(Investir au Cameroun) - Le ministre camerounais des Finances, Alamine Ousmane Mey (photo), a rendu public, le 21 avril 2014, un arrêté prorogeant, pour la 5ème fois consécutive, le délai de restructuration de la Commercial Bank of Cameroon (CBC). Contrairement aux quatre premières prorogations dont les délais étaient de 3 mois, celle-ci s’étend sur 6 mois, à compter du 1er janvier 2014. Il s’agit donc d’un arrêté en régularisation de la situation de la CBC, dont le dernier délai de la restructuration est échu depuis le 31 décembre 2013.
Bien que les sources officielles soient peu disertes sur les raisons de ces prorogations répétées des délais d’une restructuration qui aurait due être bouclée depuis juillet 2013, des avis autorisés y voient la suite de la bataille entre les fondateurs de cette banque à capitaux majoritairement camerounais, d’une part, et l’autorité de régulation sous-régionale (Cobac) et l’autorité monétaire camerounaise (ministère des Finances), d’autre part.
De ce point de vue, l’on se souvient, par exemple, qu’au cours d’une AG mixte de la CBC organisée à Douala le 9 décembre 2013, les sociétés Capital Financial Holdings Luxembourg SA (CFHL), Fotso Group Holdings (Chypre) et Dawney Holdings Ltd (Iles Vierges Britanniques), qui avaient été expulsées de la salle des travaux, officiellement pour cause de la mise sous séquestre de leurs actions, avaient dénoncé une «nouvelle étape dans la tentative d’expropriation des actionnaires historiques de la CBC».
Ces actionnaires continuent, en effet, de revendiquer 53,71% du capital de la CBC, malgré la dilapidation des fonds propres de la banque constatée par le gendarme du secteur bancaire dans la zone Cemac. Ils ont, par ailleurs, boycotté l’opération de recapitalisation de la CBC lancée par l’administrateur provisoire, et clôturée le 30 décembre 2013, obligeant Martin Luther Njanga Njoh a procédé à un 2ème tour de table pour rassembler les 12 milliards de FCfa sollicités.
En rappel, la banque créée par le milliardaire camerounais, Victor Fotso, avait entamé sa descente aux enfers en 2009, après un contrôle de la Cobac. Le gendarme du secteur bancaire dans la zone Cemac avait décelé des écarts dans la gestion de cet établissement de crédit, notamment la dilapidation des fonds propres imputée à Yves Michel Fotso, fils de l’actionnaire majoritaire, qui contrôle aussi les entreprises Capital Financial Holdings Luxembourg SA, Fotso Group Holdings et Dawney Holdings Ltd.
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