(Investir au Cameroun) - Depuis quelques semaines, révèle le trihebdomadaire régional L’œil du Sahel, les champs de céréales des départements du Logone et Chari et du Mayo Tsanaga, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, sont pris d’assaut par les oiseaux granivores. Selon les premières estimations, environ 1 500 hectares de plantations de mil et de sorgho ont déjà été attaqués par ces oiseaux, faisant ainsi planer la menace de la famine dans cette partie du pays, très portée sur la consommation des céréales.
« Ces oiseaux ont leur nid soit à l’intérieur du parc national de Waza, soit dans la zone rouge du côté du Nigeria. (…) Quand le sorgho en est en phase laiteuse, il devient leur produit de consommation par excellence. C’est pour cela que lorsqu’il n’y a pas d’intervention, ces oiseaux peuvent réduire la production à néant », confie un responsable du ministère de l’Agriculture.
En attendant une riposte globale contre ce phénomène, les populations sont obligées de se lever aux aurores pour protéger leurs champs, en chassant les oiseaux. « Dès 4 h du matin, les oiseaux envahissent déjà les parcelles pour picorer le mil. Avec les enfants, nous sommes obligés de nous précipiter au champ avant cette heure-là, pour espérer voir le reste du mil arriver à maturité. Actuellement, nous avons abandonné tous nos travaux de la journée pour nous consacrer uniquement à la protection de notre sorgho », confie Zra, un agriculteur interrogé par L’œil du Sahel.
Pour rappel, dotée d’un climat déjà peu propice aux rendements agricoles importants, la région de l’Extrême-Nord fait généralement face à un déficit de production céréalière, en raison des attaques régulières des oiseaux granivores et des troupeaux d’éléphants qui détruisent les récoltes, exposant ainsi les populations à la menace de la famine.
Cette menace renforcée ces dernières années par la présence de réfugiés à nourrir dans cette partie du pays, ainsi que par les attaques de Boko Haram qui ont amené les populations à abandonner certains champs, est cependant atténuée par l’Office céréalier. Cette centrale d’achat de céréales appartenant à l’Etat a pour mission de réguler l’approvisionnement du marché en période difficile.
BRM