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Yaoundé - 24 avril 2024 -

La société canadienne NuRAN Wireless, spécialisée dans la fourniture de solutions d’infrastructures sans fil pour le mobile et le haut débit, a annoncé le 30 janvier 2024 le déploiement de 21 sites supplémentaires, ainsi que des mises à niveau des capacités sur cinq sites. Ces travaux sont effectués pour le compte de l’opérateur de téléphonie mobile Orange Cameroun.

Le déploiement de ces nouvelles infrastructures survient dans un contexte marqué par la dégradation de la qualité de service de l’ensemble des opérateurs de mobile au Cameroun. L’opération conduite par NuRAN Wireless, en vue de l’amélioration de la qualité et de la couverture du réseau d’Orange Cameroun survient surtout au lendemain (octobre 2023) de la délivrance par les autorités camerounaises, d’une licence de catégorie 1 à cette entreprise canadienne.

Selon la réglementation en vigueur dans le pays, ce type de licence est octroyée aux promoteurs « des réseaux radioélectriques ouverts au public dans une ou plusieurs localités ; des réseaux de collecte et de distribution, en vue de la fourniture au public de services de communications électroniques ; des réseaux de communications électroniques ouverts au public dans les zones rurales ; des réseaux virtuels ouverts au public et des infrastructures passives en support aux réseaux de communications électroniques ». Sur la base de cette liste, NuRAN Wireless se range dans la catégorie des promoteurs « des infrastructures passives en support aux réseaux de communications électroniques ».

L’installation au Cameroun de NuRAN Wireless lui permet d’aller à la conquête de nouveaux contrats sur le marché local des télécoms, où des opportunités ne manquent pas. Pour preuve, l’on se souvient que dans un communiqué publié le 13 février 2023, le directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), Philémon Zoo Zame, a révélé que les opérateurs de téléphonie mobile et fixe MTN, Orange et Camtel, ont pris l’engagement de réaliser, sur le court terme, des investissements cumulés d’un montant de 156 milliards de FCFA, en vue d’améliorer leur qualité de service.

BRM

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Entre 2021 et 2022, les effectifs de la Cameroon Development Corporation (CDC), l’agro-industriel public qui exploite les plantations de bananes, de palmiers à huile et d’hévéa dans les régions du Littoral et du Sud-Ouest du Cameroun, ont été réduits de 34,7%. Selon la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), qui révèle ce chiffre dans son rapport 2022 sur la situation des entreprises et établissements publics, cette proportion relative correspond, en valeur absolue, à 5 518 personnels ayant quitté l’entreprise au cours de la période sous revue.

L’organisme spécialisé du ministère des Finances précise que cette « baisse importante et continue » des effectifs du 2e employeur au Cameroun après la fonction publique (avec environ 22 000 emplois il y a encore quelques années) remonte à l’année 2018, et est imputable à « la crise sécuritaire ». En effet, depuis le déclenchement de la crise dite anglophone, qui secoue depuis fin 2016 les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, les installations et les employés de la CDC sont la cible des militants séparatistes, qui réclament l’indépendance des deux régions anglophones du pays.

C’est ainsi que des unités d’ensachage de cette entreprise ont été incendiées, des plantations transformées en camps de base des militants séparatistes, des employés grièvement blessés, voire assassinés. Cette insécurité, qui a provoqué un arrêt des activités de l’entreprise mi-2018, avant la reprise près de 2 ans plus tard, a d’abord occasionné de nombreux cas de désertion des employés. Ensuite, ces désertions sont progressivement amplifiées par l’accumulation des arriérés de salaires, en raison des difficultés financières que vit la CDC du fait de la crise dite anglophone.

« Les difficultés d’exploitation rencontrées par la CDC ne permettent pas d’honorer ses engagements financiers. (…) L’on note ainsi une augmentation globale de son endettement. (…) Pour la dette sociale, son augmentation est liée à l’évolution des arriérés de salaires au 31 décembre 2022 de 17,78%, malgré l’appui de l’État, ainsi qu’à l’accumulation des impayés de cotisations sociales en augmentation de 15%. Au 30 juin 2023, les arriérés de salaires se situent à 35,7 milliards de FCFA, et la dette sociale vis-à-vis de la CNPS (le fonds de pension public, NDLR) à 26,7 milliards de FCFA », révèle le rapport 2022 de la CTR sur la situation des entreprises et établissements publics.

Avec une masse salariale mensuelle estimée à 2 milliards de FCFA, selon le chiffre révélé lors d’un conseil d’administration tenu le 27 décembre 2018 à Bota-Limbé, dans la région du Sud-Ouest, ce volume d’arriérés de salaires correspond à environ 17 mois d’impayés. Le nombre de mois d’arriérés devrait même être plus élevé. Puisque, selon l’annexe du budget 2024 consacrée aux concours financiers de l’État aux entreprises et établissements publics, les charges du personnel étaient évaluées à 16,09 milliards de FCFA en 2022, soit 1,34 milliard par mois.

Avec des pertes cumulées de 38,7 milliards de FCFA entre 2019 et 2021, selon les données de la CTR, la CDC est de loin l’entreprise camerounaise qui paye le plus lourd tribut des revendications séparatistes en cours dans les régions camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Brice R. Mbodiam

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Le 26 janvier 2024, Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD) dédiée au financement du secteur privé, a accordé à Advans Cameroun, une institution de microfinance spécialisée dans le financement des très petites entreprises (TPE), une garantie de portefeuille d’un montant de 2 millions d’euros, soit 1,3 milliard de FCFA. Cette garantie, informe Proparco, « vise notamment à accompagner Advans Cameroun dans le développement de son activité de crédit dans les zones rurales du pays, et tout particulièrement auprès du secteur agricole, via l’appui aux petits exploitants agricoles ».

« Advans Cameroun se réjouit du renouvellement de ce partenariat stratégique avec Proparco qui, à travers le mécanisme des garanties de portefeuille, accompagne notre filiale depuis plus de 10 ans dans ses actions en faveur du développement de l’inclusion financière au Cameroun. Plus de 70% de nos clients affirment avoir vu un changement positif dans leur vie et leur quotidien grâce aux financements d’Advans Cameroun, l’impact est donc réel et mesurable. Nous sommes plus que jamais déterminés à jouer un rôle clé dans le développement économique local, en intensifiant l’appui financier orienté vers les petites entreprises et exploitations agricoles sur le territoire, et en nous positionnant comme leur partenaire de choix », a déclaré Mamie Kalonda, directrice générale d’Advans Cameroun.

Etablissement de microfinance en activité depuis 2007, Advans Cameroun s’est donné pour mission de fournir des services financiers adaptés aux besoins des artisans, des commerçants, des entrepreneurs et à leurs familles, ainsi qu’aux petites et moyennes entreprises du pays. La garantie accordée par Proparco permettra à cette institution financière d’augmenter ses prêts aux TPE du secteur agricole, qui, selon les officiels, sont parmi les parents pauvres du financement bancaire au Cameroun.

BRM   

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Pour atteindre son objectif stratégique de 75% de personnes bancarisées en zone Cemac (Cameroun, Gabon, Tchad, Congo, Guinée-Équatoriale et RCA) en 2030, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) envisage de créer un million de points de paiement dans la sous-région. Il s’agit des points commerçants ou d’acceptation où on achète un produit avec une carte de paiement ou un porte-monnaie électronique (wallet).

Dans un premier temps, « nous comptons équiper 350 000 points de paiement d’ici 2025-2027 », a révélé Jean-Clary Otoumou au cours du premier forum dédié à la fintech, organisé par la banque centrale du 29 au 31 janvier 2024 à Douala. Le directeur général de l’exploitation de la Beac projette la construction des 650 000 points restants après la première phase. D’après ce dernier, le coût de l’investissement est estimé pour l’instant entre 40 et 60 millions d’euros, soit entre 26,2 et 39,3 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain.

À en croire le directeur général de l’exploitation de la Beac, ces points de paiements seront déployés dans les villes et localités des six pays de la Cemac, où des services financiers sont effectués. Jean-Clary Otoumou précise que « l’objectif est que tout le monde utilise moins le cash et un peu plus les instruments de paiements pour que l’argent continue à circuler non plus physiquement, mais électroniquement. Ça fait une économie potentielle de 2 à 3% du PIB de la Cemac ».

FN

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Le 29 janvier 2024, la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) a annoncé par publication de procès-verbal, l’adoption de dix nouvelles instructions dont les projets ont été soumis à consultation publique du 6 au 16 novembre 2023. Il s’agit notamment des instructions relatives à l’agrément des agences de notation, aux conditions d’émission des notations, aux conditions d’agrément des actionnaires de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale.

D’après le régulateur du marché financier de la Cemac (Cameroun, Gabon, Tchad, Congo, Guinée-Équatoriale et RCA), ces nouvelles instructions ont été adoptées après l’analyse des observations et propositions formulées par le public, acteurs et intervenants du marché. À en croire la Cosumaf, ces instructions ont pour objet de préciser les modalités d’application des dispositions du règlement N°01/22/CEMAC/UMAC/CM/COSUMAF portant organisation et fonctionnement du marché financier de l’Afrique centrale et son nouveau règlement général, adoptés respectivement le 21 juillet 2022 et le 23 mai 2023.

Les nouvelles instructions donnent la possibilité à de nouveaux acteurs de se positionner sur le marché sous-régional. C’est le cas des agences de notation qui pourront désormais obtenir leurs agréments auprès de la Cosumaf et émettre des notations. Il faut rappeler que le rôle des agences de notation est de mesurer le risque de non-remboursement des dettes que présente l’emprunteur. Ces risques sont jusqu’à présent mesurés dans la sous-région par des agences internationales.

FN

Ci-dessous les dix nouvelles instructions de la Cosumaf

1- Instruction relative à l’agrément des intermédiaires de marché

2- Instruction relative au contenu et au format des informations adressées par les intermédiaires de marché à leur clientèle

3- Instruction relative à l’agrément des agences de notation

4- Instruction relative aux modalités de dépôt et au contenu du dossier d’appel public à l’épargne

5- Instruction relative au contenu du document d’information des valeurs mobilières faisant l’objet d’un appel public à l’épargne

6- Instruction relative à l’agrément des sociétés de gestion d’Organismes de Placement Collectif (OPC)

7- Instruction relative à l’agrément des dépositaires d’Organismes de Placement Collectif (OPC)

8- Instruction relative aux conditions d’agrément des actionnaires de la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale

9- Instruction relative aux conditions et procédure d’agrément du Dépositaire Central (DC)

10- Instruction relative aux conditions d’émission des notations.

En faillite depuis 2022, YUP Cameroun, filiale de la banque française Société Générale dédiée au Mobile Money, a été mise en liquidation, au cours d’une assemblée générale extraordinaire de l’entreprise tenu le 29 décembre 2023. Et l’expert financier assermenté près les cours d’appel du Littoral et de l’Adamaoua, Manfred Penda (photo), a été désigné comme liquidateur, apprend-on dans une note d’information rendue publique il y a quelques jours.

Cette décision a été prise en raison de la mauvaise situation financière de l’entreprise qui n’était plus rentable. « L’assemblée générale, après avoir entendu le rapport du conseil d’administration du 1er mars 2022 et du commissaire aux comptes sur les états financiers annuels au 31 décembre 2022, lequel ressort que les capitaux propres de la société sont inférieurs au capital social, approuve lesdits rapports et prononce la dissolution anticipée de la société et sa mise en liquidation amiable », indique la note d’information.

En effet, au moment de l’arrêt de ses activités dans le pays en 2022, seulement 22 332 comptes ouverts chez YUP Cameroun étaient actifs, représentant 3,35% sur un total de 689 071 ouverts, selon des données de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Ce qui signifie que plus de 96% des comptes ouverts n’étaient plus utilisés. Par ailleurs, au cours du mois de février 2022, le service YUP avait enregistré 163 867 transactions, pour un montant cumulé dépassant 11 milliards de FCFA. Ce qui est insignifiant dans un pays qui a enregistré en moyenne 133 millions de transactions mensuelles sur le Mobile Money en 2022, pour une moyenne en valeur de 1 434 milliards de FCFA par mois.

En tant que liquidateur de YUP Cameroun, Manfred Penda représentera la société qu’il engagera pour tous les actes de la liquidation, prévoit l’acte uniforme Ohada relatif aux sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique. Il est également habilité à payer les créanciers et à répartir entre les associés le solde disponible. Il ne peut continuer les affaires en cours ou engager de nouvelles, pour les besoins de la liquidation, que s’il y a été autorisé par décision de justice, apprend-on.

La durée de la liquidation n’a pas été communiquée par le liquidateur. Mais, selon l’article 216 de l’acte uniforme Ohada, « la clôture de la liquidation doit intervenir dans un délai de trois ans à compter de la dissolution de la société ». Le liquidateur est tenu de convoquer dans les six mois de sa nomination l’assemblée des associés dans le but de faire un rapport sur la situation de l’entreprise.

Diplômé de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec), le liquidateur Manfred Penda est associé gérant du cabinet Fred & Associés Solutions. Il est un ancien employé de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) et de la Société camerounaise des Palmeraies (Socapalm) où il a occupé respectivement les postes de directeur administratif et du contrôle de gestion et de directeur contrôleur de gestion.

Sandrine Gaingne

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Initialement prévue pour le mois de décembre 2023, l’injection dans le réseau électrique des 60 premiers mégawatts (MW) du barrage de Nachtigal, infrastructure énergétique d’une capacité de 420 MW en construction dans la région du centre du Cameroun, aura finalement lieu le 24 février 2024. L’information a été révélée le 25 janvier 2024 à Yaoundé par le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, au cours d’un conseil de cabinet. 

L’injection annoncée des premiers MW du barrage de Nachtigal dans le réseau interconnecté Sud (RIS), qui regroupe six régions sur les 10 que compte le Cameroun, devrait permettre de réduire ou de diminuer les rationnements de l’énergie électrique actuellement observés dans le pays, en raison de l’étiage. Cette période de sécheresse est généralement caractérisée par la baisse du niveau des eaux dans les barrages, avec pour conséquence la réduction des débits engendrant un déficit de production de l’énergie électrique. 

Selon Eneo, le distributeur exclusif de l’énergie électrique au Cameroun, le déficit qui engendre les délestages actuels est principalement le fait du barrage de Memve’éle (211 MW de capacités). La production y a dégringolé ces dernières semaines, apprend-on, à cause du faible débit des eaux en période d’étiage sur le Ntem, fleuve sur lequel l’infrastructure est construite. 

A attendant la construction d’un barrage de retenue pour la régularisation des débits sur ce fleuve en période de sécheresse, comme le prévoit le gouvernement, le déficit de production engendré par le phénomène d’étiage sur Memve’ele devrait être résorbé dès l’année 2025. Ceci, en raison de la disponibilité de la totalité des 420 MW du barrage de Nachtigal, annoncée pour le mois de septembre 2024.

BRM

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, le 29 janvier 2024, un financement d’un montant de 183,4 millions de dollars, soit plus de 111 milliards de FCFA au cours actuel du dollar, en faveur du Cameroun. Ce financement est accordé au pays au titre du Mécanisme pour la résilience et la durabilité (FSR). Selon l’institution de Bretton Woods, le FSR est une facilité qui « offre un financement abordable et à long terme, permettant à des pays engagés dans des réformes de réduire les risques pour la stabilité future de leur balance des paiements, notamment ceux liés au changement climatique et aux pandémies ».

« Le Cameroun est un État fragile et touché par un conflit, confronté à des risques importants liés au changement climatique, notamment une menace imminente pour les moyens de subsistance et des pertes de production potentiellement importantes, qui pourraient aggraver l’insécurité alimentaire et les conflits et exacerber la pauvreté, les inégalités et les déplacements des populations. La diversité régionale du pays l’expose à une variété d’événements liés au climat, notamment les sécheresses, les inondations et l’érosion côtière. S’il n’est pas traité de manière appropriée, le changement climatique pourrait retarder l’accumulation du capital humain et mettre en péril le développement et la croissance inclusive », a déclaré Kenji Okamura, le directeur général adjoint et président par intérim du FMI.

Les décaissements liés à la nouvelle facilité accordée au Cameroun, souligne le FMI, débuteront au terme de la première revue du FSR, qui s’étend sur une période de 18 mois. Cette durée coïncide avec « les 18 mois restants pour l’implémentation des accords au titre des facilité élargie de crédit (FEC) et de financement élargie (FEP), approuvés en juillet 2021 et prolongés en décembre 2023, pour soutenir le programme de réforme économique et financière du pays », fait observer l’institution de Bretton Woods.

BRM

L’université de Douala a lancé, le 24 janvier 2024, un appel à candidatures pour le recrutement de 200 étudiants-entrepreneurs pour son pôle de préincubation entrepreneurial (PPE), mis en place avec l’appui de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) dans le cadre de son programme « Entreprendre ». « Nous sommes à la phase de recrutement de la première cohorte. Un appel à candidatures a été lancé par le recteur de l’Université de Douala à l’intention de toute la communauté estudiantine de l’Université de Douala et des établissements privés professionnels qui sont affiliés à l’AUF. Pour la première cohorte, on va recevoir 200 étudiants qui vont être accompagnés pendant deux ans à peu près. On espère qu’à l’issue de cette formation, ils auront des projets fiables qu’ils vont opérationnaliser rapidement sur le territoire », affirme Altante Désirée Biboum, responsable dudit pôle.

