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Yaoundé - 19 avril 2024 -

De sources internes aux services du Premier ministre (PM), le chef du gouvernement camerounais, Joseph Dion Nguté, devrait procéder le 19 janvier 2024 dans la zone industrielle de Douala-Bassa, dans la capitale économique du Cameroun, à l’inauguration de deux nouvelles usines de transformation de l’acier construites par le groupe Prometal. Ces investissements cumulés d’un montant de 57 milliards de FCFA permettent au conglomérat bâti par Hayssam El Jammal de conforter son leadership dans l’industrie de transformation de l’acier en Afrique centrale.

La première usine qui sera inaugurée par le Premier ministre est baptisée Prometal 4. Cette unité industrielle, qui a englouti 45 milliards de FCFA d’investissements, est présentée comme l’usine de transformation de l’acier la plus moderne et la plus diversifiée en Afrique subsaharienne. À en croire le groupe Prometal, cette usine permet de porter la production annuelle du groupe à 360 000 tonnes métriques de produits en acier finis (à l’instar du fer à béton) et intermédiaires (notamment les fils machines qui sont de nouveaux produits). En plus de mettre sur le marché de nouveaux produits tels que les poutrelles, les cornières et les fers plats, Prometal 4 a la particularité de produire pour la première fois en Afrique subsaharienne les fils machines. Il s’agit de produits à base desquels sont fabriqués les matériaux tels que les clous, les vis et les fers lisses.

Cinquième usine de transformation de l’acier construite par le leader des matériaux de construction à base de fer en Afrique centrale, Prometal 5 quant à elle est une unité de production de bouteilles de gaz et de structures métalliques. Dotée d’une capacité de production de 600 000 bouteilles et de 5 000 tonnes métriques de charpentes métalliques chaque année, pour un investissement de 12 milliards de FCFA, cette nouvelle usine permettra au Cameroun de mettre un terme aux importations de bouteilles de gaz, qui étaient jusqu’ici destinées à satisfaire une demande locale estimée à 400 000 bouteilles par an.

À la conquête de la Zlecaf

Les deux usines, selon les estimations officielles, induisent la création de 3 000 nouveaux emplois, dont 1 000 emplois directs. Avec des capacités de production qui surclassent la demande nationale, d’une part, et la mise sur le marché de matériaux dont elles sont les pionnières dans la production (fils machines) en Afrique au sud du Sahara, d’autre part, Prometal 4 et 5 offrent l’opportunité au Cameroun d’aller à la conquête des marchés extérieurs. Ce qui permet au pays d’attaquer plus vigoureusement la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), sur laquelle les opérateurs économiques locaux sont encore timides jusqu’ici.

En outre, en mettant un terme aux importations de bouteilles de gaz, Prometal 5 annule l’expatriation des capitaux d’un montant de 8 milliards de FCFA chaque année (c’est le coût des importations de ces produits), réduisant par la même occasion le déficit de la balance commerciale du pays du même montant, apprend-on de sources autorisées. Avec la production de fils machines, Prometal 4 quant à elle permet au Cameroun, selon l’entreprise, de réduire d’environ 50% le déficit de la balance commerciale du pays sur les matériaux de construction à base de fer.

Un investisseur prolifique

Les deux usines que s’apprête à inaugurer le Premier ministre camerounais portent à trois, le nombre d’unités industrielles construites et mises en exploitation par le groupe Prometal au cours des cinq dernières années. Ce qui fait probablement de Hayssam El Jammal l’investisseur le plus prolifique du Cameroun au cours de cette période. En effet, en plus de Prometal 4 et 5, son groupe a discrètement mis en service dans la zone industrielle de Bonabéri, courant 2023, l’usine de la société Novia Industries.

Grâce à un investissement de plus de 50 milliards de FCFA, ce complexe agro-industriel sorti de terre après plus de 2 ans de travaux, et qui a permis de créer plus de 300 emplois, est doté d’une capacité de production journalière de 500 tonnes d’huile raffinée et 160 tonnes de savons. De bonnes sources, cette usine est également dotée de chaînes de production d’autres produits agroalimentaires, qui devrait démarrer dans les prochains jours.

