique de Limbé avait été signé entre la Société nationale des hydrocarbures (SNH), Ferrostaal et la société EurOil Limited. Mais, depuis lors, les négociations entre les parties piétinent, mettant en berne le projet, dont l’investissement est estimé à 1 250 milliards FCFA, pour une production annuelle de 600 000 tonnes d’ammoniac et 700 000 tonnes d’urée. Concrètement, révèle-t-on au ministère de l’Économie, « les négociations butent sur le prix du gaz proposé, qui rend le projet non rentable. Le dossier se trouve à la SNH ».

S’exprimant le 30 juin 2023 à l’Assemblée nationale, au cours d’une séance de questions orales aux membres du gouvernement, Fuh Calistus Gentry, le ministre de l’Industrie par intérim, a révélé l’existence de trois autres projets. Deux sont portés par la société Vision Global, qui, a-t-on appris, ambitionne de construire deux usines de production des engrais chimiques et organiques dans les villes de Limbé et de Yaoundé, la capitale. Avec un partenaire américain, cette entreprise entend investir environ 500 milliards de FCFA dans le cadre de ce projet, « pour la production de 230 000 tonnes d’ammoniac et 400 000 tonnes d’urée par an », a précisé le ministre, en indiquant que les études de faisabilité du projet sont en cours.

En plus de ce projet, qui cumule la construction de deux usines, le ministre de l’Industrie par intérim a également révélé que le gouvernement camerounais peaufine de son côté un projet de construction d’une usine de production des engrais à Douala, la capitale économique du pays. À en croire, Gaz du Cameroun, filiale locale du Britannique Victoria & Gas (VOG), qui exploite les champs gaziers de Logbaba, a d’ores et déjà donné son accord pour approvisionner l’usine, dont l’étude de faisabilité démarrera en 2024, sur financements de l’État.

Brice R. Mbodiam

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03-07-2023-Engrais : trois usines annoncées au Cameroun, après le projet de l’Allemand Ferrostaal en berne depuis 10 ans

Le ministère des Travaux publics (Mintp) a annoncé, le 12 mars sur sa page Facebook, avoir transféré un total de 30,6 milliards de FCFA de ressources aux collectivités territoriales décentralisées (CDT) pour l’exercice 2024. Cette enveloppe est destinée aux projets d’entretien routier, apprend-on. Dans le détail, ce département ministériel explique que 25,1 milliards de FCFA ont été transférées aux communes cette année. Soit 12,6 milliards de FCFA prélevés de son Budget d’investissement public (BIP) et 12,5 milliards de FCFA issus du Fonds routier, un organisme de financement et de paiement des prestations d’entretien routier. Dans le même ordre d’idées, 5,5 milliards de FCFA ont été transférées aux conseils régionaux : 2 milliards de FCFA via le BIP et 3,5 milliards de FCFA issus de la ligne du Fonds routier.

Concernant les fonds prélevés du BIP du Mintp et transférées aux CDT, ils permettront aux 360 communes du pays d’effectuer des travaux sur un linéaire de 1 216,35 km de routes et aux conseils régionaux d’entretenir 119,2 km de route en 2024, informe le Mintp. En 2023, le pourcentage des routes entretenues était de 12,45 % pour les nationales, 21,58 % pour les régionales et 1,96 % pour les communales. Un pourcentage « faible » selon le ministre Emmanuel Nganou Djoumessi, qui précise que 81 contrats étaient actifs l’année dernière pour 5 578,12 km de route pour ce qui est des travaux d’entretien.

Il faut rappeler que le réseau routier camerounais est long de 121 873 km, dont 10 225,58 km (8,39 %) de routes bitumées, 111 647,42 km de routes en terre (qui représentent 91,60 % du linéaire total de route au Cameroun) et 1 796,37 km en cours de bitumage, selon les données officielles. « Nous envisageons de stabiliser 2 000 km de routes en terre aux produits innovants en 2024, dont 100 km par région, avec une bonification aux régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord, de l’Est, du Nord-Ouest et du Centre. Au terme de l’année 2024, il est notamment attendu la livraison de 504 km de routes bitumées entretenues et 2 561,32 km de routes en terre entretenues », déclarait Emmanuel Nganou Djoumessi le 2 décembre dernier. C'était lors de la présentation du Projet de performance annuelle 2024 de son ministère.