Opérationnel depuis 2023, le pôle de préincubation entrepreneurial de l’université de Douala a pour objectif d’accompagner les étudiants en vue de la réalisation de leurs projets d’entreprise et de favoriser leur insertion professionnelle. Selon le recteur, Magloire Ondoa, le recrutement se fera sur étude de dossier et est ouvert aux candidats régulièrement inscrits à l’université de Douala ou dans l’un des instituts privés d’enseignement supérieur (Ipes) sous tutelle académique ou membre de l’AUF pour le compte de l’année académique 2023-2024. Les candidats ont jusqu’au 16 février prochain pour déposer leur dossier. Ceux qui seront retenus bénéficieront du statut national d’étudiant-entrepreneur (SNEE), apprend-on.

Il faut dire que l’université de Douala jouit déjà d’une expérience dans ce domaine. Cette institution académique compte par exemple 19 start-ups sur les 50 issues des incubateurs des universités d’État qui vont bénéficier d’un accompagnement de l’ambassade de France dans le cadre du projet « Start-up 237 :100 projets made in Cameroun ». Il s’agit d’un programme de deux ans qui soutient 100 startups camerounaises : 50 issues du milieu universitaire qui bénéficient d’ores et déjà du statut d’étudiants-entrepreneurs et 50 autres issues du secteur privé. « Le programme “Entreprendre” est dans un environnement universitaire où l’entrepreneuriat est une réalité à travers les incubateurs qui existent déjà dans les établissements tels que polytechnique, l’IUT et l’Essec de Douala. Donc, il y a des étudiants qui sont accompagnés depuis plusieurs années, il y a des entreprises qui sont déjà créées, il y a des concours qui sont faits régulièrement pour les étudiants-entrepreneurs », vante la responsable de ce pôle de préincubation.

Statut étudiant-entrepreneur

Dans le but de promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes et réduire le taux de chômage au Cameroun, le ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup) a, sous l’initiative de l’AUF, mis en place le SNEE. Il s’agit d’un statut spécial « accordé aux étudiants qui disposent d’une idée de projet et/ou comptent créer une entreprise durant leur parcours académique ou après l’obtention de leur diplôme », peut-on lire dans la circulaire du 13 janvier 2023 portant création de ce statut. Selon le texte signé par le ministre Jacques Fame Ndongo, le SNEE confère aux bénéficiaires des avantages en termes de formation, d’accompagnement de tuteurs académiques et professionnels et d’accès à des ressources au sein d’un pôle de préincubation entrepreneurial.

L’université de Douala, dans la métropole économique, est pôle pilote au Cameroun dans le cadre du programme « Entreprendre ». Ce programme vise à promouvoir la culture entrepreneuriale au sein des établissements d’enseignement supérieur de neuf pays pilotes (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Haïti, Maurice, Sénégal, et Guinée). « L’objectif est de construire un véritable programme de sensibilisation, de recrutement et d’accompagnement des étudiants avec les premières cohortes inscrites cette année », déclare Sabine Lopez, directrice des projets à l’AUF. Elle s’exprimait à cet effet ce mardi 30 janvier à Yaoundé, à l’ouverture du 2e Comité de pilotage du programme « Entreprendre ». Les membres dudit comité, réunis jusqu’à demain, mercredi, réfléchissent notamment au déploiement des activités des pôles étudiants-entrepreneurs pilotes dans les 9 pays concernés. « Le Cameroun est un modèle dans le programme. C’est le premier pays au monde à avoir conclu une loi pour le déploiement de ce programme. Donc, le Cameroun est scruté de très près par tous les pays qui participent », assure Sabine Lopez.

Le SNEE est en effet inscrit dans la nouvelle loi portant orientation de l’enseignement supérieur au Cameroun, promulguée le 25 juillet 2023 par le président Paul Biya. Une « innovation pédagogique majeure » qui fait du Cameroun « le seul pays au monde aujourd’hui à avoir ce statut dans un texte de loi, et non pas dans une circulaire ou dans un arrêté », s’est félicité Slim Khalbous, recteur de l’AUF, à l’ouverture de l’atelier sur l’employabilité et l’entrepreneuriat lundi 29 janvier à Yaoundé. De nombreux experts sont convaincus que le SNEE est une réponse concrète à l’employabilité des jeunes, notamment dans un pays comme le Cameroun où le chômage affecte surtout les jeunes et les diplômés de l’enseignement supérieur, d’après l’Institut national de la statistique (INS).

Patricia Ngo Ngouem

La moitié des sociétés proposées par l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam), pour être inscrites sur la liste « des entreprises de grand standing et d’importance nationale (c’est-à-dire celles dont le poids dans l’économie est particulièrement élevé) » pour l’exercice 2024, ont été recalées par la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac). Il s’agit des filiales de multinationales (Eneo, TotalEnergies et Cimencam), de l’opérateur public des télécoms Camtel et des entreprises privées (Prometal et Neptune Oil). Pour justifier sa décision, le régulateur bancaire de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, RCA, Tchad) évoque « l’absence d’états financiers certifiés par le commissaire aux comptes au 31 décembre 2022 », qui a rendu « impossible » l’examen de leurs dossiers.

Faute d’états financiers certifiés, ces entreprises sont privées d’un privilège bancaire. Il faut dire que les entreprises « de grand standing et d’importance nationale » « bénéficient de la réduction du quart des quotités relatives à leurs risques pour une durée d’un an à compter du 1er janvier 2024 », peut-on lire sur la décision de la Cobac, prise le 19 décembre 2023. En effet, depuis 2010, la règlementation bancaire de la sous-région autorise « à titre exceptionnel » les établissements bancaires à réduire leur niveau de provisions sur les prêts accordés à ces entreprises. Initialement de 50%, cette réduction a été ramenée à 25% en 2020.

Pour comprendre, il faut savoir que pour chaque prêt qu’une banque accorde à une personne morale ou physique, elle doit mettre un argent de côté pour couvrir le risque de défaillance de l’emprunteur. Et les taux de pondération pour constituer ces provisions varient, selon le profil de risque, entre 0% ; 25% ; 50% ; 75% et 100%. Et les entreprises « de grand standing et d’importance nationale » bénéficient d’une réduction de 25% de ces taux de pondération. Ce qui contribue à faciliter leur accès au crédit.

Un privilège qui va par contre bénéficier à six entreprises, selon la décision de la Cobac. Il s’agit de la Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), contrôlée par Électricité de France (40%) ; de la Société de développement du coton (Sodecoton), détenue à 59% par l’État du Cameroun, du Port autonome de Douala (PAD), qui a pour unique actionnaire l’État, de la Société camerounaise de raffinage Maya et compagnie (SCRMC), entièrement contrôlée par le Libanais Hazim Chehade, de MTN Cameroun (MTNC), détenue à 70% par l’opérateur sud-africain de Telecom MTN et de Congelcam, propriété de l’homme d’affaires camerounais Sylvestre Ngouchinghe.

AO

Au cours de l’année 2023, la direction générale des impôts (DGI) du ministère des Finances a recensé 234 511 contribuables actifs au Cameroun. Cette population fiscalisée est en augmentation de 69,4%, soit 96 040 contribuables supplémentaires, en comparaison avec les 138 471 contribuables recensés dans le fichier des impôts au cours de l’année 2021. Ces données ont été révélées le 29 janvier 2024 à Yaoundé, à l’occasion de la conférence annuelle des responsables des services centraux, extérieurs et déconcentrés du ministère des Finances.

À en croire la DGI, cette progression, plutôt exponentielle, du nombre de contribuables sur une période de seulement 3 ans est la conséquence de la digitalisation, qui est au cœur du processus de modernisation et de simplification des procédures en cours au sein de l’administration fiscale camerounaise depuis plus de 10 ans. « La généralisation de la télédéclaration dans les CDI (centres divisionnaires des impôts) a permis d’immatriculer et de fidéliser de nouveaux contribuables, ce qui a permis d’accroître significativement le nombre de contribuables actifs à partir de l’exercice 2022 », explique la DGI.

En effet, alors qu’elle était annoncée depuis l’année 2014, c’est finalement au cours de l’année 2016 que la télédéclaration des impôts sera instaurée au Cameroun. Implémentée dans un premier temps dans les services des impôts dédiés aux grandes et moyennes entreprises, la télédéclaration, qui sera ensuite associée au télépaiement (avec pour corollaire la sécurisation des recettes), va être étendue à partir de l’année 2022 à l’ensemble des CDI du pays. Il s’agit des structures des impôts dédiées aux petits contribuables.

Augmentation des recettes

Selon les responsables de la DGI, comme espéré, la digitalisation va non seulement se révéler comme un instrument de facilitation et de simplification des procédures fiscales, mais aussi comme un outil d’élargissement de l’assiette fiscale, au moyen de la captation de nouveaux contribuables évoluant jusqu’ici dans l’informel. D’où l’évolution notable de l’effectif des contribuables recensés dans le pays, qui a été officiellement multiplié par 10 en l’espace de 13 ans, passant de 23 930 au cours de l’année 2010 à 234 511 en 2023.

Mais, au-delà de l’augmentation de la population fiscalisée dans le pays, le digital a permis une hausse substantielle des recettes collectées, qui n’ont de cesse de progresser au fil des ans. Selon les chiffres de la DGI, ces recettes ont d’ailleurs franchi pour la première fois la barre de 2 000 milliards de FCFA au cours de l’année 2022. Contre une enveloppe de seulement 856 milliards de FCFA en 2010.

Pour établir clairement la relation de cause à effet entre la digitalisation des procédures et la hausse des recettes, la DG fait par exemple remarquer que la seule télédéclaration des mutations des véhicules d’occasion, lancée au cours de l’année 2017, a permis de faire passer le volume de recettes sur cet impôt de 200 millions de FCFA par mois, à désormais près d’un milliard de FCFA sur le même intervalle de temps.

Brice R. Mbodiam

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Eneo, concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun, a annoncé ce 29 janvier 2024 que les perturbations actuellement enregistrées sur les services de paiement des factures d’électricité (postpayés) et des unités prépayées sont dues à une panne sur ses infrastructures. « En raison des perturbations sur certaines de ses infrastructures, les services prépayés et postpayés sont indisponibles depuis ce matin (du 29 janvier 2024) », indique l’entreprise sans donner de précision sur la nature de la panne.

À cause de cette situation, les clients ont du mal à recharger leurs unités prépayées via Orange money et MTN money notamment. « Mon compteur bug. J’ai pu acheter des tokens, mais, au moment d’insérer dans le boitier, ça met error. J’ai appelé le service client, mais, sans succès », se plaint un client. Un autre poursuit : « moi, j’ai ce problème depuis une semaine environ. Là, je suis dans le noir ».

Eneo précise que ses équipes sont actuellement à pied d’œuvre « pour un retour à la normale dans les plus brefs délais ». En attendant, elle rappelle à ses clients prépayés qu’en cas d’épuisement de leur crédit d’électricité, ils ont la possibilité d’en emprunter. Cependant, à en croire certains clients, le numéro 811 dédié aux emprunts d’unités ne passe pas non plus. « Ça affiche rejet quand j’essaie la transaction », se plaint un client.

Ces nouvelles perturbations viennent s’ajouter aux délestages auxquels font face, depuis ces derniers temps, les populations de plusieurs régions notamment des villes de Yaoundé et Douala.

SG

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Le groupe agroalimentaire de premier plan Olam Food Ingredients (Cameroun), doté du statut juridique OFI CAM SA, a obtenu la prestigieuse certification « Top Employer 2024 ». Cette certification lui a été décernée par le Top Employers Institute, une autorité mondiale certifie l’excellence des pratiques relatives à la gestion des ressources humaines

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Cette certification honore l’excellence des pratiques de Ressources humaines (RH) de l’entreprise en matière d’acquisition et de développement des talents, de bien-être des employés, de diversité et d’inclusion.

Le processus rigoureux de certification a impliqué une évaluation complète dans six catégories principales, notamment :

  1. Gestion (stratégie, leadership)
  2. Organisation (Changement organisationnel, environnement de travail)
  3. Attraction (Marque employeur, acquisition de talents, intégration)
  4. Développement (performance, carrière, apprentissage)
  5. Engagement (bien-être, récompenses et reconnaissance, intégration)
  6. Unification (But et valeurs, diversité, équité et inclusion, durabilité)

Cette reconnaissance mondiale témoigne de l’engagement de ofi Cameroun en faveur de l’excellence dans les pratiques liées aux ressources humaines (du processus de recrutement à l’intégration, de l’expérience de travail générale à la fin du contrat) et traduit sa volonté de promouvoir un environnement de travail favorable et inclusif.

Durant la cérémonie de célébration de cette prestigieuse certification, qui s'est déroulée au sein de la direction générale située à Douala, le Directeur Général et Vice-président de ofi, Manna Joseph, a noté que depuis sa création, ofi a toujours été une compagnie qui valorise son personnel et qui considére le bien-être des employés comme une priorité. Il a ajouté que la prestigieuse certification met en avant un heritage d'environ trois décennies à oeuvrer en tant qu'entreprise qui valorise son personnel, et cela remonte aux premiers pas de Olam au Cameroun. Manna Joseph a dédié ce prix aux employés de ofi Cameroun en précisant que la certification est le résultat des efforts collectifs de tous les employés qui travaillent chaque jour de manière assidue et dans un esprit de collaboration pour créer et maintenir un environnement de travail satisfaisant.

À propos de ofi, le géant Camerounais de la filière cacao, : Une histoire de résilience, de croissance soutenue et d’exemplarité en matière de durabilité de la chaîne d’approvisionnement

Au Cameroun, l’industrie agroalimentaire regorge de nombreux acteurs, mais l’une des sociétés qui se distingue est le leader mondial des ingrédients pour aliments et boissons, Olam Food Ingredients (ofi). Cette société est implantée dans le pays depuis plus de 29 ans, en particulier pour l’approvisionnement en cacao. ofi Cameroun, qui fonctionne sous la dénomination OFI CAM SA (anciennement OLAMCAM SA), est l’un des deux principaux acteurs de l’industrie du cacao et représente aujourd’hui plus de 20 % des exportations totales de fèves de cacao du Cameroun.

Avec son produit de référence, les fèves de cacao, ofi Cameroun est devenue l’une des premières sociétés à atteindre son objectif de traçabilité à 100 %, de contrôle à 100 % de la déforestation dans sa chaîne d’approvisionnement directe et de contrôle et lutte à 100% contre le travail des enfants dans des programmes sous la supervision de la société. ofi Cameroun entend devenir la référence en matière de durabilité de la chaîne d’approvisionnement au Cameroun. Quelle est l’histoire d’ofi Cameroun ?

ofi Cameroun

L’histoire de ofi au Cameroun remonte à 1995, lorsqu’Olam, tel que connue auparavant, s’est implantée au Cameroun, en se focalisant sur l’approvisionnement et l’exportation de produits agroalimentaires, en particulier le cacao et le café, et sur l’importation de riz. En 2006, ofi a acquis USICAM auprès de Bollore, qui à l’époque était la plus grande usine de séchage, de nettoyage et de classement de fèves de cacao du pays.

Animée par le désir permanent de stimuler l’innovation et de maximiser sa valeur à long terme, Olam International a créé, en octobre 2020, deux sociétés distinctes, Olam Agri, spécialisée dans les produits alimentaires conditionnés destinés au grand public, et Olam Food Ingredients (ofi), spécialisée dans les produits alimentaires durables et naturels à valeur ajoutée et les ingrédients : Ces innovations reflètent l’objectif d’ofi : « être le changement pour une bonne alimentation et un avenir sain ».

Soucieuse d’accroître son impact à long terme sur l’économie camerounaise, ofi Cameroun capitalise sur un héritage de près de trois décennies pour poursuivre sa croissance dans l’approvisionnement et l’exportation de fèves de cacao, son produit vedette.

Basée dans les environs du port de Douala, ofi Cameroun se veut une société citoyenne et maintient une présence physique directe dans tous les principaux bassins cacaoyers des sept principales régions productrices de cacao du Cameroun. La société s’est engagée à réaliser des investissements importants dans le secteur du cacao afin de contribuer à la croissance économique du Cameroun et d’aider les agriculteurs à avoir un avenir plus prospère.

Les opérations d’ofi fournissent des sources de revenus directes et indirectes à des milliers d’agriculteurs et de ménages. ofi Cameroun emploie directement plus de 500 travailleurs permanents et saisonniers, y compris des agents d’achat locaux, des transporteurs et des prestataires de services.

La conformité fiscale est au centre des préoccupations d’ofi. En 2019, ofi a reçu un trophée du département des douanes du Cameroun pour avoir réalisé la plus forte croissance en volume, contribuant ainsi aux plans de croissance du pays. Cela s’est traduit par une augmentation des contributions fiscales. En 2023, ofi Cameroun a de nouveau été reconnue par le département des douanes du Cameroun comme l’exportateur ayant réalisé des progrès remarquables en 2022 et comme le troisième plus grand exportateur du Cameroun la même année.

Approvisionnement en cacao durable

Conformément au programme « Cocoa Compass » d’ofi, ofi Cameroun a déployé en 2018 un vaste programme de durabilité directe de la chaîne d’approvisionnement. Grâce au programme de formation aux bonnes pratiques agricoles (BPA), les rendements en cacao sont passés de 496 kg par hectare (année de référence 2019) à 639 kg par hectare et par an en 2023. À travers la certification Rainforest Alliance, la société est passée de 3 000 tonnes en 2019 à 30 000 tonnes de fèves de cacao certifiées en 2023, avec une augmentation correspondante des primes de durabilité versées aux agriculteurs, de plus de 250 000 USD pour l’année de référence 2019 à environ 1 500 000 USD en 2023.

