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Yaoundé - 16 avril 2024 -

Au lieu du 15 mars 2024, les délais de déclaration et de paiement des impôts au Cameroun sont prorogés d’une semaine. De ce fait, les contribuables ont donc jusqu’au 22 mars 2024, pour effectuer leurs formalités auprès des services de l’administration fiscale. C’est la quintessence d’un communiqué publié le 15 mars 2024 par le ministre des Finances. Ce report, explique Louis Paul Motazé (photo), « fait suite aux perturbations de la connexion internet survenue ces derniers jours, qui ont rendu difficile pour de nombreux usagers de s’acquitter de leurs obligations fiscales dans les délais impartis ».

En effet, depuis la matinée du 14 mars 2024, l’accès à l’internet est perturbé au Cameroun. Ce qui rend la connexion et les opérations difficiles sur la plateforme numérique de la direction générale des impôts (DGI) du ministère des Finances, sur laquelle s’effectuent désormais pratiquement toutes les procédures fiscales dans le pays. Cette digitalisation des procédures et autres paiements fiscaux, qui, selon l’administration fiscale, a fait exploser de 69% le nombre de contribuables actifs au Cameroun entre 2021 et 2023, et a permis d’augmenter le volume de recettes collectées de 140% entre 2010 et 2022, est cependant dépendante de la connexion internet.  

Dans un communiqué rendu public le 14 mars 2024, l’Association des opérateurs de téléphonie mobile en activité au Cameroun informe les abonnés que les perturbations de la connexion internet observées, depuis le même jour en matinée, sont consécutives à des « incidents majeurs » sur trois câbles sous-marins à fibre optique (WACS, SAT3 et MainOne). Le Cameroun est connecté à deux de ces trois câbles. Il s’agit notamment du WACS, dont le point d’atterrissement est à Limbé, dans la région du Sud-Ouest, et du SAT3, qui atterrit à Douala, la capitale économique du pays. Selon l’Association des opérateurs de téléphonie mobile du Cameroun, les causes de ces incidents n’ont pas encore été déterminées. « Les équipes techniques sont à pied d’œuvre pour identifier les causes et rétablir la connectivité dans les meilleurs délais », indiquent les opérateurs de mobile.

À en croire la même source, le Cameroun n’est pas le seul pays africain impacté par ces incidents survenus sur les câbles sous-marins desservant le continent noir. De sources variées, ces perturbations sont également ressenties dans des pays d’Afrique de l’Ouest tels que le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana. Avec à la clé d’importantes pertes pour de nombreux agents économiques, dont les activités dépendent de la connexion internet.

Brice R. Mbodiam

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15-03-2024-Internet perturbé au Cameroun à cause d’une panne sur des câbles sous-marins

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13-09-2022 - Impôts : la digitalisation contribue à l’augmentation des recettes du Cameroun de 140% entre 2010 et 2022 (DGI)

L’Agence de promotion des investissements (API) au Cameroun a annoncé l’organisation de la 4è édition du Cameroon Investment Forum (CIF), du 17 au 19 avril 2024 à Douala, la capitale économique du pays. La grand’messe de l’investissement au Cameroun cette année aura pour thème : « l'attrait des investissements productifs dans les chaînes de valeur agricoles et halieutiques en vue d'intensifier la dynamique d'import-substitution au Cameroun : focus sur les filières riz, maïs, poisson, lait et palmier à huile ».

A travers ce thème, explique l’API, il est question de mobiliser et orienter les investissements dans des filières de niche telles que « le riz, le maïs, le poisson, le lait et l’huile de palme. Ceci, afin de réduire le déficit commercial du Cameroun ».

En effet, chaque année, en raison du déficit de la production locale, ces produits sont massivement importés par le Cameroun (un projet du brasseur SABC a permis ces dernières années de réduire les importations de maïs, NDLR), avec à la clé l’expatriation de plusieurs milliards de FCFA

BRM

Entre avril et juin 2023, les banques et établissements financiers en activité au Cameroun ont accordé aux entreprises des crédits d’un montant total de 1 311,6 milliards de FCFA. Selon les données de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), ce volume de crédits est en hausse de près de 424 milliards de FCFA (+47,7%) en glissement annuel. En effet, les entreprises n’avaient reçu que 887,9 milliards de FCFA de concours bancaires au 2è trimestre 2022, selon la BEAC.

Cette augmentation plutôt importante des crédits bancaires au bénéfice des entreprises démontre une certaine inefficacité de la politique monétaire restrictive mise en place par la banque centrale depuis 2022, à l’effet de combattre l’inflation dans la zone Cemac. Matérialisée par des relèvements répétés des taux directeurs de la banque centrale, la suspension des opérations d’injection de liquidité dans le système bancaire et l’accroissement des volumes de ponction de la liquidité dans les banques, cette stratégie visait à assécher les établissements de crédit pour restreindre les financements bancaires.

Mais, de l’aveu même de celui qui était encore gouverneur de la BEAC à cette époque, les banques avaient trouvé une parade pour échapper à ce durcissement de la politique monétaire. S’exprimant le 23 juin 2023 au sortir d’une session du comité de politique monétaire de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli avait révélé que face à la politique monétaire restrictive, les banques s’étaient rabattues sur le marché secondaire des titres publics, où les transactions interbancaires via la pension livrée avaient alors explosé.

La pension livrée est un mécanisme qui permet aux banques de se prêter de l’argent entre elles, grâce à la mise en garantie des titres publics détenus par l’emprunteur. Cette transaction exige la signature d’une convention-cadre entre les parties. Celle-ci permet au prêteur de se voir automatiquement transférer la propriété des titres mis en garantie par l’emprunteur, une fois la date du remboursement de la créance échue. « On n’a même pas besoin d’aller devant un tribunal pour obtenir ce transfert de propriété », fait remarquer un cadre de la banque centrale.

Cette sécurité qu’offre la pension livrée permet ainsi aux banques d’échapper aux restrictions autour de la liquidité imposée par le pilotage de la politique monétaire, en se serrant les coudes entre elles. Ce qui leur permet de continuer à financer les agents économiques, contrairement aux visées de la politique monétaire restrictive mise en place par la banque centrale.

BRM

Le groupe française Air Liquide, présenté comme l’un des leaders mondiaux de la fourniture aux entreprises des gaz industriels et médicaux, a annoncé le 14 mars 2024 avoir conclu avec la firme d'investissements Adenia Partners, un accord pour la cession de ses actifs dans 12 pays d’Afrique subsaharienne. Parmi les filiales concernées, l’on retrouve celles du Cameroun, du Bénin, du Burkina Faso, du Congo, de la Côte d'Ivoire, du Gabon, du Ghana, de Madagascar, du Mali, de la RD Congo, du Sénégal et du Togo.

Le montant de la transaction n’a pas été révélé. Mais, apprend-on, les parties au deal annoncé le 14 mars 2024 devront encore attendre les différentes approbations de leur accord transactionnel par les autorités compétentes des différents pays concernés. De bonnes sources, les 12 filiales d’Air Liquide rachetées par l’investisseur Adenia Partners pèsent moins de 10% du chiffre d’affaires africain du groupe français qui, en plus des gaz industriels et médicaux, fournit également aux entreprises des équipements et consommables industriels, des équipements de soudage, ainsi que des produits d’hygiène et de protection incendie.

« Nous disposons localement d'un site de production qui comprend : des réservoirs de stockage d'oxygène et d'azote sous forme liquide, une unité de production d’acétylène, un centre de conditionnement de dioxyde de carbone et un centre de conditionnement d’argon », confie-t-on chez Air Liquide Cameroun, entreprise située dans la zone industrielle de Bassa, banlieue de Douala, la capitale économique camerounaise.

Jusqu’ici présent dans 72 pays à travers le monde, le groupe Air Liquide revendique 67 800 collaborateurs (dont environ 1 600 en Afrique) et plus de 4 millions de clients et de patients. Pour davantage développer les activités de ce groupe, le repreneur des 12 filiales africaines sus-mentionnées annonce d’ores et déjà des investissements d’un montant global de 30 millions d’euros, soit environ 20 milliards de FCFA.

Brice R. Mbodiam

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Depuis ce 14 mars, les Camerounais font l’expérience d’une connexion Internet fortement perturbée. Selon des opérateurs télécoms opérant au Cameroun, la situation résulte d’une panne sur certains câbles sous-marins de fibre optique auquel le pays est arrimé avec une vingtaine d’autres pays africains. « Nous connaissons des perturbations d’Internet suite à une panne sur les câbles sous-marins à fibre optique. Les équipes de Camtel (l’opérateur public de télécoms qui détient l’exclusivité de la fibre optique parmi les opérateurs du pays, Ndlr) travaillent au rétablissement », a annoncé Orange Cameroun, filiale locale du groupe français Orange, dans un Sms envoyé à ses clients jeudi. « Cher client, suite à incident sur les câbles sous-marins internationaux, Internet est momentanément perturbé. Nos excuses pour le désagrément subi », a déclaré de son côté MTN Cameroon, filiale camerounaise de l’opérateur sud-africain MTN, dans un Sms envoyé le même jour à ses abonnés.

Les perturbations du service Internet qui affectent actuellement le Cameroun sont dues à des incidents sur les câbles sous-marins de fibre optique WACS (West African Cable System), SAT-3 (South Africa Transit 3) et MainOne, principaux fournisseurs d’Internet à l’Afrique centrale et de l’Ouest, apprend-on. La panne s’est initialement déclenchée en Côte d’Ivoire, au Liberia, au Bénin et au Ghana avant de toucher huit autres pays en Afrique subsaharienne, dont le Cameroun, selon les données de NetBlocks, l’organisation de surveillance d’Internet dans le monde.

Ce n’est pas la première fois que des câbles sous-marins de fibre optique sont endommagés, perturbant le réseau Internet au Cameroun et en Afrique. Cependant, « la perturbation [de ce jeudi] est l’une des plus graves », affirme Isik Mater, directeur de recherche chez Netblocks, cité par le journal français Le Monde. Pour l’heure, l’on ignore les causes à l’origine de cette panne. Aucune information n’a par ailleurs filtré sur les opérations de réparation des câbles sous-marins impactés et sur leur durée. Par conséquent, l’on ne sait pas quand le service Internet sera complètement rétabli. Ce que l’on sait en revanche, c’est que cette panne aura une incidence sur l’économie, car de nombreuses entreprises du pays, dont les opérateurs télécoms, dépendent d’Internet pour fournir des services à leurs clients.

Patricia Ngo Ngouem

L’accès à l’internet est perturbé au Cameroun depuis la matinée de ce 14 mars 2024. Dans un communiqué rendu public ce même jour, l’Association des opérateurs de téléphonie mobile informe que ces perturbations sont consécutives à des « incidents majeurs » sur trois câbles sous-marins (WACS, SAT3 et MainOne). Le Cameroun est connecté à deux de ces trois câbles.

Il s’agit notamment du WACS, dont le point d’atterrissement est à Limbé, dans la région du Sud-Ouest, et du SAT3, qui atterrit à Douala, la capitale économique du pays. Selon l’Association des opérateurs de téléphonie mobile du Cameroun, les causes de ces incidents n’ont pas encore été déterminées. « Les équipes techniques sont à pied d’œuvre pour identifier les causes et rétablir la connectivité dans les meilleurs délais », indiquent les opérateurs de mobile.

A en croire la même source, le Cameroun n’est pas le seul pays africain impacté par ces incidents survenus sur les câbles sous-marins desservant le continent noir. De bonnes sources, les perturbations sont également ressenties dans des pays d’Afrique de l’Ouest tels que le Benin, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana, etc.

BRM

Au cours du 2ᵉ trimestre 2023, les taux d’intérêt moyens servis aux particuliers par les banques de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) se sont élevés à 16,89 %, contre 14,35 % au trimestre précédent. En glissement annuel, ces taux d’intérêt moyens ont également progressé de 66 points de base (0,66 %), révèle la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des six pays de la Cemac.

Avec cet accroissement des taux d’intérêt servis par les banquiers, aussi bien en glissement trimestriel qu’annuel, les particuliers de la Cemac ont été moins ménagés par les banquiers que les entreprises. « Concernant les PME, les taux débiteurs ont progressé de 56 points de base se situant à 10,27 % contre 10,02 % un trimestre plus tôt. Entre les deuxièmes trimestres 2022 et 2023, les taux débiteurs appliqués aux PME ont progressé de 56 points de base. S’agissant des grandes entreprises, les (taux) moyens se sont établis à 7,75 %, contre 6,85 % au premier trimestre 2023 et 7,77 % un an auparavant », peut-on lire dans le rapport de la Beac sur les taux débiteurs pratiqués par les banques au cours de la période sous revue.  

En clair, même si le crédit bancaire aux PME et grandes entreprises s’est également renchéri entre avril et juin 2023, par rapport à la même période en 2022, il l’a été à une proportion moins importante que celle des particuliers. Dans le détail, alors que les taux d’intérêts pour les crédits aux PME ont progressé de 0,55 % au cours de la période (contre 0,66 % pour les particuliers), les concours financiers des banques aux grandes entreprises enregistraient une hausse beaucoup moins importante de 0,02 %.

BRM

La Fondation Tony Elumelu, en partenariat avec la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), soutenue par l'Union européenne (UE), a lancé la deuxième édition de l'initiative Women Entrepreneurship for Africa(WE4A).

Dans le cadre du WE4A, ces partenaires se sont engagés à accroître l'inclusion économique et l'autonomisation des femmes africaines possédant des entreprises vertes existantes ou ayant des idées encore en gestation dans ce secteur, tout en contribuant à la création d'emplois décents dans les économies africaines.

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Ce programme ambitieux vise à renforcer les capacités entrepreneuriales des femmes africaines dans le secteur vert en facilitant leur accès au financement, aux opportunités de marché, ainsi qu'à l'amélioration des connaissances et à la formation technique pour les entrepreneures en Afrique. L’objectif clé étant d’améliorer la capacité commerciale des entreprises dirigées par des femmes et augmenter  leurs chances de lever des fonds et de suivi auprès d’investisseurs du secteur privé.

Le programme promet des subventions de $5000 à 1,000 femmes entrepreneures africaines, une formation en entrepreneuriat vert, un mentorat et un accès à vie à son réseau d’entrepreneurs.

Les activités de WE4A seront déployées dans plusieurs pays africains, avec un accent particulier sur le renforcement des capacités locales et la création de partenariats solides avec les acteurs du secteur public et privé.

Les entrepreneurs intéressés sont vivement encouragés à poser leur candidature avant la date de clôture, le 31 mars 2024  via ce lien https://www.tonyelumelufoundation.org/women-entrepreneurship-for-africa

Pour plus d'informations sur l'initiative Women Entrepreneurship for Africa (WE4A) et sur la manière de s'impliquer, veuillez contacter :

Email: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

À propos de la Fondation Tony Elumelu :

La Fondation Tony Elumelu est une organisation panafricaine à but non lucratif qui s'engage à promouvoir l'entrepreneuriat en Afrique en fournissant un soutien financier, un mentorat, une formation et un réseautage aux entrepreneurs africains. Depuis sa création, la Fondation a investi dans des milliers d'entrepreneurs à travers le continent, contribuant ainsi à stimuler la croissance économique et à créer des emplois durables.