P.N.N

Lien

16-02-2024 – Routes : 14 milliards de FCFA à transférer aux communes et régions en 2024, pour entretenir ou aménager 1 335,55 km de routes

La baisse de 2,6% des investissements enregistrée dans les entreprises du Cameroun en 2022 a été plus prononcée dans certaines branches des secteurs primaire et secondaire, qui ont été les principaux vecteurs du recul de cet indicateur au cours de la période. Selon l’« étude économique et financière des entreprises en 2022 », publiée par l’Institut national de la statistique (INS), dans le primaire, la chute du niveau d’investissement a été tractée par l’agriculture, dans laquelle les dépenses d’investissement ont baissé de 78,8% en glissement annuel, contre une réduction de 21,7% dans la branche sylviculture et exploitation forestière.

Dans le secondaire, quatre branches ont principalement contribué à la baisse du niveau des investissements. À savoir la production et distribution d’électricité, de gaz et d’air comprimé (-76,3%) ; l’industrie des boissons (-63,9%) ; la fabrication de produits minéraux non métalliques (-52,3%) ; et l’extraction des produits des hydrocarbures et d’autres produits énergétiques (-51,1%).

En matière d’investissement dans les entreprises au Cameroun en 2022, la seule embellie est venue du secteur tertiaire. « En ce qui concerne le secteur tertiaire, la hausse des dépenses d’investissement est consécutive à la reprise des investissements dans les branches porteuses que sont le commerce de gros et de détail et la réparation de véhicules (+66,9%) ; le transport et entreposage (+26,2%) ; et les activités financière et d’assurance (+29,6%) », souligne le rapport de l’INS.

BRM   

Le Fonds national de l’emploi (FNE), l’organisme public chargé de la promotion de l’emploi au Cameroun, affirme avoir permis à plus de deux cents jeunes de décrocher un travail suite à sa participation au 9e Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat (Promote), tenu du 17 au 25 février dernier à Yaoundé, la capitale. « En quatre jours, nous avons pu insérer 257 demandeurs d’emploi sur un peu plus de 2 500 postes », affirme José Ndziga Obama, chef de l’agence centrale du FNE, dans des propos rapportés par le quotidien à capitaux public Cameroon tribune.

L’on apprend ainsi que ces jeunes ont pu trouver un emploi d’agent commercial, d’informaticien, d’ingénieur de génie civil, d’infographe, de cuisinier, de mécanicien, de comptables ou encore de conducteur d’engins lourds. José Ndziga Obama affirme que des milliers d’autres dossiers sont en cours de traitement. « Pour ce qui est du différentiel qui est d’un peu plus de 2 000 postes, nous avons un projet d’exploitation minière qui va nécessiter des profils plus techniques. Nous sommes en train de continuer le process en termes de traitement », dit-il, annonçant de nouveaux placements dans les prochains jours.

Le FNE était présent à Promote 2024 à travers sa « Bourse de l’emploi », un programme qui permet notamment aux demandeurs d’emploi de passer des entretiens d’embauche, et aux entreprises de recruter les profils qui correspondent à leurs besoins. Ce programme fait partie des multiples initiatives mises en œuvre par cette institution dont la mission est d’accompagner les chômeurs à trouver un emploi et les entreprises à satisfaire leurs besoins de recrutement. Son action est principalement orientée vers l’insertion ou la réinsertion des jeunes « de toutes catégories », les plus affectés par le chômage. Selon l’Institut national de la statistique (INS), les centres de formation professionnelle du pays ont mis sur le marché du travail 12 818 apprenants sur la période 2021-2022, avec un taux d’insertion de seulement 41,7%.