En vertu de l’engagement pris par ofi de garantir une chaîne d’approvisionnement en cacao exempte de déforestation, 98 % des agriculteurs ont été cartographiés par polygone GPS pour s’assurer qu’ils ne se trouvent pas dans des zones forestières protégées. ofi a travaillé avec la Société de développement du cacao du Cameroun (SODECAO) pour faire don d’environ un million de plants de cacao à haut rendement aux agriculteurs de ses chaînes d’approvisionnement afin de régénérer les vieilles exploitations dont la productivité est déjà inférieure à la moyenne. La société a pris d’autres mesures pour protéger et restaurer les forêts en lançant des actions avec l’Agence forestière du Cameroun (ANAFOR) pour distribuer plus de 10 000 arbres d’ombrage aux agriculteurs afin d’ombrager les plants de cacao et d’accroître la végétation forestière.

Fidèle à son ambition de remédier à tous les cas identifiés de travail des enfants dans sa chaîne d’approvisionnement d’ici 2030, ofi Cameroun, en partenariat avec Fair Labour Association, est devenue l’une des premières sociétés de cacao à introduire le premier système professionnalisé de suivi et de remédiation du travail des enfants au Cameroun. Depuis 2020, ofi Cameroun a atteint 100 % de médiation et de suivi du travail des enfants pour les agriculteurs dans le cadre des programmes de la durabilité sous la supervision d’ofi. Le programme est passé d’un suivi actif de 1839 agriculteurs au cours de l’année de référence 2019 à plus de 21 000 en 2023. La société a fait don de plus de 600 bancs au profit de plus de 6500 élèves en cinq ans dans le cadre de son effort d’aide à la chaîne d’approvisionnement pour permettre aux enfants d’accéder à une bonne éducation. Au cours de l’année scolaire 2023/24, elle a distribué plus de 5 000 cahiers d’exercices personnalisés et plus de 500 cartables ainsi que des centaines de matériels didactiques aux enfants de sa chaîne d’approvisionnement. Parallèlement, ofi a construit quatre nouvelles toilettes de 8 pièces chacune pour les élèves hommes/femmes ainsi que leurs enseignants dans des écoles qui n’avaient pas de toilettes ou des toilettes en très mauvais état. Elle a également rénové plusieurs écoles, dont certaines avec des toits entièrement neufs.

Dans le domaine de la santé, ofi a mené des campagnes de lutte contre la fièvre typhoïde auprès des agriculteurs de son réseau de fournisseurs, au cours desquelles des tests, des traitements et des vaccinations contre la maladie ont été effectués. Plus récemment, la société a organisé une campagne de sensibilisation au cancer du sein auprès de plus d’une centaine d’agriculteurs de sa chaîne d’approvisionnement et leur a fait subir un dépistage gratuit.

L’approvisionnement des communautés en eau potable fait également partie des efforts de secours de la chaîne d’approvisionnement d’ofi. La société a investi plus de 83 millions de FCFA pour fournir de l’eau potable aux communautés. Elle a construit dix puits de forage dans différentes communautés, notamment : Bivouna, Nguette, Betamba, Nyabidi, Jerusalem (Nguila), Ndimi, Makenene, Voundou, Biakoa et Ntui. La publication de ces activités d’allègement de la chaîne d’approvisionnement sur AtSource, la plateforme d’ofi sur le développement durable qui a reçu une récompense a provoqué une forte augmentation de la demande de cacao de haute qualité et un approvisionnement régulier en cacao du Cameroun.

OFICAM SA, BP 6130 Zone Portuaire, Douala. Tel : +233 43 77 98.

Veuillez adresser toutes vos questions à la Communication d’Entreprise par courriel à l’adresse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

ofi logo

Le Fonds routier du Cameroun vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt pour recruter un prestataire qui sera chargé de réaliser l’audit technique, « au fil des travaux et a posteriori », des contrats de travaux, de prestations de services intellectuels et des fournitures financés par ses deux guichets indépendants et distincts, à savoir le guichet entretien (GE) pour les opérations d’entretien et le guichet investissement (GI) pour les opérations de réhabilitation et d’aménagement. L’administrateur du Fonds, Essaïe Aubin Moussa, explique que l’audit portera sur l’ensemble des marchés en cours d’exécution ou attribués pendant la période 2023-2024. En plus de tous les contrats pendant la période sous revue, l’auditeur devra également prendre en compte les marchés des exercices 2021 et 2022 du guichet entretien et ceux des exercices de 2016 à 2022 pour le guichet d’investissement, peut-on lire dans l’avis d’intérêt.

De manière spécifique, le consultant devra vérifier la conformité de la procédure de passation des marchés par les ordonnateurs. Il devra également vérifier la qualité des études techniques, s’assurer que le processus de supervision par « ordonnateur » permet de garantir la qualité des études confiées aux bureaux d’études et évaluer la qualité des bureaux retenus, ainsi que les critères de leur sélection. Il sera par ailleurs chargé de vérifier les prix unitaires des décomptes par rapport aux marchés, ainsi que le montant des travaux réellement exécutés ; s’assurer que les paiements ont été effectués conformément aux termes du marché et dans les limites des délais et des montants convenus et vérifier la qualité, le fonctionnement et l’utilisation des matériels acquis aussi bien pour la gestion et la maintenance des stations de pesage routier, que pour la prévention et la sécurité routières (radars, motos, etc.). La mission durera 24 mois et les candidatures doivent être déposées au plus tard le 20 février 2024.

« L’objectif de l’audit technique est de permettre au gouvernement, aux bailleurs de fonds de se former une opinion de l’efficacité, de l’économie et de la transparence des opérations financées par le Fonds routier. L’audit technique donnera lieu à tous les contrôles et/ou rectifications que l’auditeur pourra juger nécessaires », affirme l’administrateur du Fonds routier. Avec cet avis d’intérêt, cet établissement public cherche à remplir ses missions, en ce qui concerne notamment le contrôle de l’éligibilité des dépenses et la régularité des contrats, et la promotion de la transparence dans la gestion des fonds destinés à l’entretien routier.

En rappel, le Fonds routier est un organisme de financement et de paiement des prestations d’entretien routier. Il assure le financement, d’une part, des programmes de protection du patrimoine routier national, des programmes de prévention et de sécurité routières, d’entretien du réseau routier, et d’autre part, des opérations de réhabilitation et d’aménagement des routes par le biais de ses deux guichets. Placé sous la double tutelle du ministre des Finances (Minfi) et du ministre des Travaux publics (Mintp), cet établissement public affirme avoir financé plus de 8 000 projets dans le cadre de l’entretien routier. Il revendique également plus de 700 milliards de FCFA injectés dans le circuit économique et plus de 1 500 entreprises de BTP financées.

P.N.N

Ce 29 janvier 2024, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a ouvert, à Douala, le premier forum dédié aux fintechs (entreprises mettant à profit des avancées technologiques et numériques appliquées à la finance) afin de réguler leurs activités en zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée-Équatoriale).

« Nous (Beac, Cosumaf, Cobac, fintechs) ne nous connaissons pas assez. Or nous avons chacun un rôle important dans les paiements dans la zone pour nos populations et notre ambition est de réguler », affirme Jean-Clary Otoumou. Le directeur général de l’exploitation de la Beac indique qu’il devient urgent de réguler les activités des entreprises des services financiers numériques, compte tenu de « leur croissance et des risques de sécurité qu’elles représentent au niveau des transactions dans la sous-région ».

Pour y parvenir, la banque centrale a élaboré une stratégie régionale d’inclusion financière qui sera déployée dès cette année, révèle le directeur général de l’exploitation de la Beac. Cette stratégie, apprend-on, est basée notamment sur l’accès à des données fiables et sécurisées pour tous les acteurs du secteur de l’inclusion financière, la promotion et facilitation de l’innovation et de l’utilisation des services financiers et l’interopérabilité.

D’après le rapport de la Beac sur les services de paiement dans l’espace communautaire en 2022, plus de 96% des transactions (2,3 milliards d’opérations) effectuées dans la zone Cemac l’ont été via le Mobile Money, contre 2% des transactions (48,3 millions d’opérations) par virement bancaire classique et cartes. À en croire ce rapport, ces virements instantanés de la monnaie électronique ont été utilisés dans 21% des transactions (23 332 milliards de FCFA).

Au vu des volumes de transactions, la nécessité de réguler s’impose. Mais pour César Zinga, le problème se situe au niveau de l’opérationnalité de cette règlementation. « Aujourd’hui, la Beac a institué la Cobac comme gendarme du système bancaire. Je pense qu’aujourd’hui, il faudrait le gendarme des établissements de paiement », souhaite le promoteur de Mapossa, une fintech spécialisée dans la finance personnelle automatisée.

Jusqu’au 31 janvier prochain, la banque centrale et les promoteurs des fintechs veulent s’accorder pour accélérer l’inclusion financière estimée, selon la Beac à 32% dans la sous-région. « Notre objectif stratégique est que 75% des 60 millions habitants de la Cemac aient un compte bancaire et un instrument électronique d’ici 2030 », souhaite Jean-Clary Otoumou.

Frédéric Nonos

Le 25 janvier 2024 au port d’Idenau, dans la région du Sud-Ouest, les éléments de la douane camerounaise ont procédé à la saisie d’une cargaison de 18,4 tonnes de fèves de cacao, que des individus tentaient d’exporter vers le Nigeria, malgré la mesure gouvernementale interdisant ces opérations. Pour échapper aux mailles de la douane, apprend-on des services de communication de la direction générale des douanes du ministère des Finances, « les contrevenants avaient déclaré des arachides dans les sacs en cours de chargement dans les embarcations artisanales ».

En effet, face à l’intensification des exportations frauduleuses du cacao camerounais vers le Nigeria au cours de la campagne 2022-2023, le ministre du Commerce, au sortir d’une réunion de crise avec les opérateurs de la filière le 13 juin 2023 à Yaoundé, avait dû interdire les exportations de fèves vers ce pays voisin. Le dispositif de surveillance impliquant les autorités administratives, les forces de sécurité et les douaniers a aussitôt été renforcé pour une meilleure surveillance de l’espace commercial du Sud-Ouest, principal terreau de ces exportations.

À titre d’exemple, dans ce bassin de production du Cameroun, « constat a été fait qu’au titre de la campagne cacaoyère 2022-2023, le volume des exportations frauduleuses, principalement à destination du Nigeria, a atteint des niveaux inédits, compris entre 30 000 et 60 000 tonnes, soit 10 à 20% de la production nationale de cacao, représentant un manque à gagner pour le Trésor public de près de 10 milliards de FCFA, en termes de droits de sortie et de redevance à l’exportation, et une perte sèche, au titre du rapatriement des devises, d’environ 60 milliards de FCFA », confesse le ministre du Commerce dans sa lettre circulaire du 13 juin 2023, qui interdit les exportations de fèves vers le pays le plus peuplé d’Afrique, qui partage une longue frontière poreuse avec le Cameroun. 

BRM

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Le 26 janvier 2024, l’ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun, Jean-Marc Chataigner, est allé à la rencontre des producteurs de cacao durable de la localité de Nguinda, dans la région du Centre du pays. Après la visite des plantations et du centre d’excellence de traitement post-récolte du cacao, mis en place dans le cadre d’un partenariat entre l’interprofession cacao-café du Cameroun et les maîtres chocolatiers français, le diplomate européen s’est dit admiratif des efforts de ces producteurs pour la promotion d’une cacaoculture préservant l’environnement.

« L’environnement est important, parce que nous avons des normes et des règles. Nous sommes engagés dans un règlement de lutte contre la déforestation. Et ici, dans cette belle commune, il y a un travail qui est fait sur l’agroforesterie. On ne fait pas disparaître la forêt comme on l’a fait ailleurs, mais on garde des arbres et on exploite des cacaoyers en dessous. On a une agroforesterie qui permet de protéger l’environnement, le couvert forestier, mais qui est en même temps une source de revenus pour les producteurs », se satisfait Jean-Marc Chataigner.

Devenue un sujet crucial pour ses États membres, la pratique d’une cacaoculture durable est désormais scrutée par l’UE, qui accompagne d’ailleurs les pays producteurs vers cette voie. À titre d’exemple, le 18 avril 2023, le ministre de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe, a annoncé la mise en place prochaine au Cameroun d’un guichet de transition agroécologique dans la filière cacao, avec le concours de Bruxelles.

« En termes d’ambitions, le guichet de transition agroécologique vise à diminuer progressivement l’usage des pesticides en faveur d’une agriculture biologique. Il prône les modes de production respectueux des sols et des plantes », explique-t-on au Fonds de développement des filières cacao et café (Fodecc), qui a été désigné pour abriter ledit guichet.

Il y a quelques années, le Cameroun a rejoint les « Cocoa talk ». Cette autre initiative lancée par l’UE permet de fédérer les acteurs autour des grandes thématiques telles que la production d’un cacao réduisant la déforestation, le bannissement du travail des enfants dans les plantations, ou encore une meilleure rémunération des producteurs de fèves.

BRM

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Afin de rendre disponibles et à des prix abordables des produits tels que le riz, le poisson et le blé rentrant dans la fabrication du pain, le gouvernement camerounais a dû concéder aux opérateurs économiques de ces filières une dépense fiscale globale de 980 milliards de FCFA, au cours de la période de 7 ans allant de 2016 à 2022. L’information est révélée dans un exposé présenté ce 29 janvier 2024 à Yaoundé par la direction générale des Impôts (DGI), à l’occasion de la conférence annuelle des services centraux, extérieurs et déconcentrés du ministère des Finances.

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « les dépenses fiscales sont des mesures particulières dérogeant au système fiscal de référence (SFR), qui occasionnent des pertes de recettes pour l’État, dans le but de susciter un comportement économique particulier de la part des contribuables, ou de subventionner certains groupes sociaux ». Dans le cas d’espèce, dans l’optique de garantir par exemple l’approvisionnement du marché camerounais en riz et de s’assurer que les prix pratiqués par les commerçants sont à la portée de la majorité, le gouvernement camerounais se prive chaque année de 52 milliards de FCFA d’impôts, selon la DGI. Ces pertes résultent de la taxation à taux réduit (5% au lieu de 20%, après une exonération qui aura duré de 2008 à 2016) des importations de ce produit alimentaire, parmi les plus consommés dans le pays.

Ce même mécanisme appliqué aux importations de poissons fait perdre à l’État 58 milliards de FCFA chaque année, contre 30 milliards de FCFA pour les importations de blé, apprend-on officiellement. Calculette en main, la dépense fiscale concédée par le gouvernement sur ces trois produits dits de première nécessité atteint 140 milliards de FCFA chaque année, ce qui correspond à une enveloppe totale de 980 milliards de FCFA entre 2016 et 2022. Compte tenu du poids de cette enveloppe, qui handicape le Trésor public pourtant porté vers une mobilisation plus accrue des recettes non pétrolières, le gouvernement camerounais songe de plus en plus à réduire ces dépenses fiscales, voire à les supprimer. Surtout dans un contexte de promotion de l’import-substitution.

« Il sera question entre autres pour le gouvernement de procéder à une revue systématique de toutes les dépenses fiscales existantes, en vue de la suppression des exonérations fiscales inefficaces ou peu pertinentes, au regard de l’évolution des politiques publiques. Par exemple, l’accompagnement de la politique d’import-substitution voulue par le gouvernement impose que les exonérations sur certains produits, qui grèvent en balance commerciale et sont ciblés dans le cadre de cette politique, tels que le riz, le poisson et le blé, soient aujourd’hui réduites ou progressivement supprimées », avait annoncé le 5 juillet 2022 le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, lors du Débat d’orientation budgétaire (DOB), préparatoire à l’élaboration du projet de la loi de finances 2023.

Dans la loi de finances 2024, les riz parfumé et précuit et certains types de poisons (saumon, poissons d’ornement, morues, etc.), considérés comme des produits de luxe, ont été soumis au droit de douane normal de 20%. Mais le riz en brisures et les poissons de grande consommation comme le maquereau restent soumis au taux réduit de 5%. La réduction des exonérations sur ces produits, qui reviennent dans le discours gouvernemental depuis au moins 2019, reste donc timide. Pour le grand bonheur des consommateurs, qui pourraient connaître une érosion de leur pouvoir d’achat, en raison de la hausse des prix que va engendrer la restauration d’une taxation normale des denrées de première nécessité susmentionnées. Dans une note sur l’économie camerounaise datée de 2020, le Fonds monétaire international (FMI) semble mieux comprendre les hésitations du gouvernement à réduire la dépense fiscale sur ces produits. « Compte tenu de la situation sécuritaire et sociopolitique, il est délicat de les réduire », estime l’institution de Bretton Woods.  

Brice R. Mbodiam

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Placé sous administration provisoire depuis le 21 novembre 2012, National Financial Credit Bank SA (NFC Bank) pourrait retrouver une gestion normale cette année. En effet, selon la décision, signée le 19 décembre 2023 par le président de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, les « actions restantes à mettre en œuvre » pour sortir cet établissement de crédit de l’administration provisoire sont notamment « la convocation d’une assemblée générale ordinaire au cours de laquelle de nouveaux administrateurs seraient désignés et la soumission de leur dossier au secrétariat général de la Cobac pour l’obtention des avis de non-objection ».

