(Investir au Cameroun) - Attendue en 2021 pour relancer les activités de Pamol Plantations Plc, entreprise publique mise en difficulté par la crise socio-politique qui secoue les régions du Sud-Ouest (où Pamol exploite le palmier à huile) et du Nord-Ouest du Cameroun depuis bientôt 7 ans, la livraison de la nouvelle huilerie de cette société d’État n’a pas pu avoir lieu jusqu’à date. Pourtant, cet investissement d’un montant total de 8 milliards de FCFA avait déjà bénéficié, au 31 décembre 2020, d’un financement de 5,2 milliards de FCFA mis à disposition par l’État, unique actionnaire de l’entreprise.
En cause, le retard pris dans le déblocage du reliquat de près de 2,8 milliards de FCFA. En plus, « le fabricant a évoqué une inflation galopante ayant fait grimper les coûts de fabrication, ainsi que l’insécurité dans cette zone (région du Sud-Ouest, NDLR) », souligne la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) dans son rapport 2021 sur la situation des sociétés d’État.
Cette situation a conduit à une réorientation du projet. « À date, l’usine déjà fabriquée coûterait plus cher que le montant arrêté dans le contrat. Pour y faire face, il a été arrêté la signature d’un avenant au contrat, en vue de la fabrication d’une nouvelle usine simple de 30 tonnes par heure (la première était extensible à 60 tonnes par heure, NDLR), celle déjà fabriquée devant être vendue à une autre entreprise. Dans ce contexte, les paiements déjà effectués par Pamol Plantations Plc seraient considérés comme une avance… », détaille l’organisme spécialisé du ministère des Finances.
En attendant la livraison de cette usine, qui selon la CTR devrait contribuer à l’amélioration de la situation économique et financière de cette entreprise, Pamol Plantations tente tant bien que mal de se relever des ravages de la crise dite anglophone. L’on se souvient qu’à cause des revendications des sécessionnistes nées en 2016, l’entreprise a dû supprimer 1 700 emplois entre 2018 et 2020, en raison des difficultés à exploiter les plantations livrées à l’insécurité.
Du fait de cette réalité, indique le rapport de la CTR, seulement 36,5% des palmeraies de Pamol Plantations ont pu être exploitées au cours de l’année 2021. Pour un chiffre d’affaires de 1,2 milliard de FCFA, totalement absorbé par les charges d’exploitation « élevées ». En 2021, en dépit d’une subvention d’exploitation de 756,3 millions de FCFA versée par l’État-actionnaire, ce producteur d’huile de palme a enregistré un résultat net déficitaire de 786,7 millions de FCFA en fin d’exercice. Pour la 4e année consécutive, souligne la CTR.
Brice R. Mbodiam
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