(Investir au Cameroun) - «Ces engins lourds nous permettront d’accroître notre production, non seulement dans le cadre des produits traditionnels comme la banane et le caoutchouc, mais aussi le manioc, le maïs,  ainsi que le piment. Nous disposons des terres pour le faire. Mais, pour cela, il nous faut des équipements.» Ces propos de Benjamin Itoe (photo), le président du Conseil d’administration de la Cameroon Development Corporation (CDC), révèlent les nouvelles ambitions de cette unité agro-industrielle publique, qui exploite des plantations de banane et d’hévéa dans la région du Sud-Ouest du pays.

En s’exprimant ainsi le 22 mai 2018 à Yaoundé, la capitale camerounaise, en marge d’une cérémonie de signature d’une convention de fourniture d’engins lourds, pour un montant de 39 milliards de francs Cfa ; le PCA de la CDC confirme l’implémentation d’un projet en gestation au sein de cette unité agro-industrielle publique depuis 2016, à la suite de difficultés financières consécutives à la baisse des prix de ses produits traditionnels sur le marché international.

En effet, au sortir d’un Conseil d’administration tenu du 9 au 10 août 2016, les administrateurs de cette entreprise, premier employeur du pays après l’Etat (près de 22 000 employés), avaient donné quitus à la direction générale, pour une diversification des produits de la CDC.

Le Conseil avait d’ailleurs été plus précis, en suggérant au top management de l’entreprise, de s’intéresser principalement à la production du maïs, du manioc et même du poivre ; trois produits «à cycle court» et «directement rentables», avaient soutenus les administrateurs dans un communiqué officiel.

Cette décision du Conseil d’administration de la CDC intervenait près de sept mois après la réorganisation de cette entreprise désormais contrôlée à 100% par l’Etat. En plus de révéler la prise de contrôle totale de la CDC par l’Etat camerounais, le décret présidentiel rendu public le 20 janvier 2016, a également étendu l’objet social de l’entreprise aux «activités agropastorales», ouvrant ainsi la porte à la diversification, qui semble être la voie du salut pour cette unité agro-industrielle dont les exportations de bananes ont fléchi de plus de 50% au premier trimestre 2018.

Brice R. Mbodiam

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