Le régulateur bancaire de la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, Guinée-Équatoriale et RCA) espère voir aboutir ce processus, qui devrait s’achever par la nomination des nouveaux dirigeants de NFC Bank, au mois d’avril 2024, d’où la prorogation du mandat de l’administrateur provisoire de cette banque, achevé au 31 décembre 2023, de quatre mois. Julius Manjo Berdu est en poste depuis le 12 mars 2013. Il faut dire que, la Cobac estime que « des avancées ont été réalisées dans le cadre de la restructuration de NFC Bank ». Le régulateur bancaire cite notamment l’augmentation du capital, initialement situé à 6,1 milliards de FCFA, autorisée le 24 juillet 2023. Une augmentation rendue possible grâce à l’entrée de l’État dans le tour de table. Mais pour l’instant, Investir au Cameroun n’est pas à mesure de donner la nouvelle géographie du capital.

La longue opération de sauvetage de NFC Bank, alors détenue par Zacharia Awanga et apparentés (58,2612%), la Mutuelle de retraite complémentaire des agents Eneo (24,4802%) et le groupe des autres actionnaires historiques (17,2586%), s’est accélérée en 18 février 2021. Ce jour-là, l’État du Cameroun a décidé de prendre en charge le coût de la restructuration de cet établissement de crédit pour montant ne pouvant excéder 17,8 milliards de FCFA. Il s’agissait notamment de reconstituer le capital de la banque rongée par les pertes accumulées.

Les résultats de ces dernières années montrent par ailleurs que NFC Bank sort la tête de l’eau. Malgré le recul du total bilan passé de 163,5 milliards de FCFA en 2021 à 156,5 milliards en 2022, le bénéfice de la banque a progressé de 2,9 milliards de FCFA à 3,3 milliards. Les dépôts sont aussi en hausse de 15,8% à 127 milliards de FCFA.

Frédéric Nonos

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La Cameroon Telecommunications (Camtel), opérateur historique des télécoms, vient de lancer un recrutement des techniciens en télécommunication et des spécialistes en informatique dans les dix régions du pays, a-t-on appris dans les avis d’appel à candidatures signés, le 19 janvier 2024, par son directeur général, Judith Yah Sunday. L’opérateur camerounais n’indique pas le nombre de personnes à recruter. Tout de même, les nouvelles recrues devront prendre service dès le 1er mars 2024.

Ces nouvelles recrues renforceront les effectifs de l’entreprise publique de télécoms qui comptait 3996 employés (+10,08%) en 2022, dont 170 collaborateurs directs pour le directeur général, selon la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), organisme spécialisé du ministère des Finances. La même source souligne que « l’étude-diagnostic de l’entreprise, commandée par le gouvernement, a relevé une organisation obèse et budgétivore avec une prédominance du style administratif bureaucratique et centralisé ».

En 2022, Camtel a réalisé un chiffre d’affaires de près de 178 milliards de FCFA avec ses près de 4000 employés, soit une contribution moyenne de chaque employé au chiffre d’affaires de 44,5 millions de FCFA. Son concurrent MTN Cameroun a achevé l’année avec un chiffre d’affaires de près de 257 milliards de FCFA avec seulement 564 employés, soit une contribution moyenne de chaque employé au chiffre d’affaires de 455,6 millions de FCFA. En d’autres termes, un employé de MTM Cameroun est en moyenne plus de 10 fois plus productif que celui de Camtel.

Rappelons que Camtel fait partie des 4 entreprises publiques que le Cameroun s’est engagées auprès du Fonds monétaire international (FMI), à placer sous contrat de performance d’ici fin 2024. Il est question ici d’améliorer la performance de ces entreprises publiques et également réduire les subventions que l’État y injecte.

SG

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La Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry), dans la région de l’Extrême-Nord, ambitionne de faire passer sa production annuelle de riz paddy (riz non décortiqué) à 180 000 tonnes en 2024 contre près de 90 000 tonnes récoltées en 2023. L’annonce a été faite tout récemment lors de la session du conseil d’administration de cette entreprise publique, premier producteur de riz du Cameroun. Pour y parvenir, la Semry compte notamment sur l’appui du ministère de l’Agriculture et du Développement urbain (Minader) à travers le Projet d’aménagement et de valorisations des investissements de la vallée du Logone (Viva Logone), financé par la Banque mondiale.

Le projet Viva Logone vise le développement et la promotion des services d’irrigation et de drainage durables, l’amélioration et la production agricole dans les zones irriguées du Logone. Dans le détail, il est notamment question de soutenir la sécurité hydrique régionale et la gouvernance des ressources en eau, la production agricole et agroalimentaire et la mise en œuvre d’un plan de restructuration de la Semry. Selon les autorités, la restructuration annoncée permettra à l’État de mieux assurer son rôle régalien dans le soutien aux agriculteurs et la gestion des infrastructures hydrauliques structurantes.  

L’ambition de la Semry pourrait toutefois être contrariée. En effet, l’exécution des activités de la société est influencée non seulement par l’état de dégradation avancée des aménagements hydroagricoles, mais aussi par la vétusté et la faible performance des équipements de labour et le coût élevé des engrais. De plus, cette entreprise d’État, qui encadre 20 000 riziculteurs organisés en coopératives et autres acteurs de la filière installés au sein des périmètres irrigués et tire l’essentiel de leurs revenus de la riziculture, peine à recouvrer ses recettes propres qui proviennent du paiement des redevances par les riziculteurs.

Dans la perspective de l’optimisation des rendements au sein des périmètres irrigués et afin d’améliorer la production agricole, la CRT, organe spécialisé du ministère des Finances (Minfi), prescrit dans son rapport une série d’actions à mettre en œuvre au profit de la Semry. Entre autres : la maintenance des équipements mécaniques de labour et l’aménagement hydraulique, l’amélioration des conditions d’exploitation des rizières afin d’accroître leur productivité et les revenus des producteurs, la mise en place d’un système de péréquation pour le développement de la production nationale de riz local et l’organisation du marché du riz assorti de la fixation des prix « équitables et incitatifs » pour les riziculteurs.

La filière riz représente une forte préoccupation pour le gouvernement camerounais. En effet, la production nationale de riz se chiffre à 84 000 tonnes pour des besoins estimés à 736 565, ce qui justifie les importations massives de cette denrée, soit 652 565 tonnes pour 162,5 milliards en 2022, d’après le rapport susmentionné. La production de riz au Cameroun est principalement soutenue par la Semry et la Upper Nun Valley Development Authority (UNVDA) située à Ndop, dans la région du Nord-Ouest.

P.N.N

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Le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, et vice-président de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), George Elombi, ont procédé, le 25 janvier à Yaoundé, à la signature d’une convention de prêt d’un montant de 200 millions d’euros, soit plus de 131 milliards FCFA. George Elombi a déclaré que l’objectif de ce prêt est de financer « certains projets dans le secteur de l’énergie, certains entretiens et constructions des routes qui lient à certains corridors du commerce national et international, et aussi pour des importations des produits pétroliers ».

Précisément, « ces ressources seront consacrées essentiellement à l’achèvement de certains projets de développement inscrits dans la Loi de finances de l’État du Cameroun pour l’exercice 2023, dont les décomptes sont pour la plupart en instance de paiement au Trésor. Une autre partie sera consacrée à l’apurement des RAP (restes à payer) des exercices antérieurs, afin de garantir la bonne exécution du budget 2024 et de réduire les délais de paiement de la dépense publique », a confié à Investir au Cameroun, une source proche de ce dossier au ministère des Finances.

En gros, cette ligne de crédit avec Afreximbank devrait permettre au Cameroun de régler les factures en attente de paiement des prestataires des marchés de certains projets de développement, dont nombreux sont en cours de réalisation à travers le pays et dans divers secteurs. Lesquelles factures auraient dû être payées en 2023 et lors des exercices budgétaires précédents. La cérémonie de signature de cette convention de prêt intervient après que le chef de l’État a signé, le 1er août dernier, un décret habilitant le ministre des Finances à recourir aux emprunts bancaires extérieurs d’un montant de 200 milliards de FCFA destinés au financement des projets de développement inscrits dans la Loi de finances 2023 et à l’apurement des arriérés des exercices antérieurs.

Selon le vice-président de cette institution panafricaine de financement du commerce, a précisé qu’il s’agit d’un prêt dont la durée de remboursement s’étale sur une période de 5 ans après une période de grâce de deux ans. Mais le taux d’intérêt de l’opération n’a pas été dévoilé. Au Minfi, l’on assure que les termes dudit accord ont été conclus dans « les meilleures conditions du marché », garantissant la soutenabilité globale de la dette du Cameroun d’une part et, d’autre part, préservant les intérêts et la souveraineté du pays. Un dispositif garantissant le remboursement des différentes échéances à la bonne date, apprend-on, a été mis en place grâce notamment à la lettre d’instruction irrévocable donnée à la Banque centrale. Au 31 décembre 2023, le taux d’endettement du Cameroun était d’environ 42% du PIB, situant le pays dans le top 10 des États africains les moins endettés, selon le Fonds monétaire international (FMI).

P.N.N

Au terme de l’exercice budgétaire 2023, la direction générale des douanes (DGD) du ministère des Finances a collecté une enveloppe globale de recettes de 1 019,8 milliards de FCFA, sur un objectif initial de 973,7 milliards de FCFA. Ce chiffre est révélé dans une note d’information publiée ce 26 janvier 2024 par les services de la communication de l’administration douanière, en marge de la célébration de la Journée internationale de la douane.

Pour la première fois de l’histoire des finances publiques camerounaises, la performance de l’administration douanière en matière de collecte de recettes franchie donc la barre de 1 000 milliards de FCFA. À en croire la DGD, ce résultat est « le fruit des sacrifices consentis par ses partenaires », qui, en dépit « d’un environnement difficile et marqué notamment par la résilience face aux chocs multiples, ont prouvé, par leur civisme fiscal et leur collaboration franche, que la stabilité macroéconomique est préservée… ».

Au cours de l’année 2024, l’État du Cameroun table sur des recettes douanières globales de 1 079,9 milliards de FCFA, en hausse de 10% par rapport aux prévisions de l’année précédente.

BRM

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En 2022, le chiffre d’affaires de la Cameroon Telecommunications (Camtel), l’opérateur historique des télécoms au Cameroun, a connu une progression de 17,8% en glissement annuel. Selon la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), qui révèle ce chiffre dans son rapport 2022 sur la situation des entreprises et établissements publics, la progression de cet indicateur est principalement le fait de la bonne tenue des activités au sein de la Business Unit fixe de Camtel.

À en croire les données de la CTR, cette unité dédiée aux activités de la téléphonie filaire, dont le chiffre d’affaires a progressé de 41,4% en 2022, pèse, à elle seule, 78,5% dans le chiffre d’affaires de Camtel. Cette bonne tenue des activités sur le segment de la téléphonie fixe, dans un environnement global plutôt marqué par l’explosion du mobile, résulte, selon la CTR, « de la hausse de la consommation des administrations publiques, qui participent à plus de 50% au chiffre d’affaires » de l’opérateur.

A contrario, au sein de la même entreprise, fait remarquer l’organe spécialisé du ministère des Finances dans son rapport 2022, « les Business Unit mobile et transport peinent à décoller ». En effet, au cours de la période sous revue, révèle le rapport susmentionné, l’unité dédiée à l’exploitation de la licence de mobile attribuée à Camtel depuis le début de l’année 2020 affiche une contribution de 5,4% au chiffre d’affaires de l’entreprise, en baisse d’un peu plus de 18%. Dans le même temps, l’unité commise à la gestion de la licence de transport des communications électroniques, elle, a contribué à hauteur d’un peu plus de 18% au chiffre d’affaires de Camtel en 2022, révélant une baisse de 36,3% en glissement annuel.

Face à ces performances, la CTR conclut que « l’autonomisation des Business Units tarde à donner les résultats significatifs, en dépit de l’énorme potentiel du vaste champ d’activités pris on concession » par l’opérateur historique des télécoms au Cameroun. Et la structure spécialisée du ministère des Finances de poursuivre : « de même, le manque de ressources financières pour investir dans le déploiement et l’extension des segments fixe, mobile et transport, indispensable à la fourniture des services de communications électroniques de qualité, n’a pas permis le développement des activités. Enfin, l’organisation obèse et le style bureaucratique du management ont été contreproductifs ».

Au demeurant, malgré ces vents contraires, qui soufflent sur le chemin de la compétitivité de Camtel, cette société d’État a terminé l’exercice 2022 avec un résultat net bénéficiaire de 9,1 milliards de FCFA. Ce qui révèle une augmentation de 26,4% par rapport au bénéfice de 7,2 milliards de FCFA réalisé en 2021, après 7,3 milliards de FCFA en 2020. Des résultats positifs qui n’éclipsent cependant pas le lourd endettement de l’entreprise. Estimé à 648 milliards de FCFA au 31 décembre 2022, prévient la CTR, « ce niveau d’endettement présente un risque budgétaire pour l’État », unique actionnaire de l’entreprise.

Brice R. Mbodiam   

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L’encours des valeurs du Trésor (bons et obligations) émises par les six États de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) ressort à 6 342,1 milliards de FCFA à fin octobre 2023. Ce volume révélé au cours de la session du Conseil de surveillance de la cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la Beac, tenue le 27 décembre 2023, laisse apparaître une hausse de 23,7% en glissement annuel.

Cette augmentation de l’encours des titres publics sur le marché de la Beac témoigne non seulement de l’accroissement des besoins financiers des États de la Cemac, mais aussi, et surtout de la poursuite du dynamisme de ce marché, malgré la politique monétaire restrictive mise en place par la banque centrale pour combattre l’inflation. Cette politique s’est notamment traduite sur le marché des titres publics par une augmentation des taux d’intérêt exigés par les investisseurs.

De ce point de vue, le communiqué ayant sanctionné les assises de la CRCT révèle d’ailleurs une nouvelle hausse des coûts moyens des titres publics émis par l’État au cours de la période sous-revue, passant de 5,76% à désormais 6,03% pour les bons du Trésor assimilables (BTA), et de 8,50% à 8,97% pour les obligations du trésor assimilables (OTA).

BRM

La ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Mihdu), Célestine Ketcha Courtès, a procédé, le 24 janvier à Yaoundé, au lancement du projet Mobilité verte de la ville de Yaoundé (MoVe Yaoundé), financé à hauteur de 6,8 millions d’euros (près de 4,5 milliards de FCFA) par l’Union européenne (UE), la France à travers l’Agence française de développement (AFD) et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Le lancement de ce projet est présenté comme une « étape essentielle » vers la construction d’un système de « Bus Rapid Transit » (BRT), annoncé depuis 2019 par le Minhdu.

Le projet MoVe Yaoundé prévoit notamment la poursuite des études techniques du BRT. Dans ce cadre, apprend-on, une étude de conception « détaillée » du premier corridor de transport rapide par bus sera élaborée. Ce premier corridor, qui doit relier le stade d’Olembe (Yaoundé I) à Ahala (Yaoundé III), constituera l’artère principale d’un réseau de transport public intégré à la capitale. « Baptisé “Trans-Yaoundé”, ce corridor sera équipé de bus de grande capacité qui circuleront sans encombrement sur des voies réservées, bénéficieront de la priorité aux carrefours et seront desservis par des stations bien équipées », peut-on lire dans le dossier de presse remis aux journalistes lors du lancement dudit projet.

Des opérations de déguerpissement et de désencombrement seront donc menées afin de libérer l’emprise du BRT avant le début des travaux. Le Minhdu précise en effet que l’une des deux composantes de ce projet « porte sur l’organisation du transport urbain dans la ville de Yaoundé, avec en perspective le dégagement des voies pour le transport par le BRT ». Les habitants de Yaoundé devraient emprunter les premiers bus BRT dans quatre ans, selon les prévisions. « L’accompagnement de MoVe Yaoundé permettra, sous réserve de l’obtention des crédits de financement, un début des travaux du BRT en 2026 pour une mise en service prévue en 2028 », indique la délégation de l’UE au Cameroun sur son site Internet. 

Face à l’offre de transport limitée à Yaoundé, le développement du transport de masse est l’option priorisée par le gouvernement camerounais. Selon les experts, la ville continuera de s’étendre pour atteindre un rayon d’environ 11 km en 2025 puis 13 km en 2035, entraînant ainsi une augmentation des coûts de transport pour la population. Le BRT constitue un projet d’envergure au Cameroun pour améliorer la mobilité urbaine à Yaoundé, une ville aux prises avec des embouteillages devenus presque permanents notamment sous l’effet d’une urbanisation galopante. Les prévisions indiquent que ce réseau de transport va drainer jusqu’à 100 000 passagers au quotidien, et qu’il devrait réduire à 65 minutes le trajet entre Olembe et Ahala, contre 80 minutes actuellement. À noter que « Trans-Yaoundé » s’inspire d’autres villes africaines, notamment Dakar qui a inauguré, le 14 janvier dernier, un réseau de bus 100% électriques censé décongestionner la capitale sénégalaise.

Patricia Ngo Ngouem

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La vente conditionnelle au Français Perenco des 37,5% des actifs détenus par l’opérateur pétro-gazier britannique New Age sur le bloc Etinde, couvrant une superficie de 2 316 km2 dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, officiellement annoncée le 7 juin 2022, ne sera finalement pas conclue. C’est du moins ce que révèle la société Bowleven dans un communiqué rendu public ce 25 janvier 2024. Cet autre opérateur pétro-gazier britannique, qui contrôle 25% des actifs de la licence Etinde, dit avoir été informé par sa compatriote New Age de la résiliation de l’accord conditionnel de vente de ses actifs avec la filiale de Perenco, initialement intéressée par le deal.

