(Investir au Cameroun) - Accusée par les distributeurs et autres agglomérés (fabricants de sucre en carreaux) de ne pas pouvoir satisfaire la demande du marché, du fait d’une production insuffisante, la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) affirme, dans un communiqué officiel, disposer dans ses magasins de Mbandjock, Nkoteng, Douala, Ngaoundéré et son entrepôt de Yaoundé, de stocks estimés à « plus de 32.000 tonnes de sucre ». Selon la filiale camerounaise du groupe Somdiaa, ces stocks permettent « un approvisionnement optimal des marchés nationaux, sur la période en cours et à l’approche du jeûne du Ramadan ».
Cette information avait déjà été révélée le 7 mars 2017 à Yaoundé par le PDG de Sosucam, Louis Yinda, au cours d’une réunion au ministère du Commerce. Cependant, le PDG de la Sosucam n’avait pas pu expliquer aux participants les raisons pour lesquelles, en dépit de la disponibilité d’importantes cargaisons de sucre dans ses magasins, le leader du marché local ne parvenait pas à satisfaire les commandes passées par les distributeurs et agglomérés du pays.
De plus, interrogé par le ministre Mbarga Atangana sur les capacités de la Sosucam à pouvoir approvisionner le marché local pendant la période du jeûne du Ramadan, qui couvre le mois de juin, Louis Yinda avait clairement indiqué que pour atteindre cet objectif, la Sosucam avait besoin d’une autorisation d’importation du gouvernement. Le libellé du communiqué que vient de rendre public la Sosucam semble d’ailleurs abonder dans le même sens, dans la mesure où il y est subtilement précisé que les stocks actuels peuvent assurer les approvisionnements « sur la période en cours et à l’approche du jeûne du Ramadan » ; et non pendant le jeûne du Ramadan, période caractérisée par une forte augmentation de la consommation du sucre.
Par ailleurs, selon les propres statistiques de la Sosucam, les livraisons de sucre aux consommateurs oscillent en moyenne entre 13 000 et 14 000 tonnes chaque mois. Couplés à «la difficile et rude saison sèche», qui impacte négativement la « production actuellement en cours » dans les deux usines de la Sosucam (Mbandjock avec une capacité de 43 000 tonnes par an, contre 77 000 tonnes de capacité pour l’usine de Nkoteng), ce rythme des ventes laisse augurer que les stocks actuels (32 000 tonnes) ne permettront pas d’approvisionner le marché au-delà du mois de mai 2017, mois qui correspond aussi à la fin de la campagne sucrière au Cameroun.
BRM
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