(Investir au Cameroun) - En dépit de l’impraticabilité des routes, les acheteurs de cacao au Cameroun semblent se hâter dans les bassins de production, pour faire des stocks avant l’arrivée de la saison sèche d’ici le 15 novembre 2019. Cette période de l’année est généralement marquée par une rude concurrence dans les achats de fèves.
Pour se mettre à l’abri d’une éventuelle flambée du prix des fèves du fait de la forte demande au cours de cette période, les acheteurs, qui ont déjà été très généreux durant toute la saison des pluies en maintenant les prix moyens des fèves au-dessus de la barre de 1000 FCFA le kilogramme, ont de nouveau cassé leur tirelire ces derniers jours.
En effet, selon les pointages du Système d’information des filières (SIF), le kilogramme de fèves, resté bloqué à un maximum de 1080 FCFA depuis près d’un mois, est remonté à 1220 FCFA depuis le 28 octobre 2019, contre un minimum de 1050 FCFA (il était de 1020 FCFA il y a encore quelques jours).
Les analystes les plus optimistes projettent ce prix moyen à 1500 FCFA d’ici le mois de décembre 2019, en raison de la concurrence qui s’annonce entre les acheteurs-exportateurs pendant la saison sèche, d’une part, et la forte demande de l’industrie locale, d’autre part.
En effet, en plus de l’augmentation des capacités de transformation de certains opérateurs (Sic Cacaos, par exemple, NDLR), de nouvelles unités de transformation entrent en production cette année. Il en est ainsi de Atlantic Cocoa, qui ambitionne de broyer près de 40 000 tonnes par an dans l’enceinte du complexe industrialo-portuaire de Kribi, la cité balnéaire de la région du Sud.
La forte demande de fèves observée dans les bassins de production du Cameroun, laquelle va s’accentuer au cours des prochaines semaines, selon les experts de la filière cacao, s’explique aussi par l’accès difficile à la région du Sud-Ouest.
Cet important bassin de production est en proie en l’insécurité depuis 2016, en raison de la crise anglophone qui sévit dans le pays. Au cours de la dernière campagne, cette situation a d’ailleurs fait perdre au Sud-Ouest son leadership dans la production cacaoyère, au profit de la région du Centre.
Brice R. Mbodiam