Ça y est ! Après plusieurs années de complaintes, les notaires, avocats et autres employés des professions libérales peuvent désormais bénéficier des prestations de la sécurité sociale au Cameroun. De même, les acteurs du secteur informel, dans lequel évolue officiellement plus de 51% des opérateurs de l’économie camerounaise, peuvent désormais profiter des prestations de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), le bras séculier de l’Etat en la matière.
C’est la révolution qu’apporte un décret signé le 13 août 2014 par le Premier ministre camerounais, Philémon Yang (photo), lequel texte fixe «les conditions et modalités de prise en charge des assurés volontaires au régime d’assurance pension de vieillesse, d’invalidité et de décès».
Sont concernés par cette nouvelle mesure, précise le texte du PM, les «personnes dotées de capacités contributives, mais qui ne sont pas soumises à un assujettissement obligatoire contre les risques de vieillesse, invalidité et décès ; les travailleurs qui ne remplissent pas les conditions d’affiliation au régime général, au régime des personnels de l’Etat, ou à un quelconque régime spécial de sécurité sociale ; les anciens assurés sociaux qui cessent de remplir les conditions d’assujettissement au régime général».
Traduction : tous les exclus de la sécurité sociale au Cameroun peuvent désormais rentrer dans le fichier de la CNPS, sur «présentation d’une demande au centre de l’organisme de sécurité sociale compétent rattaché au lieu de son domicile contre récépissé», apprend-on. Selon le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, ce décret du PM vise à augmenter le taux de couverture de la population par les prestations offertes par la CNPS, lesquelles se limitaient jusqu’ici aux travailleurs du secteur formel (exclusion faite des agents des professions libérales), tandis que les agents de l’Etat bénéficient du régime spécial implémenté par les ministères de la Fonction publique et des Finances.
Mais par-dessus tout, le décret signé le 13 août 2014 par le chef du gouvernement camerounais, constitue une avancée notable vers la réalisation de l’ambition gouvernementale, de faire passer le taux de couverture de la sécurité sociale dans le pays, des 10% actuels à 20% des travailleurs, d’ici à l’année 2015.
Brice R. Mbodiam
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