Brice R. Mbodiam

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Dans une correspondance le 11 janvier dernier, le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, demande aux gouverneurs de « réactiver, jusqu’à nouvel avis, le dispositif d’interdiction de la réexportation » du riz pour des raisons de « sécurité alimentaire interne ». La mesure, apprend-on, participe des actions du gouvernement dans le cadre des efforts pour assurer la disponibilité de ce produit alimentaire essentiel dans l’alimentation des populations. Ce, dans « le contexte actuel de faible disponibilité du riz sur le marché international et du renchérissement concomitant des prix à l’importation », écrit Luc Magloire Mbarga Atangana.

À l’analyse, le gouvernement veut éviter toute pénurie de riz face à la suspension des exportations par l’Inde, qui réalise à elle seule plus de 40% des exportations mondiales de céréales, et les manœuvres dolosives de certains commerçants camerounais susceptibles de perturber la disponibilité de ce produit alimentaire dans les marchés. Le 5 décembre dernier, Luc Magloire Mbarga Atangana annonçait avoir reçu le responsable Afrique de Amir Chand Jagdish Kumar Export Ltd, une société indienne spécialisée dans la production, la transformation et la commercialisation du riz indien. Celle-ci se proposait de faciliter, à des prix compétitifs, l’acheminement de 190 000 tonnes de riz blanc non basmati autorisées par l’Inde au profit du Cameroun. Le Mincommerce déclarait alors que cette livraison équivaut « à près de quatre mois de consommation locale » et devrait « garantir la couverture du marché ». Pour l’heure, l’on ignore si cette cargaison est déjà arrivée, le ministère n’ayant pas officiellement communiqué dessus.

Selon l’Institut national de la statistique (INS), d’importantes cargaisons de riz, pourtant importées pour la consommation locale, sont frauduleusement réexportées vers d’autres pays. En effet, le riz importé par les commerçants camerounais sert aussi à alimenter les circuits de contrebande vers le Nigeria, pays voisin dans lequel cette céréale est surtaxée, pour encourager la production locale. Le Gabon et la Guinée équatoriale, en raison des prix attractifs dans les marchés, sont également cités parmi les réceptacles du riz réexporté par les opérateurs économiques camerounais. En 2019, l’INS estimait que 332 300 tonnes de riz ont été réexportées vers les pays voisins par les commerçants camerounais. Des réexportations qui « se chiffreraient à environ 87 milliards de FCFA », alors que le Cameroun peine à satisfaire la demande nationale estimée à 576 949 tonnes par an avec une production annuelle tournant autour de 150 000 tonnes.

P.N.N

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Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, a présidé, le 12 janvier 2024 à Douala, la capitale économique du Cameroun, la cérémonie de remise des médailles d’honneur et du travail à 455 employés de la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), de la Société des eaux minérales du Cameroun (Semc), et de la Société camerounaise de verrerie (Socaver), qui sont toutes des filiales du groupe Castel dans le pays.

« Ces distinctions sont le résultat de longues années d’abnégation que vous avez porté à votre travail, d’assiduité, de persévérance et d’amélioration quotidienne de votre savoir-faire. Ce sont là nos valeurs et notre tradition que vous portez et vous êtes un exemple à suivre pour beaucoup d’entre nous. (…) Je vous adresse toutes mes félicitations et mes remerciements les plus chaleureux, parce que vous avez accepté de donner une part importante de votre vie à notre société », a indiqué au cours de la cérémonie Stéphane Descazeaud, le directeur général de la SABC.

« J’ai reçu une médaille en or cette fois-ci, après avoir reçu celles en argent et en vermeil il y a 11 ans. C’est la reconnaissance de la Nation via la société Boissons du Cameroun », se réjouit Vanessa Nana, l’une des récipiendaires. L’ensemble des employés honorés par le groupe leader du marché brassicole au Cameroun a reçu 621 médailles au total, dont 327 en argent, 71 en or et 223 en vermeil.

