(Investir au Cameroun) - Malgré l’optimisme globalement affiché par les opérateurs économiques et les administrations au Cameroun, en ce qui concerne l’évolution des activités économiques au 4e trimestre 2022, l’activité devrait être plutôt timide dans le secteur primaire en général et agricole en particulier. Selon le test prévisionnel de conjoncture de la Beac, la banque centrale des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Tchad et Guinée équatoriale), cette timidité découlerait « du manque d’engouement des producteurs, qui pâtissent de la cherté des intrants agricoles », notamment des engrais.
En effet, selon diverses analyses, le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine en février 2022 a eu pour conséquence immédiate l’explosion des coûts des engrais, des céréales et bien d’autres matières premières et intrants sur le marché international. Ceci, en raison des sanctions prononcées contre la Russie, grand producteur de céréales (blé) et d’engrais, accusée par ses pairs occidentaux d’invasion d’un État souverain. À cela, il faut ajouter la forte augmentation des coûts du fret maritime, qui a contribué à renchérir davantage les importations des engrais et autres intrants.
Pour rappel, selon les données compilées par l’Institut national de la statistique (INS), les engrais représentent 17% des importations du Cameroun depuis la Russie. Ce qui fait de ce pays le premier fournisseur de ces intrants agricoles au Cameroun, avec 43% des parts de marché, contre seulement 11% pour la Chine.
BRM