logoIC
Yaoundé - 19 avril 2024 -
Banque et Finance

Douala Stock Exchange

(Investir au Cameroun) - La Bourse de Douala marque des points

Une forte capacité de mobilisation d'épargne conforte la bourse camerounaise dans l'éternel débat entre la fusion ou le maintien de deux places financières au sein de la CEMAC.

Dans sa lutte pour son maintien aux côtés d'une bourse régionale regroupant six pays, le Douala Stock Exchange vient de marquer des points précieux, en décembre 2009, lors de la clôture du premier emprunt obligataire réalisé par la Société financière internationale (SFI) en zone CEMAC. D'un montant de 20 milliards FCFA (30,5 millions d'euros), l'opération a démontré une capacité de mobilisation de l'épargne beaucoup plus forte à Douala qu'à Libreville, siège de la Bourse régionale des Etats de l'Afrique centrale. Dans les hypothèses de départ, la bourse camerounaise devait mobiliser 25% du montant de l'emprunt obligataire. Au final, ce sont 11 milliards qui ont été levés, soit 45% de l'emprunt, qui a dépassé le montant initial. Une telle capacité de mobilisation démontre tout le potentiel du marché camerounais, véritable locomotive de la CEMAC. Fort de cette réussite, les partisans du maintien des deux bourses dans la zone se voient confortés dans leur vision. Lors d'un entretien en octobre dernier avec Les Afriques, Alexandre Gandou, président de la Commission de surveillance des marchés financiers de l'Afrique centrale, s'était montré favorable à cette option : « Je pense que ce qu'il convient de faire, c'est de travailler à l'harmonisation de la règlementation, de sorte que les mêmes règles s'appliquent d'une place boursière à l'autre. Il faut également travailler à ce que les régulateurs se parlent. Donc, créer un collège de régulateurs, de sorte que, si éventuellement il y a un problème sur le marché, la régulation s'exprime d'une même voix. » Une prise de position confortée par les partenaires étrangers, dont la Banque mondiale qui finance le projet d'une interconnexion technique entre les deux places.

Emprunt obligataire
En outre, la réussite de l'opération de la filiale de la Banque mondiale est de bon augure pour l'Etat camerounais qui s'apprête à lancer un emprunt obligataire de 200 milliards dès l'année prochaine.
Reste que, si le compartiment obligataire semble inscrit dans de bonnes perspectives, celui dédié à la classe action peine à décoller. Malgré tout son potentiel, le Douala Stock Exchange ne dispose que de trois entreprises cotées après huit ans d'activité. Il s'agit de la Société des eaux minérales du Cameroun (Semc), filiale camerounaise du groupe français Castel, de la Société agricole et forestière du Cameroun (SAFACAM), l'une des principales sociétés agro-industrielles du pays, et de la Société camerounaise de palmeraies (SOCAPALM). Ces deux dernières sociétés appartiennent au groupe Bolloré. D'autres entreprises devraient rejoindre prochainement la cote. Il s'agit entre autres du Fonds spécial d'équipement et d'intervention intercommunale (FEICOM), de la Société sucrière du Cameroun (SOSUCAM) et de la Banque des communes.
Comparée à la Bourse de Libreville, qui n'a toujours pas fêté sa première introduction, Douala est bien lotie. L'absence du secteur bancaire et financier en général illustre bien le gap entre la bourse et l'économie du Cameroun, de loin le premier PIB de la zone CEMAC.

Incitations intéressantes
Pour attirer plus de souscripteurs et d'émetteurs, l'Etat a mis en branle un certain nombre d'incitations : réduction de l'impôt sur l'IS pour une période de trois ans. Les émetteurs peuvent, selon les conditions, bénéficier d'un taux de jusqu'à 10%, soit d'une réduction substantielle par rapport au taux de droit commun (35%). Les dispositions sont valables pour les entreprises non cotées faisant appel public à l'épargne et qui consentent à échanger des titres de capital ou de créance à la bourse.
Situé dans la ville portuaire de Douala, capitale économique du Cameroun, le DSX est une société anonyme dont le tour de table est détenu à 63,7% par dix banques commerciales privées, le Crédit foncier du Cameroun et le FMO hollandais. Le reste est complété par des intérêts publics (23%) et des compagnies d'assurances privées (13,3%).

A.W.

Pierre Ekoulé Mouangué, artisan du renouveau du DSX
Pierre Ekoule Mouangue

Si la Bourse de Douala a vu le jour en 2001, il aura fallu le 30 juin 2006 pour fêter la toute première introduction. C'était quelque mois seulement après la nomination de Pierre Ekoulé Mouangué au poste de directeur général. L'ancien administrateur directeur de la clientèle des particuliers à la Standard Chartered Bank Cameroon (2000-2004) n'a pas eu besoin d'un round d'observation, ayant fait toute sa carrière au sein des instituions financières du pays.

Services aux entreprises
  1. Plus lus 7 jours
  2. partagés 1 mois
  3. lus 1 mois
next
prev