À propos de la GIZ :

La Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) est une agence de coopération internationale pour le développement durable, active dans plus de 120 pays à travers le monde. En Afrique, la GIZ travaille en partenariat avec des gouvernements, des organisations de la société civile et le secteur privé pour promouvoir le développement économique, social et environnemental.

À propos de l'Union européenne (UE) :

L'Union européenne est une organisation politique et économique qui regroupe 27 États membres, œuvrant pour la paix, la prospérité et la solidarité à travers l'Europe et le monde. L'UE soutient activement le développement socio-économique en Afrique par le biais de différents programmes et initiatives.

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Selon les données contenues dans le rapport de l’Institut national de la statistique (INS) sur le commerce extérieur du Cameroun en 2022, le pays a, au cours de cette année-là, réalisé des importations de 129 600 tonnes d’engrais, pour un coût total de 66,4 milliards de FCFA. En glissement annuel, la valeur de ces importations est en hausse de 81,6 %, puisqu’en 2021, le Cameroun n’avait dépensé que 36,5 milliards de FCFA pour importer 203 324 tonnes d’engrais.

Même si l’explosion de la valeur des achats (le volume, lui, est en baisse, NDLR) peut s’expliquer par l’augmentation des prix de ces intrants au cours de l’année 2022, en lien avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine déclenché en début d’année 2022, l’on constate qu’entre 2021 et 2022, les achats des engrais du Cameroun sur le marché international ont pratiquement doublé. Ce qui contribue à creuser la balance commerciale du pays, déjà déficitaire depuis de nombreuses années.

Pourtant, le Cameroun, dont l’agriculture est l’une des branches stratégiques de l’économie, avec des emplois représentant officiellement plus de 70 % de la main d’œuvre active du pays, dispose de quatre projets de construction d’usines de production de ces intrants agricoles. L’un de ces projets est annoncé depuis plus de 10 ans. Il s’agit de l’usine de production des engrais chimiques de la société allemande Ferrostaal, dont la construction est prévue dans la ville de Limbé, cite balnéaire de la région du Sud-Ouest du Cameroun.

Approvisionnement en gaz naturel

L’on se souvient que c’est depuis l’année 2013 qu’un préaccord commercial portant sur l’approvisionnement en gaz naturel de la future usine de production d’engrais chimique de Limbé avait été signé entre la Société nationale des hydrocarbures (SNH), Ferrostaal et la société EurOil Limited. Mais, depuis lors, les négociations entre les parties piétinent, mettant en berne le projet, dont l’investissement est estimé à 1 250 milliards FCFA, pour une production annuelle de 600 000 tonnes d’ammoniac et 700 000 tonnes d’urée. Concrètement, révèle-t-on au ministère de l’Économie, « les négociations butent sur le prix du gaz proposé, qui rend le projet non rentable. Le dossier se trouve à la SNH ».

S’exprimant le 30 juin 2023 à l’Assemblée nationale, au cours d’une séance de questions orales aux membres du gouvernement, Fuh Calistus Gentry, le ministre de l’Industrie par intérim, a révélé l’existence de trois autres projets. Deux sont portés par la société Vision Global, qui, a-t-on appris, ambitionne de construire deux usines de production des engrais chimiques et organiques dans les villes de Limbé et de Yaoundé, la capitale. Avec un partenaire américain, cette entreprise entend investir environ 500 milliards de FCFA dans le cadre de ce projet, « pour la production de 230 000 tonnes d’ammoniac et 400 000 tonnes d’urée par an », a précisé le ministre, en indiquant que les études de faisabilité du projet sont en cours.

En plus de ce projet, qui cumule la construction de deux usines, le ministre de l’Industrie par intérim a également révélé que le gouvernement camerounais peaufine de son côté un projet de construction d’une usine de production des engrais à Douala, la capitale économique du pays. À en croire, Gaz du Cameroun, filiale locale du Britannique Victoria & Gas (VOG), qui exploite les champs gaziers de Logbaba, a d’ores et déjà donné son accord pour approvisionner l’usine, dont l’étude de faisabilité démarrera en 2024, sur financements de l’État.

Brice R. Mbodiam

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03-07-2023-Engrais : trois usines annoncées au Cameroun, après le projet de l’Allemand Ferrostaal en berne depuis 10 ans

Le ministère des Travaux publics (Mintp) a annoncé, le 12 mars sur sa page Facebook, avoir transféré un total de 30,6 milliards de FCFA de ressources aux collectivités territoriales décentralisées (CDT) pour l’exercice 2024. Cette enveloppe est destinée aux projets d’entretien routier, apprend-on. Dans le détail, ce département ministériel explique que 25,1 milliards de FCFA ont été transférées aux communes cette année. Soit 12,6 milliards de FCFA prélevés de son Budget d’investissement public (BIP) et 12,5 milliards de FCFA issus du Fonds routier, un organisme de financement et de paiement des prestations d’entretien routier. Dans le même ordre d’idées, 5,5 milliards de FCFA ont été transférées aux conseils régionaux : 2 milliards de FCFA via le BIP et 3,5 milliards de FCFA issus de la ligne du Fonds routier.

Concernant les fonds prélevés du BIP du Mintp et transférées aux CDT, ils permettront aux 360 communes du pays d’effectuer des travaux sur un linéaire de 1 216,35 km de routes et aux conseils régionaux d’entretenir 119,2 km de route en 2024, informe le Mintp. En 2023, le pourcentage des routes entretenues était de 12,45 % pour les nationales, 21,58 % pour les régionales et 1,96 % pour les communales. Un pourcentage « faible » selon le ministre Emmanuel Nganou Djoumessi, qui précise que 81 contrats étaient actifs l’année dernière pour 5 578,12 km de route pour ce qui est des travaux d’entretien.

Il faut rappeler que le réseau routier camerounais est long de 121 873 km, dont 10 225,58 km (8,39 %) de routes bitumées, 111 647,42 km de routes en terre (qui représentent 91,60 % du linéaire total de route au Cameroun) et 1 796,37 km en cours de bitumage, selon les données officielles. « Nous envisageons de stabiliser 2 000 km de routes en terre aux produits innovants en 2024, dont 100 km par région, avec une bonification aux régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord, de l’Est, du Nord-Ouest et du Centre. Au terme de l’année 2024, il est notamment attendu la livraison de 504 km de routes bitumées entretenues et 2 561,32 km de routes en terre entretenues », déclarait Emmanuel Nganou Djoumessi le 2 décembre dernier. C'était lors de la présentation du Projet de performance annuelle 2024 de son ministère.

P.N.N

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16-02-2024 – Routes : 14 milliards de FCFA à transférer aux communes et régions en 2024, pour entretenir ou aménager 1 335,55 km de routes

La baisse de 2,6% des investissements enregistrée dans les entreprises du Cameroun en 2022 a été plus prononcée dans certaines branches des secteurs primaire et secondaire, qui ont été les principaux vecteurs du recul de cet indicateur au cours de la période. Selon l’« étude économique et financière des entreprises en 2022 », publiée par l’Institut national de la statistique (INS), dans le primaire, la chute du niveau d’investissement a été tractée par l’agriculture, dans laquelle les dépenses d’investissement ont baissé de 78,8% en glissement annuel, contre une réduction de 21,7% dans la branche sylviculture et exploitation forestière.

Dans le secondaire, quatre branches ont principalement contribué à la baisse du niveau des investissements. À savoir la production et distribution d’électricité, de gaz et d’air comprimé (-76,3%) ; l’industrie des boissons (-63,9%) ; la fabrication de produits minéraux non métalliques (-52,3%) ; et l’extraction des produits des hydrocarbures et d’autres produits énergétiques (-51,1%).

En matière d’investissement dans les entreprises au Cameroun en 2022, la seule embellie est venue du secteur tertiaire. « En ce qui concerne le secteur tertiaire, la hausse des dépenses d’investissement est consécutive à la reprise des investissements dans les branches porteuses que sont le commerce de gros et de détail et la réparation de véhicules (+66,9%) ; le transport et entreposage (+26,2%) ; et les activités financière et d’assurance (+29,6%) », souligne le rapport de l’INS.

BRM   

Le Fonds national de l’emploi (FNE), l’organisme public chargé de la promotion de l’emploi au Cameroun, affirme avoir permis à plus de deux cents jeunes de décrocher un travail suite à sa participation au 9e Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat (Promote), tenu du 17 au 25 février dernier à Yaoundé, la capitale. « En quatre jours, nous avons pu insérer 257 demandeurs d’emploi sur un peu plus de 2 500 postes », affirme José Ndziga Obama, chef de l’agence centrale du FNE, dans des propos rapportés par le quotidien à capitaux public Cameroon tribune.

L’on apprend ainsi que ces jeunes ont pu trouver un emploi d’agent commercial, d’informaticien, d’ingénieur de génie civil, d’infographe, de cuisinier, de mécanicien, de comptables ou encore de conducteur d’engins lourds. José Ndziga Obama affirme que des milliers d’autres dossiers sont en cours de traitement. « Pour ce qui est du différentiel qui est d’un peu plus de 2 000 postes, nous avons un projet d’exploitation minière qui va nécessiter des profils plus techniques. Nous sommes en train de continuer le process en termes de traitement », dit-il, annonçant de nouveaux placements dans les prochains jours.

Le FNE était présent à Promote 2024 à travers sa « Bourse de l’emploi », un programme qui permet notamment aux demandeurs d’emploi de passer des entretiens d’embauche, et aux entreprises de recruter les profils qui correspondent à leurs besoins. Ce programme fait partie des multiples initiatives mises en œuvre par cette institution dont la mission est d’accompagner les chômeurs à trouver un emploi et les entreprises à satisfaire leurs besoins de recrutement. Son action est principalement orientée vers l’insertion ou la réinsertion des jeunes « de toutes catégories », les plus affectés par le chômage. Selon l’Institut national de la statistique (INS), les centres de formation professionnelle du pays ont mis sur le marché du travail 12 818 apprenants sur la période 2021-2022, avec un taux d’insertion de seulement 41,7%.

P.N.N

L’intelligence artificielle (IA) présente plusieurs opportunités pour les entreprises au Cameroun, selon des officiels qui ont pris part au sommet sur l’IA, organisé à Yaoundé, du 4 au 6 mars 2024, par l’Union africaine de radiodiffusion (UAR). En effet, l’IA, qui désigne des solutions technologiques imitant l’intelligence humaine, offre une multitude de possibilités pour améliorer la productivité et les performances des entreprises de divers secteurs comme l’agriculture, la technologie, le transport, la santé, l’éducation… Elle leur donne notamment la possibilité de gagner du temps grâce à l’automatisation de tâches, d’optimiser les coûts et les rendements.

Dans le secteur de l’agriculture, qui est l’un des moteurs de la croissance au Cameroun, « l’IA aide les agriculteurs à optimiser les rendements, à surveiller la santé des cultures et du bétail, et à gérer les ressources de manière plus durable grâce à des capteurs et à l’analyse prédictive », a affirmé la ministre camerounaise des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng. De manière plus précise, « je vais prendre l’exemple des drones pilotés par l’IA qui permettent collecter des données qui pourront ensuite être analysées et exploitées par d’autres algorithmes d’IA. Ces algorithmes peuvent ensuite identifier les divers problèmes et proposer des approches de solution. Ces drones ont notamment la capacité de détecter des maladies qui réduisent la productivité, ainsi que des intrusions », explique Jules Gadom, promoteur de l’entreprise Jetechnologie, spécialisée dans le digital.

Les activités à forte demande de main-d’œuvre telles que le désherbage, la pulvérisation et la récolte peuvent également être réalisées par des systèmes pilotés par l’IA. « Ce qui permet aux agriculteurs d’améliorer leur efficacité et leurs rendements agricoles. Cette automatisation des tâches offre également l’avantage de réduire les coûts de mains-d’œuvre et d’accroître la productivité. Les exploitants agricoles peuvent ainsi obtenir des rendements plus élevés sans pour autant augmenter leurs dépenses », explique Désiré Kammogne, directeur en développement chez Wise Host, une entreprise spécialisée dans le développement de logiciels.

Nécessité d’investir et de réguler

Dans le secteur des transports, l’IA améliore l’efficacité des systèmes de transport grâce à la gestion intelligente du trafic, la prédiction des besoins en maintenance et le développement de véhicules autonomes, selon Minette Libom Li Likeng.

Les entreprises de presse peuvent également faire recours à des solutions d’IA pour la rédaction des articles ou encore la recherche des informations. Dans l’éducation, des plateformes d’apprentissage personnalisé utilisent l’IA pour adapter le contenu aux besoins spécifiques de chaque étudiant, améliorant l’engagement et les résultats d’apprentissage, apprend-on. Et dans la santé l’IA contribue à diagnostiquer des maladies plus rapidement et avec plus de précision, à personnaliser les traitements et à effectuer des recherches médicales avancées, liste la Minpostel. Des systèmes d’IA aident dans la détection précoce des maladies telles que le cancer, améliorant ainsi les chances de survie.

Cependant, malgré ces avantages, les Etats camerounais et africains doivent investir dans l’IA pour ne pas subir cette révolution industrielle. Par exemple, « les Etats doivent investir dans la recherche et le développement. Ils doivent mettre en place des régulations, des lois encadrant l’IA, encadrant la protection des données, mettant en avant l’humain en favorisant la création de champions nationaux », explique Éric Voli Bi, représentant de l’Unesco au Gabon et auprès de la CEEAC.

D’après lui, les jeunes Camerounais créent des startups « assez intéressantes ». De ce fait, « le gouvernement camerounais pourrait investir massivement dans la recherche et le développement en aidant ces jeunes-là à avoir une infrastructure et des équipements dédiés à la recherche afin de pouvoir créer des entreprises qui peuvent s’exporter à l’international », poursuit-il. Ainsi, cette créativité pourra générer des revenus pour les entreprises et pour l’économie du pays et créer des emplois.

Sandrine Gaingne

Entre le 1er et le 2e trimestre 2023, les taux d’intérêt moyens pratiqués par les banques de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ont progressé de 106 points (1,06%), se situant autour de 8,44%. Selon la banque centrale (Beac) des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, RCA et Tchad), qui révèle ces chiffres, cette augmentation des taux d’intérêt en glissement trimestriel reflète « le durcissement de la politique monétaire intervenu au cours de la période », avec notamment un nouveau relèvement des taux directeurs de la Beac visant à restreindre davantage l’accès aux crédits pour combattre l’inflation.

