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Yaoundé - 19 avril 2024 -

Entre avril et juin 2023, les banques installées dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) ont octroyé aux particuliers un volume de crédit d’un montant total de 336,4 milliards de FCFA, selon les données que vient de révéler la Beac, la banque centrale commune aux six pays de la Cemac. Cette enveloppe est en hausse de 23%, en comparaison avec les 273,5 milliards de FCFA déboursés au profit des particuliers au cours de la même période en 2022.

En glissement trimestriel, apprend-on des données de la banque centrale, les concours bancaires aux particuliers au 2e trimestre 2023 ont été encore plus importants, progressant de 29,5% par rapport au premier trimestre. Au cours de cette période, les crédits bancaires aux particuliers de la Cemac avaient culminé à seulement 257,3 milliards de FCFA, apprend-on officiellement.

Mais, en dépit de cette évolution positive du volume de crédits à l’économie qu’ils captent, les particuliers demeurent les parents pauvres du crédit bancaire dans la zone Cemac. En effet, au 2e trimestre 2023, souligne la banque centrale, les entreprises sont restées les principaux bénéficiaires de l’offre de crédits bancaires. Elles ont capté, au total, 78,83% du montant total des crédits distribués au cours de la période, soit 1 896,2 milliards de FCFA, contre 1 416,5 milliards un an auparavant et 2 092,8 milliards de FCFA trois mois plus tôt.

Dans le détail, apprend-on, « les grandes entreprises (GE) ont reçu 60,41% des nouveaux crédits distribués, soit 1 453,2 milliards de FCFA, contre 1 048,6 milliards au cours du deuxième trimestre 2022. S’agissant des PME, elles ont reçu 443 milliards de FCFA, soit 18,42% de la valeur globale des crédits distribués, contre 367,8 milliards au deuxième trimestre 2022 et 586,5 milliards trois mois auparavant ».

BRM

Selon « l’étude économique et financière des entreprises en 2022 », que vient de publier l’Institut national de la statistique (INS), les emplois permanents dans les entreprises en activité au Cameroun ont progressé de 2,7% au cours de l’année sous revue. Ce qui situe cet indicateur « au-dessus de son niveau de 2021 (+0,7%) », apprend-on.

« Un regard en arrière sur les cinq dernières années (2018-2022) confirme le dynamisme de l’emploi dans les entreprises modernes et la capacité de rebond de ces entreprises, après une année 2020 marquée par une double crise sanitaire et économique, qui a poussé les pouvoirs publics à mettre en place des mesures ayant elles-mêmes conduit à l’hibernation de pans entiers de l’activité économique durant plusieurs mois », souligne l’INS.

Pour rappel, l’Observatoire national de l’emploi et de la formation professionnelle (Onefop avait révélé, dans sa note de conjoncture sur l’emploi au Cameroun en 2020, parue en mars 2021, qu’à cause de la pandémie du Covid-19, les entreprises installées au Cameroun avaient procédé au licenciement de plus de 11 000 employés. Ce qui avait contribué à accentuer le chômage, qui est véritable fléau au Cameroun.

BRM 

Le résultat net cumulé des entreprises en activité au Cameroun a progressé de 16,1% en 2022, selon « l’étude économique et financière des entreprises en 2022 », publiée le 4 mars 2024 par l’Institut national de la statistique (INS). En plus de ce que cette augmentation des bénéfices des entreprises soit « moins vigoureuse qu’en 2021 », l’INS fait également remarquer que cette performance est à mettre à l’actif d’un nombre réduit de branches d’activités, dans la mesure où la plupart d’entre elles cumulent plutôt des pertes depuis l’année 2021.

« Lorsqu’on examine le résultat net par branches d’activités, on constate que sur les 38 branches, 22 sont déficitaires en 2022, dont 19 étaient déjà dans la même situation en 2021. Cela signifie que la majorité des branches d’activités affichent des pertes. Cependant, il y a certaines branches qui se distinguent par une augmentation de leurs résultats en 2022 », apprend-on du document que vient de publier l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

Parmi ces branches d’activités les plus performantes, l’on retrouve la production d’électricité, de gaz et d’air conditionné ; l’activité d’information et de communication ; et la sylviculture et l’exploitation forestière. « Ces branches ont enregistré une amélioration de leurs résultats nets en 2022 par rapport à l’année précédente », souligne le rapport de l’INS.

BRM

Au Cameroun, le prix de vente du cacao par les planteurs a atteint 4 225 FCFA. Ce niveau de rémunération est l’un des plus élevés du monde et tranche avec la faiblesse des prix en Côte d’Ivoire. Au pays des Éléphants, pourtant premier producteur mondial de cacao, le kilogramme de fèves s’échange actuellement à 1000 FCFA. Analyse des principales raisons de l’écart entre les deux pays.  

1. Le régime de fixation des prix aux producteurs

Le gap entre le tarif perçu en Côte d’Ivoire et au Cameroun s’explique notamment par le système de fixation des prix. En effet, dans le pays d’Afrique de l’Ouest, les prix aux producteurs sont gérés par le Conseil du Café-Cacao (CCC) qui garantit que ceux-ci perçoivent un seuil minimum de 60% des prix mondiaux. Dans le cadre des ventes par anticipation se déroulant depuis 2011 dans le secteur, le régulateur cède 80% de la récolte par avance, ce qui lui permet de fixer les tarifs en début de chaque campagne principale (octobre) et intermédiaire (avril).

De fait, la revalorisation ou non des prix se fait chaque 6 mois en Côte d’Ivoire. Au Cameroun, selon la Banque mondiale, les exploitants perçoivent entre 80 et 90% des prix mondiaux et les tarifs fluctuent au gré de l’évolution des cours du marché tout au long de l’année cacaoyère. Ce faisant, les exploitants camerounais peuvent tirer profit dans l’immédiat de la hausse des cours comme c’est le cas actuellement ou au contraire pâtir fortement de la volatilité des prix ou de leur effondrement.    

2. Les modalités de commercialisation intérieure

Au Cameroun, le système de vente du cacao sur le marché intérieur est complètement libéralisé. La multiplication des acteurs commerciaux, depuis une dizaine d’années, a renforcé le jeu de la concurrence et poussé vers le haut les prix accordés aux producteurs. Dans le pays, le gouvernement a instauré depuis 2019, l’autorisation officielle de vendre le cacao de manière groupée en partant des prix de référence publiés par l’Office national du café et du cacao (ONCC) qui supervise la qualité et s’occupe du suivi des exportations. Grâce à ce système, qui utilise le même principe que les enchères, les exploitants, par l’intermédiaire de leur groupement, peuvent négocier directement avec les multinationales ou des transformateurs locaux des prix d’achat en fonction du meilleur tarif offert sur le marché, la quantité et la qualité de leur production.

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Ventes aux enchères à CCQ, un trader camerounais local.

Ce faisant, ceux-ci peuvent éviter de traiter avec de nombreux intermédiaires comme en Côte d’Ivoire. Dans la nation éburnéenne, le contact direct entre les négociants/transformateurs et les producteurs est en effet très rare. Les premiers acteurs passant généralement par le biais de pisteurs, de traitants, de coopératives ou d’autres opérateurs.

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      Représentation de la filière cacao, des producteurs de Côte d’Ivoire aux consommateurs.

(Source: Trade for Development Centre)

3. La qualité

Au Cameroun, les fèves de cacao se commercialisent à un prix particulièrement élevé sur les marchés mondiaux également en raison des efforts fournis pour améliorer la qualité. Dans le pays, il existe une combinaison d’interventions au niveau de l’exploitation et en aval de la chaîne de commercialisation pour permettre de différencier l’offre au niveau de la qualité contrairement en Côte d’Ivoire où, selon les analystes, l’organisation et la régulation n’incitent pas particulièrement les producteurs à s’y attacher.

On peut ainsi citer l’instauration par le gouvernement camerounais et certains opérateurs d’une prime à la qualité et à la production du cacao certifié ou encore la réhabilitation de fours de séchage pour éviter le séchage artisanal au feu de bois. À cela s’ajoute l’installation de centres d’excellence de traitement post-récolte dans les principaux bassins de production permettant aux producteurs de traiter leurs fèves, selon un protocole précis et rigoureusement contrôlé.  

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« Dans ces centres on produit notamment du cacao dit d'excellence ou cacao zéro défaut. »

« Les produits sortis de ces centres, de plus en plus importants, permettent non seulement une meilleure rémunération des producteurs, mais aussi leur garantit des primes offertes aussi bien par le gouvernement suite à des prélèvements effectués sur les exportations, que par des négociants tels que Cargill, représente au Cameroun par Telcar Cocoa, le leader du marché local des fèves. Dans ces centres on produit notamment du cacao dit d'excellence ou cacao zéro défaut. Ils bénéficient du partenariat des maîtres chocolatiers français qui achètent toute la cargaison », souligne Brice R. Mbodiam, de la rédaction d’Investir au Cameroun.  

Espoir Olodo, Agence Ecofin

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Le président de la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat (Ccima), Christopher Eken, a signé, le 5 mars 2024, un appel d’offres national pour la couverture de son personnel en assurance maladie, frais funéraires, accident, invalidité et décès pour le compte des exercices budgétaires 2024, 2025 et 2026.

L’appel d’offres est réservé aux compagnies d’assurances de droit camerounais installées au Cameroun, remplissant les conditions prévues par la règlementation en vigueur dans les États membres de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima). Toutefois, précise, Christophe Eken, « la gestion des polices d’assurance sera assurée par un courtier choisi par la Ccima, et sa rémunération sera faite par le ou les assureurs adjudicataire ».

Les candidats devront obligatoirement soumissionner pour les prestations constituées de deux lots. Il s’agit du lot 1 : l’assurance maladie et frais funéraires et du lot 2 : l’assurance individuelle accident, invalidité et décès. Chaque lot complet, fait savoir le président de la Ccima, fera l’objet d’une offre technique et d’une offre financière, les pièces administratives pouvant au gré du soumissionnaire, être communes à tous les lots.

La période de couverture est de 36 mois pour tous les lots à compter de la date de notification de l’ordre de service de démarrage. L’appel d’offres renseigne que le coût prévisionnel des prestations à l’issue des études préalables est de 225 millions de FCFA TTC. Elles seront financées par le budget de fonctionnement 2024, 2025 et 2026 de la Chambre de commerce.

En rappel, la Ccima est un organisme consultatif et représentatif créé en 1921 et son siège est à Douala, capitale économique du Cameroun. Elle a pour missions principales de jouer le rôle de courroie de transmission entre les milieux d’affaires privés et les pouvoirs publics.

FN

Au cours d’une nouvelle opération de vente groupée, organisée le 5 mars 2024 dans la localité d’Abong-Mbang, bassin de production du cacao de la région de l’Est du Cameroun, le prix du kilogramme de fèves aux producteurs a établi un nouveau record à la fois national et mondial à 4 225 FCFA. Dans un communiqué officiel, rendu public ce 6 mars 2024, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, salue « l’excellente tenue du marché camerounais, désormais sur le toit du monde, à la faveur d’un contexte international porteur et du redressement soutenu et reconnu de la qualité de la fève camerounaise ».

En effet, en plus de la qualité des fèves qui ne cesse de s’améliorer, l’état de grâce dans lequel se trouve la filière cacao au Cameroun, avec des prix aux producteurs en hausse continue depuis des mois, est consécutif la conjoncture internationale. Celle-ci est notamment marquée par des prévisions de baisse de production en Côte d’Ivoire et au Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux, en raison notamment des problèmes liés au climat et au vieillissement des plantations. Cette situation, selon les prévisions de l’ICCO, l’instance faîtière du cacao mondial, devait se traduire par une baisse de 11% de la production mondiale en 2023-2024, à 4,45 millions de tonnes. Ce qui devait conduire, selon la même source, à un déficit sur le marché de 374 000 tonnes d’ici septembre 2024, contre seulement 74 000 tonnes enregistrées au cours de la campagne cacaoyère 2022/2023.

Explosion des prix à l’international

Cette météo défavorable sur le marché international a induit une explosion des cours, qui se traduit dans les pays producteurs comme le Cameroun par une meilleure rémunération des producteurs. En effet, souligne l’agence Ecofin, « depuis le début de l’année 2024, le cacao est la matière première agricole qui a le plus performé sur les marchés, gagnant 56,4%, soit plus de 2300 dollars la tonne en glissement annuel. Après avoir battu au début février, le record de 5379 dollars remontant au 2 juillet 1977, les prix du contrat de référence du cacao pour livraison en mars à l’Intercontinental Exchange à New York ont franchi la barre des 6000 dollars, et atteint un plus haut journalier de 6929 dollars. Le 26 février 2024, les cours ont clôturé à 6884 $ la tonne. Il s’agit globalement d’une véritable percée pour l’or brun qui seulement un an plus tôt s’échangeait à 2668 dollars la tonne ».

Mais, au-delà de ce contexte international favorable, les producteurs camerounais bénéficient de la stratégie des ventes groupées, qui permet de doper leurs capacités de négociation face aux acheteurs. À côté de ce mode de commercialisation, qui crée la concurrence entre les acheteurs et contribue à relever la rémunération des producteurs, l’embellie autour des prix de la fève rouge brique du Cameroun, depuis le lancement de la campagne cacaoyère 2023-2024, s’explique aussi par la forte demande. Mieux, par la bataille que se livrent les exportateurs et les transformateurs locaux pour le contrôle de la fève de plus en plus insuffisante.

En effet, alors que les exportateurs généralement affiliés aux grands négociants internationaux continuent de réaliser des achats massifs, le pays a vu, en moins de 3 ans, arriver sur le marché de la transformation locale trois nouveaux broyeurs (Altantic Cocoa et Neo Industry, Africa Processing) cumulant des capacités avoisinant 100 000 tonnes. Certains de ces opérateurs n’hésitent pas à monter les enchères pour acquérir les fèves, afin de faire tourner leurs usines souvent à l’arrêt, faute de matière première.

Brice R. Mbodiam  

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Au cours du 2e trimestre 2023, le volume de nouveaux crédits mis en place dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) a connu une baisse de 2,3% en glissement trimestriel, culminant à seulement 2 462 milliards de FCFA. Le recul de l’activité de crédit observé dans cet espace communautaire entre avril et juin 2023 peut s’expliquer par le ralentissement du dynamisme des banquiers camerounais.

En effet, révèlent les données de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des pays de la Cemac, les parts de marché des banquiers camerounais sur le marché du crédit ont régressé de 2,3%. Ce qui n’empêche cependant pas que ce pays demeure leader de cette activité dans la sous-région, au cours de la période sous revue.

« Par pays, le marché du crédit bancaire reste dominé par le Cameroun avec 62,85% de nouveaux concours, contre 65,1% le trimestre précédent. Le plus faible volume de crédit a été enregistré en République centrafricaine (0,94%) », souligne la banque centrale. Celle-ci attribue au Gabon, au Congo, au Tchad et à la Guinée équatoriale, respectivement 13,15%, 10,05%, 10,03% et 2,98% des parts de marché au cours de la période sous revue.

BRM

Selon le rapport 2022 sur le commerce extérieur du Cameroun, que vient de publier l’Institut national de la statistique (INS), le pays a importé 3 691 tonnes de bois et ouvrages en bois cette année-là, pour une dépense globale de 2,5 milliards de FCFA. Ces dépenses d’importation sont en baisse de plus de 24% en valeur et 33% en volume, en glissement annuel. En comparaison avec les 3,3 milliards de FCFA expédiés à l’étranger en 2021, pour importer 5 581 tonnes de bois et ouvrages en bois. 

Cette baisse des importations, qui a une incidence positive sur la balance commerciale du Cameroun, peut s’expliquer par la croisade que mène le gouvernement depuis quelques années, pour la promotion de la transformation locale du bois, dans le cadre de la politique d’import-substitution. Cet engagement pour la promotion des première et deuxième transformations du bois au Cameroun a pris la forme de mesures fiscalo-douanières incitatives, visant à encourager la transformation locale du bois, d’une part, et à décourager les exportations des bois non transformés (grumes) ou alors qui le sont minimalement (bois débités), d’autre part.