BRM       

S’exprimant ce 16 janvier 2024 à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord, à l’occasion de la cérémonie de lancement officiel de l’exécution de la loi de finances 2024 de l’État du Cameroun, le ministre des Finances a mis en garde les producteurs locaux contre la mauvaise utilisation des mesures fiscalo-douanières incitatives prises en leur faveur par le gouvernement. « Il ne s’agit donc en aucun cas de mesures d’enrichissement des producteurs sans impacts sur les prix, ou encore de production à moindre coût pour une exportation illicite au profit des pays voisins, sans approvisionnement du marché local au préalable. Je voudrais à cet égard interpeller les producteurs sur la responsabilité qui est la leur dans la réussite de cette importante réforme… », a averti Louis Paul Motazé.

Selon les termes de son propos, le ministre des Finances s’adresse principalement aux opérateurs économiques des secteurs de la pêche, de l’élevage, de l’eau et des énergies renouvelables, ainsi qu’aux producteurs des ouvrages en bois.En effet, dans tous ces domaines, la loi de finances 2024 de l’État du Cameroun consacre une exonération, sur une durée de 24 mois à compter du 1er janvier 2024, des droits de douane sur tous les équipements et matériels importés. Ceci vise à encourager la production locale.

Dans cette même démarche de promotion de l’industrie locale du plastique et surtout du bois, le gouvernement a effectué un nouveau relèvement du droit de sortie des grumes, à 75% dès le 1er janvier 2024, contre 60% en 2023, tandis que les importateurs des cercueils et autres ouvrages en bois, les meubles en métal et en bois utilisés dans les bureaux, les meubles en bois utilisés dans les cuisines et les meubles en matière plastique, devront désormais payer, pour chacun de ces produits, un droit d’accises de 25%. Ce qui vise à décourager ces importations pour privilégier la consommation des produits locaux.

BRM

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L’usine de transformation industrielle du manioc de la Société coopérative des producteurs de manioc de Ngoulemakong a été officiellement inaugurée le 12 janvier à Ngoulemakong, commune de la région du Sud, par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbairobe. Cette initiative, d’un coût de plus de 441 millions FCFA, a bénéficié du Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (PIDMA) piloté par le ministère de l’Agriculture et financé à hauteur de 50 milliards de FCFA par la Banque mondiale. Ce projet avait pour objectif de transformer l’agriculture de subsistance et de faible rendement des filières maïs, manioc et sorgho, à une agriculture compétitive et orientée vers la commercialisation et l’industrialisation.

Le complexe industriel dispose d’une chaîne de production d’amidon, de tapioca et de farine panifiable d’une capacité de transformation mensuelle de 550 tonnes par mois, soit en moyenne 20 tonnes par jour. Un chiffre qui peut être revu à la hausse avec davantage de moyens techniques et financiers, selon le Minader. À cet effet, Gabriel Mbairobe a remis à la Société coopérative des producteurs de manioc de Ngoulemakong des équipements (tricycles, porte-tout, gants, machettes, combinaisons, pulvérisateurs) censés permettre un travail plus rapide et efficient aussi bien au niveau de la collecte de la matière première, que de sa transformation et de sa mise sur le marché.

L’usine, apprend-on, est déjà réputée pour la « haute qualité » de sa farine de manioc actuellement disponible sur le marché camerounais. « La qualité de cette farine est jugée supérieure à celle faite avec du blé », affirme le Minader. Pour preuve, cette farine est « largement » utilisée par le Programme alimentaire mondial (PAM) pour les populations réfugiées et celles menacées de famine au Cameroun et ailleurs, dit-il. Pour Ngoulemakong, qui est l’un des bassins de production de manioc au Cameroun, la création de cette usine offre un débouché aux agriculteurs locaux.

La mise en service de l’usine de transformation industrielle du manioc de Ngoulemakong est la première d’une « longue série » qui s’étendra à plusieurs régions. Dans son discours, Gabriel Mbairobe a annoncé la mise en service de sept autres usines du genre à travers le pays au courant de cette année 2024. « Cela entre en droite ligne avec les objectifs d’import-substitution et de sécurité alimentaire définis par la stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) », a-t-il déclaré.

Patricia Ngo Ngouem

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Le Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun (GTTC), organisation socioprofessionnelle qui encadre le patronat du transport (motos, taxis, cars, autobus, camions et semi-remorques) et Business Facilities Corporation Group SA (BFC), entreprise spécialisée notamment dans le pesage, le transport et la logistique, sont liés par une convention de partenariat signée le 15 janvier 2024 à Douala.