P.N.N

L’intelligence artificielle (IA) présente plusieurs opportunités pour les entreprises au Cameroun, selon des officiels qui ont pris part au sommet sur l’IA, organisé à Yaoundé, du 4 au 6 mars 2024, par l’Union africaine de radiodiffusion (UAR). En effet, l’IA, qui désigne des solutions technologiques imitant l’intelligence humaine, offre une multitude de possibilités pour améliorer la productivité et les performances des entreprises de divers secteurs comme l’agriculture, la technologie, le transport, la santé, l’éducation… Elle leur donne notamment la possibilité de gagner du temps grâce à l’automatisation de tâches, d’optimiser les coûts et les rendements.

Dans le secteur de l’agriculture, qui est l’un des moteurs de la croissance au Cameroun, « l’IA aide les agriculteurs à optimiser les rendements, à surveiller la santé des cultures et du bétail, et à gérer les ressources de manière plus durable grâce à des capteurs et à l’analyse prédictive », a affirmé la ministre camerounaise des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng. De manière plus précise, « je vais prendre l’exemple des drones pilotés par l’IA qui permettent collecter des données qui pourront ensuite être analysées et exploitées par d’autres algorithmes d’IA. Ces algorithmes peuvent ensuite identifier les divers problèmes et proposer des approches de solution. Ces drones ont notamment la capacité de détecter des maladies qui réduisent la productivité, ainsi que des intrusions », explique Jules Gadom, promoteur de l’entreprise Jetechnologie, spécialisée dans le digital.

Les activités à forte demande de main-d’œuvre telles que le désherbage, la pulvérisation et la récolte peuvent également être réalisées par des systèmes pilotés par l’IA. « Ce qui permet aux agriculteurs d’améliorer leur efficacité et leurs rendements agricoles. Cette automatisation des tâches offre également l’avantage de réduire les coûts de mains-d’œuvre et d’accroître la productivité. Les exploitants agricoles peuvent ainsi obtenir des rendements plus élevés sans pour autant augmenter leurs dépenses », explique Désiré Kammogne, directeur en développement chez Wise Host, une entreprise spécialisée dans le développement de logiciels.

Nécessité d’investir et de réguler

Dans le secteur des transports, l’IA améliore l’efficacité des systèmes de transport grâce à la gestion intelligente du trafic, la prédiction des besoins en maintenance et le développement de véhicules autonomes, selon Minette Libom Li Likeng.

Les entreprises de presse peuvent également faire recours à des solutions d’IA pour la rédaction des articles ou encore la recherche des informations. Dans l’éducation, des plateformes d’apprentissage personnalisé utilisent l’IA pour adapter le contenu aux besoins spécifiques de chaque étudiant, améliorant l’engagement et les résultats d’apprentissage, apprend-on. Et dans la santé l’IA contribue à diagnostiquer des maladies plus rapidement et avec plus de précision, à personnaliser les traitements et à effectuer des recherches médicales avancées, liste la Minpostel. Des systèmes d’IA aident dans la détection précoce des maladies telles que le cancer, améliorant ainsi les chances de survie.

Cependant, malgré ces avantages, les Etats camerounais et africains doivent investir dans l’IA pour ne pas subir cette révolution industrielle. Par exemple, « les Etats doivent investir dans la recherche et le développement. Ils doivent mettre en place des régulations, des lois encadrant l’IA, encadrant la protection des données, mettant en avant l’humain en favorisant la création de champions nationaux », explique Éric Voli Bi, représentant de l’Unesco au Gabon et auprès de la CEEAC.

D’après lui, les jeunes Camerounais créent des startups « assez intéressantes ». De ce fait, « le gouvernement camerounais pourrait investir massivement dans la recherche et le développement en aidant ces jeunes-là à avoir une infrastructure et des équipements dédiés à la recherche afin de pouvoir créer des entreprises qui peuvent s’exporter à l’international », poursuit-il. Ainsi, cette créativité pourra générer des revenus pour les entreprises et pour l’économie du pays et créer des emplois.