Dans un préavis de grève adressé au Premier ministre le 23 décembre 2022 par le Groupement de la filière bois du Cameroun (GFBC), pour contester justement la surtaxation de leur filière, les exploitants forestiers révèlent que « entre les exercices budgétaires 2016 et 2023, les droits de sortie et taxes forestières applicables aux entreprises de la filière bois ont augmenté de l’ordre de 60% pour la taxe d’abattage, 242% pour les droits de sortie des bois en grume, 165% pour les droits de sortie des bois transformés ». Ces plaintes des forestiers survenaient après la promulgation de la loi de finances 2023, qui consacrait un relèvement des droits de sortie sur les bois transformés de 10 à 15% de la valeur FOB des essences, d’une part, et de 50 à 60% pour les grumes, d’autre part. 

Made in Cameroon

Force est de constater que ces cris des exploitants forestiers n’ont pas échaudé les pouvoirs publics camerounais, qui ont à nouveau revalorisé la taxation de la filière bois en cette année 2024. Portant ainsi le droit de sortie des grumes de 60 à 75%. À titre de comparaison, cette taxe n’était que de 17,5% en 2017, selon les données officielles. Par ailleurs, dans les circulaires relatives à la préparation des lois de finances 2023 et 2024, le chef de l’État, Paul Biya, prescrit expressément au gouvernement « la priorisation des meubles fabriqués localement dans la commande publique », en lieu et place des meubles importés.

Comme pour forcer davantage la main à ces dirigeants des administrations publiques et des particuliers préférant des meubles importés aux produits locaux, la loi de finances 2024 instaure un droit d’accises de 25% sur les importations des ouvrages en bois, des meubles en métal utilisés dans les bureaux, les meubles en bois utilisés dans les cuisines et les meubles en matière plastique. Tout ceci vise à renchérir les importations, pour davantage orienter la commande vers les meubles en bois fabriqués localement.

De plus, dans l’optique de faciliter l’installation des menuiseries industrielles au Cameroun, à l’effet de répondre à une demande des meubles et ouvrages en bois, dont le gouvernement souhaite voir la demande exploser, la loi de finances 2023 de l’État du Cameroun consacre une exonération des taxes sur les équipements rentrant dans la transformation du bois. Autant de mesures de sauvegarde et de promotion d’une industrie forestière locale, dont les premiers résultats commencent à se faire ressentir, si l’on s’en tient aux dernières données sur les importations des bois et ouvrages en bois que vient de publier l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

Brice R. Mbodiam

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Le marché d’entretien de la route Bafang-Nkondjock, qui s’étend sur 53,3 km entre les régions du Littoral et de l’Ouest, a été attribué à l’entreprise de BTP CETP Sarl pour un montant de 4,9 milliards de FCFA TTC, apprend-on du ministère des Travaux publics. Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a signé, ce 5 mars 2024, un ordre de service prescrivant le démarrage des travaux sur cet axe routier.

Les travaux, prévus pour exécuter en 36 mois, répartis en trois phases de 12 mois, vont consister au bitumage des fortes pentes, à la stabilisation des talus des zones d’éboulement et de fondrières et à l’entretien courant et périodique aux produits stabilisants du reste du linéaire en terre.

« De manière précise, le marché comprend des travaux de débroussaillement, déforestage, abattage d’arbres, déblais ordinaires et déblais rocheux, remblais en graveleux latéritique provenant d’emprunt, le traitement de la chaussée aux produits stabilisants, la mise en forme de la plate-forme, le reprofilage compactage, curage des fossés et exutoires », explique-t-on au ministère des Travaux publics.

Les travaux sont financés par le budget d’investissement public (BIP) du ministère des Travaux publics et la ligne de fonds routier pour les exercices 2023, 2024 et 2025. L’entretien de la route Bafang-Nkondjock est très attendu par les populations. Car, ce tronçon, qui relie deux villes agricoles du Littoral et de l’Ouest, est impraticable notamment pendant la saison des pluies.

SG

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Le ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), Dr Taïga, a signé, le 22 décembre 2023, un arrêté pourtant création, organisation et fonctionnement du Centre de valorisation de pêche artisanale de Youpwe (Cevapa-Youpwe). Ce centre, précise le texte ministériel, couvre l’ensemble des points de débarquement de la pêche artisanale du département du Wouri (Douala), parmi lesquels le débarcadère de Youpwe, construit grâce à un financement du Japon.

Cette décision du Minepia s’appuie notamment sur le décret du Premier ministre du 17 janvier 2002, fixant les normes de conditionnement et de transport des produits de la pêche. D’ailleurs d’après l’arrêté, le Cevapa-Youpwe est chargé d’accompagner le développement de la pêche artisanale en améliorant la qualité et la disponibilité des produits halieutiques, la promotion des activités de la chaine de valeur et du travail descend des acteurs et la réduction des pertes postcaptures. À ce titre, la nouvelle structure assure la formation et l’information des pécheurs sur la mer, l’entretien des installations et des équipements et l’avitaillement. Le 27 février 2024, Dr Taïga a nommé le directeur du Cevapa-Youpwe en la personne de Mbangsi Misper Anghoma. 

La décision de création du Cevapa-Youpwe est contestée par la Communauté urbaine de Douala (CUD). Selon l’arrêté ministériel, la CUD a pourtant droit à un représentant au sein du comité gestion du centre, un organe notamment chargé de définir les modalités d’utilisation des infrastructures et des équipements, de recouvrement des droits d’usage et d’affectation des ressources. Elle est également consultée pour la nomination pour le directeur adjoint. Mais, son chef de division des affaires juridiques et du contentieux, Moukete Ekoume, qui dit agir au nom du maire de la ville, Roger Mbassa, a adressé, le 28 février 2024, au Minepia un recours gracieux préalable aux fins de rétractation de son arrêté. En clair, la CUD juge l’arrêté du Dr Taïga illégal et l’appelle à le retirer.  

Pour justifier cette position, Moukete Ekoume, convoque la convention passée entre l’État du Cameroun, le Japon et la CUD. Elle dispose « expressément qu’après réception du débarcadère et du marché de poisson de Youpwe, celui-ci devrait être transféré à la CUD ». En effet, Moukete Ekoume rappelle que le procès-verbal des discussions sur l’étude préparatoire pour le projet d’amélioration du débarcadère et du marché du poisson précise que la CUD doit créer un comité de gestion. « Mais contre toute attente, vous avez pris l’arrêté susvisé et créé un centre de valorisation de pêche dans le Wouri incluant le site de Youpwe », dénonce ce dernier.

Un préjudice de plusieurs dizaines de millions de FCFA

En plus, le chef de division des affaires juridiques et du contentieux de la CUD accuse le Minepia d’excès de pouvoir et convoque l’article 156 du Code général des collectivités territoriales décentralisées qui dispose que « la construction, l’équipement, l’entretien et la gestion des marchés, gares routières et abattoirs… sont transférés aux communes ».

Ainsi, en prenant cet arrêté sans égard pour ces différents aspects, « vous avez causé un énorme préjudice à la CUD qui sollicite gracieusement sa rétractation pour éviter un éventuel contentieux en indemnisation devant le tribunal administratif », menace le cadre de la mairie de Douala. En effet, apprend-on du recours gracieux, sur la base de la convention tripartite (État du Cameroun-Etat du Japon-CUD), la mairie de Douala a consenti des dépenses financières. Le document cite les charges de l’électricité (toujours payée jusqu’à date), les frais de terrassement, les loyers de la base logistique (30 millions de FCFA hors taxe pour les années 2027 et 2018 et 12 millions de FCFA hors taxe par an à compter du 1er janvier 2019).

Achevé depuis le 15 décembre 2022, le débarcadère de Youpwé a été construit à hauteur de 6,6 milliards de FCFA. Il est un don du Japon dont la convention a été signée en 2017. Sa mise en service, toujours attendue, devrait permettre aux 262 vendeurs de poissons qui opéraient sur l’ancien site d’accroître leur production, de moderniser le système de commercialisation et les conditions sanitaires des produits halieutiques.

Frédéric Nonos

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Le Cameroun a importé 18 728 tonnes de fruits comestibles au cours de l’année 2022, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS). Ces achats de fruits ont représenté une dépense totale de 4,1 milliards de FCFA, à en croire la même source. Ce qui correspond à une baisse de 3,1% en glissement annuel. Ces achats de fruits contribuent à creuser la balance commerciale d’un pays pourtant doté d’un potentiel agricole enviable.

«Le Cameroun compte 7,2 millions d’hectares de terres arables (moins de 2 millions effectivement cultivés à fin 2012, NDLR), 400 km de façade maritime, 2 millions d’hectares de pâturage, un climat diversifié avec sept zones agroécologiques », avait détaillé le ministre de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe, au cours d’une table ronde organisée dans le cadre du 2e sommet sur l’alimentation en Afrique, le 26 janvier 2023 à Dakar, la capitale sénégalaise.

Et ce membre du gouvernement camerounais de poursuivre : « notre richesse c’est l’agriculture. Mais, cette dernière peine à atteindre ses objectifs parce qu’aujourd’hui, nous importons pour environ 900 milliards de FCFA de produits agricoles par an, dont 400 milliards de FCFA de céréales ».

BRM

Selon l’étude économique et financière des entreprises du Cameroun en 2022, publiée le 4 mars 2024 par l’Institut national de la statistique (INS), 15 601 entreprises ont été créées dans les Centres de formalités de création des entreprises (CFCE) du pays tout au long de l’année 2022. Un chiffre qui est légèrement en hausse comparé aux 15 591 entités enregistrées en 2021. À en croire le même rapport, les structures ainsi créées sont « principalement les entreprises individuelles (52,97%), et les TPE (très petites entreprises quant à elles sont les plus représentées (8373%) », souligne le rapport de l’INS. 

Les CFCE sont des guichets uniques regroupant au même endroit toutes les administrations impliquées dans la création des entreprises. L’introduction de cette réforme au Cameroun depuis l’année 2010 vise à créer une entreprise en l’espace de 72 heures au maximum, avec des gains financiers conséquents.

Dans une note d’analyse publiée en 2019, l’INS révèle, par exemple, qu’avant la mise en œuvre de cette réforme, la dépense moyenne qu’engageait un entrepreneur (toutes les pièces sauf la carte de contribuable) se situait à près de 482 000 FCFA. Les délais étaient de 29,5 jours. Après la réforme, cette dépense est passée à 41 500 FCFA, soit un gain économique d’une somme de 440 500 FCFA en moyenne pour chaque nouvelle création d’entreprise ; ce qui fait un gain financier total brut de 36,9 milliards de FCFA pour le secteur privé sur la période 2010-2018.

BRM

Au cours de l’année 2022, les importations de produits de friperie (chaussures, sacs, vêtements…) par les commerçants camerounais ont connu une baisse de 13% en glissement annuel. Selon les données révélées par l’Institut national de la statistique (INS) dans son rapport sur le commerce extérieur du Cameroun en 2022, les importations de ces produits sont ressorties à 59 431 tonnes, contre 68 818 tonnes en 2021. Ce qui correspond à une baisse de près de 9 400 tonnes en valeur absolue.

À en croire la même source, ces importations de produits de friperie ont contraint le pays à expatrier une enveloppe de 32,7 milliards de FCFA, contribuant ainsi à creuser le déficit de la balance commerciale du Cameroun. Le coût de ces achats est cependant en baisse de 6,3% en comparaison avec l’enveloppe 34,9 milliards de FCFA expédiée à l’étranger au cours de l’année 2021, pour assurer les achats des mêmes produits.

Un retour en arrière permet même de constater que les achats d’articles de friperie au Cameroun sont en baisse continue depuis la fin des années 2010. En effet, selon les données du ministère du Commerce, les importations de ces produits sur le territoire camerounais ont atteint le pic de 43,8 milliards de FCFA au cours de l’année 2015, avant de baisser à 42 et 40,5 milliards, respectivement en 2016 et 2017.

En comparaison avec l’année 2022, par exemple, les achats annuels d’articles de friperie par les commerçants camerounais ont baissé d’une dizaine de milliards de FCFA. Une réalité qui peut s’expliquer par la présence de plus en plus massive sur le marché camerounais, des produits chinois de surcroît très bon marché.

Cependant, bien que les dépenses y afférentes soient continuellement en baisse depuis quelques années, la friperie continue de jouer un rôle majeur dans le secteur de l’habillement au Cameroun, notamment dans un contexte de perte de vitesse de la filière coton-textile-confection locale. Par exemple, selon les données officielles, de nos jours, les producteurs locaux ne contrôlent plus que 5% du marché camerounais du tissu, largement dominé par des produits étrangers, issus parfois de la contrebande.

Brice R. Mbodiam

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Le Conseil d’Administration du Gestionnaire d’actifs Elite Capital Asset Management S.A s’est réuni en session ordinaire le vendredi 1er mars 2024 à l’immeuble ICON Residences & Offices, immeuble siège de la société sis à Bastos, entrée Ambassade de Chine, sous la présidence de Monsieur EBANDA ENYEGUE, son président.

Statuant sur les comptes après avoir pris acte du rapport de gestion de la Direction Générale notamment sur l’exécution du budget au titre de l’exercice 2023, le Conseil d’Administration a approuvé les comptes annuels de la société de gestion d’OPCVM arrêtés au 31 Décembre 2023 tels que certifiés par le commissaire aux comptes dans le rapport 715.

Entre autres résolutions, le Conseil d’Administration a décidé d’augmenter le capital social d’Elite Capital Asset Management S.A de 150.000.000 FCFA à 300.000.000 FCFA sous réserve de la validation de la COSUMAF.

Notons déjà qu’au 31 décembre 2023, Elite Capital Asset Management S.A était à un actif net de 102 562 038 733 FCFA contre 968 159 002 FCFA au 31 décembre 2022. Il passe du 8e au 2e rang en ce qui concerne le classement des gestionnaires d’OPCVM et réalise la meilleure performance 2023.

Filiale de la Holding financière Elite Capital Group S.A, Elite Capital Asset Management S.A est une Société de Gestion d’OPCVM agréée par la Commission de Surveillance du Marché Financier sous la référence COSUMAF-SGP-2/2021 avec siège social à Yaoundé – Cameroun, Bastos, entrée Ambassade de Chine.

A travers ses métiers de Gestion collective, conseil en investissement, pilotage des capitaux et gestion sous-mandat, le gestionnaire accompagne durablement les investisseurs publics et privés, institutionnels et particuliers dans l’optimisation de leurs excédents de trésorerie.

Ses produits phares, taillés sur mesure pour une meilleure rentabilité sont les FCP Record & Invest. Vous pouvez ainsi épargner en achetant des parts de fonds communs de placement chez Elite Capital Asset Management S.A et obtenir jusqu’à 6% par an net d’impôt de profit.

Prônant comme valeurs le professionnalisme, l’intégrité, la proximité et la créativité, Elite Capital Asset Management S.A veut se positionner comme l’un des principaux gestionnaires d’actifs indépendants en Afrique Centrale en termes d’actifs sous gestion, d’innovations produits et d’impact sur la qualité des placements dans les économies.

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Elite Capital Securities Central Africa S.A est membre du consortium Arrangeur et chef de file de l’Emprunt Obligataire multi-tranches de 50 milliards de Fcfa de la Banque de développement des états de l’Afrique centrale (BDEAC). Société de Bourse, Elite Capital Securities Central Africa S.A est agréée par la Commission de Surveillance du marché financier de l’Afrique Centrale (COSUMAF), admise au Dépositaire Central Unique (BEAC) et a pour place de cotation la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC).

Elite Capital Securities Central Africa S.A, en tant que Co-arrangeur, avec d’autres membres du Consortium, va accompagner l’émetteur, la Banque de développement des états de l’Afrique centrale (BDEAC) en vue de réaliser une opération d’emprunt obligataire par appel public à l’épargne, d’un montant de 50 milliards de Fcfa. Il s’agit d’un Emprunt Obligataire multi-tranches par Appel Public à l’Epargne « BDEAC (6,20% - 5,95% - 4,70%) Net 2024-2031 ». L’Emprunt Obligataire de 50 milliards constitue la 1ère phase d’un programme de 100 Milliards de Fcfa. A travers cette opération, la BDEAC entend financer partiellement les projets de son plan stratégique AZOBE 2023-2027.

La période de souscription s’étend du 04 au 22 mars 2024, le prix de l’obligation est de 10 000 Fcfa pour une souscription minimale de 10 obligations. Pendant la période susmentionnée, Elite Capital Securities Central Africa S.A va se tourner vers de potentiels investisseurs, personnes physiques et morales pour recueillir leurs souscriptions afin de mobiliser les fonds sollicités.