Premier pourvoyeur des crédits bancaires dans cet espace communautaire, le Cameroun est, selon la Beac, le principal vecteur de ce relèvement des taux d’intérêt bancaires entre le 1er et le 2e trimestre 2023. « La hausse trimestrielle des taux débiteurs est davantage influencée par l’évolution des coûts du crédit bancaire au Cameroun (62,85% des crédits de la Cemac). En effet, entre le premier et le deuxième trimestre 2023, les taux débiteurs ont progressé de 129 points de base au Cameroun, s’élevant à 9,06% contre 7,68% », précise la banque centrale des six États de la Cemac.

À en croire la même source, au cours de la période sous revue, « les taux ont également progressé en RCA, passant de 13,38% au premier trimestre 2023 à 16,39%. Au Congo, les taux débiteurs moyens servis à la clientèle ont progressé à 10,17%, contre 9,41%. Au Gabon, les (taux) ont globalement progressé, s’élevant à 18,29% en moyenne, contre 10,90%. A contrario, en Guinée Équatoriale, les taux débiteurs ont chuté, revenant à 10,94%, contre 13,17% au premier trimestre 2023. De même au Tchad, les taux débiteurs moyens pratiqués par les banques ont reculé de 61 points de base, se situant à 5,66% contre 6,27% au cours du trimestre précédent ».

BRM

Le président de la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef), Martin Paul Mindjos Momenyn et la présidente de la société française Biocarbone, Jacqueline Alexandre de Mari, ont signé, le 4 mars 2024 à Yaoundé, une convention de partenariat en vue de la production du biochar au Cameroun. Il s’agit d’un carbone écologique fabriqué à partir de la carbonisation des récoltes ou biomasse pour une agriculture productive et écologique.

Selon la Capef, cette convention, d’une durée de trois ans renouvelable après une « évaluation jugée satisfaisante », a été envisagée lors du récent Salon de l’agriculture de Paris (France). Elle concerne les secteurs de l’agriculture et du traitement des eaux et vise à « améliorer significativement les rendements des cultures ainsi que les sols pauvres et dégradés ». Elle s’articule autour de trois axes de collaboration à savoir : la mise en place d’un dispositif et d’une ingénierie de services de structuration des entreprises clientes de production du biochar au niveau national, l’implantation des unités techniques opérationnelles d’un organisme de structuration, d’appui et d’accompagnement des entreprises de production du biochar dans la zone de production, et la mise en place d’une unité opérationnelle du centre d’information et de formation du complexe de production du biochar dans les régions.

Dans le détail, la Capef s’engage notamment à désigner les responsables, à titre consultatif, des différents comités de gestion/conseil d’administration des entreprises créées ; désigner un point focal en charge du suivi des activités de Biocarbone ; appuyer son partenaire dans ses différentes démarches de négociation et de plaidoyer au niveau national et international.

Biocarbone devra quant à elle former, structurer, développer et rendre autonomes les principales entreprises agricoles qui souhaitent se lancer dans la production du biochar au Cameroun sous la forme des véritables entreprises championnes à l’échelle nationale. L’entreprise française devra surtout veiller, selon la convention, à la concrétisation des objectifs finaux, à savoir l’épanouissement des producteurs, l’encadrement et le développement du monde rural, la création massive des emplois, la production quantitative et qualitative des produits agricoles/matières premières du biochar, l’inscription des acteurs ruraux à la sécurité économique et sociale.

Rappelons que le Cameroun a déjà intégré la production industrielle du biochar dans sa stratégie climat et de développement durable. Le pays ambitionne de construire d’ici 2030, une cinquantaine d’usines de production de biochar en vue de retirer de l’atmosphère et de stocker chaque année au moins 250 000 tonnes de CO2, un gaz à effet de serre responsable des changements climatiques.

Pour réaliser cet objectif de production du biochar à l’échelle industrielle, le gouvernement s’est attaché les services de la société NetZero, qui a livré en 2021, la toute première unité de production de biochar à Nkongsamba, dans la région du Littoral. Cette usine de 500 m² à une capacité de traitement de 10 000 tonnes de déchets.

Frédéric Nonos

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Selon les données révélées par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), les producteurs de bananes du Cameroun ont expédié vers le marché international une cargaison totale de 15 248 tonnes en février 2024. Ce volume est en baisse de 937 tonnes, soit 5,8% en glissement annuel. En effet, à en croire la même source, les exportations de bananes du Cameroun avaient culminé à 16 185 tonnes en février 2023.

Cette baisse des exportations survient alors que depuis le mois de juin 2023, un nouveau producteur est arrivé sur le marché camerounais. Il s’agit de la Compagnie des bananes de Mondoni (CDBM), qui opère dans la localité du même nom, située dans la région du Sud-Ouest. En février 2024, cette nouvelle filiale du Français Compagnie fruitière de Marseille a exporté 592 tonnes de bananes. Ce qui correspond à une baisse substantielle, en comparaison avec les 946 tonnes exportées au mois de janvier 2024.

Mais, la CDBM n’est pas le seul producteur de bananes au Cameroun à avoir enregistré une baisse plus ou moins considérable de ses exportations en février 2024. La plus grosse contreperformance est à mettre à l’actif de la société des Plantations du haut Penja (PHP). Selon les données de l’Assobacam, les exportations de cette autre filiale de la Compagnie fruitière de Marseille, qui domine le marché de la banane au Cameroun, ont chuté de 7,2% au mois de février 2024. En effet, apprend-on, la PHP a réalisé des exportations de 11 981 tonnes ce mois-là, contre 12 919 tonnes à la même période en 2023. Ce qui révèle un écart de 938 tonnes en valeur absolue.

La Cameroon Development Corporation (CDC) n’échappe pas à la mode de la baisse des exportations de bananes en février 2024. Cette entreprise contrôlée à 100% par l’État du Cameroun a vu ses ventes sur le marché international baisser de 12,9% sur un an, passant de 2 169 tonnes en février 2023 à seulement 1 890 un an plus tard. La proportion de la baisse des exportations est encore plus importante chez Boh Plantations, le 3e opérateur du marché local de la banane. Cette entreprise détenue par un privé camerounais a vu ses expéditions vers le marché international régresser de 28,4% en février 2024, pour se situer à 785 tonnes de bananes, après 1 097 tonnes en février 2023.

L’Assobacam n’explique pas les raisons de cette baisse généralisée des exportations de bananes chez les producteurs du Cameroun en février 2024. Même l’argument de la sécheresse peut être battu en brèche, dans la mesure où la baisse enregistrée survient après une hausse des ventes à l’international de 25% au mois de janvier 2024, par rapport à la même période en 2023.

Principalement vendue dans les pays de l’Union européenne, la banane fait partie du top 10 des exportations non pétrolières du Cameroun. Pour tirer davantage de revenus de ce produit, le pays entend porter la production nationale annuelle à 500 000 tonnes en 2030 (contre 210 000 à 240 000 tonnes actuellement), selon les projections contenues dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND 20-30) élaborée par le gouvernement.  

Brice R. Mbodiam

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La réforme est pratiquement passée inaperçue. Depuis l’année 2021, « les contribuables non professionnels qui bénéficient des revenus des traitements, salaires, pensions, rentes viagères, et/ou des revenus des capitaux mobiliers et des revenus fonciers, et d’une manière générale de tout revenu passif, sont tenus de souscrire une déclaration annuelle récapitulative de revenus au plus tard le 30 juin de chaque année auprès du centre des impôts de leur lieu de résidence ». Cette nouvelle disposition a été introduite dans le Code général des impôts par la loi des finances 2021, promulguée le 17 décembre 2020 par le président de la République, Paul Biya.  

La réforme est revenue au-devant de la scène à la suite d’un communiqué, signé le 7 mars 2024, par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, appelant les contribuables non professionnels à faire leur déclaration pour le compte de l’année 2023. Ce, conformément à l’article 74 bis du Code général des impôts, cité plus haut.

Selon la direction générale des impôts (DGI), les contribuables non professionnels sont des salariés, des pensionnés ou des personnes physiques procédant un revenu tiré d’un placement ou de la détention d’un patrimoine ou d’un actif et soumis à l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP). L’exigence qui leur est faite de faire une déclaration annuelle récapitulative, au même titre que les contribuables exerçant une activité commerciale, est présentée comme une « mesure d’élargissement de l’assiette ». Elle permet, en effet, à l’administration fiscale d’avoir des informations précises sur les salaires et revenus des contribuables non professionnels et donc de savoir si ce dernier a payé le juste impôt.

D’ailleurs, lors de la déclaration, le contribuable est tenu d’indiquer par catégorie de revenu : le montant des revenus perçus au cours de l’année fiscale écoulée ; les retenues à la source déjà subies ou les acomptes versés et les soldes à régulariser le cas échéant. Et toute déclaration annuelle récapitulative de revenus qui laisse apparaître un solde d’impôt sur l’IRPP à régulariser doit être accompagnée d’un paiement. Celui-ci peut se faire par Mobile Money, virement, ou en espèces auprès des guichets de banque.

Cette déclaration annuelle récapitulative de revenus peut être souscrite directement en ligne, précisément sur le site de la DGI, à partir d’un formulaire fourni par l’administration. À en croire le ministre des Finances, « des sessions de formation seront organisées par l’administration fiscale suivant un calendrier qui sera publié », afin de permettre aux populations de mieux comprendre cette réforme. Dans ce cadre, « une caravane de sensibilisation sera déployée sur l’ensemble du territoire national pour apporter l’appui nécessaire aux usagers », indique Louis Paul Motaze. Ce dernier ajoute qu’un dispositif d’assistance constitué notamment d’un numéro vert 8200 est également disponible pour accompagner les contribuables dans l’accomplissement de leurs obligations fiscales.

Sandrine Gaingne

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Au cours du 2e trimestre 2023, l’activité de crédit des banques opérant dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) a été largement dominée par les concours financiers de court terme (maturités inférieures à 24 mois). Ceux-ci, selon la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), ont représenté plus de 80% des crédits octroyés au cours de la période sous revue.

Cette catégorie de crédits, qui est selon la Beac, généralement destinée « au financement des besoins de consommation des ménages ou de trésorerie pour les personnes morales », surclasse donc largement les crédits de moyen et de long terme. Du fait de leurs longues maturités, ces deux dernières catégories de crédits sont, selon les analystes financiers, plus propices au développement des entreprises, à travers notamment la réalisation de divers investissements.

Pourtant, entre avril et juin 2023, ces crédits n’ont représenté que 19,6% de l’enveloppe globale des concours financiers mis à la disposition des agents économiques par les banques. « La part des prêts bancaires à moyen terme (durée comprise entre 24 et 60 mois) dans les nouveaux crédits a été de 16,82%, tandis que celle des prêts à long terme (durée supérieure à 60 mois n’a représenté que 2,81% », souligne la banque centrale des pays de la Cemac.

BRM

Selon les données révélées par l’Institut national de la statistique (INS), le volume des investissements réalisés par les entreprises en activité au Cameroun au cours de l’année 2022 a chuté de 2,6% en glissement annuel. « Dans un contexte de résilience, les entreprises ne semblent pas avoir tiré profit d’une politique monétaire axée sur la relance de la croissance », après les ravages de la pandémie du Coronavirus, fait observer l’INS dans son « Étude économique et financière sur les entreprises en 2022 ».

À en croire l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun, cette baisse des investissements dans les entreprises en 2022 est principalement imputable au ralentissement observé dans le primaire et le secondaire. En effet, dans ces deux secteurs de l’activité économique, les investissements ont respectivement chuté de 41,3% et 34,2% en 2022, par rapport à 2021.

« Les incertitudes des perspectives économiques internationales liées au conflit entre la Russie et l’Ukraine ont probablement affecté les décisions des entreprises en matière d’investissement. Les investissements importants réalisés l’année précédente lors de la reprise post covid ont également donné du répit aux entreprises », analyse l’INS. 

BRM

Depuis l’approbation, le 26 mars 2023, du rachat des actifs de Guinness Cameroun SA (GCSA) par le groupe Castel, le brasseur français, à travers sa filiale Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), affirme avoir réalisé, à date, des investissements d’un montant total de plus de 45 milliards de FCFA. Cette enveloppe correspond à plus de 20% du budget du programme d’investissements de 200 milliards de FCFA sur 5 ans, annoncé par le repreneur au moment de la transaction, à l’effet d’accompagner cette opération de cession des actifs entre le Français Castel et le Britannique Diageo, la maison-mère de Guinness.

« Le diagnostic post-acquisition a permis d’orienter les priorités d’investissements. Ainsi, plus de 45 milliards ont déjà été investis dans l’outil de production et l’optimisation du système d’information », soutient-on à la SABC. En dehors des travaux informatiques ayant conduit à « l’optimisation de l’organisation du système d’information », à l’effet « d’harmoniser les deux systèmes » jusqu’ici utilisés par la SABC et Guinness Cameroun, le gros des investissements a été consacré à la remise en état de l’outil de production de Guinness, « pour rétablir la capacité nominale et la qualité », puis à l’extension de la production des produits Guinness dans d’autres usines de la SABC, apprend-on.

Concrètement, détaille une source interne à l’entreprise, « afin de répondre au besoin du marché et de garantir la disponibilité constante des produits Guinness, d’importants travaux sont en cours dans les usines de Boissons du Cameroun de Yaoundé, Bafoussam et Garoua. À Yaoundé, une nouvelle ligne d’embouteillage d’une capacité de 35 000 bouteilles par heure a été implantée, et est opérationnelle depuis mi-janvier 2024. De même, nous avons procédé à la mise à niveau de l’atelier fabrication de l’usine de Yaoundé. Autant à Bafoussam qu’à Garoua, l’implantation d’une ligne d’embouteillage de 35 000 bouteilles par heure est un enjeu majeur, et les constructions des bâtiments pour accueillir les nouvelles capacités ont déjà démarré et sont en cours ».

Dans le cadre de la remise en état de l’outil de production de l’usine Guinness de Douala, les investissements ont principalement porté, apprend-on, sur les achats de pièces de rechange, la réalisation des opérations majeures de maintenance sur plusieurs équipements, le renouvellement du matériel présentant un état critique, la réfection des infrastructures, le réaménagement d’un espace de stockage de 5000 m²… Par ailleurs, « en prévision de l’augmentation de la demande en bouteilles et casiers de Guinness, le four n° 1 de la Socaver (Société camerounaise de verrerie, autre filiale du groupe Castel au Cameroun, NDLR) a été réhabilité après plusieurs années à l’arrêt. Coût des travaux : 4 milliards de FCFA », révèle notre source.

Un rachat d’actifs contesté

Cependant, une Épée de Damoclès continue de pendre sur le deal de 300 milliards de FCFA conclu en juillet 2022 entre Castel et Diageo. En effet, malgré la validation de cette transaction fin mars 2023 par les autorités de la concurrence du Cameroun et de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), celle-ci fait l’objet de contestation devant la Cour commune de justice de la Cemac, basée à Ndjamena (Tchad), dans le cadre d’un recours introduit par l’Union camerounaise de brasserie (UCB).