« L’arrêt de la transaction entre New Age et Perenco est regrettable. Car, nous pensions qu’elle aurait pu représenter une opportunité d’accélérer le développement d’Etinde. Nous devons maintenant réexaminer le plan de développement proposé avec nos partenaires de la joint-venture (notamment New Age et le Russe Lukoil qui détient également 37,5% des actifs, NDLR), ainsi qu’avec les autorités de régulation, pour évaluer les efforts désormais requis pour sécuriser le FID (décision finale d’investissement, NDLR) », regrette Eli Chahin, le PDG de Bowleven PLC. 

Les motifs du rétropédalage de Perenco, après 18 mois de négociation, ne sont pas révélés. Mais, l’on sait que la finalisation de la transaction entre cet opérateur pétro-gazier français, déjà présent sur plusieurs autres projets au Cameroun, et New Age, était soumise à certaines conditions, qui ont pu ne pas être satisfaites. Il s’agissait « notamment des approbations réglementaires habituelles par le gouvernement camerounais, l’approbation de la concurrence et la confirmation de l’autorisation exclusive d’exploitation (EEE) par le biais d’une lettre émise par le ministre (des Mines) », avait détaillé Bowleven en annonçant l’accord conditionnel début juin 2022. 

Une décision d’investissement hypothétique 

En tout cas, la décision de Perenco de ne finalement pas participer au projet pétro-gazier Etinde rend encore plus incertaine la prise de la décision finale d’investissement attendue depuis 3 ans. En effet, l’on se souvient qu’au terme d’une période de développement du projet Etinde qui aura duré 6 ans, Bowleven, New Age et Lukoil avaient reçu le 26 janvier 2021, l’approbation des autorités camerounaises pour solliciter une nouvelle autorisation d’exploration de ce bloc pétrolier et gazier.

Grâce à cet accord, les détenteurs de la licence Etinde espéraient, au terme de nouvelles campagnes d’exploration, mettre en évidence des réserves suffisantes permettant de prendre une décision d’investissement au cours de l’année 2021. Et ainsi produire et commercialiser du gaz naturel et d’autres hydrocarbures pouvant être mis en évidence pendant la phase exploratoire. Mais, cette échéance n’a pas été respectée. La nouvelle date butoir de 2022, annoncée ensuite par les opérateurs du projet, s’était quant à elle heurtée aux sanctions contre la Russie dans le cadre du conflit russo-ukrainien, en raison de l’implication dans le projet de la société russe Lukoil. « Nous informerons les actionnaires des (nouveaux) développements sur le projet Etinde en temps utile. », se contente d’indiquer le PDG de Bowleven. 

Ce projet pétro-gazier attendu dans la région du Sud-Ouest du Cameroun intéresse d’ores et déjà la société britannique Victoria Oil & Gas (VOG), maison-mère de Gaz du Cameroun (GDC), qui a monté la toute première unité de traitement du gaz naturel du pays à Douala, la capitale économique camerounaise. En effet, le 5 février 2020, VOG, qui envisage de doper sa production au Cameroun, a signé une « lettre d’intention non contraignante » avec les porteurs du projet. Ceci, dans l’optique de pouvoir s’approvisionner en gaz naturel à partir du bloc Etinde, qui tarde devenir le 3e champ gazier opérationnel au Cameroun, après Kribi (Sud) et Logbaba (Littoral).

Brice R. Mbodiam

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Le conglomérat indien Hinduja Group vient d’annoncer son intention de développer ses activités au Cameroun, en particulier dans le secteur de l’automobile. L’annonce a été faite par la directeur général du groupe, Amit Kimar, lors d’une séance de travail avec des maires organisée le 23 janvier dernier sous la houlette de l’association des Communes et villes unies du Cameroun (CVUC). Ce dernier a indiqué que le conglomérat indien prévoit de s’implanter dans le pays et d’y étendre ses activités, à travers notamment sa filiale Ashok Leyland spécialisée dans la construction de véhicules industriels et d’autobus.

L’on apprend ainsi que le conglomérat indien envisage notamment la mise en place, « le cas échéant », d’une usine d’assemblage de véhicules au Cameroun. Une ambition qui cadre avec la vision du gouvernement qui souhaite voir émerger une industrie automobile dans le pays. D’ailleurs, la Loi de finances 2024 prévoit un abattement de 50% sur la valeur imposable des pièces de véhicules importées par les entreprises de fabrication et montage automobile pour une période de 10 ans à compter du 1er janvier 2024. De quoi inciter les entreprises à vouloir s’installer au Cameroun, comme Hinduja Group, actif essentiellement dans l’industrie automobile, la finance, l’armement, l’industrie chimique, l’énergie et les services informatiques.

Au Cameroun, le groupe indien propose de travailler avec les collectivités territoriales décentralisées (CDT) pour développer un système de transport interrégional par autobus. Ils proposent une solution de transport complète, qui va de la production à l’utilisation et à la maintenance des bus de transport. Une offre présentée comme « une solution aux difficultés que le pays rencontre dans le secteur des transports interurbains et inter-États pour la sous-région Afrique centrale », d’après l’association CVUC. Un mémorandum d’entente (MoU) a d’ailleurs été signé entre les deux parties et un « modèle privé » de transport adopté, dont les études seront conduites à l’échelle communale avec l’appui institutionnel des sectorielles concernées, apprend-on.

« Nous avons eu cette séance (de travail, NDLR) pour voir comment nous pouvons monter un projet interrégional en matière de transport et même de transport urbain. Nous avons eu la première réunion et dans les prochains jours, nous allons avoir des réunions techniques. Après quoi, nous présenterons le projet au gouvernement pour évaluation », a déclaré Armand Ongolo, le maire d’Evodoula (Centre), dans des propos rapportés par le quotidien à capitaux publics Cameroon tribune.

Ashok Leyland est l’un des principaux constructeurs automobiles en Inde. L’entreprise phare du groupe Hinduja produit notamment des autobus, des véhicules industriels et des véhicules commerciaux légers. Il compte déjà parmi ses clients des compagnies de transport public dans plusieurs pays africains, dont la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Ghana et le Sénégal.

P.N.N

Selon les données de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), au 31 décembre 2022, la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), le fonds public de pension du Cameroun, réclame aux entreprises et autres unités de gestion de projets, des arriérés de cotisations sociales d’un montant total de 232,9 milliards de FCFA. Sur cette enveloppe d’arriérés « de cotisations sociales exigibles, en augmentation continue au cours des trois derniers exercices », souligne la CTR dans son dernier rapport sur la situation des entreprises et établissements publics, « 51,2% (contre 45,8% en 2021) sont dus par les entreprises et projets du portefeuille de l’État ».

En d’autres termes, à fin 2022, les entreprises et autres projets relevant du portefeuille de l’État du Cameroun cumulent des arriérés de cotisations sociales d’un peu plus de 119 milliards de FCFA. Ce qui hypothèque la retraite de nombre d’employés de ces entités débitrices. Pourtant, dans la pratique, certains de ces employeurs prélèvent effectivement les cotisations sociales sur les salaires de leurs employés, sans pour autant les reverser au fonds public de pension. Une rétention des droits qui, au fil des années, épaissit l’enveloppe des arriérés de cotisations sociales réclamée par la CNPS, en dépit de la multiplication des initiatives visant à les recouvrer.

En effet, alors qu’ils dépassaient à peine 60 milliards de FCFA en 2016, les arriérés de cotisations sociales réclamés par la CNPS aux entreprises locales se chiffraient à 201 milliards de FCFA à fin août 2020. Ils ont culminé à 217 milliards de FCFA au premier semestre 2021, et atteignent près de 233 milliards de FCFA à fin 2022, selon les chiffres officiels. En clair, malgré les méthodes de répression des employeurs insolvables comme le recouvrement forcé avec pose des scellés, ou encore le retrait ou le refus du passeport, les arriérés de cotisations sociales dus par les entreprises ont quasiment quadruplé au Cameroun en 6 ans.

Selon les données de la CNPS, environ 7 000 sur 30 000 entreprises actives sont à jour du paiement des cotisations sociales de leurs employés. En conséquence, affirme-t-on au sein du fonds public de pension, « nous avons quasiment 16 000 assurés sociaux que nous ne pouvons pas prendre en charge du fait que leurs employeurs sont lourdement endettés auprès de la CNPS. (…) La situation s’est tellement dégradée que seulement le quart des entreprises sont en règle ».  

Brice R. Mbodiam

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Du 24 au 26 janvier 2024, la Commission de la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, Guinée-Équatoriale et RCA) organise un atelier à Douala pour lancer l’Observatoire du climat des affaires dans la zone Cemac (Oca-Cemac). « Il s’agit d’une plateforme qui va permettre aux points focaux des six pays d’enregistrer les données collectées, les mettre en synergie pour avoir une vision complète du climat des affaires dans la sous-région », explique Nicolas Beyeme-Nguema, commissaire en charge des politiques économique, monétaire et financière de la Cemac. Ce dernier indique qu’il s’agit de rendre « opérationnels les points focaux nationaux installés depuis trois ans, en leur donnant la méthodologie nécessaire à la collecte des données, et à l’usage de la plateforme créée à cet effet ».

Selon les experts de la Cemac, le commerce intra-régional ne pèse qu’à peine 4%. Le défi est « d’améliorer cette situation à l’aube de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) », souhaite Nicolas Beyeme-Nguema. Pour y parvenir, la commission de la Cemac a fait appel à l’expertise de la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi), du Centre de recherches dédié à l’étude des processus de développement international (Cerdi) et les consultants internationaux. Les données collectées, apprend-on, seront annuellement évaluées et soumises à la Commission de la Cemac qui formulera des recommandations pour une amélioration du climat des affaires.

En rappel, l’observatoire du climat des affaires en zone Cemac a été mis en place en 2021 pour fournir aux acteurs du système d’information, la base référentielle nécessaire au développement des investissements et des affaires, à partir des données techniques et économiques utiles, fiables et normalisées.

Frédéric Nonos

Alios Finance Cameroun, l’un des leaders du marché du crédit-bail vient de réussir la levée de 2,5 milliards de FCFA sur le marché des titres de créances négociables (TCN) de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Cette opération de levée de fonds a été effectuée à travers une émission de Bons à moyen terme négociable d’une maturité de 5 ans, assortie d’un taux d’intérêt de 6,35% et des intérêts payés trimestriellement avec deux ans de différé.

Souscrite à 100%, cette émission est la première d’un programme arrangé par Elite Capital Securities Central Africa SA, société de bourse camerounaise agréée par la Commission de surveillance des marchés financiers (Cosumaf). En effet, cette émission des titres de créances négociables porte sur un montant total de 5 milliards de FCFA. Une enveloppe financière devant permettre à l’entreprise de financer le plan de développement de ses activités de crédit et des opérations de leasing sur les équipements et matériels d’exploitation de sa clientèle, apprend-on.

Avec cette opération, dont le réseau des agents de placeurs était composé de Elite Securities Central Africa, Attijariwafa securities central africa, EDC investment corporation et Fedhen capital, le crédit-bailleur Alios finance Cameroun fait une entrée réussie sur le marché des TCN. Elle est la deuxième institution financière agréée pour ce type d’émission en zone Cemac, après le banquier camerounais Afriland First Bank qui en est le pionnier. L’établissement de crédit contrôlé par le milliardaire camerounais Paul Kammogne Fokam a émis sa toute première opération de TCN sur le marché de la Banque centrale en mars 2023, soit 8 ans après l’adoption, le 27 mars 2015, du règlement régissant l’organisation de ce marché par le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac). 

Selon le décret fixant les conditions d’émission et de gestion des titres de créances négociables au Cameroun, les TCN, qui sont une nouveauté dans la zone Cemac, sont « des titres financiers dématérialisés, d’une durée déterminée, émis au gré de l’émetteur en représentation d’un droit de créance, qui portent intérêt ». Ces titres comprennent les bons à moyen terme négociables, qui sont des titres d’une maturité supérieure à 2 ans et inférieure ou égale à 7 ans, pouvant être émis par toutes les entreprises et les États. En dehors de cette catégorie déjà émise par Alios et Afriland, les TCN comprennent également les certificats de dépôt, qui sont des titres d’une maturité inférieure ou égale à 2 ans, exclusivement émis par les établissements de crédit et les Caisses de dépôts et consignations ; les billets de trésorerie, qui sont des titres d’une maturité inférieure ou égale à 2 ans, pouvant être émis par toutes les autres entreprises non financières et les États.

SG

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Selon la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), l’Afrique a le potentiel pour devenir un acteur majeur des marchés carbone. Certaines organisations estiment en effet qu’à l’horizon 2050, le continent africain pourrait devenir un des plus gros exportateurs de crédits carbone avec entre 1,5 et 2,5 gigatonnes d’équivalent de CO2 évités (1 gigatonne = 1 milliard de tonnes), entre 120 et 200 milliards de dollars de capitaux mobilisés et entre 110 et 190 millions de nouveaux emplois créés. Mais l’institution financière sous-régionale note que malgré un « très fort potentiel » de marché carbone en Afrique, les pays francophones sont ceux qui accèdent le moins aux mécanismes officiels de la finance climat, notamment les guichets des différents fonds mis en place comme le Fonds vert pour le climat, le Fonds d’adaptation aux changements climatiques et le Fonds pour l’environnement mondial.

C’est ce risque de pénalisation des pays francophones qui a d’ailleurs amené la BDEAC à organiser à Yaoundé, du 23 au 25 janvier 2024, des assises francophones sur les marchés du carbone, en partenariat avec l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD) et la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). L’ambition affichée par la Banque est de renforcer l’action climatique et de développer une alliance « centre-africaine » pour les marchés du carbone et la finance climat en Afrique centrale. Ce, en vue de permettre aux pays d’accéder auxdits financements, en particulier ceux du bassin du Congo, l’un des plus importants massifs de forêt équatoriale réparti dans six pays (Cameroun, RCA, RDC, Guinée équatoriale, Gabon et Congo), et qui absorbe environ 750 millions de tonnes de C02 par an, selon l’ONU.

« Les pays du bassin du Congo ne parviennent pas encore à faire évoluer le cadre légal, institutionnel et réglementaire (d’autorisation des ventes de crédit carbone et de leur comptabilisation, NDLR) tant au niveau national que sous-régional. Or, une telle évolution est un préalable au développement et à l’animation du marché du crédit carbone dans notre sous-région. Face à ce gisement d’opportunités, la BDEAC, comme instrument de financement et de développement en Afrique centrale voudrait, dans le cadre de ses missions régaliennes, et conformément à son plan stratégique 2023-2027, se positionner comme le principal acteur de coordination, d’identification et d’échanges des crédits carbone dans la sous-région », a déclaré son président, le Camerounais Dieudonné Evou Mekou (photo), à l’ouverture desdites assises mardi.

Financement des projets de développement durable

Le Cameroun a manifesté sa volonté politique en faveur du développement du marché carbone afin d’en faire une source de financements plus importante du budget de l’État. Mais l’on en est encore qu’au stade de la volonté politique, contrairement à la RDC ou au Gabon où l’on est un peu plus avancé sur cette question. Ces deux pays du bassin du Congo ont mis en place des structures à même de gérer la complexité du développement des marchés carbone, à travers respectivement le Fonds national REDD (Fonaredd) et le Fonds gabonais d’investissements (Fgis). En décembre 2022, le Gabon est devenu le premier pays à mettre à disposition des crédits carbone dans le cadre d’un système mis en place par la CNUCC pour comptabiliser les « réductions d’émissions » obtenues en empêchant la déforestation ou en plantant et faisant pousser davantage d’arbres. Lors du sommet « One Forest Summit » organisé en mars 2023 à Libreville par le gouvernement gabonais en collaboration avec la France, Lee White, l’ancien ministre de l’Environnement, a toutefois déclaré que le pays peine à vendre ses 90 millions de tonnes de crédits carbone sur le marché international, principalement auprès des pays occidentaux, comme le rapportait Le Nouveau Gabon

Dans le cadre de son plan stratégique 2023-2027, la BDEAC indique avoir mobilisé près de 400 milliards de FCFA destinés à financer des projets de développement durable. L’institution financière sous-régionale héberge par ailleurs le Fonds bleu pour le bassin du Congo, principal outil financier de la Commission climat du bassin du Congo (CCBC). Celui-ci a pour objectif de mobiliser les ressources nécessaires auprès des contributeurs et investisseurs en vue du financement de la mise en œuvre des programmes et projets concourant au développement durable et à la promotion de l’économie bleue dans son champ d’intervention. La rencontre de Yaoundé sous l’égide de la BDEAC doit notamment amener les États et d’autres experts à réfléchir sur la façon de pouvoir rassembler ce financement qui sera utilisé dans les projets à identifier.

En rappel, le marché du carbone est un mécanisme qui permet d’échanger des droits d’émission de CO2 de la même manière que des titres financiers. Les pays ou les entreprises les moins pollueurs peuvent donc vendre leurs droits d’émission aux entités les plus pollueurs. Selon les experts, le financement est essentiel pour permettre à l’Afrique d’atteindre ses objectifs en matière de climat. Le continent, qui pollue le moins, est cependant celui qui subit le plus de dommages. À la Cop 28 à Dubaï en décembre dernier, le Groupe africain a demandé aux pays riches de fournir entre 200 et 400 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour les pertes et dommages, et 400 milliards de dollars par an pour l’adaptation au changement climatique. 