Rappelons que la société de bourse qui a son siège à Bastos - Yaoundé, entrée Ambassade de Chine, 2e étage immeuble ICON est une filiale de la Holding financière Elite Capital Group S.A et a un capital social 1 150 000 000 de Fcfa. Elle offre entre autres services : l’Ingénierie financière, la tenue et conservation des titres, les Opérations sur le marchés financier, le Conseil financier et la Dématérialisation des valeurs mobilières.

Elite Capital Securities Central Africa S.A a participé en 2023, en qualité d'Agent Placeur, à l'émission obligataire par appel public à l'épargne de l'Etat du Cameroun qui a permis de mobiliser 177 Milliards de FCFA sur le Marché Financier Régional, et à celle de l'Etat du Gabon pour un montant de 150 Milliards de FCFA. Elle a été Centralisateur de l'attribution de 10 459 actions gratuites issues de l'opération d'augmentation du capital par incorporation de la prime d'émission pour le compte de la Régionale Bank en 2022. Elle a également participé au syndicat de placement de l'augmentation du capital par émission d'actions nouvelles de la SCG-Ré dans le cadre de son introduction en bourse. Au mois de décembre 2023, elle a bouclé avec succès la première émission de TCN d’Alios Finance Cameroun.

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Les travaux de construction de la route Ekondo Titi-Kumba (60 km), dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, devraient s’achever au cours de l’année 2025. L’annonce a été faite par le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, lors du conseil de cabinet tenu le 29 juillet dernier dans les services du Premier ministre à Yaoundé, la capitale. Lancé en juillet 2016, le chantier devait initialement être livré en juillet 2018 pour un délai d’exécution de 24 mois. Mais les travaux avaient été interrompus en mai 2018, en raison de l’insécurité dans le Sud-Ouest, l’une des deux régions anglophones du pays en proie à des revendications séparatistes depuis fin 2016.

Les travaux ont repris quatre ans plus tard sous la conduite du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée camerounaise. Le ministre des Travaux publics assure que les équipes du BIR poursuivent leurs prestations sur le terrain, en dépit des conditions sécuritaires complexes dans la région. Des chronogrammes de travaux ont ainsi été déployés et permettent aux équipes de couvrir plusieurs zones, apprend-on. Emmanuel Nganou Djoumessi affirme que ces travaux ont connu des avancées notables depuis la reprise du chantier par le BIR. « Au nombre des avancées, l’on compte l’achèvement des études hydrauliques et hydrologiques, la production des agrégats ainsi que le début de l’application des couches de chaussée », peut-on lire dans le communiqué final ayant sanctionné le conseil de cabinet du mois de février. D’où l’optimisme affiché par le membre du gouvernement, qui laisse entendre que les travaux pourraient être livrés d’ici le premier trimestre de 2025. Soit près de 7 ans après la date prévisionnelle d’achèvement des travaux.

En rappel, le projet de construction de la route Ekondo Titi-Kumba (Sud-ouest) fait partie du volet routier du Plan d’urgence triennal (Planut) qui vise à accélérer la croissance économique dans le pays et à améliorer les conditions de vie des populations. Le marché de construction de cette route avait été attribué au départ à la société tunisienne Soroubat pour un montant total de 38,2 milliards de FCFA. Le 15 janvier dernier, le ministre des Travaux publics a annoncé que le contrat de cette société a été résilié pour « cas de force majeure », les équipes de l’entreprise ayant été attaquées par les combattants séparatistes et les équipements vandalisés avec mort d’hommes. À la faveur d’une décision du chef de l’État, les travaux ont par la suite été attribués au BIR qui devrait empocher 40 milliards de FCFA dans le cadre de ce projet.

P.N.N

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Le ministre camerounais de l’Économie, Alamine Ousmane Mey, a signé le 29 février 2024 à Yaoundé, des conventions de financement d’un montant de 2,2 milliards de FCFA avec sept communes camerounaises. Grâce à cet appui financier de l’État, ces communes des régions du Centre, du Littoral, du Sud, de l’Adamaoua, de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Nord, devront réaliser des projets de construction de logements sociaux et d’entretien ou de réhabilitation des routes selon l’approche haute intensité de main-d’œuvre (Himo). 

À en croire les experts, l’approche Himo exige l’utilisation de la matière première et de la main-d’œuvre locale dans la réalisation des projets d’infrastructures. Cette particularité fait que, soutient-on au ministère de l’Économie, 70 à 80% du budget d’un projet Himo reste dans la localité qui accueille ledit projet.

Le gouvernement camerounais ambitionne d’intensifier les projets de ce type dans le pays, à l’effet de pouvoir lutter contre le chômage, notamment dans les zones rurales. Concrètement, les pouvoirs publics entendent, grâce à l’approche Himo, créer environ 100 000 emplois dans le pays entre 2020 et 2025, dans le cadre du programme national intégré d’aménagement des Collectivités territoriales décentralisées (CTD).

BRM

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La ville de Douala abritera, du 20 au 23 mars prochain, la 3e édition de la fête du poisson. Baptisée « NdemaLaSue », la manifestation est organisée par Sphinge, un cabinet-conseil & ingénierie marketing pour PME, en partenariat avec la mairie de la ville de Douala et la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef) sous le thème : « Consommons le poisson 237. Goût. Qualité. Prix ». L’objectif est « de booster la consommation du poisson local pour relever une offre nationale compétitive en produits halieutiques de table (poissons, crustacés et fruits de mer), et libérer ainsi le potentiel de la filière », selon les promoteurs.

Au-delà de célébrer les pêcheurs et les transformateurs et de mettre en lumière les innovations de la recherche et les talents des chefs cuisiniers camerounais, ce rendez-vous national autour du poisson et des ressources halieutiques de table au Cameroun se veut un espace privilégié de débats et d’échanges pour apporter des solutions concrètes autour des défis de la filière grâce aux masters-classes, aux ateliers pratiques et aux concours culinaires. L’une de ses problématiques est la commercialisation du poisson issu de la production locale, qui souffre de son absence sur le marché. 

« La problématique de la disponibilité du poisson local recouvre plusieurs autres challenges qu’il faut absolument adresser : le challenge de la logistique, le challenge de la chaîne de froid, le challenge de la saisonnalité des espèces et même le challenge de la météo des marais. Le festival prend à bras le corps ces préoccupations, à travers notamment les master-classes et les ateliers qui assurent les champs sur les lesquels nous, les Doualais (habitants de Douala, NDLR), et tous les acteurs de l’écosystème poisson nous pouvons agir », déclare Metchum Tayou, déléguée générale de cet événement.

Le festival mettra ainsi un accent particulier sur le respect de la chaîne de froid. « Pour rendre disponible le poisson qui est un aliment extraordinairement périssable, il faut qu’on puisse avoir des garanties sur le maintien de la chaîne de froid. Comment cela peut se faire dans un environnement de sous-équipement et où l’offre énergétique n’est pas dense ? Des experts vont nous expliquer les solutions possibles qu’on pourrait avoir à ce sujet, à travers une master-class pilotée par l’Association des frigoristes du Cameroun », affirme la déléguée générale de cet événement. Une plateforme numérique dédiée aux échanges sur la gestion intelligente et intégrée des facteurs de production, de transformation et de l’accès aux marchés grâce aux technologies numériques va être présentée durant ce festival, apprend-on.

La consommation du poisson assure près de la moitié de l’apport en protéine animale des Camerounais. Mais il y a une ombre au tableau : près de la moitié du poisson consommé est importé. Selon le Comité de compétitivité, un organisme spécialisé du ministère de l’Economie, le Cameroun a importé 241 798 tonnes de poissons en 2022 au Cameroun. Ce, dans le but de compléter une production insuffisante qui a culminé à 233 100 tonnes cette année-là, alors que la demande nationale est estimée à 500 000 tonnes par an. Le gouvernement a initié plusieurs projets dans le domaine de l’aquaculture pour booster la production nationale et partant, assurer une meilleure visibilité au poisson produit localement.

P.N.N

Désigné au poste de gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) au sortir d’une conférence des chefs d’État de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), tenue par visioconférence le 9 février 2024, le Centrafricain Yvon Sana Bangui a été installé dans ses fonctions le 1er mars 2024 à Yaoundé, la capitale camerounaise. En même temps que les cinq autres membres du nouveau gouvernement de la banque centrale commune aux six pays de la Cemac.

 « Les défis sont nombreux. Vous savez que la sous-région est confrontée à de nombreuses crises. Le Covid-19, la guerre en Ukraine et beaucoup de crises et défis internationaux. La priorité pour nous est de consolider la stabilité monétaire et financière, en vue notamment de maintenir la croissance. Nous pouvons y arriver. Nous devons conjuguer nos efforts pour relever tous les défis qui s’imposent à nous aujourd’hui. Mais, je pense qu’il y a un travail préalable à faire. C’est de faire un état des lieux et d’adresser les vrais axes stratégiques sur lesquels nous devons nous appuyer pour résoudre un certain nombre de défis. (…) Il faut réajuster les visions, réajuster les programmes, réajuster les axes stratégiques et amorcer véritablement les réformes qui doivent rendre résiliente notre zone Cemac », a détaillé le nouveau gouverneur, déclinant ainsi les priorités de son mandat.

Cependant, à côté de ces priorités, l’équipe désormais chapeautée par Yvon Sana Bangui trouvera sur la table un dossier brûlant. Il s’agit de l’affaire du concours de recrutement des agents d’encadrement supérieur de 2023, dont les candidats admis attendent depuis près d’un an d’être appelés en formation.

En effet, alors que le Conseil d’administration de la Beac et le comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) avaient décelé des irrégularités et autres négligences dans l’organisation de ce recrutement, enjoignant par la suite le gouverneur d’alors d’annuler ce recrutement, Abbas Mahamat Tolli avait poursuivi le processus jusqu’à la proclamation des résultats. Une posture confortée par l’avis rendu dans cette affaire par la Cour commune de justice de la Cemac, basée à Ndjamena au Tchad, qui, pour sa part, n’avait pas décelé d’irrégularités dans le processus d’organisation de ce concours de recrutement.

BRM

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Pour la deuxième année consécutive, le prix « service client de l’année » a été attribué à l’opérateur téléphonique français SFR dans la catégorie « Solutions communicantes ». Cette distinction, qui a mis en compétition les opérateurs de télécommunications en France, récompense les efforts entrepris ces dernières années par SFR pour offrir une meilleure qualité de service à ses clients et répondre plus efficacement à leurs besoins. Une qualité de service garantie grâce au partenariat avec Intelcia, leader de l’outsourcing. Les deux partenaires ont célébré ce prix le 28 février dernier à Douala.

« Cette manifestation couronne l’engagement et le dévouement de nos différents collaborateurs qui ont fortement contribué sinon de manière exclusive à ce prix qui a été remporté par SFR deux années de suite », a commenté Jean Yves Kotto, Chairman d’Intelcia Afrique subsaharienne. « Je voudrais remercier au nom de SFR l’équipe d’Intelcia pour ce prix. Car elle a été une nouvelle fois extraordinaire. Cette victoire c’est aussi grâce à vous, grâce à votre engagement au quotidien », a affirmé le représentant de SFR, lors de la célébration du prix à Douala.

Le deuxième prix SFR vient aussi consacrer l’investissement conjoint des équipes de SFR et d’Intelcia au service des clients de la marque. Car, depuis 2017, SFR a entamé avec Intelcia une transformation de son dispositif global de service client dans le but de mieux répondre aux besoins de ses clients et délivrer une meilleure qualité de service. Ce prix démontre en plus la capacité d’Intelcia, qui a un portefeuille de plus de 220 clients, à accompagner des entreprises de taille mondiale dans la transformation de leur dispositif de service client, dans le cadre d’une amélioration continue de la qualité de service.

Collaborateurs primés

Avec ce trophée, SFR compte avec son partenaire Intelcia, continuer à travailler davantage pour améliorer encore son service client et rééditer cet exploit une troisième fois l’année prochaine. « On espère qu’il y aura une troisième. En tout cas, j’y compte bien et je sais que nos différents collaborateurs s’investissent au quotidien pour avoir encore de multiples victoires dans le futur », a poursuivi Jean Yves Kotto.

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Pour davantage motiver le personnel de Intelcia, artisan de ce prix, à continuer son engagement dans la satisfaction des clients, quelques jeunes collaborateurs d’Intelcia parmi les meilleurs ont été primés. « J’ai été sacré lauréat Escda (Elu service client de l’année) 2024. Ça s’est fait au cours d’un tirage au sort. C’est une valorisation de ma carrière, une reconnaissance du donneur d’ordre, d’autant plus que ce tirage au sort est fait sur la base des résultats qui sont directement envoyés de SFR, qui sélectionne les meilleurs sur le plan de l’engagement, de l’atteinte des objectifs, des résultats », s’est réjoui Dominique Romuald Bondé, employé chez Intelcia. Comme récompense, les différents lauréats Escda ont bénéficié d’un voyage en France.

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Les souscriptions du premier emprunt obligataire de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) pour le compte de l’année 2024 s’ouvrent ce 4 mars 2024, à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), basée à Douala au Cameroun. Les investisseurs ont jusqu’au 22 mars 2024 pour procurer à la BDEAC l’enveloppe de 50 milliards de FCFA recherchée dans le cadre de cette opération. Selon cette banque de développement, il s’agit de la première phase d’un programme destiné à lever 100 milliards de FCFA sur le marché financier sous-régional unifié, au cours de l’année 2024.

Contrairement à ses trois derniers emprunts obligataires, qui ont permis à la BDEAC de mobiliser 300 milliards de FCFA à la BVMAC ces dernières années, l’institution financière a, cette fois-ci, opté pour une émission obligataire à tranches multiples. C’est la première opération de ce type initiée par la BDEAC, et la 3e dans la zone Cemac. Après celles effectuées en 2023 par l’État du Cameroun et le crédit-bailleur Alios Finance Cameroun.

Selon les experts de la finance, la stratégie des emprunts à tranches multiples offre plus de chance de succès aux demandeurs de capitaux. Surtout dans un contexte comme celui qui prévaut actuellement dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale), avec le durcissement de l’accès aux financements, à travers la politique monétaire restrictive implémentée depuis 2 ans par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), l’institut d’émission des six États de la Cemac.

Élargir la base des investisseurs

En effet, en plus de permettre à l’émetteur d’avoir un certain contrôle sur les taux d’intérêt proposés, les emprunts à tranches multiples ont la particularité d’élargir la base des investisseurs potentiels, à travers la possibilité qui leur est donnée de souscrire pour des maturités longues à des taux d’intérêt plus élevés, ou pour des maturités plus courtes à des taux d’intérêt plus bas. Dans le cas du nouvel appel public à l’épargne initié par la BDEAC, trois taux d’intérêt sont proposés aux investisseurs : 4,7% pour des titres à 3 ans de maturité, 5,95% pour des titres à 5 ans de maturité, et 6,2% pour des titres à 7 ans de maturité. 

« Les fonds collectés viendront ainsi compléter les efforts accomplis par la banque dans la mobilisation des ressources diversifiées, afin de se doter de moyens suffisants pour poursuivre son activité de financements de projets dans les secteurs aussi variés que les transports, l’énergie, l’industrie et l’agro-industrie, le tourisme, l’éducation, la santé, etc. », explique la banque. Elle dit avoir « structuré cet emprunt obligataire en trois tranches auxquelles chacun peut adhérer en trouvant son compte ». 

Pour rappel, la BDEAC est l’institution chargée de financer le développement des pays de la Cemac. À ce titre, elle a pour mission « de promouvoir le développement durable des pays de la Cemac et de contribuer à l’intégration économique des pays de l’Afrique centrale, notamment par le financement des investissements nationaux, multinationaux et des projets d’intégration économique ; d’apporter son concours aux États, aux organisations sous-régionales, aux institutions financières et aux opérateurs économiques, dans leurs efforts pour la mobilisation des ressources financières et le financement des projets notamment pour préserver les écosystèmes et lutter contre le changement climatique ; et d’appuyer les États, les organisations sous-régionales, et les opérateurs économiques dans le financement des études de faisabilité des programmes et projets ».

 Brice R. Mbodiam

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Selon l’indice composite des cours des produits de base (ICCPB), publié le 29 février 2024 par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), les prix des produits exportés par les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) ont enregistré une hausse de 1,3% au 4e trimestre 2023, après une hausse de 8,3% au trimestre précédent. D’après l’institut d’émission des six pays, cette progression est due à la hausse des prix sur le marché des produits agricoles. « L’indice des cours des principaux produits agricoles exportés par les pays de la Cemac a augmenté de 8,0% à 153,29. Cette hausse entamée depuis le troisième trimestre 2022 est en corrélation avec les incertitudes persistantes autour de la conjoncture internationale, impactant les marchés internationaux de certains produits comme le café, le cacao, et la banane », explique la Beac.

