(Investir au Cameroun) - Ce 15 janvier 2015, le prix du Brent sur le marché international affiche encore moins de 50 dollars. Pourtant, selon Lazare Bela, ancien directeur des affaires économiques, et actuel Conseiller technique au ministère des Finances, les prévisions de prix du brut dans le cadre de la préparation du budget de l’Etat du Cameroun pour l’année 2015, ont été de 89 dollars, soit plus de 49 dollars en moins que les prévisions du gouvernement camerounais.

Si le prix du brut ne reprend pas rapidement la courbe ascendante, comme le prédisent d’ailleurs plusieurs analystes, la part des recettes pétrolières dans le budget 2015 de l’Etat du Cameroun (environ 20%) devraient être largement en dessous des prévisions, privant ainsi le Trésor public d’importantes ressources. Dans ce cas, projette le Conseilller technique du ministre des Finances dans une interview au quotidien gouvernemental, «on sera obligé de s’ajuster au fur et à mesure qu’on constatera des écarts entre prévisions et les réalisations».

Cependant, confie M. Bela, il serait inutile pour le gouvernement camerounais de procéder à une révision globale des lignes budgétaires, comme on l’a vu dans certains pays africains producteurs de pétrole. «Le budget du Congo, c’est entre 80 et 90% de recettes du pétrole. Ce n’est pas le cas du Cameroun, où le pétrole n’intervient qu’à 1/5e dans le budget de l’Etat», fait-il remarquer, en ajoutant que le Cameroun «n’a donc pas les mêmes contraintes que ces pays-là», dans lesquelles le budget dépend fortement de la manne pétrolière.

A la limite, pour équilibrer son enveloppe budgétaire 2015 face à la baisse des prix du baril de brut, analyse M. Bela, le Cameroun dispose d’une «bonne marge qui peut se gérer simplement par une régulation budgétaire», qui consiste à resserrer les dépenses. «Une autre possibilité consiste à trouver d’autres recettes. Jusqu’ici, on a vu des ordonnances du chef de l’Etat qui exonéraient d’impôts et taxes certains produits. On peut bien avoir des ordonnances en sens contraire», prévient-il.