De sources proches du dossier, la première audience de l’affaire a eu lieu le 25 janvier 2024 à Ndjamena, et le verdict est attendu le 28 mars 2024. Dans le détail, l’entreprise brassicole fondée par le défunt milliardaire Kadji Defosso dénonce ce qu’elle considère à la fois comme un manque de transparence et un non-respect des règles en matière de concurrence, dans le processus de validation du deal entre Castel et Diageo par le Conseil communautaire de la concurrence (CCC) de la Cemac. Aussi, UCB souhaite-t-elle obtenir de l’instance judiciaire communautaire, une annulation du rachat des actifs de la filiale camerounaise de Diageo par le groupe Castel. 

Un recours contre lequel le groupe français peut opposer l’article 17 de loi sur la concurrence. Cette disposition prévoit qu’une fusion ou une acquisition qui porterait atteinte à la concurrence peut être admise dans ce cas où les gains économiques de cette acquisition sur l’économie nationale dépassent les effets préjudiciables à la concurrence sur le marché. Dans ce sens, les investissements projetés et déjà réalisés au Cameroun sont un argument important. Il en est de même du fait que la transaction a permis à l’État du Cameroun d’engranger plus de 51 milliards de FCFA d’impôts, soit 14,5 milliards de FCFA de droits d’enregistrement du contrat de cession payés par Castel ; 36,3 milliards de FCFA de l’impôt sur la plus-value et 37,4 millions de droits d’enregistrement liés notamment au transfert d’actions GCSA détenues par les actionnaires minoritaires, payés par Diageo.

En plus, il faut ajouter l’impact de la cession sur l’économie locale. À ce jour, la SABC estime, par exemple, que les achats auprès des fournisseurs locaux ont déjà progressé de 3%. « L’élargissement du portefeuille des fournisseurs locaux (étiquettes, capsules…) est en cours, ainsi que la prise en compte des différentes exigences post-acquisition. Ce qui contribue au développement de l’entreprenariat local », soutient une source interne. « La relance de la filière Sorgho matérialisée par une réelle intensification des approvisionnements et la valorisation des producteurs locaux engendrent un regain de confiance auprès des acteurs de cette filière agricole », ajoute-t-elle.

Brice R. Mbodiam  

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La cérémonie de lancement officiel de l’Emprunt obligataire multi-tranches « Bdeac (6,20%-5,95% -4,70%) Net 2024- 2031 » de 50 milliards de FCFA a eu lieu le 11 mars 2024 à l’Hôtel Hilton de Yaoundé.  Elle a été présidée par Dieudonné Evou Mekou, le président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) qu’assistait un prestigieux panel de personnalités dont Louis Paul Motazé le ministre des Finances et membre de l’Assemblée générale des actionnaires de la Bdeac ; Yvon Sana Bangui, le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale ( Beac) ; Adolphe Noah Ndongo le directeur général de la Caisse autonome d’amortissement (Caa) ; Luc Messi Atangana, le maire de Yaoundé ; la représentante du gouverneur du Centre ; Paul Onono Abomo, le directeur général de Contracturer Capital, chef de file du consortium d’arrangeurs. Y figuraient également les administrateurs de la banque, les représentants des institutions communautaires et internationales, les membres du syndicat de placement, les directeurs généraux des sociétés de bourses, les membres du consortium d’arrangeurs et les investisseurs.

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Pour réaliser cette opération, l’institution de financement du développement a bénéficié du visa de la Commission de surveillance du marché financier en Afrique centrale (Cosumaf). Elle a prévu de mobiliser sur la période 2023-2027, environ 1.895 milliards de FCFA auprès des actionnaires, sur le marché financier et monétaire sous régional, sur le marché financier international et en bilatéral auprès des partenaires traditionnels et nouveaux. Sur le marché financier et monétaire sous régional, la Bdeac ambitionne de lever 600 milliards sur la période du Plan Azobe. Au titre  de l’exercice 2024, le montant global de la levée des ressources sur le marché financier de la Cemac  est de 100 milliards de FCFA. Les fonds mobilisés serviront à financer les projets du Plan stratégique Azobe 2023-2027 avec des ressources adaptées en termes de maturité, de différé et de taux. Elles permettront de financer, en monnaie locale, la mise en œuvre des projets intégrateurs prioritaires du Programme économique régional de la Cemac.

Evou Mekou affirme n’avoir « aucun doute quant à la capacité de chacun à souscrire, voire à sur-souscrire à cet emprunt obligataire ».Très optimiste s’agissant de l’issue heureuse de cette opération, fort des statistiques avenantes des trois précédentes opérations ( 2020, 2021et 2022) qui ont produit 323 milliards de FCFA alors que la Bdeac recherchait à mobiliser 300 milliards de FCFA, le président poursuit :  « l’histoire nous a démontré combien la Bdeac peut compter sur chacun de nous, sur les investisseurs de la Cemac et sur ses partenaires pour financer les projets de développement dans notre sous-région ». 

Institution financière communautaire, la Bdeac est dotée de la mission d’appuyer le développement économique et social à travers le financement des projets de développement économiquement viables, socialement inclusifs, écologiquement neutres et financièrement rentables, dans la sous-région Cemac et dans les autres pays membres non régionaux. Bras financier de la Cemac dans son ambition de faire des économies des États membres une vaste zone intégrée sur les plans industriels, acteur majeur du financement du développement durable en Afrique centrale, elle intervient dans le financement relevant des secteurs public et privé.

Émettrice de l’Emprunt Obligataire multi-tranches par appel public à l’épargne « Bdeac (6,20%-5,95%-4,70%) Net 2024- 2031 » de 50 milliards de FCFA, la première phrase d’un programme de 100 milliards, elle est le dépositaire unique des valeurs mobilières de la Cemac. La période de souscription ouverte à toute personne physique ou morale résidente ou non de la Cemac, va du 04 au 22 mars 2024. Le prix de l’émission d’une obligation est de 10.000 FCFA (dix mille) et la souscription minimale est de 10 obligations, soit 100.000 FCFA par tranche. Les titres de la Bdeac sont exonérés d’impôts et de taxes dans l’ensemble des pays de la Cemac. Les intérêts versés, mieux que ce qu’offrent les banques classiques,  ne supporteront aucun impôt. Ainsi, la tranche « A » est de 6,20% net d’impôts annuels  sur 7 ans ;  la tranche « B »  est de 5,95% net d’impôts annuels sur 5 ans ; et la tranche « C »  4,70% net d’impôts annuels sur 3 ans. Les souscripteurs bénéficient d’une garantie de rentabilité, de sécurité et de liquidité. Avec un capital social de 1 200 milliards de FCFA, et créée en 1975, la Bdeac ambitionne de participer à la rentabilité de l’épargne des ménages.

Le Plan stratégique Azobe 2023-2027 vise le renforcement de l’intégration à travers le financement de projets structurants, l’appui des programmes publics de développement, l’accompagnement de la diversification des économies des États membres, à favoriser l’accès à la propriété via la promotion de l’habitat social, à promouvoir l’écodéveloppement pour soutenir le développement durable et la résilience climatique dans la sous-région.

Au total, vingt-trois sociétés de bourses et de banques et membres du syndicat de placement, sont habilitées à recevoir les souscriptions des investisseurs intéressés par cette opération. Pour Evou Mekou, cet emprunt obligataire se situe dans le sillage des précédentes. Il ne désespère pas quant à la réédition de cette « success story »

« Je vous invite à prendre toute votre place à nos côtés, pour contribuer une fois de plus à l’amélioration des conditions de vie des populations de nos villes, de nos campagnes et de nos villages. Vos souscriptions à cet emprunt obligataire constitueront une réponse collective à la cause communautaire et une mouvance populaire pour le développement de l’Afrique centrale. Soyons tous conscients que chaque Franc CFA que nous investissons dans la Bdeac contribue, quelque part, à sortir plusieurs personnes du dénuement ». L’orateur a exhorté les membres de notre « puissante diaspora » à placer leurs économies dans cet emprunt obligataire.   

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La Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), le marché financier unifié de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), veut fractionner pour faciliter la participation des populations à faible revenu au marché financier. Le directeur général de la Bvmac, Louis Bango Ntolo, l’a révélé le 8 mars 2024 à l’occasion de la 10e édition du « Ring The Bell for Gender Equality », une initiative conduite par ONU Femmes pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. L’évènement a été organisé en marge de la 39e édition de la fête internationale des droits de la femme en partenariat avec la Société financière internationale (IFC, en anglais), l’entité de la Banque mondiale consacrée au secteur privé.

« Nous avons mis dans la feuille de route 2022-2026, qui est notre business plan, une réforme qui participe à l’inclusion financière. Il s’agit de fractionner la valeur d’un titre afin de rendre plus fluide sa liquidité », a affirmé Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bvmac. Ce dernier explique, à titre d’illustration, qu’une entreprise qui a 1000 actions à 2500 FCFA peut décider de diviser par cinq le cours de ses actions. Ce qui lui donne au total 5000 actions, mais ces dernières ne coûtent plus que 500 FCFA.

Selon le patron de la Bvmac, il faut en plus reformer le marché financier pour permettre aux populations à faible revenu, notamment les femmes, de participer au marché financier sans avoir un compte bancaire. Pour y parvenir, apprend-on, la Bvmac va s’appuyer sur les fintechs qui opèrent dans le mobile money, un moyen de paiement autorisé par la Beac, qui permet d’identifier la personne à partir d’une une puce.

À partir de ce moment-là, « vous allez avoir la possibilité d’acheter des actifs avec un porte-monnaie électronique (wallet). Nous allons donc faire des splits comme dans d’autres bourses de sorte à permettre à ce que les actions qui sont cotées à la Bvmac puissent coûter 500 FCFA sans que ça ne change les droits qui sont associés à un titre. Cela veut dire que vous aurez toujours le droit de vote, un dividende pro raté et cela ne change rien dans l’instrument financier et les droits qui y sont associés », explique le DG du marché financier unifié de la Cemac.

Cette réforme en cours à la Bvmac vise à accélérer l’inclusion financière qui demeure un défi majeur pour la Cemac en raison d’un faible accès et d’une faible utilisation des services financiers. Selon les données de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), le taux d’inclusion financière était de 32% dans la zone Cemac en 2021. Pour accroître ce taux à 60% d’ici 2027, la banque centrale mise notamment sur l’innovation et le développement des services financiers numériques dans la sous-région.

Frédéric Nonos

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Les Cimenteries du Cameroun (Cimencam), filiale locale du groupe LafargeHolcim Maroc Afrique (LHMA), annoncent dans un communiqué, « avoir procédé à l’allumage avec succès du four de sa nouvelle usine et a commencé la fabrication du clinker ». Il s’agit d’une matière première intervenant dans le processus de fabrication du ciment produite à partir du marbre. Cette usine de Cimencam est à Figuil dans la région du Nord du Cameroun. « La production du premier ciment (…) aura lieu dans quelques semaines », indique Cimencam.

Pour l’exploitation de cette nouvelle ligne de production, filiale locale de LHMA a obtenu du gouvernement camerounais, le 10 février 2023, un permis d’exploitation du gisement de marbre de Bidzar, dans la région du Nord. Il est officiellement doté d’un potentiel de production de 16,7 millions de tonnes. Selon les données contenues dans cette convention minière, ce gisement correspond à une durée d’exploitation de 25 ans, pour une production moyenne de 668 301 tonnes de marbre par an. Il devrait permettre à Cimencam de substituer le clinker massivement importé pour ses besoins de production du ciment, par celui produit localement, avec pour effet une baisse du coût de revient d’un sac de ciment.

En rappel, c’est le 14 octobre 2021 que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, avait procédé à la pose de la première pierre de la nouvelle ligne de production de clinker (1000 tonnes par jour) et de ciment de Figuil. D’un coût d’investissement d’environ 50 milliards de FCFA, la nouvelle ligne, construite par China Building Materials Industry (CBMI), devait être livrée dans un délai de 24 mois. Elle participe de l’extension de la cimenterie de Figuil, vieille de 40 ans et disposant jusqu’ici d’une capacité de production de 150 000 tonnes de ciment. La mise en service de la nouvelle ligne permettra à Cimencam d’augmenter sa capacité de production d’environ 500 000 tonnes par an, pour atteindre 2,3 millions de tonnes.

FN

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Selon l’Institut national de la statistique (INS), le nombre des emplois permanents recensés dans le secteur secondaire au Cameroun en 2022 a cru de 1,7% en glissement annuel, poursuivant ainsi le redressement entamé en 2021, après les ravages de la pandémie du coronavirus en 2020. À en croire l’INS, cette embellie est la conséquence du dynamisme observé au cours de l’année sous revue dans l’industrie brassicole et de transformation de grains, dans lesquelles les taux de progression des emplois permanents ont été les plus importants.

« L’ensemble des branches d’activités du secteur ne connait pas le même scénario, certaines tirant mieux leur épingle du jeu que d’autres. Ainsi, les branches d’activités industrie de boissons (+16,7%), travail des grains et fabrication des produits amylacés (+10%), fabrication de produits minéraux non métalliques (+9,3%), production de caoutchouc et fabrication d’articles en caoutchouc et en matières plastiques (+6,4%) et industrie des oléagineux et d’aliments pour animaux (+5%), voient leur volume d’emplois progresser de manière significative entre 2021 et 2022 », détaille l’INS.

Globalement, indique « l’étude économique et financière des entreprises en 2022 », que vient de publier l’INS, les emplois permanents dans les entreprises en activité au Cameroun ont progressé de 2,7% au cours de l’année sous revue. Ce qui situe cet indicateur « au-dessus de son niveau de 2021 (+0,7%) », apprend-on. « Un regard en arrière sur les cinq dernières années (2018-2022) confirme le dynamisme de l’emploi dans les entreprises modernes et la capacité de rebond de ces entreprises, après une année 2020 marquée par une double crise sanitaire et économique, qui a poussé les pouvoirs publics à mettre en place des mesures ayant elles-mêmes conduit à l’hibernation de pans entiers de l’activité économique durant plusieurs mois », souligne l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

BRM

Le prix du kilogramme de viande de bœuf a baissé de 200 FCFA dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, frontalière du Nigeria, rapporte le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. Ainsi, le kilogramme de la viande sans os est désormais cédé à 2 000 FCFA au lieu de 2 200 FCFA, et celui avec os passe de 2 000 à 1 800 FCFA, soit -10% en valeur relative. Cette baisse intervient à la veille du début du jeûne du ramadan, une période généralement marquée par l’augmentation de la demande de viande.

La mesure est en vigueur depuis vendredi dernier. Elle fait suite à une réunion de concertation tenue le 7 mars entre le gouverneur de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, les acteurs de la filière et les responsables des délégations régionales des ministères du Commerce (Mincommerce) et de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia). Cette baisse, apprend-on, est consécutive à la nouvelle dévaluation du naira, la monnaie nigériane qui connaît une chute provoquée par la réforme des changes. Le gouverneur de l’Extrême-Nord a souhaité voir se répercuter cette dépréciation de la valeur du naira sur le panier de la ménagère, et a appelé les acteurs de la filière à baisser les prix.