De plus, poursuit la banque centrale, les répercussions du changement climatique ont affecté les rendements agricoles, tandis que les perturbations au sein des chaînes d’approvisionnement ont engendré des pénuries temporaires d’autres produits tels que le riz et l’huile de palme. Par produits, « les variations positives ont été observées sur les marchés du cacao (13,5%), du caoutchouc (9,5%), du tabac (5,2%), du riz (4,5%), et du café (3,0%) », énumère l’institut d’émission de la Cemac. En revanche, relève le rapport de la Beac, des évolutions négatives ont été observées sur les marchés des métaux et minerais (-0,9% après -3,3% au troisième trimestre 2023) et des produits de la pêche (-1,1%, après 4,9% au troisième trimestre 2023), et un ralentissement de ceux des produits forestiers (0,5%, après 0,8% le trimestre passé).

Bien que les prix de nombreuses matières premières restent historiquement élevés, « ils sont susceptibles de se normaliser en dessous des niveaux de l’année dernière, en raison de la l’atonie de la demande mondiale », prévient la Beac. Selon les données publiées par la Banque mondiale dans le rapport « Comodity Markets Outlook » d’octobre 2023, « les prix des produits de base devraient globalement baisser de 4% en 2024, après une chute de près de 24% en 2023, soit la plus forte baisse enregistrée depuis la pandémie de Covid-19 ». Ce qui pourrait assombrir les perspectives de croissance de près de deux tiers des économies de la sous-région, fortement dépendantes de ces exportations.

Rappelons que l’ICCPB est fondé sur les cours de 20 produits de base exportés par la Cemac, représentant 90% des valeurs de ses exportations. Le panier se décompose en cinq grandes catégories : produits énergétiques, métaux et minéraux, produits forestiers, produits agricoles et produits de la pêche.

Frédéric Nonos

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Le directeur général du Port autonome de Douala (PAD), Cyrus Ngo’o (photo), a signé, le 6 février 2024, un appel d’offres national pour les travaux de construction de la place commémorative du cent-cinquantenaire du port de Douala, comprenant une stèle. La participation est ouverte à toutes les entreprises et groupements d’entreprises spécialisés dans les travaux du génie civil installés au Cameroun, indique Cyrus Ngo’o.

Les travaux, qui ne sont pas détaillés dans l’appel d’offres, « seront exécutés pour une durée de trois mois et financés par le budget du port de Douala exercice 2024 pour un montant de 480,9 millions de FCFA TTC », précise le directeur général du PAD. Les soumissionnaires devront déposer leurs offres au plus tard le 25 mars 2024 à la direction générale du PAD, assorties d’une « caution de soumission de 9,6 millions de FCFA délivrée par une banque de premier ordre ou une compagnie d’assurances agréée par le ministère des Finances ». Le marché, fait savoir le patron de la place portuaire de la capitale économique camerounaise, « sera attribué au soumissionnaire techniquement et administrativement qualifié et qui aura produit l’offre financière la moins disante ». 

En rappel, le port de Douala est le tout premier du pays. Il concentre entre 75 à 80% des échanges commerciaux du Cameroun, du Tchad et de la République centrafricaine, soit des volumes de marchandises de 12 à 13 millions de tonnes qui transitent par cette infrastructure stratégique chaque année. Son top management ambitionne de traiter, à l’horizon 2050, un trafic estimé à 45 millions de tonnes.

FN

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Le groupe turc Imas, spécialisé dans la construction des machines industrielles, a annoncé le 26 février 2024, avoir livré, depuis le mois de décembre 2023, une nouvelle usine de production de farine de blé au Cameroun. Ce moulin a été construit à Douala pour le compte de la société camerounaise World Food Industry, producteur de farine de blé, qui approvisionne un réseau de supermarchés et de boulangeries dans le pays. 

« Le projet est réalisé sur une base clé en main. L’ensemble du processus de l’usine peut être géré de manière centralisée par un système d’automatisation, depuis la réception du blé jusqu’à l’emballage de la farine. Cette technologie permet même à l’équipe après-vente d’Imas de se connecter à l’usine à distance à tout moment, pour des services d’assistance à distance, y compris l’assistance technique, le dépannage et la vérification », explique le constructeur turc Imas, devenu en 2023 le premier exportateur de Turquie dans les catégories des machines de broyage de céréales et d’aliments pour animaux, selon l’Assemblée des exportateurs de Turquie.

World Food Industry se dote ainsi de son 2e moulin après celui livré en 2021 à Yaoundé, la capitale camerounaise, avec la même capacité d’écrasage du blé. Le montant de l’investissement n’a pas été précisé, encore moins le nombre d’emplois créés grâce à cette nouvelle unité de production du minotier camerounais.

Sur ce même registre, en janvier 2024, a été inaugurée à Kribi, la cite balnéaire de la région du Sud du Cameroun, la nouvelle usine de transformation du blé de la société La Pasta SA, appartenant au groupe Cadyst de l’homme d’affaires Célestin Tawamba. Montant de l’investissement : 13,5 milliards de FCFA. Tous ces investissements dans la minoterie témoignent d’un dynamisme des opérateurs locaux de la filière farine. Une réalité qui fait exploser les importations de blé dans le pays.

Selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), le Cameroun a par exemple importé une cargaison totale de 966 400 tonnes de blé en 2021, en augmentation de 106 400 tonnes (+12,3%) par rapport aux 860 000 tonnes de cette céréale importées au cours de l’année 2020. En 2022, ce sont au total 920 400 tonnes de blé qui ont été expédiées vers le Cameroun par les producteurs occidentaux.

Brice R. Mbodiam

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L’Initiative pour la Transparence dans le secteur des Industries Extractive (ITIE) a annoncé ce 1er mars 2024, la suspension du Cameroun de son processus « jusqu’à sa prochaine validation », peut-on lire d’un communiqué officiel de l’institution. Il est surtout reproché au pays des efforts insuffisants « dans l’engagement de la société civile et de contraintes imposées par le gouvernement sur la liberté d’expression et la liberté d’association de la société civile ».

A l’exception des questions relatives à la transparence sur les contrats extractifs et celles sur les bénéficiaires effectifs, le pays a pourtant fourni de nombreux efforts pour permettre une meilleure disponibilité des données sur les paiements déclarés par les entreprises du secteur extractif, y compris la société publique nationale pétrolière, et sur les revenus perçus par les entités gouvernementales appropriées.

Mais le secrétariat international de l’ITIE exige que l’implication de la société civile soit améliorée. A la lecture des analyses de l’institution, au-delà des autorités camerounaises, cette suspension est aussi un message à l’endroit d’une société civile camerounaise qui doit encore faire des efforts.

« Des faiblesses sont notées dans l'engagement de la société civile dans l'EITI et dans sa capacité à utiliser le processus pour influencer la prise de décision publique. Ces défis sont liés à un manque de responsabilité de la majorité des représentants de la société civile au sein du groupe multipartite (MSG) et à des problèmes de gouvernance plus larges », peut-on lire dans le document de l’ITIE.

La prochaine validation du Cameroun interviendra en avril 2027 et le pays devra apporter des mesures correctives à une vingtaines d’exigences. En plus de cela, il faudra que l’ensemble des acteurs du processus se soient appropriés une compréhension claire de la norme 2023, qui est plus exigeante sur des questions comme la propriété effective ou encore les questions de transition énergétique.

Les directeurs généraux, directeurs généraux adjoints et présidents des conseils d’administration des entreprises et établissements publics du Cameroun, qui se rendront en mission à l’étranger sans autorisation de la présidence de la République seront désormais sanctionnés. C’est la menace à peine voilée contenue dans une lettre adressée le 19 février 2024 par le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, au secrétaire général des services du Premier ministre, Magloire Séraphin Fouda.

« (…) J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir réitérer aux ministres assurant la tutelle technique de ces entités publiques, les très hautes instructions du chef de l’Etat réglementant les déplacements à l’étranger des responsables susvisés. Vous voudrez bien préciser à leur intention, que des sanctions appropriées seront désormais prises à l’encontre de tout haut responsable qui s’aviserait de quitter le territoire national, sans l’autorisation préalable du chef de l’Etat », peut-on lire dans cette correspondance.

À en croire le plus proche collaborateur du chef de l’État, « des instructions spécifiques ont d’ores et déjà été données aux autorités aéroportuaires et aux responsables des forces de sécurité, en vue de la stricte application des très hautes instructions présidentielles relatives à la sortie du territoire national des hauts responsables concernés ». Ce rappel à l’ordre à l’intention des dirigeants des entreprises publiques, précise la correspondance de Ferdinand Ngoh Ngoh, participe de la mise en œuvre des directives présidentielles relatives à la réduction des dépenses de fonctionnement de l’État.

En effet, l’on se souvient que dans une autre correspondance datée cette fois-ci du 4 janvier 2024, M. Ngoh Ngoh, répercutant les « très hautes instructions » du chef de l’État à son homologue de la primature, prescrit au gouvernement la « rationalisation des dépenses publiques de fonctionnement ». Ceci, à l’effet de réduire le train de vie de l’État généralement jugé très coûteux.

Loi de finances 2024

« Faisant suite au message du chef de l’État à la nation le 31 décembre 2023, et dans le prolongement de ses directives antérieures relatives à l’objet repris en marge, j’ai l’honneur de vous réitérer ses très hautes instructions prescrivant aux chefs de départements ministériels et aux gestionnaires de crédit de toutes les autres entités publiques, de limiter substantiellement la création des comités/groupes de travail et les dépenses y afférentes, les missions à l’étranger ainsi que les achats de véhicules de fonction et les dépenses de carburant », avait écrit Ferdinand Ngoh Ngoh à Magloire Séraphin Fouda.

L’on peut cependant remarquer que ces instructions présidentielles, quasi-annuelles, sont survenues un mois après l’adoption par le Parlement et la promulgation par le président de la République, de la loi de finances 2024. Logiquement, c’est de cet instrument de politique publique qu’aurait clairement pu transparaître l’ambition de réduire le train de vie de l’État du Cameroun. Mieux, une lecture attentive de la nouvelle loi de finances révèle plutôt une augmentation substantielle des prévisions budgétaires liées à ces dépenses que le chef de l’État instruit le gouvernement et les autres entités publiques de rationaliser.

En effet, à la page 81 de la loi de finances 2024 promulguée par le président de la République, le 19 décembre 2023, sous le titre 3 intitulé « les dépenses de biens et services », code 611, l’on découvre par exemple que « les frais de transport et de mission » projetés par l’État en 2024 sont de 69,2 milliards de FCFA. Ces frais sont en augmentation de 14,3 milliards de FCFA (+26%) par rapport à la prévision de 54,9 milliards de FCFA inscrite dans la loi de finances 2023.

BRM

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La Communauté urbaine de Bafoussam (CUB), à l’Ouest du Cameroun, a lancé, le 27 février, une campagne digitale pour appeler sa diaspora à investir et mener des projets pour contribuer au développement de la ville. Dénommée « Invest in Bafoussam », cette campagne entend promouvoir les potentialités économiques, les projets et opportunités d’investissement dans les secteurs prioritaires de la ville. À cet effet, une « landing page » a spécialement été conçue pour la diaspora et sera « massivement » diffusée par les influenceurs, les associations, les citoyens, les médias et cadres de la Communauté urbaine de Bafoussam, apprend-on.

Cette plateforme présente les besoins de la ville, les opportunités et facilités offertes par la Communauté urbaine pour inciter la diaspora à agir. À la mairie de la ville, l’on assure qu’une équipe dédiée a été mise en place pour répondre « en toute réactivité » aux sollicitations de la diaspora. La diaspora étant entendue comme « tout citoyen d’origine camerounaise vivant hors de Bafoussam ou du Cameroun, indépendamment de sa région d’origine et qui est disposé à contribuer au développement de la ville et le bien-être de la population soit pour y être né, y avoir fréquenté, travaillé ou y être passé tout simplement », selon la CUB.

Cette campagne digitale est menée dans le cadre du programme « Invest in Diaspora », initié par Impact Diaspora, première startup en Afrique spécialisée dans la mobilisation des diasporas africaines et l’ethno-marketing, avec le soutien de l’Association internationale des maires francophones (AIMF). Ce programme vise à former et accompagner 100 villes africaines dans 24 pays en matière de mobilisation de leur diaspora via le digital. L’objectif stratégique étant de transférer vers les villes, l’expertise nécessaire pour se repositionner vis-à-vis de la diaspora en tant qu’acteur de référence pour le développement local. Pour cela, chaque ville éligible et volontaire bénéficie ainsi d’une campagne pilote de mobilisation 2.0 de sa diaspora, en phase avec ses besoins en développement local : investissements, création d’emplois, rayonnement à l’international.

Plus de 221 milliards de FCFA en jeu

« La diaspora camerounaise est une fierté nationale et notre principal atout pour l’avenir ! À Bafoussam, nous mesurons particulièrement la forte implication de la diaspora originaire de la région en soutien à leur famille et leur communauté. Pour accélérer le développement de la ville, notre priorité est aujourd’hui de mieux nous connecter à la diaspora pour en libérer tous les potentiels : investisseurs, compétences, réseaux d’influence… C’est tout le sens de cette campagne digitale », affirme Roger Tafam, le maire de la ville (photo).

Les transferts de fonds de la diaspora tendent à s’imposer comme une manne financière stable et porteuse, à même de contribuer efficacement aux équilibres macroéconomiques et aux besoins de l’économie nationale. Selon un rapport de la Banque mondiale, les envois d’argent des migrants camerounais vers leur pays d’origine s’élevaient à 365 millions de dollars (plus de 221 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain) en 2022, en hausse d’environ 5% comparé aux 350 millions de dollars de 2021. Si ces transferts de fonds sont moins importants que ceux d’autres diasporas africaines, notamment le Nigeria qui accapare 38% du total des remises migratoires vers l’Afrique subsaharienne d’après la Banque mondiale, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une manne économique dont la ville de Bafoussam veut se servir comme catalyseur de son développement.  

Patricia Ngo Ngouem

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Le Centrafricain Yvon Sana Bangui, nommé le 9 février 2024 au poste de gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), sera officiellement installé dans ses fonctions ce 1er mars 2024. La cérémonie, qui se déroule au palais des Congrès de Yaoundé, la capitale camerounaise, qui abrite le siège de la Beac, sera présidée par Mays Mouissi. Il s’agit du ministre gabonais de l’Économie et des Participations, qui préside actuellement le Comité ministériel d l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac).

Le remplaçant du Tchadien Abbas Mahamat Tolli, qui travaille à la Beac depuis 19 ans, sera installé en compagnie des cinq autres membres du gouvernement de la banque centrale des pays de la Cemac. Il s’agit du Congolais Michel Dzombala, nommé au poste de vice-gouverneur ; de l’Equato-guinéen Miguel Engonga Obiang Eyang, le secrétaire général de la Beac ; du Camerounais Eugène Blaise Nsom, le directeur général du contrôle général ; du Gabonais Jean-Clary Otoumou, directeur général de l’exploitation ; et du Tchadien Mahamat Djibrine, directeur général des études, finances et relations internationales.

Cette nouvelle équipe prend les rênes d’une banque centrale qui, depuis plus de 2 ans, s’échine à freiner l’inflation galopante dans la zone Cemac, à travers le durcissement de la politique monétaire, dont le but est de restreindre l’accès aux crédits. En interne, Yvon Sana Mana et son équipe trouveront sur leur table l’affaire du concours de recrutement des agents d’encadrement supérieur de 2023, dont les candidats admis attendent depuis près d’un an d’être appelés en formation.

C’est que, alors que le Conseil d’administration de la Beac et le comité ministériel de l’Umac avaient décelé des irrégularités et autres négligences dans l’organisation de ce recrutement, enjoignant par la suite le désormais ex-gouverneur de l’annuler purement et simplement, Abbas Mahamat Tolli avait poursuivi le processus jusqu’à la proclamation des résultats. Une posture confortée par l’avis rendu dans cette affaire par la Cour commune de justice de la Cemac, basée à Ndjamena au Tchad, qui n’avait pas décelé d’irrégularités dans le processus d’organisation de ce concours de recrutement.

