A la faveur de la menace de grève brandit par les transporteurs camerounais au lendemain de la hausse des prix des carburants et du gaz domestique dès le 1er juillet 2014, le gouvernement camerounais vient de procéder à une augmentation des prix des transports urbains. Selon un communiqué du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, le service par taxi de ville en journée est désormais rémunéré à 250 francs Cfa, contre 200 francs Cfa par le passé, soit une hausse de 25%. Dans la nuit, ce prix passe de 250 francs Cfa à 300 francs Cfa, en hausse de 20%.
Cette augmentation des tarifs dans les transports est plus importante pour des prestations telles que les «dépôts», qui passent de 1500 à 2000 francs Cfa en journée, puis de 2000 à 2500 francs Cfa la nuit, en hausse de 25 à 33%. La course, elle, passe de 2500 à 3000 francs l’heure. Le gouvernement a, cependant, maintenu la clause de la «négociation» entre clients et transporteurs, dans l’optique d’asseoir une certaine flexibilité sur ces prix homologués.
Une fois ces nouveaux tarifs rendus publics, les transporteurs interurbains ont également réajusté leurs prix. Un médecin en service dans la région de l’Ouest du Cameroun, affirme par exemple avoir payé 4500 francs Cfa dans une agence de voyage bien connue pour se rendre à Yaoundé le week-end dernier, au lieu des 3500 francs Cfa habituels, soit une hausse de 1000 francs Cfa, ce qui représente environ 30%. A son retour deux jours plus tard, précise-t-il, ce dernier a dû débourser cette fois-ci 5000 francs Cfa pour effectuer le même trajet, les tarifs ayant été à nouveau revus à la hausse dans l’intervalle par les responsables de la même agence de voyage.
Avec cette hausse des prix des transports, les populations camerounaises redoutent désormais une hausse généralisée des prix dans les marchés du pays, les coûts du transport impactant généralement toute la chaîne commerciale des produits manufacturés. Une augmentation généralisée des prix qui aura pour malheur d’annihiler l’effet escompté de la hausse des salaires de 5% dans la fonction publique camerounaise, décidée au lendemain de la révision des prix des carburants et du gaz domestique, officiellement pour maintenir le pouvoir d’achat de certains ménages.
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