Selon les autorités administratives locales, cette baisse du prix du kilo de viande de bœuf dans l’Extrême-Nord s’explique aussi par l’augmentation de la production bovine dans la région cette année, ainsi l’insécurité qui sévit dans certains pays voisins et qui fait du Cameroun, une destination privilégiée pour la commercialisation du bétail. Selon le ministre de l’Élevage, Dr Taïga, la production de viande au Cameroun a été estimée à 197 680 tonnes entre janvier et août 2023. Dans ce total, c’est le bœuf qui domine avec 80 791 tonnes sur la période sous revue.

P.N.N

Depuis le 1er mars 2024, le « Fonds de dotation Pierre Castel, Agir pour l’Afrique », qui a lancé le Prix Pierre Castel pour récompenser les projets des jeunes entrepreneurs africains, a lancé au Cameroun l’appel à candidatures pour l’édition 2024 de ce concours. Selon le chronogramme des activités de cette 7è édition du Prix Pierre Castel, les inscriptions pour les candidats du Cameroun s’achèvent le 15 avril 2024. Les six candidatures dont les projets auront convaincu le jury de sélection seront connus le 30 avril 2024 au plus tard. Interviendra ensuite les auditions par le jury national, prévues du 21 au 31 mai 2024. Au terme de ces auditions, les deux lauréats du Prix Pierre Castel 2024 au Cameroun seront révélés, et représenteront le Cameroun lors des auditions par le grand jury, prévues le 21 juin 2024. Au sortir de cette dernière étape, le lauréat au Cameroun du concours sera connu. Il remplacera alors Adéline Tsemo Machega epse Pelage, lauréate de l’édition 2023, avec sa société Madinina Foods Sarl. Il s’agit d’une PME qui produit et commercialise des madeleines, cookies et sablés à base de farine de patate douce 100% naturelle. 

Organisé dans six pays africains (Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Madagascar, RD Congo), le Prix Pierre Castel soutient et accompagne financièrement des projets portés par de jeunes entrepreneurs africains dans les domaines de l’agriculture, l’agroalimentaire, l’agritech et l’agro-ressource, présentés comme des filières à forte valeur ajoutée et facteurs de réduction de la pauvreté sur le continent noir. Il est assorti de récompenses financières allant de 6,5 à 10 millions de FCFA pour les deux premiers lauréats de chaque pays, avec en prime des formations en entrepreneuriat certifiantes du Centre du commerce international de Genève. 

BRM

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Au cours de l’année 2022 au Cameroun, 15 entreprises (voir tableau ci-dessous) ont réalisé à elles-seules 39,5% du chiffre d’affaires global du secteur productif chiffré à 5 098,1 milliards de FCFA. « En termes de dynamique, l’influence du top 15 est en forte hausse de 12,2% » en glissement annuel, souligne « l’étude économique et financière des entreprises en 2022 », publiée le 4 mars 2024 par l’Institut national de la statistique (INS). Dans ce top 15 largement dominé par les filiales de multinationales étrangères, l’on retrouve six entreprises à capitaux exclusivement ou majoritairement camerounais.

La première de ces entités est la Société nationale de raffinage (Sonara), unique raffinerie de pétrole du Cameroun.  Victime d’un incendie qui a consumé pratiquement tout son outil de production en mai 2019, la raffinerie publique camerounaise, classée 4e dans ce top 15, doit certainement sa place au contrat d’importation de 80% des produits pétroliers consommés au Cameroun, que lui a attribué l’État après le sinistre sus-mentionné. La 2e entité camerounaise dans ce classement est le pétrolier Trading et Exploitation (Tradex). Cette société d’État, qui tutoie les multinationales étrangères dans la distribution des produits pétroliers dans le pays, pointe à la 7e place. 

Tradex, filiale de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), le bras armé de l’État du Cameroun dans l’exploration et l’exploitation pétrolière, est suivi par la société Congelés du Cameroun (Congelcam). L’entreprise du milliardaire Sylvestre Ngouchingué (100% des parts), qui contrôle 80% du marché du poisson dans le pays, est la première entreprise privée camerounaise dans ce top 15. Elle arrive en 10e position (3e parmi les nationaux) dans le hit-parade des entreprises les plus performantes en termes de chiffre d’affaires au Cameroun en 2022. Elle est de ce fait, avec la Sonara et Tradex, les seules entreprises à capitaux nationaux à se hisser dans le top 10.

La suprématie des multinationales françaises

Les 11e, 13e et 14e places du classement sont également occupées par des entreprises contrôlées par des capitaux majoritairement locaux. Il s’agit d’abord de la Société de développement du coton (Sodecoton), le 4e plénipotentiaire du Cameroun dans ce classement. Cette entreprise d’économie mixte, l’État détient 59% du capital et le Français Geocoton (qui serait sur le départ, selon certaines informations circulant ces derniers jours, NDLR) 30%, encadre plus de 200 000 producteurs d’or blanc dans les trois régions septentrionales du pays. L’on se souvient que ce mastodonte de l’agro-industrie a repris du poil de la bête à partir de l’année 2017, suite à la mise en œuvre d’un ambitieux plan de redressement. Celui-ci survenait après trois années précédentes extrêmement difficiles, marquées notamment par des pertes cumulées de plus de 30 milliards de FCFA, selon les données officielles.

Classé 13e dans le top 15 des entreprises les plus performantes en termes de chiffre d’affaires en 2022, Afriland First Bank est la 5e entreprise camerounaise dans ce classement. Et la 2e du secteur privé, après le poissonnier Congelcam. La banque fondée par le milliardaire Paul Kammogne Fokam, depuis des années, règne en effet sur le marché bancaire local. Le leader du marché bancaire au Cameroun est suivi par Camtel, l’opérateur historique des télécoms. Cette entreprise à capitaux publics, dont les performances interrogent au regard du potentiel existant dans son secteur d’activités, est le dernier représentant du Cameroun dans le top 15 des entreprises les plus performantes en termes de chiffre d’affaires réalisé en 2022.

Le top 15

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Le numéro 1 de ce hit-parade est Société Générale Cameroun (SGC), filiale du groupe bancaire français du même nom. Trois autres filiales de multinationales françaises figurent dans le top 5. Il s’agit des pétroliers Perenco Cameroun (2e) et Total Cameroun (3e), puis de Boissons du Cameroun (5e), filiale du groupe Castel qui contrôle le marché brassicole dans le pays. L’opérateur de téléphonie mobile Orange Cameroun, filiale du groupe télécoms français Orange pointe à la 8e position, soit une marche devant MTN, son concurrent sud-africain et leader du marché du mobile au Cameroun. En 12e position, on retrouve Perenco Rio Del Rey, une autre filiale du Français Perenco, tandis que la société Olam Cam ferme le top 15. Cette filiale du Singapourien Olam opère dans les importations de céréales telles que le riz, qui est avec le poisson congelé et le blé parmi les denrées alimentaires les plus importées au Cameroun.

Brice R. Mbodiam

Selon l’Institut national de la statistique (INS), l’augmentation du nombre d’emplois enregistrée dans les entreprises en activité au Cameroun au cours de l’année 2022 est consécutive au dynamisme des activités dans le secteur primaire (+7,8% des emplois). «La hausse de +2,7 % du volume d’emplois des entreprises modernes en 2022 s’explique pour près de la moitié par la contribution à hauteur de 1,3 point du secteur primaire, les secteurs secondaire et tertiaire contribuant pour 0,65 point et 0,75 point, respectivement », révèle l’INS. Mais, apprend-on, cette croissance du nombre d’emplois dans le primaire est contrastée, selon les branches d’activités.

« Bien que toutes les branches d’activités du secteur primaire ont connu une embellie en 2022, il convient de relever que le rythme de progression du volume d’emplois est, cette année, plus important dans la branche “sylviculture et exploitation forestière”, qui consolide et améliore ses bonnes performances post crise covid-19 (+ 21,5% en 2022 contre +12,5% en 2021 et – 11,9% en 2020) ; elle est suivie par la branche “élevage et chasse”, qui voit sa progression ralentir de plus de 12 points (+ 26,6% en 2022 contre + 39,2% en 2021), alors que cette branche avait été la seule résiliente du secteur, affichant une hausse impressionnante du volume d’emploi de + 19,6 % en 2020, au plus fort de la pandémie », détaille le rapport de l’INS sur « l’étude économique et financière des entreprises en 2022 ».

Sur la même période, apprend-on, la branche « agriculture » semble se relever plus timidement des effets des crises (Covid-19, conflit russo-ukrainien, etc. En effet, cette branche a affiché un taux de croissance du volume d’emplois qui ne s’est amélioré que de 2,4 points de pourcentage en 2022, pour se situer à +3,9% en 2022, contre +1,5% en 2021 et -4, 2 % en 2020.

BRM

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En 2022, le Maroc s’est imposé comme le premier fournisseur africain du Cameroun. Selon le dernier rapport sur le commerce extérieur du Cameroun rendu public le 16 février dernier par l’Institut national de la statistique (INS), le royaume chérifien a envoyé 319 200 tonnes de marchandises vers le Cameroun en 2022, soit plus du triple des exportations de l’année précédente. Ce volume, d’une valeur de 70,5 milliards de FCFA, représente 1,4% des importations totales du Cameroun en provenance des pays africains.

Le volume des marchandises importées du Maroc surpasse celui de la Guinée équatoriale (62 900 tonnes pour une valeur de 38 milliards de FCFA), qui occupait la première place dans l’approvisionnement du marché camerounais dans la zone en 2021. Ce pays d’Afrique centrale a régressé au 8e rang des principaux fournisseurs africains du Cameroun en 2022. Le Maroc devance notamment la Côte d’Ivoire (110 000 tonnes pour une valeur de 60,6 milliards de FCFA) et le Gabon (63 100 tonnes pour une valeur de 58 milliards de FCFA), qui se placent respectivement 2e et 3e fournisseurs africains du Cameroun.

En 2022, les dépenses d’importations du Cameroun auprès des pays africains ont augmenté de 65,07% en glissement annuel pour atteindre 598,2 milliards de FCFA. Quoiqu’en hausse, ce montant ne représente que 12,2% du flux total des importations effectuées par le pays à l’extérieur cette année-là. « Cette faible proportion met en évidence des opportunités pour renforcer les liens économiques intra-africains », analysent les statisticiens nationaux.

P.N.N

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Dans une note, signée le 7 mars 2024, le directeur général des douanes (DGD) demande aux douaniers de « ne plus saisir des véhicules au motif de la mauvaise détermination de leurs valeurs imposables » lors des contrôles routiers dans le cadre de l’opération Halcomi, chargé de lutter contre le commerce illicite. En clair, Fongod Edwin Nuvaga (photo) interdit à ses agents de saisir les véhicules déjà dédouanés même si les droits de douane payés apparaissent inférieurs au montant réel.

Dans cette note qu’Investir au Cameroun a consultée, le DGD déplore le fait que « certains fonctionnaires des douanes exerçant dans les unités d’active continuent de saisir les véhicules pour motif de la mauvaise détermination de leurs valeurs imposables ». Ce, malgré le message-porté du 25 octobre 2022 du superviseur général délégué de Halcomi III interdisant cela, écrit-il.

Cet entêtement des douaniers, apprend-on, leur permet d’abuser des usagers. « Afin de mettre un terme à ces dysfonctionnements qui occasionnent des pratiques malsaines et ternissent l’image de l’administration des douanes, je vous invite à tenir la main ferme au strict respect de ladite note, par tous les personnels placés sous votre autorité », prescrit le directeur général des douanes.

Depuis 2021, l’administration douanière a développé l’application « Cosmos » qui permet en temps réel et par simple introduction du numéro de châssis de vérifier le statut douanier des véhicules importés au Cameroun dans la base de données du système Camcis (Cameroon Customs Information System). Cette application, qui permet aux douaniers de se rassurer du paiement effectif des droits et taxes, est également accessible au public via internet à travers le site www.portrans.cm.

Frédéric Nonos

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Le conseil d’administration de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), réuni en session extraordinaire le 29 février 2024 à Yaoundé, « a autorisé le Cabinet Ernst & Young Congo à procéder à la certification des comptes de la Beac pour les exercices 2023 et 2024 », informe la banque centrale des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA et Tchad) dans un communiqué publié le 4 mars 2024 sur le site internet.

En clair, le Conseil d’administration de l’institut d’émission des pays de la Cemac confie à la représentation congolaise du géant mondial de l’audit et du conseil Ernst & Young Global (EY Global), un mandat normalement dévolu à la camerounaise. En effet, apprend-on de sources généralement bien informées, ECA-Ernst & Young Cameroun a été désigné commissaire aux comptes de la Beac en 2019 pour une durée de 3 ans. Ce contrat a été renouvelé en 2022 pour trois exercices supplémentaires. Mais, avant sa fin en cette année 2024, le mandat de ECA-Ernst & Young Cameroun vient manifestement de lui être retiré au profit de Ernst & Young Congo.

Dans son communiqué, la Beac n’explique pas sa décision. On sait néanmoins que depuis septembre 2023, la représentation camerounaise d’Ernst & Young est minée par un conflit. L’avocat camerounais Joseph Pagop Noupoué, qui assurait jusqu’ici les fonctions de représentant de Ernst & Young dans le pays s’est brouillé avec la maison-mère de EY Global.

Suite à cette brouille, une nouvelle direction a été mise en place. Elle est chapeautée à titre intérimaire par Erik Watremez, l’actuel représentant pays pour le Gabon. Et Abdoulaye Nchingou Mouchili et Anselme Patipewe coiffent respectivement les branches audit et fiscalité. Mais ces décisions sont contestées par M. Pagop qui a rebaptisé les sociétés Ernst & Young Cameroon Sarl et ECA Ernst & Young Cameroun S.A., respectivement en ECA Tax & Legal et ECA S.A. Depuis lors, les deux camps se disputent les actifs de ECA Ernst & Young Cameroun dont les clients.

Actuellement, cette bataille se poursuit devant les tribunaux où plusieurs procédures sont pendantes. Une situation qui met dans l’embarras les clients de ECA Ernst & Young Cameroun qui compte dans son portefeuille des entreprises comme BGFIBank Cameroun, Société Générale Cameroun, MTN Cameroun, Chococam, UBA Cameroun, ou encore les filiales camerounaises de Globeleq (KPDC et DPDC). Le conflit menace aussi 120 emplois.

Brice R. Mbodiam

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Pour financer sa stratégie de lutte contre le paludisme, le Cameroun compte davantage s’appuyer sur le secteur privé. « On voudrait que le secteur privé s’intéresse davantage à la lutte contre le paludisme », a affirmé Manaouda Malachie le 6 mars dernier. Le ministre camerounais de la Santé publique s’exprimait au cours de la conférence qui a réuni à Yaoundé les ministres de la Santé publique des 11 pays africains les plus touchés par cette maladie. Il s’agit du Burkina Faso, du Cameroun, du Ghana, du Mali, du Mozambique, du Niger, du Nigéria, de l’Ouganda, de la République démocratique du Congo, du Soudan et de la Tanzanie. Au cours de cette rencontre, ces pays, qui supportent environ 70% du fardeau mondial du paludisme, se sont engagés à accroître le financement national des programmes de lutte antipaludique afin d’accélérer la lutte et réduire les décès liés au paludisme.