BRM

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Une nouvelle entité de PricewaterhouseCoopers (PwC), cabinet d’audit, conseil juridique et fiscal, vient d’être créée au Cameroun, a-t-on appris de l’avis de constitution de la société publié le 27 février. Il s’agit de PwC Advisory Cameroun SAS, une société par actions simplifiées, dotée d’un capital de 10 millions de FCFA et dédiée aux services de conseil stratégique. Ce qui consiste à fournir aux entreprises des solutions à leurs problèmes entre autres. 

Concrètement, PwC Advisory Cameroun SAS va proposer le conseil en stratégie, la conception, de même que la mise en place de dispositifs de pilotage, de reporting et de mesure de performance. Il fournira également la mise en place de méthodes et d’outils visant à améliorer la rentabilité des entreprises ainsi que leurs produits ; l’amélioration, l’optimisation et la gestion de la trésorerie et des besoins en fonds de roulement.

Pour diriger PwC Advisory Cameroun SAS, dont le siège est établi à Douala, Patricia Pedhom Noumsi a été choisie. La toute première directrice générale a un mandat de quatre ans. Avec plus de 20 années d’expérience et d’expertise en stratégie, gestion d’entreprise, expérience client et technologie, cette dernière n’est pas nouvelle au sein de la firme. Elle intègre PwC Afrique francophone subsaharienne en 2018 comme directrice de la transformation et leader technologique du cabinet. Avant sa nomination, elle était depuis juillet 2023, chargé du conseil aux partenaires chez PwC Afrique francophone subsaharienne où elle dirigeait des programmes de transformation stratégique pour des clients de divers secteurs. « J’aide mes clients à réaliser une croissance commerciale durable et à long terme en proposant des solutions innovantes, en favorisant l’excellence de l’exécution et en remettant en question le statu quo », indique-t-elle sur sa page LinkedIn.

Patricia Pedhom Noumsi a au-dessus d’elle une autre femme : Ghislaine Djapouop Touohou, désignée présidente de la nouvelle structure.

SG

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Le 27 février 2024, les éléments de la douane camerounaise ont procédé à la saisie, à l’aéroport international de Douala, d’une cargaison de 15 kg de cocaïne, apprend-on officiellement. La drogue, découverte dans un vol de la compagnie turque Turkish Airlines, était dissimulée dans des boîtes et flacons de produits cosmétiques.

D’une valeur d’environ 600 millions de FCFA selon les douaniers, la cocaïne était à destination du Sri Lanka. Cette nouvelle saisie est une retombée de l’opérationnalisation dans certains aéroports du Cameroun, depuis l’année 2016, de cellules aéroportuaires anti-trafic (CAAT).

Selon le texte les instituant, les CAAT sont chargées « de collecter et de partager les renseignements, en temps réel, entre les aéroports connectés, dans le cadre de la lutte contre les trafics illicites… ; d’effectuer un contrôle plus efficient des personnes, bagages, frets et courriers postaux en transit, à l’arrivée et au départ, dans le cadre de la lutte contre les trafics illicites ; et de procéder à l’analyse des risques ».

BRM 

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Après un premier report de janvier 2022 à janvier 2023, puis un 2e report à une date qui n’avait jusqu’ici pas encore été précisée, les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), auxquels s’est joint la RD Congo, viennent de convenir d’une nouvelle date d’entrée en vigueur de la décision d’interdire les exportations du bois en grume. Selon une décision du Conseil des ministres de cette communauté, prise le 23 février 2024 à Bangui, en République centrafricaine, la mise en œuvre de cette mesure visant à encourager la 2e transformation locale du bois doit être applicable dans tous les États de la Cemac (Cameroun, Tchad, RCA et Guinée équatoriale, puisque le Congo et le Gabon appliquent déjà cette interdiction, NDLR) et en RD Congo à compter du 1er janvier 2028. Mais, apprend-on, chacun des pays est chargé de la mettre « progressivement » en œuvre dès le 1er janvier 2025.

« À compter du 1er janvier 2025, les États membres de la Cemac et la République démocratique du Congo prennent, chacun en ce qui le concerne, les dispositions utiles pour l’interdiction, de manière progressive, des exportations de bois tropicaux sous forme de grumes. L’interdiction mentionnée à l’alinéa précédent s’étend intégralement et de façon absolue à tous les États concernés à compter du 1er janvier 2028. (…) Toutefois, les exportations sous forme de grumes restent autorisées entre pays de la Cemac, ainsi qu’avec la RD Congo, afin d’encourager les échanges industriels dans le cadre de l’activation des chaînes de valeurs transfrontalières », peut-on lire dans la décision signée par le Pr Richard Filakota, président du conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC).

Au sein de la commission de la Cemac, nombre de cadres restent sceptiques sur l’effectivité de la mise en œuvre de cette décision aux nouvelles dates indiquées. « Ce n’est pas la première fois qu’il y a un tel report », confie une source interne à l’organe communautaire, qui fait remarquer que la mise en œuvre de cette mesure d’interdiction en 2022 et 2023, s’était déjà soldée par ce qu’il appelle « la victoire des grands lobbies des exploitants forestiers », qui font pression sur les gouvernements pour poursuivre les exportations des grumes.

Mais, officiellement, les hésitations des quatre autres pays de la Cemac, à savoir le Cameroun, le Tchad, la RCA et la Guinée équatoriale, à implémenter cette mesure d’interdiction déjà mise en œuvre par le Gabon et le Congo, tient des pertes de recettes fiscales que devraient engendrer cette décision. « Il y a un coût fiscal énorme (…) Compte tenu du contexte dans lequel on se trouve, les ministres ont estimé à tort ou à raison, mais je pense à raison, de repousser cette décision à plus tard », avait confié le 28 octobre 2022 le Gabonais Daniel Ona Ondo, alors président de la commission de la Cemac. Ce dernier justifiait ainsi le report sine die de la mise en œuvre de l’interdiction des exportations des grumes par les pays de la Cemac, au sortir d’une session du conseil des ministres de l’Union économique et monétaire de l’Afrique centrale (UEAC), tenue à Yaoundé.

Transformation locale

Poursuivant son propos, l’ancien président de la commission de la Cemac avait précisé que la mise en œuvre de cette mesure devrait, par exemple, entraîner au Cameroun des pertes de recettes de l’ordre de 80 milliards de FCFA. « Lorsqu’on a mis cette décision en route, le Gabon a perdu 75 milliards de FCFA. Il faut nécessairement des mesures d’accompagnement », avait-il suggéré. « Il y a certes des pertes fiscales dès le début, mais à la fin tout se normalise. Le Gabon et le Congo engrangent déjà les résultats de l’interdiction des exportations de grumes », soutient une source autorisée. 

En effet, premier pays de la Cemac à avoir interdit les exportations des grumes, pour profiter du boom de l’exploitation forestière, dont les coupes ont doublé en 10 ans, passant de 1,9 million de mètres cubes en 2012 à 3,7 millions de mètres cubes en 2021, le Gabon est devenu à la fois premier producteur (40% de la production selon la banque centrale des pays de la Cemac) et premier transformateur (69%) du bois de la Cemac. Avec des retombées notables en termes de plus-value et de création des emplois. Pour l’heure, le Cameroun, qui ne transforme que 36% de sa production de bois selon les données de la banque centrale, s’emploie à remonter la pente.

En l’absence de l’interdiction des exportations de grumes, le pays a augmenté de 343% au cours des six dernières années, la taxe à l’exportation des grumes. À côté de cette mesure qui vise à décourager les exportations du bois non transformé, le gouvernement a, depuis 2022, exonéré de tous les droits et taxes de douane les appareils, équipements, matériels et outils importés destinés au développement de l’activité locale de « transformation poussée » du bois. Dans le même temps, un droit d’accise ad valorem de 25% a été institué sur toutes les importations des ouvrages et mobiliers en bois. Cette mesure, qui vise à décourager les importations des produits finis issus de la transformation du bois, apprend-on des officiels Camerounais, encourage plutôt les achats des meubles et autres mobiliers de bureau fabriqués localement, y compris en matière de commande publique.

Brice R. Mbodiam

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Selon l’Institut national de la statistique (INS), au cours du mois de janvier 2024, le niveau de progression des prix à la consommation des ménages dans neuf des 10 principales villes du Cameroun, a dépassé le seuil communautaire de 3% admis par les critères de convergences de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Seule la ville de Bamenda, la capitale régionale du Nord-Ouest, pourtant en proie à des attaques des milices réclamant l’indépendance des deux régions anglophones du pays, affiche un taux d’inflation de 3% en janvier 2024, en glissement annuel.

Ce taux a atteint 8% dans la ville de Ngaoundéré, qui est de ce fait la ville camerounaise dans laquelle les prix à la consommation finale des ménages ont le plus progressé en janvier 2024, par rapport à la même période en 2023. Cinq autres grandes villes affichent des taux d’au moins 5% sur la même période. Il s’agit de Yaoundé, la capitale (5,1%) ; Douala, la capitale économique (5,4%) ; Maroua, dans l’Extrême-Nord (5,5%) ; Buéa, dans le Sud-Ouest (5,4%) ; et Ebolowa, dans le Sud (5,7%).

Bertoua, la capitale de la région forestière et minière de l’Est, affiche un taux d’inflation de 7% en janvier 2024, en glissement annuel. Tandis que Garoua, la capitale régionale du Nord, se positionne comme 2è ville du Cameroun dans laquelle les prix ont le moins explosé (3,3%) en janvier 2024, après Bamenda.

Mais, de façon plus globale, souligne le rapport de l’INS, au Cameroun, « en comparaison avec le même mois en 2023, le niveau général des prix a augmenté de 5,2% en janvier 2024, principalement en raison de la hausse de 5,4% des prix des produits alimentaires et de l'augmentation de 17,0% des coûts de transport ».
BRM

La 9e édition du Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé (Promote) s’est clôturée le 25 février dernier au Palais des congrès de Yaoundé, au Cameroun. Si l’heure est encore au bilan, les organisateurs affirment toutefois que quelque 900 entreprises camerounaises (dont 50 entreprises du « Made in Cameroon ») et étrangères ont exposé leurs produits, services et savoir-faire lors de ce salon d’affaires placé sous le thème : « Secteur privé, évolution et transformation structurelle des économies africaines ».

La représentation étrangère était composée d’une vingtaine de pays et institutions internationales, ainsi qu’un peu plus de 300 entreprises venant de ces pays, apprend-on. La Grande-Bretagne était largement représentée, avec 36 entreprises présentes. « La présence étrangère au salon Promote aura eu pour but de faire valoir et faire connaître le savoir-faire des entreprises du monde entier et de pays amis avec le Cameroun. Ce salon a été l’occasion pour tous ces entreprises et États de réaffirmer leur savoir-faire et leur engagement dans des causes sociales. Il a également été question d’encourager les échanges internationaux, de favoriser la coopération entre les acteurs de différents pays, et de promouvoir la diversité culturelle et économique », indique la fondation Inter-Progress, organisatrice de cet événement, dans une note d’information parvenue à Investir au Cameroun.

Promote 2024 a aussi été l’opportunité pour les participants de nouer des contacts, de découvrir de nouvelles technologies, produits ou services, et de développer des partenariats à l’échelle internationale, d’après la même source. Des conférences et débats, des rencontres B2B et des apéros thématiques, ainsi que des animations diverses ont émaillé ce salon. « Pour ce qui concerne les entrées, elles sont allées croissantes. En attendant les chiffres, on peut dire que les entrées ont presque triplé, comparativement à Promote 2022 », affirme Thierry Ndong, le responsable de la communication de la fondation Inter-Progress.

En rappel, Promote a été fondé en 2002 par le président Paul Biya qui a donné mandat à la fondation Inter-Progress, technicienne en événementiel, pour organiser les éditions d’une manifestation promotionnelle devenant pérenne, tous les deux ans. Cet événement est devenu, au fil des éditions, le plus grand rassemblement économique au Cameroun et en Afrique centrale. Il accueille désormais millier d’exposants de 30 pays issus des filières comme l’agriculture et l’agro-industrie, l’énergie, l’industrie, le BTP, les mines, les infrastructures, les TIC, la santé, la banque et la finance, les assurances, le tourisme, l’artisanat, la communication, etc.

P.N.N

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo (photo), a procédé ce mercredi 28 février à Sangmélima, dans le Sud du pays, à la pose de la première pierre de construction du centre d’incubation des innovations et des entreprises digitales de l’École supérieure internationale de génie numérique, l’un des établissements de l’Université inter-États Congo-Cameroun (UIECC) situé dans la partie camerounaise. La construction de ce centre d’incubation est réalisée par le Génie militaire. Ce, grâce à un financement de 450 millions de FCFA mobilisé auprès de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), dans le cadre de la mise en œuvre des onze projets intégrateurs prioritaires de la CEMAC, dont l’Université inter-États fait partie, a appris Investir au Cameroun.

Le centre, un bâtiment de deux niveaux qui sera construit sur près de 1 675 m2, est une structure de détection, d’accueil et d’accompagnement des étudiants et de jeunes diplômés de l’École supérieure internationale de génie numérique porteurs de projets de création d’entreprises digitales, en leur fournissant des prestations en termes de formation à l’entrepreneuriat, de mise en relations, de parrainage et de services administratifs, apprend-on de sources officielles. Il devra permettre une meilleure mise en œuvre et suivi des projets d’innovation et d’entrepreneuriat digital.

« Le centre d’incubation, dont le ministre d’État vient de lancer les travaux, n’est en réalité qu’un bâtiment. L’école, de manière globale, est un centre d’incubation dans lequel les étudiants, les élèves ingénieurs ont déjà des startups, ont déjà des projets, sont déjà totalement impliqués dans des activités économiques rentables », a déclaré à la radio nationale, Marcel Fouda Ndjodo, le coordonnateur de l’Université inter-États Congo-Cameroun et directeur de l’École supérieure internationale de génie numérique. Cette école revendique en effet l’accompagnement d’une trentaine de startups des élèves ingénieurs dans la maturation de leurs projets, moins de cinq après l’ouverture de ses portes. Son directeur affirme que l’ambition de l’école est de transformer la ville de Sangmélima en « un pôle de développement des activités numériques ».

La nouvelle loi portant orientation de l’enseignement supérieur au Cameroun, promulguée le 25 juin 2023, redéfinit le rôle des institutions universitaires en les transformant en véritables « universités-entreprises », et élève le statut de l’étudiant au rang d’« étudiant-entrepreneur » pour lutter contre le chômage des jeunes par la promotion de l’auto-emploi. « Dans une économie libérale comme la nôtre dans laquelle le secteur privé devrait être le premier pourvoyeur des emplois, l’un des rôles fondamentaux de l’université est de soutenir la diversification de l’économie à travers la détection, la formation et l’incubation à l’université des potentiels et futurs capitaines et leaders des secteurs primaire, secondaire, tertiaire et quaternaire », soutient le ministre Jacques Fame Ndongo. Pour le membre du gouvernement, le centre d’incubation des innovations et des entreprises digitales est une « plus-value » professionnelle et technique dans la formation de ces élèves ingénieurs.

En rappel, l’Université inter-États Congo-Cameroun a été créée le 21 décembre 2012 à l’initiative des deux chefs d’État du Cameroun et du Congo, Paul Biya et Denis Sassou Nguesso. Mais ce n’est qu’au cours de l’année académique 2020-2021 qu’elle a démarré ses activités de formation avec l’ouverture, sur le site de Sangmélima, de l’École supérieure internationale de génie numérique. Cette école compte actuellement 450 élèves ingénieurs, soit 250 Camerounais et 200 ressortissants congolais.

Patricia Ngo Ngouem

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Au cours de l’année 2022, les producteurs de vins et liqueurs ont expédié vers le Cameroun des commandes d’un montant total de 19,5 milliards de FCFA, selon la compilation des données révélées par l’Institut national de la statistique (INS), dans son rapport sur le commerce extérieur du Cameroun.

Le gros de cette enveloppe, soit 12,2 milliards de FCFA, est allé aux importations des vins. Ces dépenses, qui ont permis aux importateurs du Cameroun d’acheter sur le marché international une cargaison globale de 9 311 tonnes de vins (-23% en glissement annuel), sont en hausse par rapport aux 11,5 milliards de FCFA de l’année 2021. Les importations de liqueurs, quant à elles, ont coûté au Cameroun 7,3 milliards de FCFA en 2022, en légère baisse par rapport aux 7,6 milliards de FCFA de l’année 2021. Cet argent a permis aux commerçants camerounais d’acheter à l’international 2 748 tonnes de liqueurs en 2022, en baisse de 5,7% par rapport aux 2 913 tonnes achetées au cours de l’année précédente.

