(Investir au Cameroun) - Dans une étude relative au positionnement stratégique de la filière fabrication des produits à base de céréales au Cameroun, le Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) révèle que le pays exporte en moyenne, chaque année, une cargaison de 500 000 tonnes de maïs vers les pays de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Ces exportations, souligne l’étude, représentent 23% de la production nationale.
Au demeurant, alors qu’il exporte une bonne partie de sa production vers les pays voisins, le Cameroun importe abondamment la même céréale, pour combler son déficit estimé à 200 mille tonnes (2,8 millions de tonnes produites en 2020 sur une demande estimée à 3 millions de tonnes par le ministère de l’Agriculture, NDLR) et satisfaire les besoins de consommation locale. Pour preuve, à en croire les données de la direction générale des douanes du ministère des Finances, au cours de l’année 2019, le pays a importé 60 000 tonnes de maïs en provenance d’Ukraine.
En dépit de son statut hybride d’importateur et d’exportateur de maïs, la majeure partie de la production locale de cette céréale au Cameroun est destinée à la consommation des ménages. « Cette production est majoritairement destinée à l’autoconsommation (1 300 000 tonnes, soit 58% de la production), (…) à l’alimentation animale (350 000 tonnes, soit 16%) et, enfin, l’approvisionnement des agro-industries locales (à hauteur 50 000 tonnes, soit 2%) », détaille l’étude présentée ce 25 août 2021 à Douala par le BMN.
À en croire les experts de cette structure qui fait office de bras séculier de l’État du Cameroun en matière de développement des entreprises, le maïs est la 3e denrée alimentaire produite au Cameroun, après le manioc et la banane plantain. Il est, en même temps, la céréale la plus consommée dans le pays, « loin devant le riz et le sorgho », apprend-on.
Les plus gros consommateurs de maïs du pays se recrutent dans la partie septentrionale, où les céréales font partie des habitudes alimentaires. Dans le détail, chaque habitant des régions du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua consomme en moyenne 80 kg de maïs par an en zone rurale, contre 60 kg en moyenne en zone urbaine. Le volume de consommation dans la partie Sud (exception faite des régions du Nord-Ouest et de l’Ouest où la consommation atteint 50 kg par an et par habitant) du pays oscille entre 6 et 8 kg par an et par habitant, selon l’étude du BMN.
Brice R. Mbodiam
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