Pour obtenir l’adhésion du secteur privé, les autorités camerounaises entendent s’appuyer sur les avantages de la lutte contre le paludisme pour les entreprises et l’économie. « Lorsque vous avez un enfant qui tombe malade, cet enfant manque les cours, ce qui est un manque à gagner pour vous qui avez payé la scolarité. C’est aussi un manque à gagner pour le chef d’entreprise, car, à cause de la maladie de cet enfant, les parents sont amenés à manquer des journées de travail. Ce qui joue sur l’économie. Or, le secteur privé est un secteur par excellence qui devrait pouvoir se soucier de cet état de choses », soutient Manaouda Malachie.

Cependant, apprend-on auprès de certains opérateurs économiques africains, le secteur privé contribue déjà au financement de la lutte contre le paludisme dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises. Toutefois, « certaines structures ont constaté que les fonds investis n’étaient pas utilisés à bon escient », déplore un opérateur économique.  

La Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030, mise à jour en 2021, ambitionne de réduire d’au moins 90% l’incidence du paludisme et la mortalité palustre d’ici à 2030.

SG

 Le Japon s’engage à allouer 2,2 millions de dollars (soit 1,37 milliard de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain) pour booster la compétitivité des filières cacao et café au Cameroun. Ce financement s’inscrit dans le cadre du « Projet de promotion des compétences commerciales durables des produits camerounais et des partenariats commerciaux internationaux par le renforcement des technologies de pointe », initié par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi). Le chargé d’affaires de l’ambassade du Japon au Cameroun, Ikeda Kiyohiko, et le représentant-résident de l’Onudi, Raymond Tavares, ont signé un protocole d’accord le 5 mars à Yaoundé, rapporte le quotidien à capitaux publics Cameroon tribune.

D’une durée de trois ans, ce projet va accompagner la chaîne de valeur cacao et café grâce à l’application de la technologie et renforcer les capacités des producteurs pour accroître leur compétitivité et productivité, tout en améliorant la qualité des produits et leurs processus de mise sur le marché, selon Raymond Tavares, cité par le média public. D’après les précisions du représentant de l’Onudi, cette initiative consiste à offrir des formations techniques aux producteurs et aux transformateurs de cacao et de café et de soutenir des coopératives dans les régions sélectionnées afin d’améliorer les pratiques de traitement post-récolte et de trouver des débouchés pour ces produits. Il est également question d’équiper les producteurs et les coopératives ciblées pour améliorer la compétitivité et la qualité des produits, et partant, accroître leurs revenus. L’objectif est de promouvoir la durabilité et renforcer la compétitivité du cacao et du café camerounais sur le marché mondial, apprend-on.

Ce financement japonais intervient au moment où le Cameroun multiplie les initiatives pour faire redécoller les filières cacao et café. Pour augmenter sa production, le pays a lancé, en 2021, le guichet producteurs du Fonds de développement des filières cacao et café du Cameroun (Fodecc) qui ambitionne d’injecter 50 milliards de FCFA dans ces filières en 5 ans. L’objectif visé par le gouvernement est de porter la production du cacao à 640 000 tonnes d’ici 2030, contre 262 112 tonnes au cours de la campagne 2022-2023. Pour ce qui est du café, il est question pour les autorités de relever la production nationale à 160 000 tonnes en 2030, contre 38 047 tonnes au cours de la saison 2021-2022.

P.N.N

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Les coûts du projet de construction de l’enseigne hôtelière américaine Radisson à Yaoundé, la capitale du Cameroun, a été revu à la hausse. Initialement estimé entre 32 et 35 milliards de FCFA, ce montant a été réévalué à 50 milliards de FCFA, soit une hausse d’au moins 15 milliards de FCFA. La raison ? « Le projet a beaucoup augmenté en termes d’espace. On est parti de 4 200 m2 à 9 000 m2. Et aujourd’hui on aura une très grande salle de fête, car on a constaté que Yaoundé n’a pas une aussi grande salle de convention. En plus, on aura beaucoup plus de parkings (plus de 200). On sera le plus grand parc d’espace parking à Yaoundé », affirme Alain Nouaga, promoteur de BrightView Bethesda (BVB), la société porteuse du projet au plan local. « En termes d’investissement, nous sommes à 24-25% du financement nécessaire. On va atteindre 30% dans les prochains mois », a-t-il ajouté, à l’issue d’une visite du chantier ce jeudi 7 mars 2024.  

Situé au quartier Golf, non loin de l’ambassade des États-Unis, le Radisson Serviced Apartment Yaoundé sera le premier hôtel d’appartements haut de gamme de marque internationale dans la capitale camerounaise. Il comprendra 220 appartements haut de gamme, composés de studios, d’appartements d’une chambre et d’appartements accessibles. Il devrait finalement ouvrir ses portes en 2026, et non plus en 2025 comme cela avait initialement été annoncé lors de la pose de la première pierre en octobre 2022.

« Le projet a beaucoup grossi, raison pour laquelle les délais ont été rallongés. Normalement, on compte ouvrir à mi-2026, mais on se dit que même si on faire cela en décembre (de la même année, NDLR), ce sera toujours une bonne chose », précise Alain Nouaga, qui a signé une convention avec le Radison pour la construction de ce complexe hôtelier de cinq étoiles. Il faut cependant noter qu’il s’agit d’une date prévisionnelle. « Nous sommes en train de travailler sur un financement qui est presque approuvé. Si ce crédit, qui va couvrir les 70% du projet, n’arrive pas à temps et qu’on a par exemple un retard de six mois, le projet, forcément, va avoir six mois de retard. Mais on croit qu’on va tenir », assure le promoteur, tout en précisant que ce projet est actuellement réalisé sur fonds propres de la BVB.

Déjà 265 emplois directs créés

Ce projet fait appel aux services de sociétés aussi bien camerounaises, américaines qu’italiennes. « L’Italie est sollicitée ici pour tout ce qui est finitions, pour tout ce qui est à l’intérieur du bâtiment », indique le diplomate italien, Filippo Scammacca del Murgo, en vantant le « made in Italy », synonyme depuis toujours de qualité et d’originalité. « Il y aura beaucoup de choses à voir quand ce sera ouvert dans deux ans. Radisson est un nom de marque dans le secteur hôtelier, bien connu partout dans le monde. Et ce sera une bonne chose d’avoir notre hôtel américain ici à Yaoundé parce que l’on connaît bien la qualité des services qu’offre [le groupe] », a de son côté réagi l’ambassadeur des États-Unis au Cameroun, Christopher J. Lamora.

Yannick Ayissi, le maire de Yaoundé 2, commune sur laquelle est construit cet hôtel, se réjouit de l’ouverture prochaine de cet établissement de haut standing qui viendra changer la physionomie de la ville, en plus de créer des emplois. Actuellement, apprend-on, le projet a permis de générer quelque 265 emplois directs. « Comme à l’accoutumée lorsque j’échange avec les promoteurs qui sont installés dans ma municipalité, je plaide toujours pour que, dans le choix des employés, on puisse attribuer un quota à la jeunesse locale. Nous ne pouvons qu’encourager ce projet qui va changer le visage de la commune et celle de notre pays », soutient l’édile municipal. Ce dernier assure que les dispositions sont prises pour que les déguerpissements se passent dans les règles de l’art.

L’ouverture de cet hôtel (un projet similaire est en cours à Douala) s’inscrit dans le cadre de la stratégie du Radison, qui vise une expansion de 50 % de son portefeuille d’unités hôtelières en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale (dont au Cameroun), d’ici 2030. « Nous concentrons nos efforts sur une expansion à grande échelle dans huit villes, à savoir : Abuja, Lagos, Accra, Abidjan, Dakar, Yaoundé, Douala et Kinshasa. Notre stratégie de développement en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale se concentre sur les hôtels d’affaires, les centres de villégiature, les appartements avec services et les projets à usage mixte », a déclaré Erwan Garnier, directeur principal du développement pour l’Afrique chez Radisson Hotel Group, dans un communiqué publié le 28 février 2024.

Patricia Ngo Ngouem

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Entre avril et juin 2023, les banques installées dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) ont octroyé aux particuliers un volume de crédit d’un montant total de 336,4 milliards de FCFA, selon les données que vient de révéler la Beac, la banque centrale commune aux six pays de la Cemac. Cette enveloppe est en hausse de 23%, en comparaison avec les 273,5 milliards de FCFA déboursés au profit des particuliers au cours de la même période en 2022.

En glissement trimestriel, apprend-on des données de la banque centrale, les concours bancaires aux particuliers au 2e trimestre 2023 ont été encore plus importants, progressant de 29,5% par rapport au premier trimestre. Au cours de cette période, les crédits bancaires aux particuliers de la Cemac avaient culminé à seulement 257,3 milliards de FCFA, apprend-on officiellement.

Mais, en dépit de cette évolution positive du volume de crédits à l’économie qu’ils captent, les particuliers demeurent les parents pauvres du crédit bancaire dans la zone Cemac. En effet, au 2e trimestre 2023, souligne la banque centrale, les entreprises sont restées les principaux bénéficiaires de l’offre de crédits bancaires. Elles ont capté, au total, 78,83% du montant total des crédits distribués au cours de la période, soit 1 896,2 milliards de FCFA, contre 1 416,5 milliards un an auparavant et 2 092,8 milliards de FCFA trois mois plus tôt.

Dans le détail, apprend-on, « les grandes entreprises (GE) ont reçu 60,41% des nouveaux crédits distribués, soit 1 453,2 milliards de FCFA, contre 1 048,6 milliards au cours du deuxième trimestre 2022. S’agissant des PME, elles ont reçu 443 milliards de FCFA, soit 18,42% de la valeur globale des crédits distribués, contre 367,8 milliards au deuxième trimestre 2022 et 586,5 milliards trois mois auparavant ».

BRM

Selon « l’étude économique et financière des entreprises en 2022 », que vient de publier l’Institut national de la statistique (INS), les emplois permanents dans les entreprises en activité au Cameroun ont progressé de 2,7% au cours de l’année sous revue. Ce qui situe cet indicateur « au-dessus de son niveau de 2021 (+0,7%) », apprend-on.

« Un regard en arrière sur les cinq dernières années (2018-2022) confirme le dynamisme de l’emploi dans les entreprises modernes et la capacité de rebond de ces entreprises, après une année 2020 marquée par une double crise sanitaire et économique, qui a poussé les pouvoirs publics à mettre en place des mesures ayant elles-mêmes conduit à l’hibernation de pans entiers de l’activité économique durant plusieurs mois », souligne l’INS.

Pour rappel, l’Observatoire national de l’emploi et de la formation professionnelle (Onefop avait révélé, dans sa note de conjoncture sur l’emploi au Cameroun en 2020, parue en mars 2021, qu’à cause de la pandémie du Covid-19, les entreprises installées au Cameroun avaient procédé au licenciement de plus de 11 000 employés. Ce qui avait contribué à accentuer le chômage, qui est véritable fléau au Cameroun.

BRM 

Le résultat net cumulé des entreprises en activité au Cameroun a progressé de 16,1% en 2022, selon « l’étude économique et financière des entreprises en 2022 », publiée le 4 mars 2024 par l’Institut national de la statistique (INS). En plus de ce que cette augmentation des bénéfices des entreprises soit « moins vigoureuse qu’en 2021 », l’INS fait également remarquer que cette performance est à mettre à l’actif d’un nombre réduit de branches d’activités, dans la mesure où la plupart d’entre elles cumulent plutôt des pertes depuis l’année 2021.

« Lorsqu’on examine le résultat net par branches d’activités, on constate que sur les 38 branches, 22 sont déficitaires en 2022, dont 19 étaient déjà dans la même situation en 2021. Cela signifie que la majorité des branches d’activités affichent des pertes. Cependant, il y a certaines branches qui se distinguent par une augmentation de leurs résultats en 2022 », apprend-on du document que vient de publier l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

Parmi ces branches d’activités les plus performantes, l’on retrouve la production d’électricité, de gaz et d’air conditionné ; l’activité d’information et de communication ; et la sylviculture et l’exploitation forestière. « Ces branches ont enregistré une amélioration de leurs résultats nets en 2022 par rapport à l’année précédente », souligne le rapport de l’INS.

BRM

Au Cameroun, le prix de vente du cacao par les planteurs a atteint 4 225 FCFA. Ce niveau de rémunération est l’un des plus élevés du monde et tranche avec la faiblesse des prix en Côte d’Ivoire. Au pays des Éléphants, pourtant premier producteur mondial de cacao, le kilogramme de fèves s’échange actuellement à 1000 FCFA. Analyse des principales raisons de l’écart entre les deux pays.  

1. Le régime de fixation des prix aux producteurs

Le gap entre le tarif perçu en Côte d’Ivoire et au Cameroun s’explique notamment par le système de fixation des prix. En effet, dans le pays d’Afrique de l’Ouest, les prix aux producteurs sont gérés par le Conseil du Café-Cacao (CCC) qui garantit que ceux-ci perçoivent un seuil minimum de 60% des prix mondiaux. Dans le cadre des ventes par anticipation se déroulant depuis 2011 dans le secteur, le régulateur cède 80% de la récolte par avance, ce qui lui permet de fixer les tarifs en début de chaque campagne principale (octobre) et intermédiaire (avril).

De fait, la revalorisation ou non des prix se fait chaque 6 mois en Côte d’Ivoire. Au Cameroun, selon la Banque mondiale, les exploitants perçoivent entre 80 et 90% des prix mondiaux et les tarifs fluctuent au gré de l’évolution des cours du marché tout au long de l’année cacaoyère. Ce faisant, les exploitants camerounais peuvent tirer profit dans l’immédiat de la hausse des cours comme c’est le cas actuellement ou au contraire pâtir fortement de la volatilité des prix ou de leur effondrement.    

2. Les modalités de commercialisation intérieure

Au Cameroun, le système de vente du cacao sur le marché intérieur est complètement libéralisé. La multiplication des acteurs commerciaux, depuis une dizaine d’années, a renforcé le jeu de la concurrence et poussé vers le haut les prix accordés aux producteurs. Dans le pays, le gouvernement a instauré depuis 2019, l’autorisation officielle de vendre le cacao de manière groupée en partant des prix de référence publiés par l’Office national du café et du cacao (ONCC) qui supervise la qualité et s’occupe du suivi des exportations. Grâce à ce système, qui utilise le même principe que les enchères, les exploitants, par l’intermédiaire de leur groupement, peuvent négocier directement avec les multinationales ou des transformateurs locaux des prix d’achat en fonction du meilleur tarif offert sur le marché, la quantité et la qualité de leur production.

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Ventes aux enchères à CCQ, un trader camerounais local.