Ces chiffres de l’INS sur les importations de vins et liqueurs effectués par le Cameroun en 2022 sont plus bas que ceux révélés par le Trade Data Monitor, une organisation internationale dont les données couvrent chaque mois plus de 99% du commerce mondial. Selon cette organisation, le Cameroun a dépensé plutôt 22,6 milliards de FCFA rien que pour les importations de vins en 2022 (soit 10 milliards de FCFA de plus que le chiffre annoncé par l’INS, NDLR). Cette valeur est en hausse de 1,5 milliard de FCFA (+7,2%) par rapport aux 20,6 milliards de FCFA expédiés à l’étranger pour les achats de vins au cours de l’année 2021.  

À en croire la même source, les vignerons français ont été les leaders incontestés du marché du vin au Cameroun au cours de l’année sous revue. Concrètement, ils ont expédié vers le pays des produits pour 15,7 milliards de FCFA en 2022, représentant 71,03% des parts du marché. Ces importations des vins français sont en augmentation de plus de 1,2 milliard de FCFA par rapport à l’année 2021 (14,5 milliards de FCFA), et d’environ 6 milliards de FCFA par rapport à l’année 2020 (environ 10 milliards de FCFA).

Le top 3 des fournisseurs de vins au Cameroun est complété par deux autres pays européens. Il s’agit de l’Espagne et de la Belgique. Avec 13,5% des parts du marché, les importations de vins espagnols ont coûté près de 3 milliards de FCFA au Cameroun en 2022. Contre un peu plus de 2 milliards de FCFA pour les vins en provenance de la Belgique, correspondant à 9,2% des parts de marché.

Cependant, en 2022, à en croire les données du Trade Data Monitor, l’on a assisté à une véritable percée des vins italiens sur le marché camerounais. En effet, les importations de vins en provenance de ce pays ont crû de plus de 75% en glissement annuel. Une réalité qui coïncide avec le lancement au Cameroun des journées de promotion des vins italiens par l’ambassade d’Italie à Yaoundé.

Brice R. Mbodiam

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En janvier 2024, l’indice des prix à la consommation au Cameroun se replie par rapport au mois, selon les données publiées le 19 février par l’Institut national de la statistique (INS) dans sa note sur l’évolution des prix à la consommation finale des ménages au Cameroun en janvier 2024. L’inflation diminue de 0,4% après avoir augmenté de 0,1% en décembre 2023.

Cette diminution, explique l’INS, est presque entièrement portée par la baisse des prix des produits alimentaires, essentiellement ceux des légumes (-2,9% après -1,1%), des poissons et fruits de mer (- 0,7% après -0,2%), des huiles et graisses (-1,5% après +0,6%), des fruits (2,0% après +2,5%) et des viandes (-0,6% après +1,0%). À l’inverse, les prix augmentent pour les pains et les céréales (+0,1% après -0,1%), ajoute l’organe en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

Dans le même temps, le niveau général des prix augmente de 5,2% en janvier 2024 par rapport à ce qu’il était en janvier 2024, principalement en raison de la hausse de 5,4% des prix des produits alimentaires et de l’augmentation de 17,0% des coûts de transport, apprend-on. « Depuis le pic de 8,5% atteint en mars 2023, l’inflation en glissement annuel a progressivement ralenti pour revenir à 5,9% en décembre 2023 et atteindre 5,2% ce mois-ci », indique l’INS.

Toutefois, cette inflation continue de miner le pouvoir d’achat des ménages. Il faut dire qu’en moyenne sur les douze derniers mois, le taux d’inflation à fin janvier 2024 s’élève à 7,2%, dépassant ainsi le seuil de 3% admis dans la zone la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Sur le plan régional, les taux d’inflation restent en général proches ou au-dessus de 7%, sauf à Bamenda. La capitale régionale du Nord-Ouest affiche en effet le taux le plus bas, soit 5,7%. A contrario, Ngaoundéré, la capitale régionale de l’Adamaoua, se place en tête avec un taux de 8,4%. Selon les prévisions de l’INS pour 2024, le taux d’inflation devrait se maintenir aux alentours de 7% cette année, soit plus du double du seuil fixé par la Cemac.

P.N.N

Dans le prolongement des mesures d’accompagnement décidées par le gouvernement (après l’augmentation des salaires et des allocations familiales), pour atténuer l’impact de la hausse des prix du super et du gasoil en vigueur depuis le 3 février 2024, le ministre du Commerce a signé, le 26 février 2024, un arrêté augmentant les tarifs du transport urbain et interurbain au Cameroun. Le texte de Luc Magloire Mbarga Atangana consacre ainsi une augmentation du ramassage du jour en taxi, passant de 300 à 350 FCFA, tandis que de nuit, ce prix passe de 350 à 400 FCFA. Ce qui correspond à des augmentations allant de 14 à 16%.

Les dépôts en journée, eux, passent de 2 500 à 3 000 FCFA, et de 3000 à 3500 FCFA la nuit. « Il est à préciser que les tarifs de nuit sont en vigueur de 22 h à 5 h du matin. Par ailleurs, la tarification plafond applicable aux élèves, aux étudiants et aux personnes à mobilité réduite est fixée à 300 FCFA le jour et 350 FCFA la nuit », ajoute le ministre Mbarga Atangana dans un communiqué officiel signé le même 26 février 2024.

En interurbain, le prix au kilomètre atteint désormais 16 FCFA, contre 14 FCFA par le passé. « S’agissant toutefois du transport périurbain à destination des villes universitaires, il reste identique à celui du transport urbain par taxis, toutes destinations confondues », précise le ministre du Commerce.

Cette augmentation des tarifs du transport interurbain et urbain devrait induire la hausse des prix des produits dans les marchés, dans la mesure où le transport est une composante majeure des prix aux consommateurs. Fort de cette interdépendance entre les prix du super et du gasoil, des transports et des produits dans les marchés, l’Institut national de la statistique (INS) projette d’ailleurs à 7% le taux d’inflation au Cameroun en 2024. Soit plus du double des 3% admis dans les critères de convergence de la Cemac.

BRM   

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La junior-minière britannique Oriole Resources a annoncé le 26 février 2024 avoir relancé les travaux d’exploration d’or sur son projet Mbé, situé dans la partie septentrionale du Cameroun, avec de premiers indices prometteurs. Ces travaux d’exploration sont rendus possibles grâce à un accord passé avec la société BCM International, qui entend injecter plus de 2 milliards de FCFA dans l’exploration, en contrepartie de 50% des actifs du permis Mbe qu’Oriole Resources détient à 90%.

« Nous sommes heureux de constater la reprise des travaux à Mbe, où nous pensons avoir identifié des cibles indicatives d’un corridor de minéralisation aurifère qui traverse nos cinq permis Eastern CLP. En tant que nouveau district aurifère potentiel, les premières indications provenant de Mbe suggèrent qu’une énorme opportunité se développe dans cette région prometteuse du Cameroun », a déclaré le PDG Tim Livesey. 

Pour appel, Oriole Resources détient également des actifs d’or sur les licences Bibemi et Wapouzé, dans la région du Nord du Cameroun. Ces deux licences lui ont été cédées par la compagnie canadienne Reservoir Minerals.

BRM

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Ce vendredi 23 février, l'Institut Technique Don Bosco d'Ebolowa a accueilli une multitude d'invités de marque sur son campus. Parmi eux, l'évêque du diocèse d'Ebolowa, Mgr Phillippe Alain Mbarga, et l'ambassadrice d'Allemagne au Cameroun, S.E. Corinna Frike. En effet, tous étaient présents à Ebolowa pour inaugurer un atelier construit au sein du campus par GROHE, une entreprise allemande, leader mondial des solutions complètes de salles de bains et d'équipements de cuisine.

Dans le cadre de son programme GROHE Installer Vocational Training and Education (GIVE), GROHE vient d'ajouter le Cameroun à son réseau de six pays d'Afrique où il gère le programme avec le Bénin, le Ghana, le Maroc, le Pakistan et le Nigeria.

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Le programme GIVE de GROHE donnera aux élèves de l'Institut Don Bosco d'Ebolowa qui s'intéressent à la plomberie l'occasion d’apprendre sur des équipements sanitaires de classe mondiale, dans un environnement de travail réel et avec des outils adéquats. Ceci leur donnera une longueur d'avance sur le marché, comme l'a fait remarquer Jorg Nitschke, le coordinateur du programme au sein de l’Institut Technique Don Bosco d’Ebolowa. Les élèves seront ainsi mieux informés et plus compétents dans un secteur qui développe actuellement des produits pour l'avenir, tant en termes de design et de sophistication, et autant atour des questions environnementales et de durabilité.

Le programme GIVE ne se contente pas de donner aux jeunes des compétences pour affronter la vie, il vise également à approvisionner l'industrie sanitaire qui a du mal à attirer des jeunes talents compétents dans le secteur. Dans un pays comme le Cameroun, cela est d'autant plus évident que nous assistons à une diminution du nombre de travailleurs qualifiés dans le secteur de la construction, qu'il s'agisse d'électriciens, de maçons ou de plombiers.

Plus de 3000 étudiants âgés de 16 à 25 ans en Afrique, en Europe et en Asie ont bénéficié du programme GIVE. Les sessions de formation sont dirigées par des formateurs techniques expérimentés et, à la fin de leur formation, les étudiants obtiennent un certificat reconnu au niveau international.

groche

Le journaliste Aboudi Ottou (photo), coordonnateur du Bureau Cameroun de l’Agence Ecofin et rédacteur en chef d’Investir au Cameroun, vient de remporter le Prix Martinez Zogo pour la qualité de son travail en 2023. Ce prix est l’une des récompenses les plus prestigieuses des Awards des médias, organisés par la plateforme Médiatude. Anciennement intitulé « Prix du courage », ce prix a été rebaptisé l’année dernière en hommage au journaliste Martinez Zogo, assassiné en janvier 2023 à Yaoundé, et qui l’a remporté cette année-là à titre posthume.

On départ trois candidats ont été présélectionnés. Il s’agit d’Arnaud Nguefack de Canal 2 International, Christophe Bobiokono de Kalara et Aboudi Ottou d’Investir Au Cameroun. Yves Martial Tientcheu, CEO de Médiatude et président du comité d’organisation desdits Awards, a expliqué à Investir au Cameroun que les candidats ont été présélectionnés sur la base de leurs investigations l’année dernière et du courage dont ils ont fait montre dans l’exercice de leur profession. Et pour départager les trois candidats en lice, Médiatude explique avoir « sondé » 10 rédacteurs en chef et directeurs de l’information, ainsi que des reporters au Cameroun. « Pour les 70% de ses confrères, Aboudi Ottou a fait preuve de plus “de courage, de détermination et de qualité dans ses enquêtes en 2023” au Cameroun », indique la plateforme web d’actualité sur l’offre des médias du Cameroun et ailleurs.

« Comme de nombreux confrères, [Aboudi Ottou] a pendant des mois, suivi de près l’affaire Martinez Zogo. Le capitaine courage d’Investir au Cameroun a également couvert d’autres événements marquants de l’année 2023, en abordant des sujets sensibles liés aux opérateurs économiques et aux ministres. Il a abordé le problème de l’électricité, la construction du complexe sportif d’Olembe. Le journaliste a fait quelques révélations sur le “coup de force de Tchiroma et Nalova dans un projet de plus de 73 milliards de FCFA” à la Banque mondiale, et sur “Comment le Russe Yango a manœuvré pour obtenir l’autorisation d’exercer au Cameroun” », entre autres, écrit Médiatude dans son communiqué.

Cette dernière affaire Yango lui a déjà valu deux convocations à la direction de la police judiciaire (DPJ) à Yaoundé et une audition au Conseil national de la communication (CNC), le régulateur des médias au Cameroun, suite à une plainte déposée par un partenaire local de ce groupe. Le CNC a prononcé un non-lieu dans le cadre de cette affaire, affirmant que le journaliste a respecté les exigences professionnelles d’investigation et de recoupement.

« Je me sens très honoré, car le premier prix de ma carrière est une reconnaissance des pairs. La plus prestigieuse pour tout professionnel ! En guise de remerciement, je prends l’engagement de travailler davantage pour toujours mériter l’estime de la confrérie ! », a réagi Aboudi Ottou, qui cumule une vingtaine d’années de pratique du journalisme. Son prix lui sera remis le 9 mars prochain, à l’occasion de la cérémonie des 7e Awards des médias à Douala, la métropole économique du Cameroun.

Patricia Ngo Ngouem

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Au cours d’une conférence de presse organisée au Salon de l’entreprise Promote 2024 par le Port autonome de Douala (PAD), l’entreprise chargée de la gestion de la plateforme portuaire de la capitale économique du Cameroun, la Régie du terminal à conteneurs (RTC) a dressé le bilan de ses 4 années d’activités. À en croire Lin Dieudonné Onana Ndoh, le directeur général de la RTC, afin de doper les performances du terminal à conteneurs du port de Douala, plus de 44 milliards de FCFA y ont été investis entre 2020 et 2023. Les responsables de la RTC précisent que ce volume d’investissements, en seulement 4 ans, surclasse les 43,4 milliards de FCFA investis sur le même terminal en 15 ans par Douala International Terminal (DIT), l’ancien concessionnaire.

 À en croire les dirigeants du PAD, les principaux investissements réalisés depuis la reprise de la gestion du terminal à conteneurs à DIT ont notamment porté sur « l’acquisition de tous les logiciels nécessaires au fonctionnement du terminal ; l’acquisition des matériels de manutention modernes tels que les grues de quai, les portiques de parc, les tracteurs portuaires ou encore les véhicules utilitaires… ; la reconstruction de près de 16 000 m2 de parc ; la reconstruction des voies de roulement des portiques de parc ; l’adoption de l’infrastructure LTE 4G comme technologie de communication ; la reconfiguration du mode de gestion du parc à conteneurs, etc. ».

En guise de retombée de ces investissements, apprend-on, le chiffre d’affaires réalisé par la RTC est en « constante croissance » depuis le lancement de ses activités en 2020. C’est ainsi que cet indicateur est officiellement passé de 49,9 milliards de FCFA en 2020, à 57,1 milliards de FCFA en 2023, après avoir respectivement culminé à 56,9 et 54,3 milliards de FCFA en 2021 et 2022. « On constate que les effets Covid-19 et de la loi de finances (LF) ont fait de l’année 2022 un point d’inflexion. Avec la réouverture de la Chine, une remontée est observée à l’import en 2023 », explique-t-on à la RTC.

 Pour rappel, la RTC a été lancée par le PAD en 2020, pour permettre la continuité de l’exploitation du terminal à conteneurs du port de Douala, après la fin de la concession de 15 ans attribuée à DIT, une coentreprise formée par les groupes de logistique Bolloré et Maersk. Une fin de contrat plutôt tumultueuse, puisque les actionnaires de DIT contestent jusqu’à ce jour, devant les juridictions nationales et internationales, le processus de désignation du nouveau concessionnaire en septembre 2019. Il s’agit de Terminal Investment Limited (TIL), filiale du groupe italo-suisse MSC, qui a récemment racheté tous les actifs africains du groupe Bolloré dans la logistique.

Brice R. Mbodiam

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Le contrat passé avec la société camerounaise de BTP Bofas, pour la construction de la route Bamenda Up-Hill Station Bypass (4,930 km) dans la région du Nord-ouest, vient d’être résilié « aux frais et risques de l’entreprise », a-t-on appris dans une décision du ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, signée ce 26 février 2024. Ce contrat avait été passé en gré à gré en 2022 pour un montant de 14,32 milliards de FCFA et une durée des travaux de 15 mois.

Selon Emmanuel Nganou Djoumessi, cette décision de résilier le contrat avec Bofas a été prise, en raison des lenteurs observées dans l’exécution des travaux. « La défaillance de l’entreprise résulte de l’évaluation non concluante des prescriptions de l’ordre de service de mise en demeure… conséquence du non-respect des obligations contractuelles » et de « l’abandon des travaux », explique le ministre des Travaux publics dans sa décision.

