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Yaoundé - 19 avril 2024 -

Le ministère du Développement urbain et de l’Habitat finalise actuellement une application numérique qui va permettre de recevoir les demandes, traiter et délivrer les permis de bâtir en ligne, a-t-on appris, au cours d’un séminaire à Douala, la capitale économique du pays.

Selon les experts tunisiens qui travaillent sur ce projet pour lequel le gouvernement camerounais a investi 300 millions de francs Cfa, l’application sera prête et opérationnelle dans la ville de Douala, dès le mois de janvier 2018.

Cette innovation va permettre de réduire les délais de délivrance de ce document administratif exigé à toute personne désireuse de bâtir une maison, mais pour lequel il faut souvent attendre plusieurs années, tout en subissant les tracasseries des agents des mairies, qui écument quotidiennement les chantiers.

BRM

Published in Gestion publique

A l’occasion du Cameroon Business Forum (CBF), plateforme d’échange entre les secteurs privé et public camerounais, dont la 8ème édition s’est déroulée le 13 mars 2017 à Douala, la capitale économique du pays, les opérateurs économiques ont exprimé un vœu qui risque de ne pas plaire aux pourfendeurs de l’accaparement des terres par les entreprises agro-industrielles au détriment des communautés villageoises.

En effet, par la voix du président de la Chambre de Commerce, de l’Industrie, des Mines et de l’Artisanat (Ccima) du Cameroun, Christophe Eken, la communauté des hommes d’affaires a souhaité que le gouvernement conduise une « réforme foncière, en vue de faciliter l’accès à la terre aux investisseurs, surtout dans le domaine de l’agro-industrie », peut-on lire dans le communiqué officiel ayant sanctionné le 8ème CBF. Pour les opérateurs économiques, cette réforme est à classer au rang des « priorités », si le gouvernement veut « accroître la compétitivité de l’économie camerounaise ».

Cette requête intervient dans un contexte marqué par la dénonciation par les organisations de la société civile, de l’accaparement des terres par les unités agro-industrielles, pratique qui, selon ces ONG, met à mal la survie même des communautés riveraines. Les dernières dénonciations en date sont celles de Greenpeace et les ONG locales contre la société Sithe Global Sustainable Oils Cameroun (Sgsoc), filiale de la firme américaine Herakles Farms, alors propriétaire d’une concession foncière de 20 000 hectares dédiés à la culture du palmier à huile dans la région du Sud-Ouest.

En septembre 2015, dans un mémorandum adressé aux autorités publiques, les riverains des plantations de la société anonyme Hévéa du Cameroun (Hévécam) dans les arrondissements de Lokoundjé et de Kribi II, tous situés dans la région du Sud du pays, accusaient ouvertement cette filiale du groupe chinois Sinochem International de s’accaparer les terres cultivables, en allant au-delà des limites de certaines de ses concessions foncières. Une situation qui, selon eux, les prive de moyens de subsistance généralement pourvus par la pratique d’activités agricoles sur les terres querellées.

Pour rappel, selon deux études publiées en fin d’année 2015 et menées séparément par Land Matrix, l’observatoire mondial sur les acquisitions foncières à grande échelle, et Deborah Brautigam, directrice de l’Initiative de recherche sur la Chine en Afrique (China Africa Research Initiative) à l'Université Johns Hopkins aux USA, le Cameroun fait partie du top 10 des pays africains ayant le plus cédé les terres pour les investissements agricoles chinois.

En effet, précise la Fondation Thomson Reuters, avec 10 120 hectares de terres cédées à la société chinoise Shaanxi Land Reclamation General Corporation (qui opère sous le nom IKO) pour la culture du maïs et du riz dans la région du Centre du pays (Nanga Eboko et Ndjoré), « le Cameroun, l’Ethiopie et le Mozambique recensent quelques-uns des plus importants investissements chinois » dans l’agriculture sur le continent noir.