Sandrine Gaingne

Entre le 1er et le 2e trimestre 2023, les taux d’intérêt moyens pratiqués par les banques de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ont progressé de 106 points (1,06%), se situant autour de 8,44%. Selon la banque centrale (Beac) des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, RCA et Tchad), qui révèle ces chiffres, cette augmentation des taux d’intérêt en glissement trimestriel reflète « le durcissement de la politique monétaire intervenu au cours de la période », avec notamment un nouveau relèvement des taux directeurs de la Beac visant à restreindre davantage l’accès aux crédits pour combattre l’inflation.

Premier pourvoyeur des crédits bancaires dans cet espace communautaire, le Cameroun est, selon la Beac, le principal vecteur de ce relèvement des taux d’intérêt bancaires entre le 1er et le 2e trimestre 2023. « La hausse trimestrielle des taux débiteurs est davantage influencée par l’évolution des coûts du crédit bancaire au Cameroun (62,85% des crédits de la Cemac). En effet, entre le premier et le deuxième trimestre 2023, les taux débiteurs ont progressé de 129 points de base au Cameroun, s’élevant à 9,06% contre 7,68% », précise la banque centrale des six États de la Cemac.

À en croire la même source, au cours de la période sous revue, « les taux ont également progressé en RCA, passant de 13,38% au premier trimestre 2023 à 16,39%. Au Congo, les taux débiteurs moyens servis à la clientèle ont progressé à 10,17%, contre 9,41%. Au Gabon, les (taux) ont globalement progressé, s’élevant à 18,29% en moyenne, contre 10,90%. A contrario, en Guinée Équatoriale, les taux débiteurs ont chuté, revenant à 10,94%, contre 13,17% au premier trimestre 2023. De même au Tchad, les taux débiteurs moyens pratiqués par les banques ont reculé de 61 points de base, se situant à 5,66% contre 6,27% au cours du trimestre précédent ».

BRM

Le président de la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef), Martin Paul Mindjos Momenyn et la présidente de la société française Biocarbone, Jacqueline Alexandre de Mari, ont signé, le 4 mars 2024 à Yaoundé, une convention de partenariat en vue de la production du biochar au Cameroun. Il s’agit d’un carbone écologique fabriqué à partir de la carbonisation des récoltes ou biomasse pour une agriculture productive et écologique.

Selon la Capef, cette convention, d’une durée de trois ans renouvelable après une « évaluation jugée satisfaisante », a été envisagée lors du récent Salon de l’agriculture de Paris (France). Elle concerne les secteurs de l’agriculture et du traitement des eaux et vise à « améliorer significativement les rendements des cultures ainsi que les sols pauvres et dégradés ». Elle s’articule autour de trois axes de collaboration à savoir : la mise en place d’un dispositif et d’une ingénierie de services de structuration des entreprises clientes de production du biochar au niveau national, l’implantation des unités techniques opérationnelles d’un organisme de structuration, d’appui et d’accompagnement des entreprises de production du biochar dans la zone de production, et la mise en place d’une unité opérationnelle du centre d’information et de formation du complexe de production du biochar dans les régions.

Dans le détail, la Capef s’engage notamment à désigner les responsables, à titre consultatif, des différents comités de gestion/conseil d’administration des entreprises créées ; désigner un point focal en charge du suivi des activités de Biocarbone ; appuyer son partenaire dans ses différentes démarches de négociation et de plaidoyer au niveau national et international.

Biocarbone devra quant à elle former, structurer, développer et rendre autonomes les principales entreprises agricoles qui souhaitent se lancer dans la production du biochar au Cameroun sous la forme des véritables entreprises championnes à l’échelle nationale. L’entreprise française devra surtout veiller, selon la convention, à la concrétisation des objectifs finaux, à savoir l’épanouissement des producteurs, l’encadrement et le développement du monde rural, la création massive des emplois, la production quantitative et qualitative des produits agricoles/matières premières du biochar, l’inscription des acteurs ruraux à la sécurité économique et sociale.

