(Investir au Cameroun) - Depuis le 20 décembre 2021, le ministre camerounais de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe (photo), est le président en exercice du Conseil international consultatif de la noix de cajou, dont les membres achevaient les travaux de la 4e session ordinaire de cette organisation à Yaoundé. Pendant un an, ce membre du gouvernement camerounais va présider aux destinées de cette association, qui regroupe les pays africains assurant 70% de la production mondiale de la noix de cajou, encore appelée anacarde.
Il s’agit d’une culture de rente adaptée aux zones chaudes. Mais, bien qu’introduite au Cameroun (à Sanguéré dans la région du Nord, NDLR) dans les années 70 (au même moment qu’en Côte d’Ivoire, pays qui est aujourd’hui le premier producteur mondial, NDLR), dans le cadre d’un programme gouvernemental de lutte contre la désertification, la noix de cajou est encore très peu connue dans le pays. Mais, au regard des opportunités que recèle cette culture, le Cameroun entend en faire un produit d’appoint pour le coton, qui demeure jusqu’ici la seule culture de rente des régions septentrionales du pays (Nord, Extrême-Nord, Adamaoua).
Pour ce faire, en 2018, avec l’appui de la coopération allemande, le Cameroun s’est doté d’une stratégie nationale de développement de la chaîne de valeurs de la filière anacarde, avec pour ambitions d’être présent sur le marché mondial dès l’année 2023, de créer « 150 000 emplois dans les trois régions septentrionales du Cameroun et à l’Est en 5 ans », et de créer 1 000 emplois dans le secteur de la transformation de la noix de cajou (décorticage, production du jus d’anacarde…) au cours de la même période.
Selon la stratégie susmentionnée, tous ces objectifs ne seront atteints que grâce à la création de 150 000 hectares d’anacardiers dans le pays. C’est dans ce sillage que l’Institut de recherches agronomiques pour le développement (IRAD) conduit, depuis 2018, un projet de production de 10 millions de plants d’anacardiers, qui sont progressivement distribués aux agriculteurs. Cette quantité de matériel végétal est susceptible de catalyser la création, selon les experts, de 100 000 hectares de plantations au Cameroun.
Brice R. Mbodiam
Lire aussi :