(Investir au Cameroun) - Selon les chiffres révélés par l’Office national du cacao et du café (ONCC) ce 15 mars 2023 à Maroua, dans la partie septentrionale du pays, à l’occasion du lancement officiel de la campagne caféière 2022-2023, le Cameroun affiche une production commercialisée (elle intègre les stocks de la dernière campagne) de 11 557 tonnes de café (10 579 tonnes de robusta et 997 tonnes d’arabica) au cours de la campagne 2021-2022. Cette performance est pire que les 16 142 tonnes de production commercialisée de la campagne 2012-2013, alors qualifiée par les acteurs de la filière de campagne la plus mauvaise « des 50 dernières années ».
Force est de constater que les chiffres que vient de révéler l’Office national du cacao et du café (ONCC) à Maroua sont aux antipodes de l’embellie annoncée aux députés par le Premier ministre en novembre 2022. En effet, lors de la présentation du programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’année 2023, Joseph Dion Nguté avait annoncé qu’au cours de la campagne caféière 2021-2022, le Cameroun a enregistré une production de 38 047 tonnes, dont 6 386 tonnes de café arabica et 31 661 tonnes de café robusta. Des chiffres que contredit finalement l’ONCC.
En tout état de cause, le bilan de la campagne caféière 2021-2022, qui vient d’être officiellement présenté à Maroua, confirme la poursuite du déclin de la filière café au Cameroun, dans un contexte pourtant marqué, fait remarquer l’ONCC, par une « hausse soutenue des cours » mondiaux tout au long de la campagne. Bien plus, en affichant pour la 2e année consécutive une production sous la barre des 20 000 tonnes (12 156 tonnes lors de la campagne 2020-2021), le Cameroun s’éloigne davantage des 185 000 tonnes de café, toutes variétés confondues, projetées par le gouvernement dans le cadre du plan de relance 2015-2020 de la filière cacao-café.
À en croire le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), dont les initiatives visant à relever la production caféière font chou blanc jusqu’ici, la mauvaise passe que traverse la filière café au Cameroun depuis plusieurs décennies maintenant est la conjonction de plusieurs facteurs. Il s’agit principalement, apprend-on, du vieillissement et de la faible productivité des vergers ; du désintérêt des jeunes pour cette culture de rente, en raison de sa faible rentabilité ; de la pénibilité du travail et des offres plus lucratives dans d’autres secteurs d’activités…
Brice R. Mbodiam
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