(Investir au Cameroun) - Le 28 mars 2023 a eu lieu à Yaoundé, la capitale camerounaise, un atelier de présentation des résultats de la phase pilote du projet de production de semences de pomme de terre par « boutures apicales enracinées » (Bar). Il s’agit d’une technique indienne que le Cameroun expérimente, avec le concours des gouvernements indien et allemand, apprend-on.

Selon les parties, cette technique devrait révolutionner la production de la pomme de terre au Cameroun. D’abord grâce à des rendements plus intéressants à l’hectare, ensuite grâce à la réduction considérable du temps de production de la semence. En effet, apprend-on, la période relativement longue de la production de semences de pommes de terre, qu’impose la technique traditionnelle, provoque généralement l’indisponibilité de ce matériel végétal sur le marché.

À l’issue de ce programme pilote qui a duré huit mois, plus de 200 producteurs ont été sensibilisés, 25 producteurs de semences de pommes de terre formés sur la technologie des BAR et des vitro-plants distribués aux producteurs de semences de ce tubercule. « C’est une technologie très productive en termes de semences de pommes de terre. La preuve, le 22 décembre 2022, j’ai mis 6 000 vitro-plants dans ma serre, et figurez-vous qu’en ce moment (fin mars 2023) je suis à plus de 58 000 boutures apicales racinées, capables de produire des semences pour une superficie de 25 hectares », indique le président du conseil d’administration de l’Association des semenciers de pommes de terre du Cameroun, Norbert Kenfack, cité par site du Réseau francophone de l’innovation.

La production des semences de pomme de terre par la technique Bar devrait donc aider à atteindre les objectifs de productivité ciblés par la stratégie nationale actualisée pour le développement de la filière pomme de terre au Cameroun, qui a été validée le 7 mars 2023 à Yaoundé. Sa mise en œuvre nécessite des investissements de 40 milliards de FCFA.

Pour rappel, la production annuelle de la pomme de terre au Cameroun oscille entre 220 000 et 400 000 tonnes depuis 10 ans, selon la clémence du climat. Cette production nationale est largement en dessous de la demande, qui atteint souvent un million de tonnes par an. Selon les données fournies par le Projet centre d’innovations vertes pour le secteur agroalimentaire (GIZ-Procisa), les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest concentrent 80% de la production annuelle de la pomme de terre au Cameroun.

BRM

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