Rappelons que le Cameroun a déjà intégré la production industrielle du biochar dans sa stratégie climat et de développement durable. Le pays ambitionne de construire d’ici 2030, une cinquantaine d’usines de production de biochar en vue de retirer de l’atmosphère et de stocker chaque année au moins 250 000 tonnes de CO2, un gaz à effet de serre responsable des changements climatiques.

Pour réaliser cet objectif de production du biochar à l’échelle industrielle, le gouvernement s’est attaché les services de la société NetZero, qui a livré en 2021, la toute première unité de production de biochar à Nkongsamba, dans la région du Littoral. Cette usine de 500 m² à une capacité de traitement de 10 000 tonnes de déchets.

Frédéric Nonos

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Selon les données révélées par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), les producteurs de bananes du Cameroun ont expédié vers le marché international une cargaison totale de 15 248 tonnes en février 2024. Ce volume est en baisse de 937 tonnes, soit 5,8% en glissement annuel. En effet, à en croire la même source, les exportations de bananes du Cameroun avaient culminé à 16 185 tonnes en février 2023.

Cette baisse des exportations survient alors que depuis le mois de juin 2023, un nouveau producteur est arrivé sur le marché camerounais. Il s’agit de la Compagnie des bananes de Mondoni (CDBM), qui opère dans la localité du même nom, située dans la région du Sud-Ouest. En février 2024, cette nouvelle filiale du Français Compagnie fruitière de Marseille a exporté 592 tonnes de bananes. Ce qui correspond à une baisse substantielle, en comparaison avec les 946 tonnes exportées au mois de janvier 2024.

Mais, la CDBM n’est pas le seul producteur de bananes au Cameroun à avoir enregistré une baisse plus ou moins considérable de ses exportations en février 2024. La plus grosse contreperformance est à mettre à l’actif de la société des Plantations du haut Penja (PHP). Selon les données de l’Assobacam, les exportations de cette autre filiale de la Compagnie fruitière de Marseille, qui domine le marché de la banane au Cameroun, ont chuté de 7,2% au mois de février 2024. En effet, apprend-on, la PHP a réalisé des exportations de 11 981 tonnes ce mois-là, contre 12 919 tonnes à la même période en 2023. Ce qui révèle un écart de 938 tonnes en valeur absolue.

La Cameroon Development Corporation (CDC) n’échappe pas à la mode de la baisse des exportations de bananes en février 2024. Cette entreprise contrôlée à 100% par l’État du Cameroun a vu ses ventes sur le marché international baisser de 12,9% sur un an, passant de 2 169 tonnes en février 2023 à seulement 1 890 un an plus tard. La proportion de la baisse des exportations est encore plus importante chez Boh Plantations, le 3e opérateur du marché local de la banane. Cette entreprise détenue par un privé camerounais a vu ses expéditions vers le marché international régresser de 28,4% en février 2024, pour se situer à 785 tonnes de bananes, après 1 097 tonnes en février 2023.

L’Assobacam n’explique pas les raisons de cette baisse généralisée des exportations de bananes chez les producteurs du Cameroun en février 2024. Même l’argument de la sécheresse peut être battu en brèche, dans la mesure où la baisse enregistrée survient après une hausse des ventes à l’international de 25% au mois de janvier 2024, par rapport à la même période en 2023.

Principalement vendue dans les pays de l’Union européenne, la banane fait partie du top 10 des exportations non pétrolières du Cameroun. Pour tirer davantage de revenus de ce produit, le pays entend porter la production nationale annuelle à 500 000 tonnes en 2030 (contre 210 000 à 240 000 tonnes actuellement), selon les projections contenues dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND 20-30) élaborée par le gouvernement.  

Brice R. Mbodiam

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