Suite à cette résiliation, les cautions produites par l’entreprise des BTP, dans le cadre dudit marché, seront mobilisées en vue d’assurer son remplacement sur le terrain, le remboursement de l’avance de démarrage et de réparer le préjudice subi par l’État, conformément à la réglementation en vigueur, apprend-on. Il s’agit notamment de la garantie de restitution d’avance d’un montant de 2,8 milliards de FCFA souscrite le 12 aout 2022 auprès de la banque camerounaise Afriland First Bank, explique le Mintp.

C’est le deuxième marché qui est retiré à l’entreprise Bofas au Cameroun en l’espace de trois mois pour défaillance. L’on se souvient qu’au mois de novembre dernier, le contrat de 29,8 milliards de FCFA pour la construction de l’axe Esse-Soa (49 km) dans la région du centre avait déjà été résilié par le Mintp à cause du non-respect par les deux entreprises camerounaises de leur chronogramme d’achèvement des travaux.

Financée par la Banque mondiale, la route Bamenda Up-Hill Station Bypass (voie de contournement de la ville de Bamenda) fait partie des lots à réhabiliter sur l’axe Babadjou-Bamenda dans les régions de l’Ouest et du Nord-ouest Cameroun sur le corridor Yaoundé (Cameroun)-Enugu (Nigeria).

SG

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Selon l’Institut national de la statistique (INS), au cours du 3e trimestre 2023, le secteur primaire au Cameroun a poursuivi sa dynamique de croissance, avec une nouvelle progression de 3,4%. Ce qui correspond à « sa plus belle progression » par rapport aux deux premiers trimestres, souligne l’INS.

« Cette performance, traduite par une contribution de 0,6 point à la croissance du PIB, est attribuable au regain d’activités dans la branche sylviculture et d’exploitation forestière, qui renoue avec la croissance après un repli au trimestre précédent. Principal moteur de la croissance au cours du trimestre, les activités de sylviculture et d’exploitation forestière évoluent de 6,2% après une baisse de 3,5% enregistrée au trimestre précédent. Cette embellie est imputable à la forte demande des produits issus de la transformation du bois, qui bénéficie de la mesure progressive de suspension des exportations de bois en grume », détaille le rapport de l’INS.

À côté de cette embellie dans l’exploitation forestière, l’agriculture d’exportation affiche une évolution de 3,5% au cours du même trimestre, soutenue par la bonne dynamique du cacao, du coton et du café, apprend-on. L’agriculture vivrière quant à elle « maintient une progression positive, malgré une légère perte de vitesse à 2,3%, après 2,5% enregistré au trimestre précédent », analyse l’INS.

BRM

Au cours de la période de 4 ans allant de 2020 à 2023, la Régie du terminal à conteneurs (RTC) du port de Douala dit avoir reversé au Port autonome de Douala (PAD), l’entreprise publique chargée de la gestion du port de Douala-Bonabéri, des redevances d’un montant total de 69,2 milliards de FCFA. Selon les chiffres révélés le 23 février 2024 à Yaoundé, au cours d’une conférence de presse organisée au Salon de l’entreprise Promote 2024, ces revenus sont d’ailleurs en constante augmentation depuis le lancement de la RTC en 2020.

Concrètement, les redevances encaissées par le PAD grâce à son terminal à conteneurs sont passées de 15,7 milliards de FCFA en 2020 (contre 16,5 et 17,9 milliards de FCFA en 2021 et 2022) à 19,1 milliards de FCFA en 2023. Ce qui révèle une augmentation de 21,6% sur les deux périodes. Selon Lin Dieudonné Onana Ndoh (photo), le directeur délégué de la RTC, le montant de ces redevances encaissées par le PAD depuis l’avènement de la RTC représente « 3,7 fois ce que reversait l’ex-concessionnaire ». Il s’agit de Douala International Terminal (DIT), co-entreprise formée par les groupes de logistique Bolloré et Maersk.

À titre d’illustration, selon les chiffres de la RTC, pour l’année 2018, par exemple, DIT n’a reversé que 4,4 milliards de FCFA de redevances au PAD. Ce montant avait été porté à 4,6 milliards de FCFA en 2019, date de la fin du contrat de concession. Au terme d’un processus d’appels d’offres, le contrat a été attribué, en septembre 2019, à la société Terminal Investment Limited (TIL), contrôlée par le groupe Italo-suisse MSC.

Mais, jusqu’à nos jours, TIL n’a pas pu prendre possession du terminal à conteneurs du port de Douala, en raison d’un contentieux entre le PAD et DIT, l’ancien concessionnaire. Les actionnaires de DIT ont estimé que le processus de désignation du nouveau concessionnaire avait été entaché d’irrégularités et ont saisi les juridictions camerounaises et internationales.

C’est ainsi que la RTC a été créée et a lancé ses activités dès janvier 2020, pour permettre la continuité de l’exploitation du terminal à conteneurs du port de Douala. La reprise de la gestion de ce terminal par le PAD a, depuis lors, été suivie par la nationalisation de toutes les activités opérationnelles jadis concédées aux entreprises étrangères au port de Douala. Ce qui permet, affirme le PAD, d’engranger plus de revenus sur nombre d’activités que par le passé.

BRM

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Au cours de l’année 2022, le Cameroun a importé de la Corée du Sud 184 000 tonnes de marchandises, pour une valeur estimée à 171,2 milliards de FCFA. Selon les données publiées par l’Institut national de la statistique (INS), dans son rapport sur le commerce extérieur du Cameroun, ce volume permet à la Corée du Sud de faire son entrée dans le top 5 des principaux fournisseurs du Cameroun cette année-là.

« La Corée du Sud fait une entrée remarquée dans la liste des dix principaux fournisseurs, prenant ainsi la 5e place précédemment occupée par la Belgique, reléguée en 11e position. Cette évolution suggère des changements dans les partenariats commerciaux du Cameroun, avec de nouveaux acteurs émergeant sur la scène », souligne l’INS dans son rapport.

Les exportations sud-coréennes représentent 3,5% du volume global des achats effectués par le Cameroun sur le marché international. Les trois principaux fournisseurs sont la Chine, l’Inde et la France, avec respectivement 15,8%, 10,8% et 8,2% des exportations en direction du Cameroun en 2022.

BRM

Le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, a effectué une visite de travail sur le site de la centrale thermique de la Dibamba Power Development Company (DPDC), le 23 février 2024.

Au cours de la séance de travail entre le membre du gouvernement et le staff du groupe Globeleq, le Directeur Général, Frédéric Didier Mvondo, a expliqué le rôle clé de la Centrale dans la production d’énergie électrique au Cameroun.

La filiale du britannique Globeleq, a-t-il précisé, possède une centrale thermique de 88 mégawatts, alimentée en fuel lourd. M. Mvondo s’est également réjoui de l’exploit relevé par son entreprise, en termes de mesures mises en place en interne pour protéger les personnels. A titre d’exemple, depuis la mise en œuvre de la centrale le 6 décembre 2009, la DPDC enregistre 15 années consécutives sans accident avec arrêt de travail, soit 5221 jours.

Au cours de la visite sur site, le ministre Gaston Eloundou Essomba s’est dit satisfait de la qualité des infrastructures et des moyens développés par la centrale de Dibamba pour apporter son soutien au système électrique du Cameroun. « Nous avons eu l’occasion de discuter avec les principaux consommateurs d’énergie pour leur expliquer la situation à laquelle nous faisons face qui est due à une crise hydrologique dans le bassin du Ntem, réduisant fortement la production du barrage de Memve’ele. Il fallait donc que les centrales thermiques prennent le relais. Elles fonctionnent désormais en base et donc on peut les faire tourner 24h/24 quand cela est possible », a indiqué le ministre.

88 mégawatts disponibles 24h/24 pour le bonheur des ménages camerounais

La centrale thermique de Dibamba occupe donc une place de choix dans l’agenda du gouvernement. « Avec ses 08 machines, c’est pratiquement au moins 80 MW que cette centrale doit produire. Nous devons donc veiller à ce que cette centrale soit opérationnelle et qu’elle puisse répondre à cette demande pour couvrir ce gap de production auquel nous faisons face aujourd’hui », a poursuivi M. Eloundou Essomba. Le tour du propriétaire a en outre permis de constater que les machines sont opérationnelles, en bon état et bien entretenues. « Sur les 08, il y a une qui est en maintenance. Les sept autres sont opérationnelles et peuvent être mises en service à tout moment et en 20 minutes, on peut avoir tous les 80 MW jetés dans le réseau. La condition, c’est tout simplement rendre disponible le combustible, et le gouvernement s’attèle à ce que le combustible soit disponible », souligne le Minee.

Du côté de la Dibamba Power Development Company, l’on salue les efforts du gouvernement pour « son soutien indéfectible » dans l’accompagnement de la mise en œuvre des activités sur le terrain. « Je crois que le ministre l’a dit, nous avions besoin de recevoir du fuel pour pouvoir approvisionner l’économie camerounaise de nos 88 MW. Aujourd’hui, c’est fait. Le gouvernement assure de façon continue les livraisons de fuel dans nos centrales et nos centrales sont disponibles : la centrale de Dibamba couvrant, comme l’a dit le ministre, 80 MW au moins tous les soirs », fait observer Frédéric Didier Mvondo. « Nous sommes satisfaits par cette visite. Le gouvernement est venu nous rassurer de ce que cet effort sera poursuivi tant qu’il y a les problèmes d’hydrologie dans le système », conclut-il.

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Dans sa récente analyse sur les comptes nationaux trimestriels publiée le 19 février 2024, l’Institut national de la statistique (INS) indique que le troisième trimestre de l’année 2023 est marqué par un ralentissement de l’activité économique, traduit par une croissance du PIB de 2,5% par rapport au trimestre correspondant en 2022. « Avec une croissance de 3% et une contribution de 1,5 point à la croissance du PIB, le secteur tertiaire demeure néanmoins le moteur de la croissance à fin septembre 2023 », précise le rapport. Ce rythme de croissance, explique l’INS, est en ralentissement par rapport à la hausse de 5% enregistré au deuxième trimestre 2023, en lien avec la baisse de régime de certaines branches d’activités telles que le commerce et les transports.

Selon le statisticien national, les activités de commerce et de réparation ont connu une décélération prononcée (2,7% après 6,6%) au cours de ce trimestre, mais conservent la meilleure contribution de 0,3 point parmi les branches du secteur. De même, les services de transport, entreposage et communication ont ralenti avec une progression de 1,5% au troisième trimestre 2023 après avoir enregistré une hausse de 3,9% le trimestre précédent.

L’INS indique par ailleurs que les services non marchands fournis par l’administration publique (santé et éducation) ont également affiché une baisse de régime en évoluant de 2,1% ce trimestre après avoir atteint 4,8% au deuxième trimestre. Dans le même temps, révèle le rapport, la croissance du secteur tertiaire s’est renforcée par l’embellie observée dans les branches des services de l’information et communication (+9,1%, correspondant à une contribution de 0,2 point à la croissance du PIB du trimestre) et des services financiers (+9,5%).

En ce qui concerne les services d’hébergement et restauration, précise le rapport, la tendance haussière observée depuis le premier trimestre 2023 s’est poursuivie ce trimestre avec une croissance de 4,8%. En gros, le secteur tertiaire a ainsi généré 3197,1 milliards de FCFA au cours de ce trimestre, contre 1087 milliards FCFA pour le primaire et 1404,3 milliards FCFA pour le secondaire. Quant aux apports des deux premiers secteurs (primaire et secondaire), ils sont ressortis respectivement à 0,6 point et 0,2 point à la croissance du PIB.

Frédéric Nonos

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OCP Africa, la filiale dédiée à l’Afrique de l’Office chérifien des phosphates (OCP), a annoncé, le 22 février via ses pages sur les réseaux sociaux, avoir signé un nouvel accord avec le ministère camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) à Yaoundé. « À travers cette signature, OCP Africa renforce le partenariat entre le Minader et OCP Group, déjà actif sur le terrain depuis une décennie, en soutien aux filières agricoles adaptées aux 5 zones agroécologiques du pays », affirme la filiale du leader mondial des solutions de nutrition des plantes et des engrais à base de phosphate. Cet accord vient renouveler le partenariat scellé entre les deux parties en novembre 2018 en vue du renforcement de la productivité agricole dans le pays.

Dans le cadre de cet accord, OCP Africa prévoit de « garantir 100% la disponibilité des engrais de qualité sans rupture d’approvisionnement » durant la prochaine campagne agricole en 2024. La société annonce la mise à disposition d’« engrais customisés », spécialement conçus pour s’adapter aux caractéristiques des sols et des cultures grâce au fertilisant NPK14 23 14 SB. Avec ce fertilisant, OCP Africa anticipe une « augmentation remarquable des rendements, variant de 30 à 50% pour les cultures céréalières et maraîchères ». Le 20 février dernier, soit deux jours avant la signature de ce nouvel accord, la société a lancé une campagne de communication et de vulgarisation dans la ville d’Obala, à 38 km au nord de Yaoundé. Cette campagne vise à sensibiliser plus de 200 producteurs aux avantages de la fertilisation personnalisée.

À travers le renouvellement de son partenariat avec le ministère de l’Agriculture, OCP Africa entend également collaborer avec ce département ministériel pour apporter un soutien technique et holistique aux agriculteurs en renforçant les capacités des cadres dudit ministère, de doubler le nombre de parcelles de démonstration et de contribuer à l’effort de mécanisation de l’agriculture mené par le gouvernement camerounais. « Nous attendons de cette coopération non seulement un renforcement de l’agriculture camerounaise pour qu’elle passe d’une agriculture de subsistance à une agriculture véritablement productive qui donne un revenu décent à ceux qui la pratiquent », a déclaré à la télévision nationale Gabriel Mbairobe, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural.

Depuis la mise en place de ce partenariat, le Cameroun a déjà bénéficié du renforcement des capacités des cadres du ministère de l’Agriculture et de l’équipement d’un laboratoire mobile pour faire la cartographie des sols, apprend-on de sources officielles. « Nous avons, ensemble avec l’OCP, initié des tests pour donner une justification de l’utilisation de l’engrais dans la production du cacao. Le groupe OCP, en dernier lieu, a mis en place une formule d’engrais adaptée à nos sols et à nos céréales », a ajouté le ministre, saluant cette coopération Sud-Sud qui est à encourager, selon lui.

Les agriculteurs camerounais sont confrontés à des difficultés telles que l’accès limité aux intrants de qualité, aux financements et aux marchés ainsi qu’aux informations sur les bonnes pratiques agricoles qui les empêchent d’améliorer la productivité de leurs exploitations agricoles et les maintiennent à un niveau de subsistance. Forte de la longue expérience du groupe OCP, premier producteur mondial d’engrais à base de phosphate, OCP Africa, dont OCP Cameroun est une filiale, a été créée en 2016 en vue d’appuyer l’émergence d’une agriculture africaine durable, notamment au Cameroun qui dispose d’un fort potentiel dans le domaine agricole.

Dans cette optique, la société met en œuvre trois projets visant à améliorer la productivité des cultures et les revenus des producteurs camerounais. Il s’agit de « School Lab », une école itinérante qui vise à fournir des informations interactives sur les bonnes pratiques agricoles, adaptées aux cultures spécifiques des régions bénéficiaires, « Agribooster » destiné au développement de la chaîne de valeur et « Essais sur le terrain du cacao et des pommes de terre irlandaises » qui, à travers des démonstrations sur le terrain, a pour but d’aider les agriculteurs à l’utilisation des bons engrais et des bonnes pratiques agricoles.

Patricia Ngo Ngouem

Depuis le 3 février 2024, le litre du super carburant et du gasoil coûtent respectivement 840 et 828 FCFA au Cameroun, soit plus du double des prix pratiqués sur le marché international. Cette situation suscite au moins deux questions au sein de l’opinion. Où va la différence ? Peut-on parler de subvention de l’État dans ces conditions ? Investir au Cameroun a mené l’enquête et apporte des éléments de réponse.

Le super carburant vendu au Cameroun tout au long du mois de février 2024 a été acheté à 336,99 FCFA le litre, selon la structure des prix des carburants publiée par la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH). Et le gasoil, à 397,79 FCFA. Il se dégage donc une différence respective de 503,01 et 430,21 FCFA entre les prix à la pompe et les cotations sur le marché international. Cet argent est réparti entre l’État (impôts et taxes) et d’autres entités (principalement les traders, importateurs et marketeurs). Cette répartition varie selon que les produits pétroliers finis ont été livrés via le port de Douala ou celui de Limbe. 

