(Investir au Cameroun) - Dans la perspective de l’accroissement de sa production de coton, de manière à atteindre au moins 400 000 tonnes en 2025, la Société de développement du coton (Sodecoton), le mastodonte agro-industriel de la partie septentrionale du Cameroun, accélère ses investissements dans les unités de transformation.
En effet, après la pose de la première pierre de sa 10è usine d’égrenage de coton, le 6 mars 2021 dans la localité de Gouna, l’entreprise cotonnière camerounaise, qui encadre plus de 250 000 producteurs, donne un coup d’accélérateur à son projet de construction d’une nouvelle huilerie dans la ville de Ngaoundéré. Dans un communiqué rendu public le 15 mars 2021, le ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature invite les populations aux audiences publiques, du 22 au 27 mars 2021, à l’effet de plancher sur l’étude d’impact environnemental de ce projet.
La 3ème huilerie de la Sodecoton (après celles de Garoua et de Maroua, Ndlr) sera construite à Tchabal Margol-Ngaoundéré. Elle sera dotée d’une capacité de trituration de 300 tonnes de coton par jour, selon le communiqué du ministère de l’Environnement. Pour financer ce projet, qui engloutira environ 25 milliards de FCFA, apprend-on de bonnes sources, la Sodecoton a initié depuis 2019 des négociations avec des bailleurs de fonds, parmi lesquels la Banque africaine de développement (BAD).
L’huilerie en gestation, soutient le top mangement de la Sodecoton, permettra non seulement « de répondre aux besoins toujours croissants d’amélioration de la trituration et de satisfaire à moindre coût le marché de la partie méridionale du Cameroun », mais aussi de doper incidemment la production des aliments pour le bétail.
Coronavirus
Dans le cadre de l’amélioration de la trituration du coton, l’entreprise cotonnière camerounaise, détenue à 59% par l’Etat (30% par Geocoton et 11% par la Société mobilière d’investissement du Cameroun), a déjà pu moderniser son huilerie de Maroua, grâce à un prêt de 2,5 milliards de FCFA octroyé par le banquier camerounais Afriland First Bank. A la faveur de cet investissement, les capacités de trituration à Maroua sont passées de 70 000 tonnes de coton graine en 2016, à 110 000 tonnes en 2019. La modernisation de l’huilerie de Garoua est également projetée, grâce à un crédit de 6 milliards de FCFA en négociation avec la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (Badea).
Pour rappel, lessivée par une perte sèche de 36 milliards de FCFA au cours du triennat 2014-2016, la Sodecoton, grâce à un plan de restructuration conduit par l’équipe managériale nommée à sa tête en 2016, a renoué avec les bénéfices dès la campagne 2017-2018. Après avoir affiché un résultat net de 5,1 milliards de FCFA au cours de cette campagne-là, l’enveloppe bénéficiaire a chuté un an plus tard, pour se situer à un peu plus de 3 milliards de FCFA en 2018-2019.
Mais, en dépit d’une nouvelle hausse de la production enregistrée au cours de la campagne cotonnière 2019-2020, l’entreprise a clôturé l’exercice par une nouvelle perte de 5,6 milliards de FCFA, en raison des ravages du coronavirus, apprend-on officiellement.
Brice R. Mbodiam
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