(Investir au Cameroun) - Une délégation de l’Association panafricaine des producteurs de bananes et exportateurs de fruits (Afruibana), conduite par son président, le Camerounais Joseph Owono Kono, vient d’achever un plaidoyer au Cameroun. L’Afruibana sollicite le soutien des autorités camerounaises pour le blocage des hausses de salaires, jugés insoutenables, que les défenseurs du commerce équitable sont en passe d’imposer à la filière banane. Pour ce faire, la délégation a tour à tour rencontré les ministres du Commerce, de l’Agriculture, de l’Économie, du Travail, ainsi que les responsables de la délégation de l’Union européenne.
« Nous sommes venus porter notre plaidoyer auprès des autorités camerounaises pour attirer l’attention des décideurs internationaux, sur la préparation d’une directive relative aux salaires décents. Nous avons également attiré l’attention des autorités sur les autres possibilités de rémunération au niveau de nos différents pays. Nous sommes pour la justice sociale, mais dans le cadre des certifications de Fairtrade et Rainforest Alliance, nous nous trouvons dans la situation où un niveau de salaire est imposé. Nous pensons que ce niveau est insupportable pour les producteurs », explique le président d’Afruibana.
En clair, pour les producteurs de bananes en Afrique, souvent accusés de pratiquer des salaires esclavagistes dans les plantations, une revalorisation salariale qui pourrait imposer de payer minimalement 150 000 FCFA mensuel à chaque travailleur, comme suggèrent les certificateurs, asphyxiera les entreprises productrices.
« La masse salariale imposée risque d’impacter les investissements. Nous souhaitons que les gouvernements dénoncent le fait que certaines chapelles fassent d’injonctions sans tenir compte des conséquences sociales », a confié au journal Défis Actuels le vice-président Afruibana. Ce plaidoyer serait néanmoins plus audible si tous les membres de cette association faisaient preuve de transparence en publiant leurs comptes.
BRM