Patricia Ngo Ngouem

Au cours de l’exercice clos au 31 décembre 2022, la Compagnie camerounaise de l’aluminium (Alucam), unique producteur d’aluminium dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), a enregistré une perte de 7,9 milliards de FCFA. Selon les chiffres révélés par la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), dans son rapport 2022 sur la situation des entreprises et établissements publics, ces pertes, qui surviennent après un résultat net bénéficiaire de 447,9 millions de FCFA en 2021 (après une perte de 14,3 milliards de FCFA en 2020), sont enregistrées dans un contexte d’augmentation du chiffre d’affaires de l’entreprise.

En effet, selon le rapport de la CTR, grâce à une hausse de 4% en glissement annuel de sa production commercialisée (59 540 tonnes), en 2022, cette société d’État a affiché un chiffre d’affaires d’un peu plus de 121 milliards de FCFA. Ce qui correspond à une « augmentation significative de 32% », apprend-on. Pour parvenir à cette performance, en plus de l’augmentation du tonnage commercialisé, Alucam a bénéficié des effets induits de « la hausse du cours moyen de l’aluminium sur le marché de Londres (LME) et de l’appréciation de 12% (de la parité) du dollar par rapport au FCFA », souligne la CTR.

Mais, cette embellie autour du chiffre d’affaires d’Alucam a été neutralisée par une augmentation significative des charges au cours de l’exercice, induisant un résultat net négatif. À titre d’exemple, le rapport de la CTR révèle qu’au cours de la période sous revue, les charges d’exploitation ont explosé. C’est le cas des achats de matières premières, dont les coûts ont augmenté de 49%. Dans le même temps, les coûts des « autres achats » ont progressé de 36%, contre 33% pour les « services extérieurs » et 104% pour les « autres charges ».

 Une entreprise en situation de faillite 

« En outre, nonobstant la comptabilisation d’un écart de réévaluation de 11 milliards de FCFA au 31 décembre 2022, qui a permis d’améliorer les capitaux propres, ceux-ci sont restés inférieurs à la moitié du capital social. À cet égard, en vue de se conformer aux dispositions des articles 664 et 665 de l’acte uniforme de l’Ohada (recapitalisation ou dissolution de l’entreprise, NDLR), l’assemblée générale des actionnaires s’est prononcée pour la poursuite des activités de la société », peut-on lire dans le rapport de la CTR. À cet effet, l’organisme spécialisé du ministère des Finances révèle « la signature de la convention en compte courant actionnaire d’un montant de 33 milliards de FCFA en mai 2023, dans l’optique de renforcer les capitaux propres de l’entreprise ».

 Depuis 2014, Alucam est à la peine, suite au retrait de son actionnariat de la firme canadienne Rio Tinto, qui détenait 46,7% des actifs du groupe. Le transfert en 2015 à l’État du Cameroun des actifs alors détenu par le groupe industriel canadien, sera suivi d’un appel à investisseur. Mais, à ce jour, soit près de 9 ans plus tard, aucun partenaire stratégique ne semble être intéressé par le mastodonte de l’aluminium au Cameroun.

Une structure financière déséquilibrée

Après une légère embellie enregistrée dans ses activités en 2017, avec un résultat net de 2,2 milliards de FCFA, l’élan de l’entreprise sera stoppé net en janvier 2018 par « une rupture brutale d’énergie qui a fragilisé l’ensemble des cuves », ralentissant le niveau des activités. Reléguant par la même occasion cette entreprise publique au rang des clients les plus insolvables de la société de production et de distribution de l’énergie électrique, Eneo.

Dans la recherche de solutions pour le redressement du mastodonte de l’aluminium, l’État du Cameroun a officialisé le 4 décembre 2020, le projet d’absorption de Socatral (filiale dédiée à la production de tôles) par sa maison-mère Alucam. Cette fusion-absorption entérinée au cours de l’année 2021 a induit le transfert des actifs (33,6 milliards de FCFA) et du passif (15,9 milliards de FCFA) de la Socatral à Alucam, ainsi qu’une augmentation du capital d’Alucam pour un montant de plus de 2 milliards de FCFA.

Mais, l’opération n’a jusqu’ici pas réussi à sortir Alucam de la zone de turbulences. « L’analyse de la situation d’Alucam a montré que la structure financière de cette entreprise n’est pas équilibrée, et que certains aspects liés à la gouvernance méritent d’être renforcés », conclut la CTR dans son rapport. Tout en soulignant qu’au cours de l’année 2022, « le taux de marche des cuves » d’Alucam a été « extrêmement bas ». 

Brice R. Mbodiam   

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Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) au Cameroun, près d’un million de personnes sont menacées par l’insécurité alimentaire aiguë dans le département du Mayo-Kani, situé dans la région de l’Extrême-Nord du pays. Cette situation est consécutive, selon l’Ocha Cameroun, à la destruction de plus de 30 hectares de cultures par les éléphants, induisant des pertes agricoles importantes.

La destruction des champs de céréales par les éléphants est récurrente dans la région de l’Extrême-Nord, où les conflits entre cette espèce protégée et les hommes sont permanents. Les conséquences de la divagation des pachydermes en rajoutent au déficit de céréales enregistré chaque année dans cette partie du pays, à cause de l’avancée du désert.

Ce processus est accéléré ces dernières années par les changements climatiques, avec pour corollaire l’installation de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun dans une situation d’insécurité alimentaire quasi permanente.

BRM

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Après Buea (Sud-Ouest) en 2023, le Festival international de la banane-plantain se tiendra du 4 au 12 décembre 2024 dans quatre régions du pays. Pour cette troisième édition, l’Association nationale des acteurs de la filière banane-plantain du Cameroun (FBPC), organisatrice de cet événement, a voulu un festival itinérant. Celui-ci partira de Douala dans le Littoral pour se terminer en « apothéose » à Bertoua à l’Est, en passant par Kribi dans le Sud et à Yaoundé dans le Centre.

En plus de valoriser la banane-plantain, « 3e produit le plus consommé en Afrique centrale » selon la FBPC, cette édition du festival vise également à promouvoir le tourisme intérieur. À cet effet, la manifestation permettra notamment aux délégations étrangères et aux différents usagers de la fête de découvrir la beauté des plages de la ville côtière de Kribi et la cuisine locale, mais aussi de déguster des produits dérivés de la banane-plantain (biscuits, pâtisserie, vin rouge, whisky, bouillie, pâtes alimentaires) lors d’un « brunch gastronomique et touristique » qui sera organisé à Kribi.

« Ce sera une opportunité pour ceux qui habitent Garoua et qui n’ont jamais visité Kribi par exemple. C’est ce qu’on appelle la promotion du tourisme intérieur », a déclaré le ministre du Tourisme et des Loisirs (Mintoul), Bello Bouba Maïgari, à l’issue d’une audience qu’il a accordée le 15 janvier dernier au président de la Fbpc, Samuel Tony Obam Bikoué, et au directeur général de Sasf Voyage, Alain Pierre Nsem Ndem. C’est cette compagnie qui est chargée d’apporter les facilités de transport, d’hébergement et de restauration sur les différents sites du festival, suite à une convention de partenariat et de collaboration signée avec la FBPC.

En rappel, le Festival international de la banane-plantain permet généralement de présenter le potentiel et les acquis de la filière au Cameroun. C’est aussi le lieu de débattre des problèmes de la filière tels que les pertes post-récoltes souvent très importantes, ou encore le développement de la chaîne de valeurs de ce produit susceptible d’être transformé en 200 produits dérivés, selon les experts. L’édition de cette année se tient sous le thème : « La banane-plantain au service de l’import-substitution et de la SND30 ».

P.N.N

Après avoir atteint leur plus bas niveau en 2019, au plus fort de la crise sécuritaire dans les zones anglophones, les recettes douanières dans la région du Nord-Ouest Cameroun ont repris une trajectoire ascendante au point de dépasser, depuis 2022, les niveaux d’avant la crise. D’après les données de la direction générale des Douanes (DGD), les recettes douanières sont passées de 11 millions de FCFA en 2019 à 400 millions de FCFA en 2022 avant d’atteindre 500 millions de FCFA au terme de l’année 2023. Les sommes collectées en 2023 dépassent de 183 millions de FCFA celles de 2016, année où la région a réalisé ses performances les plus importantes avant que la crise dite anglophone ne dégénère progressivement en conflit armé.

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« La paix est revenue. Les activités ont repris. Les importations ont repris. Ce qui s’est traduit par cette forte hausse », indique un cadre de la direction générale des douanes, pour expliquer ces performances en hausse. De plus, le secteur des douanes du Nord-Ouest est limitrophe du Nigéria et partage également ses limites avec les secteurs des douanes de l’Ouest et du Sud-Ouest. « De par cette position charnière, l’on note la présence des opérateurs économiques de diverses nationalités, ainsi qu’un accroissement des flux de biens et services. Avec la mise en service de nouvelles infrastructures routières entre l’Afrique centrale et l’Afrique occidentale, notamment au niveau de Mfum (dans la région du Sud-Ouest NDLR), les partenaires nouveaux et anciens ont une opportunité de suivre de nouveaux objectifs exprimés… », a expliqué le directeur général des Douanes, Edwin Fongod Nuvaga, dans son discours lors de la cérémonie de lancement de la 71e Journée internationale de la douane (JID).

 Zones économiquement sinistrées

« En 2023, vous avez mobilisé des ressources pour le budget de l’État, au-delà des attentes, pour la 4e année consécutive, et dans des conditions difficiles (…) En 2024, les attentes sont davantage exprimées pour l’accroissement des recettes publiques, pour la transformation structurelle de l’économie, pour la protection de la société et pour la sécurité des personnes. Le challenge est le vôtre et le nôtre. Car, vous saurez toujours compter sur les sollicitudes du gouvernement et celles de ses partenaires. C’est tout l’intérêt de cette cérémonie », a lancé le ministre Motazé aux douaniers lors de la même cérémonie. En effet, l’État du Cameroun table sur des recettes douanières globales de 1 079,9 milliards de FCFA en 2024, en hausse de 10% par rapport à 2023.

Ce membre du gouvernement a saisi cette occasion pour rappeler les avantages fiscalo-douaniers dont bénéficient les opérateurs économiques actifs dans cette partie du pays, en vertu du décret du 2 septembre 2019 reconnaissant le statut de zones économiquement sinistrées (ZES) aux régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. « Les objectifs de la création de zones économiquement sinistrées sont de favoriser, de promouvoir et d’attirer les investissements productifs, en vue de développer les activités orientées vers la promotion d’une croissance économique forte, durable et partagée, ainsi que les emplois dans lesdites zones », a indiqué Louis Paul Motazé.

Sandrine Gaingne

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Au cours d’une vente groupée ce 23 janvier 2023 à Bertoua dans la région de l’Est, le prix du cacao a franchi un nouveau record pour atteindre 2730 FCFA le kg, annonce le ministre du Commerce dans un communiqué. Luc Magloire Atangana renseigne que ce nouveau record du prix du cacao a été atteint après le « dépôt d’une caution individuelle de 30 millions de FCFA par chacun de sept opérateurs qui étaient en lice pour un volume global de 85 tonnes de cacao ».

Ce nouveau pic correspond à une hausse de 210 FCFA par rapport aux 2520 FCFA le kg, proposé le 20 janvier dernier par Telcar Cocoa, au cours d’une opération similaire à Meyomessala, dans la région du Sud, sous l’égide de l’Office national de cacao et de café (ONCC). Il faut rappeler qu’en dehors des ventes spectaculaires, le prix minimum du kg de fèves sur le marché ordinaire culmine désormais à 2 000 FCFA. Il a atteint son maximum à 2150 FCFA le 18 décembre 2023, selon l’ONCC.

En effet, les prix du cacao au Cameroun poursuivent leur progression, après les augmentations successives enregistrées depuis le lancement officiel de la saison 2023-2024, au mois de septembre 2023. Cette embellie est le résultat d’une concurrence entre les exportateurs et les transformateurs locaux pour le contrôle de la production de plus en plus insuffisante pour satisfaire les besoins des acteurs de la filière. Selon l’ONCC, la production nationale était de 262 112 tonnes en 2023 contre 295 163 tonnes en 2022. Soit une baisse de 33 051 tonnes.

FN

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Depuis la mise en œuvre le 4 août 2016 de l’Accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne (UE), la France est le premier des pays  qui tirent le plus profit du démantèlement tarifaire. Sur les 1060,1 milliards de FCFA de marchandises entrées au Cameroun en franchise de droits de douane, plus de 253 milliards proviennent de l’Hexagone, soit 23%. La France est suivie par l’Espagne (19%), l’Allemagne (12%), l’Italie (9%) et le Portugal (6%). La tendance est la même en ce concernent les pertes fiscales qui cumulent désormais à 70,5 milliards de FCFA sur les sept années de démantèlement tarifaire : France (22%), Espagne (17%), Allemagne (12%), Portugal (11%) et Italie (10%).

D’après la douane, les produits phares ayant bénéficié du démantèlement tarifaire sont notamment le clinker, les intrants pour l’industrie brassicole, les produits chimiques, les véhicules de transport de marchandises, les machines et appareils à empaqueter. Sur 25 215 opérations d’importations ayant bénéficié de la facilité APE, 78,6% ont été réalisées par les grandes entreprises contre 19,8% pour les moyennes entreprises et 1,6% pour les autres opérateurs.

Selon la même source sur les 1021 importateurs ayant bénéficié des facilités APE, 56,1% sont des moyennes entreprises, 24% des grandes entreprises. Les autres importateurs représentent 19,9%. Mais les grandes entreprises bénéficient plus de l’APE. D’après la douane, elles ont capté 60,4 milliards de FCFA (85,7%) des 70,5 milliards des gains fiscaux contre 13,6% pour les moyennes entreprises et moins de 1% pour les autres bénéficiaires.

À en croire la douane, plus de 2/3 des importateurs ayant bénéficié des facilités tarifaires sont localisés dans le Littoral, 24,2% au Centre, 2,9% à l’Ouest, 1,9% au Sud-Ouest et 1,1% au Nord-Ouest.

Par ailleurs, selon la même source, le gain fiscal a profité principalement au commerce de gros et détail (21,6 milliards), à l’industrie de boissons (9,7 milliards), la fabrication de produits non métalliques (8,7 milliards), la fabrication de papier, carton et d’articles en papier et carton (4,7 milliards), la construction (3,4 milliards), la fabrication de produits chimiques et pharmaceutiques (3,3 milliards) et au transport et entreposage (3,2 milliards).

Frédéric Nonos

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Entre 2018 à 2022, la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), bras séculier de l’État en matière de stockage et de sécurisation des produits pétroliers en vue de leur distribution sur le territoire camerounais, a injecté près de 33 milliards de FCFA pour la mise en œuvre de son programme d’investissement. Ce qui a permis d’accroitre ses capacités de stockage et de sécuriser ses dépôts, apprend-on dans SCDP Panorama. Dans son édition de décembre 2023, le magazine d’entreprise dresse le bilan quinquennal du directeur général de la société.

Grâce à cette enveloppe financière, un bac de 10 000 m3 de gasoil a été construit au dépôt Nsam à Yaoundé. Une infrastructure inaugurée en 2020 et qui a permis d’augmenter la capacité de stockage du gasoil du dépôt de Nsam de 33,99%, passant de 29 470 à 39 470 m3. D’après la SCDP, cette infrastructure a permis également d’assurer près de 26 jours de stock, contre 15 jours avant la mise en service du réservoir.

La SCDP annonce aussi la construction d’une sphère de 1000 TM au dépôt de Bonabéri permettant d’augmenter la capacité de stockage en GPL de 2500 à 3500 TM. Ce qui « permet en outre d’améliorer notre autonomie en GPL qui passe de 5 à 7 jours », explique l’entreprise. À mettre également à l’actif de la SCDP entre 2018 et 2022, la transformation d’un Bac d’une capacité de 2900 m3 de pétrole en jet A1 pour augmenter la capacité de stockage de ce produit à Yaoundé à 3900 m3 ; l’installation d’un 4e cigare d’une capacité de 35 TM qui a permis de passer la capacité de stockage en GPL au dépôt de Maroua de 105 à 140 TM. Sans oublier le lancement des travaux de construction de deux bacs super 6500 m3 chacun au dépôt de Mboppi à Douala afin d’augmenter la capacité de stockage en super de ce dépôt de 14 720 à 27 720 m3….

Ces infrastructures ont permis à la SCDP de maintenir une croissance soutenue en exploitation de près de 10% par an, d’après Roland Owona Elundu Pie, directeur de l’Exploitation. Aussi, le chiffre d’affaires a connu une évolution passant de 16,5 milliards de FCFA en 2018 à 24, 4 milliards de FCFA en 2022. Des chiffres qui pourraient davantage croitre au cours des années à venir, car, la SCDP poursuit l’exécution de son programme d’investissement. « Dans ce registre, des études sont en cours de finalisation en vue de la construction d’un Terminal à hydrocarbures au Port autonome de Kribi, ainsi qu’en vue du développement de la logistique du Gaz de pétrole liquéfié (GPL) du Cameroun », explique Gabriel Eteki Ebogokolo, directeur général adjoint (DGA) de la SCDP.  