Ce faisant, ceux-ci peuvent éviter de traiter avec de nombreux intermédiaires comme en Côte d’Ivoire. Dans la nation éburnéenne, le contact direct entre les négociants/transformateurs et les producteurs est en effet très rare. Les premiers acteurs passant généralement par le biais de pisteurs, de traitants, de coopératives ou d’autres opérateurs.

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      Représentation de la filière cacao, des producteurs de Côte d’Ivoire aux consommateurs.

(Source: Trade for Development Centre)

3. La qualité

Au Cameroun, les fèves de cacao se commercialisent à un prix particulièrement élevé sur les marchés mondiaux également en raison des efforts fournis pour améliorer la qualité. Dans le pays, il existe une combinaison d’interventions au niveau de l’exploitation et en aval de la chaîne de commercialisation pour permettre de différencier l’offre au niveau de la qualité contrairement en Côte d’Ivoire où, selon les analystes, l’organisation et la régulation n’incitent pas particulièrement les producteurs à s’y attacher.

On peut ainsi citer l’instauration par le gouvernement camerounais et certains opérateurs d’une prime à la qualité et à la production du cacao certifié ou encore la réhabilitation de fours de séchage pour éviter le séchage artisanal au feu de bois. À cela s’ajoute l’installation de centres d’excellence de traitement post-récolte dans les principaux bassins de production permettant aux producteurs de traiter leurs fèves, selon un protocole précis et rigoureusement contrôlé.  

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« Dans ces centres on produit notamment du cacao dit d'excellence ou cacao zéro défaut. »

« Les produits sortis de ces centres, de plus en plus importants, permettent non seulement une meilleure rémunération des producteurs, mais aussi leur garantit des primes offertes aussi bien par le gouvernement suite à des prélèvements effectués sur les exportations, que par des négociants tels que Cargill, représente au Cameroun par Telcar Cocoa, le leader du marché local des fèves. Dans ces centres on produit notamment du cacao dit d'excellence ou cacao zéro défaut. Ils bénéficient du partenariat des maîtres chocolatiers français qui achètent toute la cargaison », souligne Brice R. Mbodiam, de la rédaction d’Investir au Cameroun.  

Espoir Olodo, Agence Ecofin

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Le président de la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat (Ccima), Christopher Eken, a signé, le 5 mars 2024, un appel d’offres national pour la couverture de son personnel en assurance maladie, frais funéraires, accident, invalidité et décès pour le compte des exercices budgétaires 2024, 2025 et 2026.

L’appel d’offres est réservé aux compagnies d’assurances de droit camerounais installées au Cameroun, remplissant les conditions prévues par la règlementation en vigueur dans les États membres de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima). Toutefois, précise, Christophe Eken, « la gestion des polices d’assurance sera assurée par un courtier choisi par la Ccima, et sa rémunération sera faite par le ou les assureurs adjudicataire ».

Les candidats devront obligatoirement soumissionner pour les prestations constituées de deux lots. Il s’agit du lot 1 : l’assurance maladie et frais funéraires et du lot 2 : l’assurance individuelle accident, invalidité et décès. Chaque lot complet, fait savoir le président de la Ccima, fera l’objet d’une offre technique et d’une offre financière, les pièces administratives pouvant au gré du soumissionnaire, être communes à tous les lots.

La période de couverture est de 36 mois pour tous les lots à compter de la date de notification de l’ordre de service de démarrage. L’appel d’offres renseigne que le coût prévisionnel des prestations à l’issue des études préalables est de 225 millions de FCFA TTC. Elles seront financées par le budget de fonctionnement 2024, 2025 et 2026 de la Chambre de commerce.

En rappel, la Ccima est un organisme consultatif et représentatif créé en 1921 et son siège est à Douala, capitale économique du Cameroun. Elle a pour missions principales de jouer le rôle de courroie de transmission entre les milieux d’affaires privés et les pouvoirs publics.

FN

Au cours d’une nouvelle opération de vente groupée, organisée le 5 mars 2024 dans la localité d’Abong-Mbang, bassin de production du cacao de la région de l’Est du Cameroun, le prix du kilogramme de fèves aux producteurs a établi un nouveau record à la fois national et mondial à 4 225 FCFA. Dans un communiqué officiel, rendu public ce 6 mars 2024, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, salue « l’excellente tenue du marché camerounais, désormais sur le toit du monde, à la faveur d’un contexte international porteur et du redressement soutenu et reconnu de la qualité de la fève camerounaise ».

En effet, en plus de la qualité des fèves qui ne cesse de s’améliorer, l’état de grâce dans lequel se trouve la filière cacao au Cameroun, avec des prix aux producteurs en hausse continue depuis des mois, est consécutif la conjoncture internationale. Celle-ci est notamment marquée par des prévisions de baisse de production en Côte d’Ivoire et au Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux, en raison notamment des problèmes liés au climat et au vieillissement des plantations. Cette situation, selon les prévisions de l’ICCO, l’instance faîtière du cacao mondial, devait se traduire par une baisse de 11% de la production mondiale en 2023-2024, à 4,45 millions de tonnes. Ce qui devait conduire, selon la même source, à un déficit sur le marché de 374 000 tonnes d’ici septembre 2024, contre seulement 74 000 tonnes enregistrées au cours de la campagne cacaoyère 2022/2023.

Explosion des prix à l’international

Cette météo défavorable sur le marché international a induit une explosion des cours, qui se traduit dans les pays producteurs comme le Cameroun par une meilleure rémunération des producteurs. En effet, souligne l’agence Ecofin, « depuis le début de l’année 2024, le cacao est la matière première agricole qui a le plus performé sur les marchés, gagnant 56,4%, soit plus de 2300 dollars la tonne en glissement annuel. Après avoir battu au début février, le record de 5379 dollars remontant au 2 juillet 1977, les prix du contrat de référence du cacao pour livraison en mars à l’Intercontinental Exchange à New York ont franchi la barre des 6000 dollars, et atteint un plus haut journalier de 6929 dollars. Le 26 février 2024, les cours ont clôturé à 6884 $ la tonne. Il s’agit globalement d’une véritable percée pour l’or brun qui seulement un an plus tôt s’échangeait à 2668 dollars la tonne ».

Mais, au-delà de ce contexte international favorable, les producteurs camerounais bénéficient de la stratégie des ventes groupées, qui permet de doper leurs capacités de négociation face aux acheteurs. À côté de ce mode de commercialisation, qui crée la concurrence entre les acheteurs et contribue à relever la rémunération des producteurs, l’embellie autour des prix de la fève rouge brique du Cameroun, depuis le lancement de la campagne cacaoyère 2023-2024, s’explique aussi par la forte demande. Mieux, par la bataille que se livrent les exportateurs et les transformateurs locaux pour le contrôle de la fève de plus en plus insuffisante.

En effet, alors que les exportateurs généralement affiliés aux grands négociants internationaux continuent de réaliser des achats massifs, le pays a vu, en moins de 3 ans, arriver sur le marché de la transformation locale trois nouveaux broyeurs (Altantic Cocoa et Neo Industry, Africa Processing) cumulant des capacités avoisinant 100 000 tonnes. Certains de ces opérateurs n’hésitent pas à monter les enchères pour acquérir les fèves, afin de faire tourner leurs usines souvent à l’arrêt, faute de matière première.

Brice R. Mbodiam  

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Au cours du 2e trimestre 2023, le volume de nouveaux crédits mis en place dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) a connu une baisse de 2,3% en glissement trimestriel, culminant à seulement 2 462 milliards de FCFA. Le recul de l’activité de crédit observé dans cet espace communautaire entre avril et juin 2023 peut s’expliquer par le ralentissement du dynamisme des banquiers camerounais.

En effet, révèlent les données de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des pays de la Cemac, les parts de marché des banquiers camerounais sur le marché du crédit ont régressé de 2,3%. Ce qui n’empêche cependant pas que ce pays demeure leader de cette activité dans la sous-région, au cours de la période sous revue.

« Par pays, le marché du crédit bancaire reste dominé par le Cameroun avec 62,85% de nouveaux concours, contre 65,1% le trimestre précédent. Le plus faible volume de crédit a été enregistré en République centrafricaine (0,94%) », souligne la banque centrale. Celle-ci attribue au Gabon, au Congo, au Tchad et à la Guinée équatoriale, respectivement 13,15%, 10,05%, 10,03% et 2,98% des parts de marché au cours de la période sous revue.

BRM

Selon le rapport 2022 sur le commerce extérieur du Cameroun, que vient de publier l’Institut national de la statistique (INS), le pays a importé 3 691 tonnes de bois et ouvrages en bois cette année-là, pour une dépense globale de 2,5 milliards de FCFA. Ces dépenses d’importation sont en baisse de plus de 24% en valeur et 33% en volume, en glissement annuel. En comparaison avec les 3,3 milliards de FCFA expédiés à l’étranger en 2021, pour importer 5 581 tonnes de bois et ouvrages en bois. 

Cette baisse des importations, qui a une incidence positive sur la balance commerciale du Cameroun, peut s’expliquer par la croisade que mène le gouvernement depuis quelques années, pour la promotion de la transformation locale du bois, dans le cadre de la politique d’import-substitution. Cet engagement pour la promotion des première et deuxième transformations du bois au Cameroun a pris la forme de mesures fiscalo-douanières incitatives, visant à encourager la transformation locale du bois, d’une part, et à décourager les exportations des bois non transformés (grumes) ou alors qui le sont minimalement (bois débités), d’autre part.

Dans un préavis de grève adressé au Premier ministre le 23 décembre 2022 par le Groupement de la filière bois du Cameroun (GFBC), pour contester justement la surtaxation de leur filière, les exploitants forestiers révèlent que « entre les exercices budgétaires 2016 et 2023, les droits de sortie et taxes forestières applicables aux entreprises de la filière bois ont augmenté de l’ordre de 60% pour la taxe d’abattage, 242% pour les droits de sortie des bois en grume, 165% pour les droits de sortie des bois transformés ». Ces plaintes des forestiers survenaient après la promulgation de la loi de finances 2023, qui consacrait un relèvement des droits de sortie sur les bois transformés de 10 à 15% de la valeur FOB des essences, d’une part, et de 50 à 60% pour les grumes, d’autre part. 

Made in Cameroon

Force est de constater que ces cris des exploitants forestiers n’ont pas échaudé les pouvoirs publics camerounais, qui ont à nouveau revalorisé la taxation de la filière bois en cette année 2024. Portant ainsi le droit de sortie des grumes de 60 à 75%. À titre de comparaison, cette taxe n’était que de 17,5% en 2017, selon les données officielles. Par ailleurs, dans les circulaires relatives à la préparation des lois de finances 2023 et 2024, le chef de l’État, Paul Biya, prescrit expressément au gouvernement « la priorisation des meubles fabriqués localement dans la commande publique », en lieu et place des meubles importés.

Comme pour forcer davantage la main à ces dirigeants des administrations publiques et des particuliers préférant des meubles importés aux produits locaux, la loi de finances 2024 instaure un droit d’accises de 25% sur les importations des ouvrages en bois, des meubles en métal utilisés dans les bureaux, les meubles en bois utilisés dans les cuisines et les meubles en matière plastique. Tout ceci vise à renchérir les importations, pour davantage orienter la commande vers les meubles en bois fabriqués localement.

De plus, dans l’optique de faciliter l’installation des menuiseries industrielles au Cameroun, à l’effet de répondre à une demande des meubles et ouvrages en bois, dont le gouvernement souhaite voir la demande exploser, la loi de finances 2023 de l’État du Cameroun consacre une exonération des taxes sur les équipements rentrant dans la transformation du bois. Autant de mesures de sauvegarde et de promotion d’une industrie forestière locale, dont les premiers résultats commencent à se faire ressentir, si l’on s’en tient aux dernières données sur les importations des bois et ouvrages en bois que vient de publier l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

Brice R. Mbodiam

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Le marché d’entretien de la route Bafang-Nkondjock, qui s’étend sur 53,3 km entre les régions du Littoral et de l’Ouest, a été attribué à l’entreprise de BTP CETP Sarl pour un montant de 4,9 milliards de FCFA TTC, apprend-on du ministère des Travaux publics. Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a signé, ce 5 mars 2024, un ordre de service prescrivant le démarrage des travaux sur cet axe routier.

Les travaux, prévus pour exécuter en 36 mois, répartis en trois phases de 12 mois, vont consister au bitumage des fortes pentes, à la stabilisation des talus des zones d’éboulement et de fondrières et à l’entretien courant et périodique aux produits stabilisants du reste du linéaire en terre.

« De manière précise, le marché comprend des travaux de débroussaillement, déforestage, abattage d’arbres, déblais ordinaires et déblais rocheux, remblais en graveleux latéritique provenant d’emprunt, le traitement de la chaussée aux produits stabilisants, la mise en forme de la plate-forme, le reprofilage compactage, curage des fossés et exutoires », explique-t-on au ministère des Travaux publics.

Les travaux sont financés par le budget d’investissement public (BIP) du ministère des Travaux publics et la ligne de fonds routier pour les exercices 2023, 2024 et 2025. L’entretien de la route Bafang-Nkondjock est très attendu par les populations. Car, ce tronçon, qui relie deux villes agricoles du Littoral et de l’Ouest, est impraticable notamment pendant la saison des pluies.

SG

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Le ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), Dr Taïga, a signé, le 22 décembre 2023, un arrêté pourtant création, organisation et fonctionnement du Centre de valorisation de pêche artisanale de Youpwe (Cevapa-Youpwe). Ce centre, précise le texte ministériel, couvre l’ensemble des points de débarquement de la pêche artisanale du département du Wouri (Douala), parmi lesquels le débarcadère de Youpwe, construit grâce à un financement du Japon.

Cette décision du Minepia s’appuie notamment sur le décret du Premier ministre du 17 janvier 2002, fixant les normes de conditionnement et de transport des produits de la pêche. D’ailleurs d’après l’arrêté, le Cevapa-Youpwe est chargé d’accompagner le développement de la pêche artisanale en améliorant la qualité et la disponibilité des produits halieutiques, la promotion des activités de la chaine de valeur et du travail descend des acteurs et la réduction des pertes postcaptures. À ce titre, la nouvelle structure assure la formation et l’information des pécheurs sur la mer, l’entretien des installations et des équipements et l’avitaillement. Le 27 février 2024, Dr Taïga a nommé le directeur du Cevapa-Youpwe en la personne de Mbangsi Misper Anghoma. 

La décision de création du Cevapa-Youpwe est contestée par la Communauté urbaine de Douala (CUD). Selon l’arrêté ministériel, la CUD a pourtant droit à un représentant au sein du comité gestion du centre, un organe notamment chargé de définir les modalités d’utilisation des infrastructures et des équipements, de recouvrement des droits d’usage et d’affectation des ressources. Elle est également consultée pour la nomination pour le directeur adjoint. Mais, son chef de division des affaires juridiques et du contentieux, Moukete Ekoume, qui dit agir au nom du maire de la ville, Roger Mbassa, a adressé, le 28 février 2024, au Minepia un recours gracieux préalable aux fins de rétractation de son arrêté. En clair, la CUD juge l’arrêté du Dr Taïga illégal et l’appelle à le retirer.  