Mais à l’échelle continentale, apprend-on, le Cameroun arrive loin derrière le Zimbabwe, qui a cédé 100 000 hectares à la société chinoise CWE pour la culture du maïs, ou encore des pays tels que le Nigéria et le Mozambique, qui ont déjà cédé 25 000 hectares chacun pour les investissements agricoles chinois ; le Mali et l’Ethiopie, avec 20 000 hectares cédés chacun.

Brice R. Mbodiam

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Published in Agro-industrie

Le gouvernement du Cameroun et la Banque mondiale viennent de procéder à la signature officielle et publique, de l’accord de financement du Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (Pidma), dont l’objectif stratégique est d’accroitre de manière significative  les volumes de production de certains produits comme le maïs, le sorgho ou encore le manioc, pour les porter à des niveaux et une qualité correspondants aux besoins des agro-industries locales.

Le projet qui connait la présence de plusieurs agences de développement autour du groupe de la Banque mondiale connait outre la participation de gros acteurs de l’agro-industrie camerounaise à l’instar de Nestlé ou encore Diageo (producteur de Guinness), celle des leaders dans la production de viande de poulet et de provende. D’un autre côté, des banques sont partenaires du projet et soutiendront financièrement les coopératives éligibles au Pidma.

Pourtant, rien ne sera simple dans ce projet, en raison de la contrainte que représente l’accès au foncier. En effet, au Cameroun, l’Etat reste encore le gardien des terres et au-delà d’un certain espace, il faut des accords qui peuvent arriver jusqu’au président de la République et des procédures longues et complexes pour avoir accès à certaines étendues de terres. Selon une source proche du Pidma, cette préoccupation est revenue à l’ordre du jour lors des rencontres avec des bénéficiaires.

«Sur le sujet, un chef de village a répondu qu’ils avaient la possibilité de délivrer un document tenant lieu de titre d’exploitation et qui permettront de pouvoir exploiter certains espaces», a confié cette source. Mais, rien n’est sûr, ce d’autant que sur la question du foncier, les conflits d’autorité entre le pouvoir traditionnel et le pouvoir institutionnel sont désormais assez nombreux au Cameroun. Toujours en matière foncière, le projet n’a pas expliqué comment seront gérés les risques liés au genre.

Dans une grande partie des cas, les produits comme le manioc, le sorgho ou encore le maïs sont cultivés par les femmes rurales, les hommes préférant les cultures de rente. Or, la monétisation de la production que va créer le Pidma risque de voir de nombreux hommes s’investir dans ce segment et expulser des femmes, dans un contexte de tradition africaine où ces dernières  n’ont souvent pas de droits réels sur les terres.

«Le risque n’est pas seulement de voir le Cameroun violer ses engagements sur le genre. Il y a un risque de voir le projet lui-même souffrir de manque de main d’œuvre engagée. En général, les femmes, en plus grand nombre dans l’agriculture vivrière, s’appliquent à ce travail parce que cela nourrit directement leurs familles. Si elles savent qu’elles auront de l’argent, elles sont susceptibles de s’appliquer davantage et c’est un atout. Car, cela  garantit une main d’œuvre permanente et respectueuse des standards fixés. Or, pour cela, il faudra régler la question du foncier pour ces femmes rurales», a expliqué un autre expert ayant requis l’anonymat.

Le troisième défi que pose le foncier sera la capacité des producteurs à rendre disponibles les volumes souhaités par le marché. Une solution qui existe serait de transformer, avec le temps, le partenariat des entreprises acquéreuses des produits, en partenariats publics-privés. Dans la législation camerounaise, qui régit ce mécanisme, les entreprises peuvent se voir accorder des droits sur les terrains de leurs opérations. Dans ce cas, ils seront co-managers  du projet, une situation qui risque de ne pas plaire à tout le monde, mais qui pourrait avoir le don de doper l’efficience du projet et de le pérenniser.

Idriss Linge

 

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