Cependant, malgré ces réalisations et bien d’autres, les perturbations persistent sur le marché camerounais de la distribution de carburant avec des pénuries à répétition de ce liquide. Une situation qui a obligé au mois de décembre dernier, le président camerounais Paul Biya, prescrire la libéralisation des importations de carburant. Une méthode qui prévalait jusqu’en 2019, mais qui avait été abandonnée après l’incendie de l’unique raffinerie du pays.

Sandrine Gaingne

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Au cours d’une audience accordée à Martin Strub, l’ambassadeur de Suisse au Cameroun, le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), Achille Bassilekin III, « a remercié la Suisse pour la prise en charge financière de la participation d’une dizaine d’entreprises camerounaises à Promote (Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé dont la 9e édition se tient du d17 au 25 février 2024) », informent les services de communication de ce département ministériel.

Ce financement, dont le montant n’a pas été dévoilé, concernera les PME spécialisées dans « trois domaines à savoir l’agroalimentaire, la transformation du bois et le coton/textile où nous apporterons notre soutien », a indiqué Martin Strub, sans plus de détails.

L’annonce du diplomate helvète est la troisième visant à soutenir financièrement la participation des PME locales à ce salon. Elle intervient après que l’État du Cameroun, à travers le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) s’est à nouveau engagé le 22 décembre dernier à sponsoriser la participation d’entreprises à ce salon. Bien avant, c’est Afriland First Bank qui renouvelait le 28 novembre dernier, son accord de partenariat avec la fondation Inter-Progress pour financer la participation de 20 PME.

FN     

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Depuis quelques jours, les coupures d’électricité sont depuis en plus régulières dans plusieurs villes du pays notamment à Yaoundé et Douala. Dans un communiqué rendu public ce 22 janvier 2024, Eneo, concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun, avoue procéder à des rationnements rotatifs d’électricité en vue de faire face à un déficit de production dans le réseau interconnecté sud (Ris), qui regroupe les régions du Centre, de l’Est, de l’Ouest, du Littoral, du Sud, du Nord-Ouest et Sud-Ouest. « La quantité d’énergie disponible à la distribution est fortement limitée suite à une combinaison de contraintes d’exploitation inhérentes au système et des soucis de production. Principalement, l’étiage en cours sur le Ntem qui entraine une baisse significative de la production de Memve'ele », explique Eneo.

« L’année dernière, nous avons connu des délestages au premier trimestre du fait de l’impact de l’étiage sur Menve’ele. Étant entendu que le parc de production du Ris n’a pas grandi depuis lors et que la demande a même augmenté (100 000 nouveaux branchements en 2023), nous sommes face à la même situation », précise une source interne au sein de l’électricien. Depuis quelques semaines, l’usine de pied du barrage réservoir de Lom Pangar, dans la région de l’Est du Cameroun, est en capacité de produire la totalité de ses 30 MW. Mais faute d’une ligne de transport entre Bertoua et Abong Mbang, la production de cette centrale hydroélectrique ne peut pas être partagée avec le reste du réseau interconnecté Sud, informe une source au ministère de l’Eau et de l’Énergie.

En raison de cette situation, Eneo effectue des rationnements rotatifs en vue préserver l’équilibre du système, apprend-on. « La durée moyenne de la rotation pourrait se prolonger ou réduire, en fonction de l’augmentation ou de la baisse du déficit de production, en temps réel. Des dispositions particulières sont prises pour réduire, autant que possible, l’impact de cette situation sur les ménages. Il s’agit notamment de la contribution des centrales thermiques et de certains industriels aux heures de grande sollicitation », précise l’électricien, contrôlé par le fonds d’investissement britannique Actis (51% contre 44% pour l’État du Cameroun).

En fin d’année dernière, le pays avait déjà connu un problème similaire du fait de l’arrêt des centrales à gaz de Kribi (KPDC, 216 MW) et à fuel lourd de Dibamba (DPDC, 88 MW), contrôlées par le Britannique Globeleq. Le producteur indépendant d’électricité revendiquait à Eneo des impayés projetés à 115 milliards de FCFA à fin décembre 2023. Globeleq n’avait remis ses centrales en marche que du fait d’une promesse, tenue, d’un paiement de 30 milliards de FCFA.

SG

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Depuis le 1er janvier 2024, il faut payer 1,5 million de FCFA, un million de FCFA et 250 000 FCFA pour obtenir respectivement l’agrément de promoteur immobilier, la carte professionnelle d’agent immobilier et la carte de syndic de copropriété, peut-on lire à l’article 30e de la loi de finances 2024 en cours d’exécution. D’après le texte, les frais de renouvellement de ces documents sont respectivement d’un million, 500 000 FCFA et 200 000 FCFA.

Selon le même texte, ce renouvellement se fait chaque année. Mais le président de l’Association des promoteurs immobiliers du Cameroun (Apic) affirme qu’il s’agit d’une erreur. À en croire Alain Moungang, « le renouvellement de l’agrément ou des cartes professionnelles prévus dans la nouvelle mesure pour laquelle l’Apic a participé à l’élaboration se fera après cinq ans ». Ce dernier dit avoir reçu les assurances des autorités pour revoir la fréquence de renouvellement.

En clair, il faut désormais débourser ces différentes sommes pour exercer comme professionnel de l’immobilier au Cameroun. « Avant, l’agrément était à vie et sans frais pour les promoteurs immobiliers. Seules les cartes professionnelles d’agent immobilier et syndic de copropriété étaient renouvelables sans frais après cinq sans », précise le président de l’Apic. En effet, la loi du 10 janvier 1997 relative à la promotion immobilière et le décret du Premier ministre du 2 novembre 2007 fixant les conditions d’application de ladite loi n’ont pas prévu de montants pour la délivrance d’agréments et cartes professionnelles.

Cette mesure s’inscrit dans la volonté de l’État d’augmenter les recettes non fiscales pour faire notamment face à la baisse des recettes pétrolières. En effet, selon l’exposé des motifs de la loi des finances 2024, les recettes pétrolières sont projetées à 809,5 milliards de FCFA, soit une baisse de 34 milliards par rapport au budget 2023 alors que les projections de recettes non fiscales se situent à 315,5 milliards de FCFA, soit une hausse de 46,2 milliards en comparaison aux objectifs de l’année dernière.

À en croire Alain Moungang, elle devrait aussi permettre de lutter contre « des acteurs qui gangrènent le secteur de l’immobilier ». En effet, « sur les 265 promoteurs immobiliers agréés au Cameroun, moins de 40 disposent de titres fonciers (document pourtant exigé pour la demande d’un agrément) », se plaint le président de l’Apic. Ce dernier demande à l’État de mettre sur pied une brigade de contrôle pour traquer les acteurs indélicats du secteur. Cependant, il n’est pas exclu que l’institution des frais pour l’obtention ou le renouvellement de l’agrément ou de cartes professionnelles dans le secteur de l’immobilier se répercute sur les prix des loyers dans les principales villes du pays (Douala et Yaoundé) qui connaissent un déficit de logements.

Frédéric Nonos

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Le gouvernement camerounais veut accroître la production nationale de l’or et a déjà la solution toute trouvée pour y arriver. C’est du moins ce qu’il faut retenir de la rencontre du 17 janvier dernier entre le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Fuh Calistus Gentry, et les exploitants miniers exerçant dans la région de l’Est. Il s’agira d’adopter le système par lixiviation « Carbon in Leach » (Cil). « Il s’agit ici d’un système clos, moderne et adapté qui permet de contrôler la production de l’or dans les carrières », explique-t-on au Minmidt.

Il faut souligner que jusqu’ici, le traitement du minerai d’or se fait en système ouvert. Or, selon les experts, cette méthode a pour conséquence une faible récupération de l’or métal estimé en moyenne à 30%. On dénote par conséquent un gaspillage de la ressource (70%) qui est déversée dans la nature. Selon le Minmidt, le système Cil a l’avantage de permettre l’accroissement du taux de rendement métal de 30 à 90%, voire 95%. Par ailleurs, grâce à cette méthode, les résidus autrefois déversés dans la nature deviennent des gisements potentiels à exploiter pour extraire davantage d’or. De sources officielles, le système CIL est expérimenté à Colomine, première mine d’or industrielle du Cameroun développée par la société Codias SA, détentrice d’un permis d’exploitation dudit gisement.

Le 17 janvier, Fuh Calistus Gentry a ainsi demandé aux exploitants miniers de l’Est de « migrer » vers la petite mine en adoptant le système CIL. Ce système, selon le gouvernement, permettrait d’améliorer la production de l’or au Cameroun et d’augmenter les réserves nationales. Mais avant, ces exploitants « devront au préalable présenter, dans les plus brefs délais, des déclarations sur l’honneur des quantités produites au sein de leurs structures respectives », indique la cellule de communication du Minmidt. Selon les données officielles, le Trésor public camerounais perd chaque mois environ un milliard de FCFA à cause de la dissimulation des quantités d’or produites par les sociétés minières.

P.N.N

Top Employers Institute a reconnu Olam Agri comme Top Employer® au Cameroun ainsi que dans sept autres pays dont l’Australie, le Sénégal, le Nigeria, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Mozambique, et l’Afrique du Sud. Olam Agri est également reconnu comme Top Employer® dans le continent africain pour la 4ème année consécutive. Cette reconnaissance reflète la position d’Olam Agri en tant qu’employeur mondial de référence, qui s’efforce de donner à ses 9600 employés la liberté de s’épanouir tant sur le plan personnel que professionnel au sein d’une organisation orientée vers la réalisation de ses objectifs, et qui soutient la diversité, l’inclusion et la collaboration.  

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Top Employers Institute, autorité mondiale en matière de reconnaissance de l'excellence des Pratiques en matière de Ressources Humaines, reconnaît l'engagement d'une organisation en faveur d'un meilleur environnement de travail grâce à d'excellentes politiques de Ressources Humaines (RH) et d'excellentes pratiques de gestion du capital humain. Le programme a certifié et reconnu plus de 2 300 Top Employers dans 121 pays/régions sur les cinq continents. L'enquête couvre six domaines : la stratégie du personnel, l'environnement de travail, l'acquisition et le développement des talents, la formation, la diversité, l'équité et l'inclusion, le bien-être, etc.  

En plus de la reconnaissance de Top Employer Institute, Olam Agri a récemment reçu la certification Great Place to Work® pour le Brésil, l'Inde et Singapour, ainsi que le Prix Kincentric Best Employers pour la Chine et la Thaïlande.

Briginette Abega, Directrice des RH pour le Cameroun, a déclaré : « Nous sommes ravis d’avoir obtenu cette certification pour la première fois au Cameroun. Elle reconnait les efforts que nous déployons quotidiennement pour développer une stratégie solide et cohérente axée sur nos employés. Notre mission est de maintenir et de développer de bonnes pratiques RH pour créer un environnement de travail inclusif et positif. Cela signifie également placer l’épanouissement et le développement professionnel de nos talents au cœur de nos priorités ».

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Cette reconnaissance est rendue possible grâce au soutien, au travail acharné et au dévouement de notre équipe locale pour améliorer l'engagement sur le lieu de travail et le bien-être des employés", a-t-elle ajouté.

Olam Agri s'engage à construire une organisation inspirante et ultra-performante au sein de laquelle des employés passionnés stimulent la croissance de l'entreprise, contribuent à un avenir durable et construisent des carrières épanouissantes :

  1. Une culture de l’excellence : qui encourage la collaboration et le travail d’équipe, récompense la méritocratie et l’esprit entrepreneurial, qui permet une prise de risque intelligente, un lieu de travail diversifié et inclusif fondé sur la confiance et l’autonomie. L’accès facile à la haute hiérarchie responsabilise davantage les employés, en éliminant les obstacles bureaucratiques et en encourageant la prise de décision agile.
  2. Faire la différence : un lieu de travail orienté vers un but précis, qui place le développement durable au cœur de ses préoccupations. Il nous donne l’occasion de jouer notre rôle dans le renforcement de la sécurité alimentaire mondiale, l’amélioration de l’accès à une meilleure nutrition, l’amélioration des moyens de subsistance des communautés, ainsi que la lutte contre le changement climatique.
  3. La possibilité de s’épanouir : Une empreinte mondiale qui favorise des carrières véritablement internationales. Ceci permet aux employés d'accepter des missions stimulantes qui élargissent leur expérience et les aident à façonner et à orienter leur propre carrière en fonction de leurs aspirations. Chacun se sent valorisé, reconnu et soutenu pour atteindre son plein potentiel.

David Plink, PDG du Top Employers Institute, déclare : "Les périodes exceptionnelles font ressortir le meilleur des personnes et des organisations. C'est ce que nous avons constaté cette année dans le cadre de notre programme de certification des Top Employers® : les Top Employers® 2024 certifiés ont réalisé des performances exceptionnelles. Ces employeurs ont toujours montré qu'ils se souciaient du développement et du bien-être de leur personnel. Ce faisant, ils enrichissent collectivement le monde du travail. Nous sommes fiers d'annoncer et de célébrer cette année, le groupe d'employeurs de premier plan axés sur les personnes : les Top Employers® 2024".

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Telcar Cocoa, négociant local de la firme américaine Cargill, a acheté 73 tonnes de cacao de qualité (67 tonnes de grade 1 et 6 tonnes de grade 2), au cours d’une opération de vente groupée organisée le 20 janvier à Meyomessala, dans la région du Sud, sous l’égide de l’Office national de cacao et de café (ONCC). Cet opérateur de la filière cacao camerounaise a à nouveau remporté la mise devant ses deux autres concurrents avec une offre de 2 520 FCFA le kilogramme, alors que la mise à prix des fèves au cours de ce marché concurrentiel était fixée à 2 250 FCFA le kilo. Un « record mondial », selon le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, présent lors de cette vente qui a permis aux producteurs de Meyomessala d’empocher sur place, et sans intermédiaires, près de 184 millions de FCFA.

Le prix de 2 520 FCFA proposé par Telcar dépasse de 470 FCFA, les 2 050 FCFA/kg proposés le 22 novembre dernier lors de la vente groupée à Nkolmbene, localité de la commune d’Obala dans la région du Centre. Ce jour-là, la société contrôlée par la milliardaire Kate Fotso avait damné le pion aux quatre autres opérateurs en lice avec son offre, acquérant ainsi les 120 tonnes de fèves mises aux enchères. Là encore, le Mincommerce avait parlé d’un « prix record », après le « prix exceptionnel de 2 015 FCFA le kg » servi aux producteurs le 8 novembre dernier par le broyeur Atlantic Cocoa, au cours d’une vente groupée à Batchenga, bassin de production de la région du Centre.

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Selon Luc Magloire Mbarga Atangana, la hausse graduelle du kilogramme de cacao se situe dans la logique du plaidoyer mené par le gouvernement camerounais à l’occasion de la réunion multipartite de Bruxelles en juillet 2017 et de la Conférence mondiale sur le cacao de Berlin en juin 2018. Réunions au cours desquelles, apprend-on, le Cameroun a demandé la prise en compte de la notion essentielle à ses yeux, du prix au producteur.

« Pour le ministre du Commerce, le prix de 2 520 FCFA n’est qu’une étape et les prix devraient aller plus haut encore, en raison de la spécificité du cacao du Cameroun qui a déjà été inséré par l’Organisation internationale du cacao dans la liste très sélective de cacao fin et compte tenu par ailleurs de la campagne que le gouvernement entend mener dans les semaines à venir pour que le cacao du Cameroun soit considéré comme un produit d’agroforesterie et soit rémunéré en conséquence, c’est-à-dire au-delà des prix du cacao conventionnel. À ce titre, le Cameroun devrait bénéficier d’une prime », affirme la cellule de communication du Mincommerce.

En réalité, la hausse soutenue des prix du cacao au Cameroun augure surtout d’une campagne 2023-2024 très prometteuse en matière de rémunération des producteurs. Cette embellie révèle également une certaine bataille entre les exportateurs et les transformateurs locaux pour le contrôle de la fève, qui est de plus en plus insuffisant pour satisfaire les besoins des acteurs de la filière. Selon l’ONCC, Telcar Cocoa demeure le leader des exportateurs avec 35,8% des parts de marché.

Patricia Ngo Ngouem

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Depuis plusieurs années, l’International Finance Corporation (IFC) ou Société financière internationale (SFI), institution du groupe de la Banque mondiale qui accompagne le développement du secteur privé dans les pays en développement, est actif au Cameroun. À ce jour, son portefeuille d’engagements s’élève à 242 millions USD (près de 146 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar) et couvre plusieurs secteurs. En visite officielle au Cameroun du 15 au 19 janvier 2024, le vice-président de l’IFC pour l’Afrique s’est entretenu avec Investir au Cameroun. Sérgio Pimenta revient sur les activités de l’institution au Cameroun et présente les perspectives.

Investir au Cameroun : Monsieur le vice-président, à l’occasion de votre visite au Cameroun, l’IFC a organisé à Douala une journée dédiée au développement du secteur privé local. En tant que membre du groupe de la Banque mondiale dédiée au financement de ce secteur, quelles sont vos offres pour le renforcer ?

Sérgio Pimenta : Ma visite au Cameroun fait suite à une invitation du gouvernement dans l’optique de voir comment nous pouvons accroitre notre financement, notre soutien et déployer une plus grande offre de produits et de services aux entreprises privées du Cameroun. Nous sommes présents à Douala avec un bureau dont nous venons d’augmenter les effectifs. Et comme nous allons avoir plus d’experts ici, nous allons pouvoir offrir plus de connaissances, plus d’expertises qui pourront être utiles aux entreprises camerounaises.

