(Investir au Cameroun) - La filiale au Cameroun de l’opérateur des télécommunications Orange a annoncé ce 30 janvier 2015, avoir baissé les prix de l’appel téléphonique à 15 francs Cfa la minute, un niveau que personne n’aurait imaginé il y a 10 ans lorsque le groupe rachetait Mobilis et que les appels coûtaient encore 500 francs Cfa (1$) la minute.
Les détails de cette baisse de prix ne sont pas encore connus, mais l’annonce intervient au lendemain de l’annonce faite par son concurrent direct, Mobile Telecommunications Network (MTN), leader du marché selon des données de septembre 2014, ait lancé une campagne d’affichage annonçant le prix de l’appel à 25 francs Cfa.
C’est une nouvelle étape dans la bataille directe que se livrent sur le sol camerounais, les deux géants de la téléphonie mobile en Afrique, alors que le pays s’attend à voir généralisé la 3G cette année. En 2014, les deux opérateurs ont annoncé avoir cédé une majorité de leurs tours. «Cela entraînais des coûts énormes, tant pour la location des sites, que pour leurs gestions opérationnelles. Aujourd’hui, nous pouvons désormais nous concentrer sur notre cœur de métier, à savoir la téléphonie», a expliqué une source à Orange Cameroun.
Cependant, cette baisse des prix annoncée par les deux opérateurs font peser une série de risques sur certains acteurs. Les premiers sont les tenanciers des points d’appel (Call Box), qui jusque-là avait le monopole des prix bas. «Il est évident que cette catégorie d’acteurs devra effectuer une transformation de leurs business model, sinon, il vont disparaître. Maintenant, tout dépend de comment les opérateurs et les gros fournisseurs vont définir les différentes marges jusqu’au client final. Mais avec ce niveau de prix, cela deviendra difficile pour les callboxes», a confié Martial Motcho, un expert camerounais des TIC.
Une autre conséquence à envisager est celle de la réaction de Nextel, le troisième opérateur, et jusqu’ici unique exploitant de la 3G, qui cherche encore ses marques dans le pays. Aux dernières nouvelles, il avait dépassé les 400 000 abonnés en fin d’année 2014. «Mais, cela risque de ne pas suffire. Généralement, dans les services de télécommunications de masse, l’affaire devient rentable lorsqu’on possède une masse critique de clients qui assurent un revenu permanent, pour un minimum de dépenses opérationnelles», a expliqué M. Motcho
A l’analyse, il semble désormais clair que les deux opérateurs ont désormais les yeux tournés vers la 3G, qui devrait en principe bientôt être à leurs portées. Mobiliser et fidéliser le maximum d’utilisateurs au moyen des prix extrêmement bas sur les services d’appel, afin de maximiser sur les services de données, semblent être la stratégie qui marche. En tout cas, avec ses appels à 45 francs Cfa la minute et, surtout, son internet jugé «rapide» par certains, on peut comprendre pourquoi la filiale du Vietnamien Viettel a rapidement gagné des parts de marché.
La réaction de la Cameroon Télécommunications (CAMTEL), l’opérateur historique, est fortement attendue. Des sources très introduites ont annoncé que l’entreprise parapublique annonceront bientôt des offres incroyables, mais avec pour vocation de relancer la clientèle fixe. Une proposition qu’on attend de voir dans un segment où elle est en quasi-monopole.
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