(Investir au Cameroun) - Selon l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) qui classe le Cameroun au deuxième rang des pays exportateurs de bois en Afrique, cette filière contribue à hauteur de 8% au Produit intérieur brut (PIB) et génère près de 165 000 emplois directs. Elle constitue de ce fait la deuxième ressource d’exploitation, dont 60% sont destinés au marché de l’Union européenne (UE). Toutefois, déplore-t-on au ministère chargé de la Forêt et de la faune (MINFOF), plus de la moitié du bois camerounais est exportée en toute illégalité. En témoignent les maigres recettes qui sont reversées dans les caisses publiques.
Déterminé à changer la donne, début octobre 2010, le Cameroun signe avec l’UE un accord sur l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux de bois et produits dérivés vers l’UE (FLEGT). Ratifié début août 2011, l’accord entre en vigueur dès le 3 mars 2013. Entre autres exigences du FLEGT, la réorganisation du MINFOF qui, actuellement, ne permet pas une application de l’accord ; la nécessaire révision de la loi de 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche frappée d’obsolescence et inadaptée aux aspects du FLEGT et l’introduction de la Réduction d’émission due à la dégradation de la forêt (REED).
De l’avis de Salomon Janvier Belinga, chef service des normes et point focal FLEGT au MINFOF, «le Cameroun gagne beaucoup à appliquer l’accord». Le FLEGT, explique-t-il, «vise d’abord à réduire l’exploitation illégale du bois. Sa mise en application sous-tend des changements dont le premier est le géo-référencement de la forêt. D’un mot, il s’agit d’une sorte de recensement avec localisation des arbres. Il s’ensuit une plus grande traçabilité dans la filière.»
L’application de l’accord, ajoute M. Belinga, «permettra aussi d’améliorer le recouvrement des recettes de l’Etat. Aussi, les populations riveraines auront-elles droit à leur quote-part de recettes. Toute chose qui présage de l’amélioration significative de leurs conditions de vie. Ainsi l’application du FLEGT contribuera à lutter contre la pauvreté, elle permettra d’améliorer l’image du Cameroun à l’international».
Mais le point focal FLEGT au MINFOF craint simplement que le Cameroun ne soit pas prêt d’ici mars 2013, date butoir fixée par l’UE.
GCM