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Yaoundé - 23 avril 2024 -
Mines et hydrocarbures

Hydrocarbures

(Investir au Cameroun) - D’importantes réserves de pétrole et de gaz

Des recherches et des explorations en cours, qui laissent entrevoir des perspectives encourageantes pour la production pétrolière et gazière, permettraient au Cameroun de conquérir un important marché international.

Par Achille Mbog Pibasso, Douala

Avec un potentiel connu de 250 millions de barils, le Cameroun ne fait certes pas encore partie des plus grands producteurs de pétrole du continent. Mais de nombreuses explorations et recherches en cours laissent croire que le potentiel serait très important. Les raisons de le croire sont d’autant plus fondées que le Cameroun, au cœur de l’Afrique, partage pratiquement le même bassin que certains grands pays producteurs, à l’instar du Nigeria et de la Guinée équatoriale, qui font du reste partie des cinq premiers pays producteurs du pétrole d’Afrique, mais aussi du Gabon, du Congo et du Tchad, qui sont des producteurs moyens. Actuellement, les explorations se poursuivent dans plusieurs parties du pays, aussi bien dans le bassin du Logone Birni, frontalier du Tchad et du Nigeria, que dans ceux de Rio del Rey, de l’Atlantique et du littoral, à la lisière du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Nigeria. La Société nationale des hydrocarbures (SNH), bras séculier de l’Etat en la matière, a encore récemment délivré des certificats d’exploration et de recherche à des multinationales occidentales, en l’occurrence la firme française Total, très présente dans le domaine de l’exploration.

Société nationale de raffinage (SONARA).
Société nationale de raffinage (SONARA)


La péninsule de Bakassi
Bien que la politique de développement du pays ne repose pas spécifiquement sur les revenus du pétrole, il convient de souligner que les ressources pétrolières constituent, après les recettes fiscales et douanières, l’un des principaux revenus de l’Etat, avec une contribution de plus de 400 milliards de francs CFA dans le budget de l’Etat, soit à peu près 1/5 de l’enveloppe globale du pays en 2010. Selon des experts, la rétrocession de la péninsule de Bakassi au Cameroun devrait augmenter les potentialités du pays, cette zone étant réputée riche en pétrole. C’est sans doute pour préparer toutes ces mutations en cours que le gouvernement camerounais vient d’entreprendre l’extension et la modernisation de l’unique raffinerie du pays, celle de la Société nationale de raffinage (SONARA).

Les ressources pétrolières constituent, après les recettes fiscales et douanières, l’un des principaux revenus de l’Etat, avec une contribution de plus de 400 milliards de francs CFA dans le budget de l’Etat, soit à peu près 1/5 de l’enveloppe globale du pays en 2010.

D’un montant de 350 milliards de francs CFA, les travaux de modernisation de l’usine devraient permettre à terme au Cameroun de raffiner sur place les bruts lourds et légers, et par conséquent de doper sa production pétrolière. A la fin des travaux, la capacité de production annuelle passera de 2 100 000 tonnes actuellement à 3 500 000 tonnes, « ce qui nous permettra un développement accru des parts de marché à l’exportation et en priorité dans notre hinterland, le marché national étant déjà satisfait », a rassuré le directeur général de la SONARA, Charles Metouck. En ligne de mire, l’Afrique de l’Est, l’Amérique latine et les Etats-Unis, où le Cameroun entend conquérir d’importantes parts de marché.

Evolutions technologiques

Le projet, qui intègre les récentes évolutions technologiques en la matière, donne la possibilité, grâce à la modification des installations, de traiter toute qualité de brut, et en particulier les bruts produits au Cameroun. C’est ainsi que sur le plan technique, les travaux confèreront à la raffinerie une souplesse dans la gestion de la production, tandis que « la distillation atmosphérique sera dégoulottée, ainsi que l’adjonction d’une section de preflash ». L’on prévoit le doublement de la capacité de reformage avec l’installation d’une nouvelle unité identique à l’existante, la nouvelle capacité devant atteindre 610 000 tonnes/an (2x50m3/h). En plus de l’augmentation de la capacité de stockage, la construction d’une distillation sous vide d’une capacité de 1 300 000 tonnes/an sera réalisée, sans oublier l’installation d’une unité de cogénération opérant sur résidu sous vide, pour une nouvelle capacité de 9 MW et 11t/h – vapeur Hp, indique-t-on à la SONARA.
Le gaz naturel, dont les potentialités sont estimées à 187 milliards de m3, est également promis à un bel avenir. Il y a quelques jours, une délégation de Gaz de France (GDF) Suez Global LNG, conduite par le vice-président directeur général Jean François Cerelli, a séjourné au Cameroun dans la perspective d’un programme de développement du gaz dans une joint-venture avec la SNH « à ce grand projet de valorisation du gaz camerounais, en construisant l’usine de liquéfaction pour gaz au Cameroun qui permettra l’exportation vers les marchés extérieurs, alors qu’une partie de ce gaz restera au Cameroun ». Le Cameroun ambitionne de construire deux usines pour la production du gaz à Douala et à Kribi, dont une importante quantité sera destinée à l’exportation, étant donné que les potentialités permettent de couvrir le marché national.

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