(Investir au Cameroun) - Le 19 août 2023, les responsables de l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad) ont remis à une coopérative de Wassande, dans la région de l’Adamaoua, deux tonnes de semences de blé. Cette quantité de matériel végétal, apprend-on, permettra de cultiver 20 hectares, pour un rendement projeté à 60 tonnes de blé marchand.
Les semences distribuées à Wassande, dans le cadre du Projet de développement de la production et de la transformation du blé au Cameroun, sont issues des trois premiers champs semenciers de blé récemment mis en place dans les localités de Wakwa, Mbang-Mboum et Wassande, afin de développer la culture du blé au Cameroun. Ce projet national vise à réduire les importations de cette céréale dans le pays.
Selon le dernier rapport sur « le commerce extérieur du Cameroun », publié par l’Institut national de la statistique (INS), le pays a importé une cargaison totale de 966 400 tonnes de blé en 2021. Ce qui correspond à une augmentation de 106 400 tonnes (+12,3%) par rapport aux 860 000 tonnes de cette céréale importées au cours de l’année 2020. Ces importations ont imposé au Cameroun d’expatrier une enveloppe de 182,7 milliards de FCFA, contribuant ainsi non seulement à obérer les réserves en devises du pays, mais aussi à creuser le déficit commercial du Cameroun, estimé à 1 478 milliards de FCFA en 2021 (+7,5%).
Afin de réduire la dépendance aux importations de blé, le gouvernement camerounais, à travers l’Irad, expérimente depuis quelques années des variétés de blé pouvant pousser dans le pays, avec des rendements probants. Ces expérimentations ont eu lieu dans les régions du Nord-Ouest et de l’Adamaoua. C’est dans cette dernière région que l’Irad a décidé de lancer les premiers champs semenciers. Certainement à la faveur des financements récemment mis à disposition par l’État.
En effet, après la publication en avril 2022 d’une note de conjoncture sur le blé, dans laquelle l’Irad invoquait le manque de moyens financiers pour le développement de la culture de cette céréale au Cameroun, le chef de l’État, Paul Biya, avait instruit la mise à la disposition de cet institut de recherche, d’une subvention spéciale d’un peu plus de 10 milliards de FCFA.
BRM