La journée d’échange avec le secteur privé, à laquelle beaucoup d’entreprises camerounaises ont participé, a été l’occasion d’échanger sur nos priorités et le soutien que nous pouvons leur apporter notamment pour créer l’emploi et de nouvelles activités économiques. Nous avons discuté avec trois secteurs plus particulièrement. À savoir : les infrastructures, l’agroalimentaire et de l’économie numérique. Et je pense qu’avec tout particulièrement le soutien à l’agriculture et au secteur numérique, nous allons pouvoir atteindre plus de petites et moyennes entreprises qui ne sont pas traditionnellement à même de bénéficier directement de notre soutien. Donc, en faisant un effet de levier grâce aux nouvelles technologies, nous allons pouvoir soutenir beaucoup plus le tissu économique camerounais.

IC : Au cours de l’exercice 2023, l’IFC a engagé un montant record de 43,7 milliards de dollars auprès d’entreprises privées et d’institutions financières dans les pays en développement. Qu’est-ce qui explique que la part du Cameroun soit aussi faible quand on sait que votre visite au Cameroun en juillet 2019 était motivée par votre volonté « de passer à la vitesse supérieure et de faire plus d’opérations dans le pays » ?

SP : D’abord, comme vous le mentionnez, nous avons financé globalement plus de 40 milliards de dollars d’investissements dans les pays émergents au cours du dernier exercice fiscal. Sur l’Afrique, nous avons déployé l’année dernière plus de 11,5 milliards de dollars en faisant des investissements à long terme dans 40 pays. Donc, nous avons une présence au niveau du continent africain de plus en plus élargie, approfondie et importante. Ici au Cameroun, nous avons aussi augmenté fortement ce que nous faisons. Au cours des cinq dernières années fiscales, nous avons investi et mobilisé 1,16 milliard de dollars sur le pays. Mais, je pense que nous pouvons passer à une étape supérieure et faire beaucoup plus. C’est pour cela que nous voulons renforcer notre présence et notre équipe ici et ainsi avoir la capacité de pouvoir fournir plus de financements aux entreprises.

Il ne faut pas non plus se focaliser uniquement sur le montant en dollar. Il faut aussi regarder la diversité de ce qu’on fait. Au Cameroun, nous avons soutenu les entreprises dans un secteur important comme l’agroalimentaire. Nous l’avons également fait pour l’accès à l’énergie propre. Par exemple, nous avons accordé un financement à la société Bocom qui apporte du gaz liquéfié aux ménages. Ce qui permet d’éviter que dans les zones rurales, les gens aillent couper du bois pour cuisiner ou pour d’autres usages domestiques. Ce sont des projets qui peuvent avoir un impact important puisqu’ils se déploient sur l’ensemble du territoire. Il en est de même pour le soutien apporté à un nombre d’institutions financières sur des opérations destinées à financer les PME.

Mais, quels que soient les montants de nos investissements au Cameroun, je pense que nous pouvons faire plus et je voudrais que l’on fasse plus au regard des opportunités dont dispose le pays. Des projets qui nous permettraient de doubler notre portefeuille probablement au cours de la prochaine année sont en étude. Nos équipes y travaillent et j’espère que nous y parviendrons.

IC : À l’occasion de votre visite de 2019, vous avez d’ailleurs annoncé la réalisation d’une « étude approfondie » des secteurs agricole et agroalimentaire qui devrait permettre de dire ce que peut faire l’IFC « pour améliorer la production agricole locale, transformer les aliments et les produits d’origine alimentaire dans le pays ». Depuis lors, on a plus entendu parler de cette initiative qui devrait aboutir, je vous cite, « à des investissements, à un soutien en assistance technique »…

SP : Le groupe de la Banque mondiale a lancé un nouvel instrument d’étude analytique appelé diagnostic pays. Dans le cadre de cet instrument, dont l’IFC a le leadership, nous avons identifié à chaque fois un ou deux secteurs à soumettre à une étude approfondie. Au Cameroun, c’est l’agro-industrie qui a été choisie. Et l’étude de ce secteur a été achevée en 2022. Elle nous a permis d’identifier un certain potentiel dans le secteur agroalimentaire et dans un certain nombre de filières et de voir comment nous pouvons les soutenir. Nous avons passé en revue plus de 500 entreprises. Nous avons regardé plus en détail plus d’une centaine d’entre elles. Et parmi celles-ci, quelques-unes sont en train d’émerger comme pouvant bénéficier de notre financement. Entre maintenant et ma prochaine visite, nous allons pouvoir accorder des financements à certaines de ces entreprises.

IC : L’amélioration continue du climat des affaires est une condition indispensable pour le développement de l’investissement privé. Pendant plusieurs années, l’IFC a accompagné le Cameroun dans l’organisation du Cameroun Business Forum (CBF), une plateforme de dialogue public-privé dédiée à l’amélioration du climat des affaires. Depuis que vous êtes partis, les choses semblent se passer moins bien. Les sessions du CBF ne se tiennent plus régulièrement. Selon nos informations, vous réfléchissez depuis quelque temps sur la possibilité de reprendre cette assistance. Où en êtes-vous avec cette réflexion ?  

SP : Tout d’abord, je vais insister sur l’importance du climat de l’investissement. Ensuite, il faut rappeler que ça fait partie du travail du gouvernement de s’assurer que le cadre des affaires pour les entreprises du secteur privé facilite l’investissement, l’activité économique… Et un des éléments clés de ce travail est le dialogue public-privé. Il est en effet important que le gouvernement écoute le secteur privé avant de prendre des décisions. C’est pour cela que depuis un bon nombre d’années, à l’IFC, nous soutenons le dialogue public-privé dans bon nombre de pays.

Nous avons soutenu le Cameroun Business Forum pendant un certain nombre d’années. Aujourd’hui, je pense qu’il est important d’examiner ce qui a été fait afin de voir si c’est adapté ou non aux réalités d’aujourd’hui. Au Cameroun, les entreprises du secteur privé ont aujourd’hui accès à des technologies qu’elles n’avaient pas dans le passé et à des marchés qui sont différents. Le monde a changé. Et c’est important de voir comment renouveler ce dialogue. Il est important de le maintenir sous un format ou un autre. Nous avons recruté au sein de nos équipes un expert de ces questions-là qui sera basé à Douala et nous comptons sur lui pour pouvoir soutenir les efforts du secteur privé et du gouvernement d’avoir un meilleur dialogue.

IC : La disponibilité de l’énergie est très déterminante dans le développement d’un pays. Comment expliquer qu’après plus de 3 ans de discussion vous ayez renoncé à prêter 210 milliards de FCFA à Eneo pour qu’il prépare le réseau de distribution à absorber l’électricité qui sera produite par le barrage hydroélectrique de Nachtigal ? Je rappelle qu’en tant qu’actionnaire de NHPC et bailleurs de fonds de cette infrastructure de production, vous êtes aujourd’hui préoccupé par la capacité du distributeur exclusif de l’électricité au Cameroun de vous verser, dès l’entrée en service commercial du barrage, le paiement mensuel de 10 milliards de FCFA prévu dans le contrat d’achat d’électricité…

SP : Le secteur de l’énergie est extrêmement important, car aucune entreprise ne peut développer ses activités sans un accès à une énergie de qualité et à un cout raisonnable. Donc, notre travail, y compris celui de nos collègues de la Banque mondiale, sur le secteur de l’énergie au Cameroun est extrêmement important. Et le barrage de Nachtigal où nous avons investi est un projet qui va contribuer très fortement à l’augmentation de la capacité de production de l’électricité dans le pays et de ce fait va bénéficier à un très grand nombre d’entreprises particulièrement de PME.

Dans le cadre du travail sur la réforme et le développement du secteur de l’énergie au Cameroun, il y avait effectivement un dialogue sur un financement potentiel de l’IFC à Eneo. Comme vous le savez, l’IFC ne finance que le secteur privé. Or, avec la décision du gouvernement de nationaliser Eneo, cette entreprise devient publique et sort du cadre de nos opérations puisque nous ne finançons que le secteur privé. Mais, ça ne veut pas dire que nous ne pouvons pas les soutenir d’une autre façon.

Nous continuons de soutenir le secteur. Nous avons par exemple fourni 100 millions de dollars à une société qui s’appelle Scatec, qui va faire de l’énergie renouvelable. Le financement est pour deux pays, dont le Cameroun. Ça va permettre d’accroitre la capacité d’énergie renouvelable au Cameroun de 36 MW. Nous continuons de travailler pour que les entreprises et les ménages au Cameroun aient un accès à de l’énergie propre, à un cout accessible.

Entretien réalisé par Sandrine Gaingne 

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Les trains 185 et 186 reliant Yaoundé et Douala, les deux principales villes du Cameroun, sont annulés en ce qui concerne la journée de ce 19 janvier 2024. Selon un communiqué signé du directeur général de Camrail, le concessionnaire du chemin de fer au Cameroun, cette annulation est consécutive « à un accident survenu, tôt ce matin, à la gare de Makak », dans la région du Centre du pays.

« La direction générale de Camrail rappelle que ses équipes techniques sont à pied d’œuvre pour rétablir, dans les plus brefs délais, le trafic sur cet axe », indique le transporteur ferroviaire, qui ne donne pas davantage d’informations sur la nature et le bilan de cet accident. Mais, de bonnes sources, l’accident impliquerait un train transportant des marchandises.

BRM

Au cours des prochains mois, Prometal groupe, le leader de l’industrie sidérurgie-métallurgie en Afrique centrale, devrait lancer les travaux de construction de sa 6e usine dans la zone industrielle de Douala-Bassa, dans la banlieue de la capitale économique du Cameroun. Baptisée Proalu, l’unité industrielle annoncée sera spécialisée dans la transformation de l’aluminium et d’autres produits non ferreux, et aura pour principal fournisseur la Compagnie camerounaise de l’aluminium (Alucam).

L’information a été révélée ce 19 janvier 2024 à Douala par Hayssam El Jammal. Le président-directeur général (PDG) de Prometal groupe s’exprimait lors de la cérémonie d’inauguration par le Premier ministre, Joseph Dion Nguté, des 4e (production de matériaux de construction à base de fer) et 5e usines (production de bouteilles de gaz et charpentes métalliques) de ce conglomérat, qui opère également dans l’agroalimentaire, l’ameublement et la décoration de luxe.

À l’observation, le projet que peaufine Prometal Groupe pourrait redonner davantage de souffle à Alucam, le mastodonte de l’aluminium en Afrique centrale, qui est à la peine depuis plusieurs années. Et pour lequel l’État du Cameroun, devenu son unique actionnaire après le retrait de son tour de table du Canadien Rio Tinto, recherche sans succès un partenaire stratégique depuis l’année 2015.

La mise en route du nouveau projet annoncé par le PDG de Prometal groupe devrait conforter ce producteur de matériaux de construction à base d’acier, du petit outillage agricole, de bouteilles de gaz et de charpentes métalliques, dans son statut de leader de l’investissement au Cameroun ces dernières années. « Pour ceux des investisseurs qui hésitent encore, je les invite à jeter un regard envieux sur le développement du groupe qui nous accueille aujourd’hui », a indiqué le Premier ministre camerounais. Joseph Dion Nguté a ensuite souhaité voir les « investisseurs nationaux et étrangers emboiter le pas à la société Prometal », qui, grâce à ses investissements, « apporte une contribution déterminante aux actions de l’État telles que la promotion de l’import-substitution, la création des emplois… ».

En plus du nouvel investissement annoncé dans le secteur productif, et dont l’enveloppe n’a pas été indiquée, le PDG de Prometal groupe a révélé la signature prochaine avec le ministère camerounais de la Défense, d’un protocole d’accord en vue de la construction d’un centre de secours des sapeurs-pompiers dans la zone industrielle de Douala-Bassa. Montant de cet investissement offert en don à l’État : un milliard de FCFA.

Un incendie s’est déclaré le 2 janvier 2023 à Prometal 3, l’une des cinq unités de production industrielle dont dispose le groupe éponyme dans la zone industrielle de Douala-Bassa. Le centre de secours des sapeurs-pompiers en gestation vise à faciliter les interventions en cas de survenance de ce type de sinistre, non seulement dans la zone industrielle, mais aussi dans l’ensemble de la capitale économique et ses environs.

Brice R. Mbodiam

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La direction générale des Douanes (DGD) et les mairies de Mora, Kolofata, Fotokol et Bourha ont signé, le 17 janvier, des protocoles d’accord de collaboration. Par ces accords, les parties s’engagent à combattre la fraude douanière et la contrebande, à travers notamment la mutualisation des actions de lutte contre le commerce illicite et frauduleux et la facilitation des échanges d’informations et du renseignement sur les circuits d’importation et d’exportation des produits. Les accords prévoient notamment la mise en place des centres de négoce dans ces communes de la région de l’Extrême-Nord, frontalières au Nigeria.

Selon les termes de l’accord, les mairies doivent notamment construire et aménager ces centres et assister l’administration douanière dans ses différentes activités. À cet effet, elles devront par exemple appuyer la DGD dans les opérations douanières à travers la prise en charge des marchandises qui entrent dans ces différents centres. Elles devront aussi contribuer à la sécurité et à la surveillance des marchandises à l’intérieur et aux alentours de ces aménagements en collaboration avec les forces de sécurité et identifier les ressources de la commune susceptibles de transactions transfrontalières et les mettre à la disposition de la DGD en vue le cas échéant d’en déterminer les procédures adéquates. 

De son côté, la Douane va accompagner les communes dans la construction, l’aménagement et l’équipement des centres de négoce, ainsi que dans leurs opérations et activités liées au commerce extérieur, aménager des couloirs rapides de dédouanement des marchandises destinées directement aux communes dans le cadre de la coopération décentralisée avec l’étranger, octroyer des facilités aux marchandises importées dans le cadre des dons étrangers faits directement à ces mairies et organiser des sessions de formation en direction de ces collectivités territoriales décentralisées (CDT) sur la fiscalité douanière relativement aux secteurs spécifiques identifiés comme ressources à fort potentiel fiscal pour elles.

Il faut souligner que les centres de négoce sont consacrés dans les dispositions de la Loi du 21 décembre 2010 portant Loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2011. Ils sont mis en application dans le décret du Premier ministre du 12 septembre 2014 portant création, organisation et fonctionnement de ces structures dans les zones frontalières. Ce texte explique que les centres de négoce sont des « points uniques d’entrée de marchandises dans les localités frontalières de l’hinterland, de magasins ou aires de dédouanement aménagés dans le cadre d’un partenariat entre l’administration des Douanes et les communes intéressées ». Ils ont pour but de lutter contre la fraude et la contrebande « par la mise en œuvre de moyens propres à permettre la sécurisation, l’organisation, la facilitation et la régulation du commerce extérieur dans les localités frontalières ».

Le Cameroun est le théâtre d’un intense commerce de contrebande à partir ou à destination du Nigeria et ce commerce porte préjudice aux finances publiques. La mise en œuvre de ces centres de négoce à Mora, Kolofata, Fotokol et Bourha « permettra non seulement de lutter contre la contrebande et la fraude douanière, mais aussi de générer des emplois directs ou indirects, ce qui pourrait bénéficier à la jeunesse des communes considérées », selon le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, qui a présidé la cérémonie de signature desdits protocoles d’accord, les premiers du genre au Cameroun.  

La création de ces centres devrait également constituer de nouvelles sources de revenus pour ces quatre CDT qui mobilisent chacune plus d’un milliard de FCFA par an. En effet, le décret du Premier ministre précise que « les communes ayant aménagé des centres de négoce bénéficient, en guise d’appui à l’investissement réalisé, d’une allocation financière annuelle calculée sur la base des recettes budgétaires réalisées par les bureaux des douanes installés sur le territoire de la commune ».

Patricia Ngo Ngouem

Les contrats passés en 2016 entre l’État du Cameroun et les sociétés Soroubat et Bet Comete international pour le contrôle et la construction de la route Ekondo Titi-Kumba (60 km), dans la région du Sud-Ouest du pays, ont été résiliés, apprend-on dans une décision signée le 15 janvier dernier par le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi.

Le marché de construction de cette route avait été attribué à la société tunisienne Soroubat pour un montant total de 38,2 milliards de FCFA. Bet Comete international pour sa part était chargé de la surveillance et le contrôle technique et géotechnique des travaux de construction de certains axes routiers dans le cadre du plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance économique au Cameroun, parmi lesquels cet axe routier.

Ces contrats ont été résiliés pour « cas de force majeure », selon le ministère des Travaux publics. Car, « en raison de l’insécurité dans la région du Sud-ouest, les équipes de l’entreprise avaient été attaquées, les équipements vandalisés avec mort d’hommes. Cette résiliation est un acte de régularisation, car les prestations objet du marché ne peuvent pas s’exécuter. Les travaux ont été confiés au Bataillon d’intervention rapide (BIR) depuis l’an dernier » pour un montant de 40 milliards de FCFA. Et cette unité d’élite de l’armée camerounaise « est déjà sur le terrain. Or, la présence de cette unité pour l’exécution des prestations objet de contrats constitue un vice de forme, d’où ces résiliations », explique une source au ministère des Travaux publics.

D’après le Mintp, la résiliation du contrat avec les deux sociétés court à compter du mois de mai 2018, date de la notification de l’ordre de service portant suspension des travaux pour cause d’insécurité. Le Mintp précise que « les éventuelles réclamations » de ces deux entreprises, consécutives à cette décision, « feront l’objet d’un règlement amiable par les parties, dans le cadre d’un protocole d’accord ».

SG

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