Lorsque la livraison se fait à partir de Douala, pour chaque litre de super vendu, l’État perçoit 351,16 FCFA, ce qui représente environ 70% de la différence, tandis que les autres entités reçoivent 151,85 FCFA, soit 30%. Pour le gasoil, l’État perçoit 278 FCFA (64,6%), et les autres entités 152,21 FCFA (35,4%). Si la livraison se fait à partir de Limbe, la répartition change légèrement, en raison des coûts supplémentaires du transport maritime (cabotage entre Limbe et Douala) et des frais portuaires, principalement à l’avantage des entreprises privées. Dans ce cas, pour le super, l’État perçoit 337,97 FCFA (67%), et les autres entités 165,04 FCFA (33%). Pour le gasoil, l’État perçoit 273,55 FCFA (63,6%), et les autres entités 156,66 FCFA (36,7%).

Il y a aussi eu l’instauration de nouvelles taxes. Il s’agit de la « rémunération Sonara (Société nationale de raffinage) » et de la « modernisation des infrastructures », respectivement de 5 et 22,5 FCFA par litre de super et de gasoil vendus à la pompe.

La part captée par l’État a atteint ce niveau, grâce à la hausse des prix intervenue le 3 février 2024. Depuis cette date en effet, les prix du super et du gasoil au Cameroun ont respectivement augmenté de 110 et 108 FCFA. Cette augmentation s’est traduite par une hausse de la « péréquation transport ». Ce prélèvement est passé de 46 à 54,5 FCFA. Selon la CSPH, qui en a la charge, cette hausse de 18,5% est la conséquence d’une étude qui a permis de déterminer le niveau réel de ce poste dans la structure des prix des carburants. Il faut dire qu’en plus d’assurer le transport des carburants du port de Douala vers les dépôts de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), ce poste permet aussi d’assurer la subvention du gaz domestique. Selon la CSPH, la bouteille de gaz de 12,5 kg, actuellement vendue à 6 500 FCFA, devrait en fait coûter autour de 11 000 FCFA. 

Il y a aussi eu l’instauration de nouvelles taxes. Il s’agit de la « rémunération Sonara (Société nationale de raffinage) » et de la « modernisation des infrastructures », respectivement de 5 et 22,5 FCFA par litre de super et de gasoil vendus à la pompe. On ignore pour l’instant quel est le service qui est rémunéré. On sait néanmoins que les bacs de stockage de la Sonara sont utilisés pour stocker les carburants qui sont débarqués au port de Limbe. D’ailleurs, la rubrique « rémunération Sonara » est seulement active lorsque les carburants sont livrés à partir du port de Limbe, où est située cette entreprise publique. On ne sait non plus à quoi renvoie la taxe « modernisation des infrastructures ». 

Poids de la Sonara sur le prix des carburants

« Lorsque nous travaillions sur la nouvelle structure des prix, nous avons proposé une ligne “reconstruction de la Sonara”, en prévoyant que les recettes issues de ce prélèvement, qui doivent servir à la reconstruction d’une nouvelle raffinerie, seront sécurisées dans un compte séquestre à la Beac (banque centrale, NDLR). Mais, la structure définitive contient plutôt les lignes rémunération Sonara” et “modernisation des infrastructures”. Donc, nous attendons aussi des clarifications », indique un acteur du secteur.

Il faut dire qu’il existe déjà une taxe « soutien à la raffinerie » dans la structure des prix des carburants. D’une valeur de 47,88 FCFA par litre de produits pétroliers blancs vendus, elle a été instituée pour rembourser la dette de la Sonara due aux banques locales et aux traders. Si tous les deux nouveaux prélèvements sont destinés à la Sonara, le poids de cette entreprise publique sur les prix des carburants à la pompe variera de 70,38 à 75,38 FCFA, selon que les produits sont débarqués au port de Douala ou de Limbe. Et ceci, sans prendre en compte son statut d’importateur de produits pétroliers finis (une instruction présidentielle a demandé en fin dernière d’année dernière de « libéraliser » les importations de carburants). Une charge dénoncée par le député de l’opposition Cabral Libii. Cet élu affirme que « des mesures fiscales figurent déjà dans les lois de finances depuis 2020, pour le règlement du passif de la Sonara ». Il faut néanmoins préciser, à ce sujet, que la Sonara comptait également, au moment de l’incendie de la raffinerie le 31 mai 2019, une importante dette fiscale, en plus de sa dette financière et fournisseurs.

Fin des subventions sur le super et le gasoil

En plus, dans la structure des prix du mois de février 2024, la rubrique « soutien/remboursement État », qui indique la différence entre le prix à la pompe et le prix de revient, est aujourd’hui positive. En d’autres termes, il n’y aura pas de subvention sur le super et le gasoil pour ce mois. L’État engrange plutôt des recettes supplémentaires de 45,75 et 14,08 FCFA respectivement sur chaque litre de super et de gasoil vendus à la pompe lorsque les produits sont débarqués à Douala. Pour les livraisons faites à partir de Limbe, cette plus-value baisse à 22,93 FCFA pour le litre de super et devient un manque à gagner (subvention) de 13,65 FCFA pour le litre de gasoil. Officiellement, ces plus-values servent à apurer les arriérés de manques à gagner. Mais au ministère de l’Eau et de l’Énergie, on admet que leur gestion n’est toujours pas transparence.

En d’autres termes, si les prix restent stables sur le marché international ou poursuivent la tendance baissière observée depuis l’année 2023, l’État n’aura plus de subventions à consacrer au super et au gasoil. Il engrangera plutôt des recettes supplémentaires : plus-values et recettes issues des nouvelles taxes (« rémunération Sonara » et « modernisation des infrastructures »), fruits de la hausse des prix intervenue le 3 février 2024. Par contre, il devrait continuer à subventionner le pétrole lampant, dont la cotation sur le marché international reste supérieure au prix à la pompe. Selon les structures du prix des carburants, ce produit s’y est vendu à 390,14 et 404,44 FCFA, respectivement en janvier et février 2024, contre 350 FCFA à la pompe.

Pour le pétrole lampant, la question des subventions ne se pose pas. Au moins depuis 2022, les 350 FCFA que le consommateur paye à la pompe ne sont même pas suffisants pour acquérir un litre de pétrole lampant sur le marché international.

Les autorités auront alors atteint leur objectif de réduire les subventions aux produits pétroliers finis qui, selon elles, ont dépassé les 1 000 milliards de FCFA en 2022, avant de descendre à 640 milliards de FCFA en 2023, après la première hausse des prix du super et du gasoil intervenue en février 2023. Une réalité que plusieurs hommes politiques contestent. Les plus modérés estiment qu’il s’agit simplement d’un renoncement d’impôts et taxes, et les plus radicaux affirment que l’État ne subventionne même pas. Où se trouve la vérité ? Avant de répondre, il convient de préciser que, selon les experts en finances publiques, les subventions sont des exonérations d’impôts et taxes ou des dépenses consenties par l’État pour améliorer le pouvoir d’achat des ménages, promouvoir certains secteurs d’activité ou favoriser certains territoires.

Pour le pétrole lampant, la question des subventions ne se pose pas. Au moins depuis 2022, les 350 FCFA que le consommateur paye à la pompe ne sont même pas suffisants pour acquérir un litre de pétrole lampant sur le marché international. Selon les structures des prix des carburants, la cotation moyenne de ce produit à l’international a été de 536,4 et 369,8 FCFA, respectivement en 2022 et 2023. L’État a, de ce fait, comblé le gap entre les cotations à l’international et le prix à la pompe, et supporté les charges de la longue chaîne d’approvisionnement qui va du trader jusqu’aux consommateurs (voir la chaîne des acteurs ci-dessous).  

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En ce qui concerne le super et le gasoil, nous avons comparé les recettes fiscales aux manques à gagner sur un litre de carburant. Comme on peut le voir sur le tableau ci-dessus, en 2023, les prélèvements de l’Etat sont largement supérieurs aux manques à gagner. La différence est respectivement de 220,26 et de 134,65 FCFA pour le super et le gasoil. En d’autres termes, les subventions se sont limitées l’année dernière à un renoncement à une partie des recettes fiscales. Par contre, en 2022, en plus d’exonérer totalement le gasoil d’impôts et taxes, l’Etat a utilisé d’autres ressources pour maintenir inchangé le prix à la pompe. Car, sur chaque litre de ce produit, le manque à gagner a dépassé les recettes de l’Etat de 115,32 FCFA. Et pour le super, l’Etat à renoncer pratiquement à toutes ses recettes. Il faut en plus intégrer le fait que, pour qu’un litre de super ou de gasoil arrive dans les stations-service, l’Etat affirme dépenser plus de 58 FCFA pour le transport du port de Douala aux dépôts, le stockage et le contrôle qualité.

« Que ce soit des exonérations fiscales ou des dépenses proprement dites, les subventions aux carburants créent des pressions importantes sur la trésorerie. Car, il y a un décalage entre le moment où la subvention doit être versée et le moment où les impôts et taxes sont collectés. Il faut savoir qu’une partie importante des recettes fiscales sont prélevées pendant le processus de distribution des produits pétroliers, alors que le manque à gagner doit être remboursé à l’importateur une fois que sa cargaison est arrivée au pays, pour lui permettre de réimporter », explique une source proche du dossier au ministère des Finances. Ce que l’État peinait de plus en plus à faire à mesure que le volume des manques à gagner augmentait. Il s’accumulait alors des arriérés qui perturbaient le processus d’approvisionnement du pays en produits pétroliers finis.

Multitudes d’intervenants

Pour comprendre les prix des carburants à la pompe au Cameroun, il faut aussi intégrer que, depuis l’incendie survenu à la Sonara le 31 mai 2019, le pays importe tous les carburants consommés sur son territoire. Et de l’importation à la distribution, une longue chaîne d’acteurs est impliquée dans le processus. Elle est constituée de huit entités majeures (voir chaîne des acteurs). En 2022, cette chaîne a, par exemple, pesé de 200 et 220 FCFA respectivement sur le coût de revient du litre de super et de gasoil. Et trois types d’acteurs ont capté plus des trois quarts de cet argent. Il s’agit des traders, des importateurs et des marketeurs, regroupés dans le tableau ci-dessus dans la rubrique « autres entités ». Cette ligne rassemble la prime du trader, le coût de l’importation et la marge de l’importateur, ainsi que les charges de distribution (construction, maintenance et gestion des stations-service, transports des carburants vers les points de commercialisation, bénéfice des marketeurs…).

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Des hommes politiques estiment que la chaîne de valeur du secteur pétrolier aval au Cameroun mérite d’être questionnée, afin d’optimiser les coûts et donc, de réduire les prix à la pompe. Depuis 2020, avec la sélection par appel d’offres (il a été instruit de l’abandonner), les primes des traders ont été diminuées au moins de moitié, soutient le ministre de l’Eau et l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba. En 2023, la prime des traders a même été négative (-9,67 FCFA en moyenne annuelle) pour le super (cela ne signifie pas forcément que les traders ont fait une mauvaise affaire ; car, avec leurs grandes capacités de stockage, ils achètent souvent les carburants quand les prix sont bas et les revendent quand les prix sont plus hauts). En d’autres termes, le Cameroun a acheté ce carburant en deçà de la cotation à l’international. Les coûts d’importation ont également été ramenés de 11 à 9% de la valeur du produit importé.

Mais, les charges de distribution n’ont pas varié et se situent toujours pour le litre de super et de gasoil respectivement à 66,5 et 52,9 FCFA. La rubrique « frais généraux », qui pèse jusqu’à 20,42 et 12,53 FCFA respectivement sur le coût du litre de super et de gasoil, est-elle vraiment pertinente ? Quelles charges de fonctionnement peuvent avoir les marketeurs, alors que la plupart sous-traitent la gestion de leurs stations-service à des revendeurs à qui il est déjà réservé 16 et 13 FCFA respectivement pour chaque litre de super et gasoil ? Des marketeurs ayant déjà une marge de 16 FCFA par litre comme importateur, méritent-ils toujours un bénéfice de 9,19 FCFA par litre sur les activités de distribution ? Les entreprises publiques de cette chaine de valeur gèrent-elles de manière efficiente les prélèvements qui leur sont dus ? Des questions et bien d’autres qui méritent un débat transparent.  

L’ancien directeur technique de la CSPH, qui a fait plusieurs sorties médiatiques en fin d’année dernière, pense que pour optimiser les coûts, il vaut mieux investir dans la construction des raffineries et des pipelines pour annuler les charges d’importation et réduire celles de transport. 

Pour leur part, des syndicalistes pointent le poids de la fiscalité sur le prix de revient de certains produits pétroliers finis. On observe, en effet, que les prélèvements de l’État contribuent pour plus de 60% au renchérissement des prix du super et du gasoil, par rapport à leurs coûts sur le marché international. La chaîne de valeur du secteur pétrolier aval étant l’une des plus structurées du pays, elle est considérée comme une source sûre de recettes fiscales par les autorités camerounaises.

L’expert pétrolier Boniface Ze soutient que cette perception est partagée par de nombreux gouvernements dans le monde. L’ancien directeur technique de la CSPH, qui a fait plusieurs sorties médiatiques en fin d’année dernière, pense que pour optimiser les coûts, il vaut mieux investir dans la construction des raffineries et des pipelines pour annuler les charges d’importation et réduire celles de transport. Une option que partage un ancien ministre camerounais. Mais, ce dernier précise « qu’il faut que ces raffineries soient techniquement compétitives et couvrent plus de la totalité des besoins du pays ». Tout comme « il est nécessaire d’améliorer la gouvernance des projets pour minorer les coûts d’investissement », ajoute un expert en montage de projets pétroliers.

Aboudi Ottou

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La fondatrice de la fintech Ejara, Nelly Chatue Diop, est la lauréate du trophée Stand up for African women entrepreneurs (Sufawe) du groupe bancaire marocain Attijariwafa Bank. Elle a reçu son trophée le 22 février 2024 à Douala, dans le cadre de la deuxième édition du Sufawe qui se tient jusqu’au 23 février dans la capitale économique camerounaise. Il s’agit d’une initiative qui promeut et soutient l’entrepreneuriat en Afrique à travers l’accompagnement et la structuration des projets des femmes entrepreneures.

Nelly Chatue Diop a été distinguée pour « ses valeurs de leadership, d’engagement et de solidarité qu’elle incarne et véhicule à travers son action significative dans l’entrepreneuriat et sa contribution à la création de valeurs ajoutées et d’emplois », a expliqué Alexandre Beziaud, directeur général de Société commerciale de banque Cameroun (SCB Cameroun), filiale locale Attijariwafa Bank. « À chaque fois que j’ai un prix comme celui-ci, cela me surprend toujours, parce que ce n’est pas mon objectif principal. Quand on crée une entreprise, c’est pour avoir des clients, faire du chiffre et avoir un impact social important », a réagi la lauréate. Elle a exhorté les femmes à avoir foi en ce que « vous faites parce que les opportunités que vous n’imaginez pas vont se présenter à vous ».

Après sa compatriote Kate Fotso (PDG de Telcar Cocoa) en 2019, Nelly Chatue Diop est la deuxième Camerounaise à remporter le trophée Sufawe décerné par Club Afrique développement du Groupe Attijariwafa Bank. Elle succède à la Togolaise Nathalie Bitho (présidente de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo), lauréate en 2023. Rentrée au Cameroun après des études supérieures et une carrière professionnelle en France, Nelly Chatue Diop s’est lancée dans l’entreprenariat. Il y a quatre ans, cette ingénieure en informatique a créé Ejara, une plateforme qui propose l’achat, le transfert, la sauvegarde et l’épargne des actifs numériques en toute sécurité. Basée à Douala, cette fintech annonçait en 2021 la clôture avec succès d’une opération de levée de fonds de 2 millions de dollars (plus d’un milliard de FCFA) pour dynamiser son offre de services financiers.

Selon ses promoteurs, Ejara compte à ce jour plus de 200 000 utilisateurs au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Mali, en Guinée et au Sénégal, ainsi que des Africains francophones de la diaspora (Europe, Asie et États-Unis). Cette fintech a notamment noué un partenariat avec la société d’infrastructures de paiement en cryptomonnaie MoonPay, afin que ses utilisateurs de la diaspora puissent envoyer de l’argent à leurs proches en Afrique. Elle fait partie des six lauréats de l’édition 2023 du Prix les Margaret de la Journée de la femme digitale (JFD).

Frédéric Nonos

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