Pour justifier cette position, Moukete Ekoume, convoque la convention passée entre l’État du Cameroun, le Japon et la CUD. Elle dispose « expressément qu’après réception du débarcadère et du marché de poisson de Youpwe, celui-ci devrait être transféré à la CUD ». En effet, Moukete Ekoume rappelle que le procès-verbal des discussions sur l’étude préparatoire pour le projet d’amélioration du débarcadère et du marché du poisson précise que la CUD doit créer un comité de gestion. « Mais contre toute attente, vous avez pris l’arrêté susvisé et créé un centre de valorisation de pêche dans le Wouri incluant le site de Youpwe », dénonce ce dernier.

Un préjudice de plusieurs dizaines de millions de FCFA

En plus, le chef de division des affaires juridiques et du contentieux de la CUD accuse le Minepia d’excès de pouvoir et convoque l’article 156 du Code général des collectivités territoriales décentralisées qui dispose que « la construction, l’équipement, l’entretien et la gestion des marchés, gares routières et abattoirs… sont transférés aux communes ».

Ainsi, en prenant cet arrêté sans égard pour ces différents aspects, « vous avez causé un énorme préjudice à la CUD qui sollicite gracieusement sa rétractation pour éviter un éventuel contentieux en indemnisation devant le tribunal administratif », menace le cadre de la mairie de Douala. En effet, apprend-on du recours gracieux, sur la base de la convention tripartite (État du Cameroun-Etat du Japon-CUD), la mairie de Douala a consenti des dépenses financières. Le document cite les charges de l’électricité (toujours payée jusqu’à date), les frais de terrassement, les loyers de la base logistique (30 millions de FCFA hors taxe pour les années 2027 et 2018 et 12 millions de FCFA hors taxe par an à compter du 1er janvier 2019).

Achevé depuis le 15 décembre 2022, le débarcadère de Youpwé a été construit à hauteur de 6,6 milliards de FCFA. Il est un don du Japon dont la convention a été signée en 2017. Sa mise en service, toujours attendue, devrait permettre aux 262 vendeurs de poissons qui opéraient sur l’ancien site d’accroître leur production, de moderniser le système de commercialisation et les conditions sanitaires des produits halieutiques.

Frédéric Nonos

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Le Cameroun a importé 18 728 tonnes de fruits comestibles au cours de l’année 2022, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS). Ces achats de fruits ont représenté une dépense totale de 4,1 milliards de FCFA, à en croire la même source. Ce qui correspond à une baisse de 3,1% en glissement annuel. Ces achats de fruits contribuent à creuser la balance commerciale d’un pays pourtant doté d’un potentiel agricole enviable.

«Le Cameroun compte 7,2 millions d’hectares de terres arables (moins de 2 millions effectivement cultivés à fin 2012, NDLR), 400 km de façade maritime, 2 millions d’hectares de pâturage, un climat diversifié avec sept zones agroécologiques », avait détaillé le ministre de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe, au cours d’une table ronde organisée dans le cadre du 2e sommet sur l’alimentation en Afrique, le 26 janvier 2023 à Dakar, la capitale sénégalaise.

Et ce membre du gouvernement camerounais de poursuivre : « notre richesse c’est l’agriculture. Mais, cette dernière peine à atteindre ses objectifs parce qu’aujourd’hui, nous importons pour environ 900 milliards de FCFA de produits agricoles par an, dont 400 milliards de FCFA de céréales ».

BRM

Selon l’étude économique et financière des entreprises du Cameroun en 2022, publiée le 4 mars 2024 par l’Institut national de la statistique (INS), 15 601 entreprises ont été créées dans les Centres de formalités de création des entreprises (CFCE) du pays tout au long de l’année 2022. Un chiffre qui est légèrement en hausse comparé aux 15 591 entités enregistrées en 2021. À en croire le même rapport, les structures ainsi créées sont « principalement les entreprises individuelles (52,97%), et les TPE (très petites entreprises quant à elles sont les plus représentées (8373%) », souligne le rapport de l’INS. 

Les CFCE sont des guichets uniques regroupant au même endroit toutes les administrations impliquées dans la création des entreprises. L’introduction de cette réforme au Cameroun depuis l’année 2010 vise à créer une entreprise en l’espace de 72 heures au maximum, avec des gains financiers conséquents.

Dans une note d’analyse publiée en 2019, l’INS révèle, par exemple, qu’avant la mise en œuvre de cette réforme, la dépense moyenne qu’engageait un entrepreneur (toutes les pièces sauf la carte de contribuable) se situait à près de 482 000 FCFA. Les délais étaient de 29,5 jours. Après la réforme, cette dépense est passée à 41 500 FCFA, soit un gain économique d’une somme de 440 500 FCFA en moyenne pour chaque nouvelle création d’entreprise ; ce qui fait un gain financier total brut de 36,9 milliards de FCFA pour le secteur privé sur la période 2010-2018.

BRM

Au cours de l’année 2022, les importations de produits de friperie (chaussures, sacs, vêtements…) par les commerçants camerounais ont connu une baisse de 13% en glissement annuel. Selon les données révélées par l’Institut national de la statistique (INS) dans son rapport sur le commerce extérieur du Cameroun en 2022, les importations de ces produits sont ressorties à 59 431 tonnes, contre 68 818 tonnes en 2021. Ce qui correspond à une baisse de près de 9 400 tonnes en valeur absolue.

À en croire la même source, ces importations de produits de friperie ont contraint le pays à expatrier une enveloppe de 32,7 milliards de FCFA, contribuant ainsi à creuser le déficit de la balance commerciale du Cameroun. Le coût de ces achats est cependant en baisse de 6,3% en comparaison avec l’enveloppe 34,9 milliards de FCFA expédiée à l’étranger au cours de l’année 2021, pour assurer les achats des mêmes produits.

Un retour en arrière permet même de constater que les achats d’articles de friperie au Cameroun sont en baisse continue depuis la fin des années 2010. En effet, selon les données du ministère du Commerce, les importations de ces produits sur le territoire camerounais ont atteint le pic de 43,8 milliards de FCFA au cours de l’année 2015, avant de baisser à 42 et 40,5 milliards, respectivement en 2016 et 2017.

En comparaison avec l’année 2022, par exemple, les achats annuels d’articles de friperie par les commerçants camerounais ont baissé d’une dizaine de milliards de FCFA. Une réalité qui peut s’expliquer par la présence de plus en plus massive sur le marché camerounais, des produits chinois de surcroît très bon marché.

Cependant, bien que les dépenses y afférentes soient continuellement en baisse depuis quelques années, la friperie continue de jouer un rôle majeur dans le secteur de l’habillement au Cameroun, notamment dans un contexte de perte de vitesse de la filière coton-textile-confection locale. Par exemple, selon les données officielles, de nos jours, les producteurs locaux ne contrôlent plus que 5% du marché camerounais du tissu, largement dominé par des produits étrangers, issus parfois de la contrebande.

Brice R. Mbodiam

Lire aussi :

05-02-2019 - Le Cameroun a expatrié une enveloppe de 126,4 milliards FCFA pour importer de la friperie, entre 2015 et 2017

01-02-2013 - Cameroun : 99% des Camerounais s’habillent avec les habits issus de la contrebande ou de la friperie

Le Conseil d’Administration du Gestionnaire d’actifs Elite Capital Asset Management S.A s’est réuni en session ordinaire le vendredi 1er mars 2024 à l’immeuble ICON Residences & Offices, immeuble siège de la société sis à Bastos, entrée Ambassade de Chine, sous la présidence de Monsieur EBANDA ENYEGUE, son président.

Statuant sur les comptes après avoir pris acte du rapport de gestion de la Direction Générale notamment sur l’exécution du budget au titre de l’exercice 2023, le Conseil d’Administration a approuvé les comptes annuels de la société de gestion d’OPCVM arrêtés au 31 Décembre 2023 tels que certifiés par le commissaire aux comptes dans le rapport 715.

Entre autres résolutions, le Conseil d’Administration a décidé d’augmenter le capital social d’Elite Capital Asset Management S.A de 150.000.000 FCFA à 300.000.000 FCFA sous réserve de la validation de la COSUMAF.

Notons déjà qu’au 31 décembre 2023, Elite Capital Asset Management S.A était à un actif net de 102 562 038 733 FCFA contre 968 159 002 FCFA au 31 décembre 2022. Il passe du 8e au 2e rang en ce qui concerne le classement des gestionnaires d’OPCVM et réalise la meilleure performance 2023.

Filiale de la Holding financière Elite Capital Group S.A, Elite Capital Asset Management S.A est une Société de Gestion d’OPCVM agréée par la Commission de Surveillance du Marché Financier sous la référence COSUMAF-SGP-2/2021 avec siège social à Yaoundé – Cameroun, Bastos, entrée Ambassade de Chine.

A travers ses métiers de Gestion collective, conseil en investissement, pilotage des capitaux et gestion sous-mandat, le gestionnaire accompagne durablement les investisseurs publics et privés, institutionnels et particuliers dans l’optimisation de leurs excédents de trésorerie.

Ses produits phares, taillés sur mesure pour une meilleure rentabilité sont les FCP Record & Invest. Vous pouvez ainsi épargner en achetant des parts de fonds communs de placement chez Elite Capital Asset Management S.A et obtenir jusqu’à 6% par an net d’impôt de profit.

Prônant comme valeurs le professionnalisme, l’intégrité, la proximité et la créativité, Elite Capital Asset Management S.A veut se positionner comme l’un des principaux gestionnaires d’actifs indépendants en Afrique Centrale en termes d’actifs sous gestion, d’innovations produits et d’impact sur la qualité des placements dans les économies.

 management

Elite Capital Securities Central Africa S.A est membre du consortium Arrangeur et chef de file de l’Emprunt Obligataire multi-tranches de 50 milliards de Fcfa de la Banque de développement des états de l’Afrique centrale (BDEAC). Société de Bourse, Elite Capital Securities Central Africa S.A est agréée par la Commission de Surveillance du marché financier de l’Afrique Centrale (COSUMAF), admise au Dépositaire Central Unique (BEAC) et a pour place de cotation la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC).

Elite Capital Securities Central Africa S.A, en tant que Co-arrangeur, avec d’autres membres du Consortium, va accompagner l’émetteur, la Banque de développement des états de l’Afrique centrale (BDEAC) en vue de réaliser une opération d’emprunt obligataire par appel public à l’épargne, d’un montant de 50 milliards de Fcfa. Il s’agit d’un Emprunt Obligataire multi-tranches par Appel Public à l’Epargne « BDEAC (6,20% - 5,95% - 4,70%) Net 2024-2031 ». L’Emprunt Obligataire de 50 milliards constitue la 1ère phase d’un programme de 100 Milliards de Fcfa. A travers cette opération, la BDEAC entend financer partiellement les projets de son plan stratégique AZOBE 2023-2027.

La période de souscription s’étend du 04 au 22 mars 2024, le prix de l’obligation est de 10 000 Fcfa pour une souscription minimale de 10 obligations. Pendant la période susmentionnée, Elite Capital Securities Central Africa S.A va se tourner vers de potentiels investisseurs, personnes physiques et morales pour recueillir leurs souscriptions afin de mobiliser les fonds sollicités.

Rappelons que la société de bourse qui a son siège à Bastos - Yaoundé, entrée Ambassade de Chine, 2e étage immeuble ICON est une filiale de la Holding financière Elite Capital Group S.A et a un capital social 1 150 000 000 de Fcfa. Elle offre entre autres services : l’Ingénierie financière, la tenue et conservation des titres, les Opérations sur le marchés financier, le Conseil financier et la Dématérialisation des valeurs mobilières.

Elite Capital Securities Central Africa S.A a participé en 2023, en qualité d'Agent Placeur, à l'émission obligataire par appel public à l'épargne de l'Etat du Cameroun qui a permis de mobiliser 177 Milliards de FCFA sur le Marché Financier Régional, et à celle de l'Etat du Gabon pour un montant de 150 Milliards de FCFA. Elle a été Centralisateur de l'attribution de 10 459 actions gratuites issues de l'opération d'augmentation du capital par incorporation de la prime d'émission pour le compte de la Régionale Bank en 2022. Elle a également participé au syndicat de placement de l'augmentation du capital par émission d'actions nouvelles de la SCG-Ré dans le cadre de son introduction en bourse. Au mois de décembre 2023, elle a bouclé avec succès la première émission de TCN d’Alios Finance Cameroun.

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Les travaux de construction de la route Ekondo Titi-Kumba (60 km), dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, devraient s’achever au cours de l’année 2025. L’annonce a été faite par le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, lors du conseil de cabinet tenu le 29 juillet dernier dans les services du Premier ministre à Yaoundé, la capitale. Lancé en juillet 2016, le chantier devait initialement être livré en juillet 2018 pour un délai d’exécution de 24 mois. Mais les travaux avaient été interrompus en mai 2018, en raison de l’insécurité dans le Sud-Ouest, l’une des deux régions anglophones du pays en proie à des revendications séparatistes depuis fin 2016.

Les travaux ont repris quatre ans plus tard sous la conduite du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée camerounaise. Le ministre des Travaux publics assure que les équipes du BIR poursuivent leurs prestations sur le terrain, en dépit des conditions sécuritaires complexes dans la région. Des chronogrammes de travaux ont ainsi été déployés et permettent aux équipes de couvrir plusieurs zones, apprend-on. Emmanuel Nganou Djoumessi affirme que ces travaux ont connu des avancées notables depuis la reprise du chantier par le BIR. « Au nombre des avancées, l’on compte l’achèvement des études hydrauliques et hydrologiques, la production des agrégats ainsi que le début de l’application des couches de chaussée », peut-on lire dans le communiqué final ayant sanctionné le conseil de cabinet du mois de février. D’où l’optimisme affiché par le membre du gouvernement, qui laisse entendre que les travaux pourraient être livrés d’ici le premier trimestre de 2025. Soit près de 7 ans après la date prévisionnelle d’achèvement des travaux.

En rappel, le projet de construction de la route Ekondo Titi-Kumba (Sud-ouest) fait partie du volet routier du Plan d’urgence triennal (Planut) qui vise à accélérer la croissance économique dans le pays et à améliorer les conditions de vie des populations. Le marché de construction de cette route avait été attribué au départ à la société tunisienne Soroubat pour un montant total de 38,2 milliards de FCFA. Le 15 janvier dernier, le ministre des Travaux publics a annoncé que le contrat de cette société a été résilié pour « cas de force majeure », les équipes de l’entreprise ayant été attaquées par les combattants séparatistes et les équipements vandalisés avec mort d’hommes. À la faveur d’une décision du chef de l’État, les travaux ont par la suite été attribués au BIR qui devrait empocher 40 milliards de FCFA dans le cadre de ce projet.

P.N.N

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19-01-2024 : Route Ekondo Titi-Kumba (60 km) : les contrats passés avec Soroubat et Bet Comete résiliés à cause de l’insécurité

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