D’une durée de trois ans, renouvelable, cet accord a pour but d’offrir de nouvelles opportunités au GTTC. « Nous avons des préoccupations liées à la recherche des parts de marché et BFC va mettre son expertise et son portefeuille d’opportunités à notre disposition pour doper nos activités au Cameroun et Afrique centrale », s’est réjoui Ibrahima Yaya, président national du GTTC qui compte plus de 3500 membres opérant sur les corridors Douala-Bangui (RCA) et Douala-Ndjamena (Tchad).

Si Ibrahima Yaya reconnaît pour l’instant que le secteur du transport des marchandises est en décroissance du fait d’une fiscalité non adéquate, du transport sur compte propre, de la baisse du prix de transport et de l’absence des politiques publiques incitatives pour soutenir les acteurs du secteur, il espère que la signature de la convention avec BFC va « permettre au GTTC et au secteur du transport terrestre dans l’ensemble d’atteindre un taux de croissance de 3 à 4% à l’horizon 2025-2026 ».

Cet accord intervient dans un contexte où BFC Group est confronté aux problèmes de surcharge des camions, de professionnalisation et d’optimisation du transport. Pour pallier ces difficultés, « nous allons renforcer les capacités des membres de GTTC par des formations et apporter des solutions et technologies pour l’amélioration du transport terrestre », a déclaré son directeur général, Lucien Ndzomo.

L’entreprise, qui exerce dans le domaine du pesage des marchandises au port de Douala à travers sa filiale Douala Port Weighing Services (DPWS), va également aider le GTTC à lutter contre le phénomène de la surcharge des camions au port sec de Ngaoundére. « Nous avons des chargeurs qui amènent deux à trois conteneurs et dépotent pour charger dans un camion. Cela crée une concurrence déloyale et détruit le patrimoine routier. Nous plaidons pour que DPWS s’installe également à Ngaoundéré pour réduire la surcharge le long des corridors », ajoute Ibrahim Yaya.

Frédéric Nonos

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Les souscripteurs de l’emprunt obligataire émis par le crédit-bailleur Alios Finance Cameroun en 2021 vont une fois de plus passer à la caisse le 11 février prochain, informe ce 15 janvier 2024, Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) qui regroupe le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.

En effet, dans quelques semaines, l’un des leaders du marché du crédit-bail au Cameroun va procéder au paiement de la somme de 667,8 millions de FCFA aux souscripteurs de cet emprunt dénommé « ALIOS 5,40% Brut 2021-2025 ». Dans cette enveloppe, 610,1 millions de FCFA sont consacrés à l’amortissement du principal, tandis que 57,6 millions de FCFA représentent les intérêts générés par cette opération. « Le coupon net à percevoir par obligation s’élève à 781,79 FCFA (soit 714,29 FCFA au titre de l’amortissement du principal et 67,50 FCFA pour les intérêts). Les opérations d’encaissement débuteront le 11 février 2024 auprès des guichets des Sociétés de Bourse », précise le directeur général de la BVMAC.

Avant ce paiement, Alios Finance avait déjà effectué au mois de novembre dernier, un remboursement de 676 millions de FCFA aux souscripteurs de cet emprunt qui avait été émis en 2021 dans le but de mobiliser auprès des investisseurs, la somme de 10 milliards de FCFA pour une maturité de 4 ans. Cependant, l’opération n’avait enregistré qu’un taux de souscription de 85,42% pour 8,5 milliards de FCFA collectés, soit une souscription en deçà du montant sollicité au départ. « ALIOS 5,40% Brut 2021-2025 » avait été arrangée par ASCA (Attijari Securities Central Africa), la société de bourse du groupe Attijariwafa Bank pour la zone Cemac.

SG

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Au cours de l’année 2022, le Crédit foncier du Cameroun (CFC), la banque de l’habitat, a octroyé 317 prêts à ses clients, pour un volume global de financements de près de 14,5 milliards de FCFA. Cette donnée contenue dans le rapport 2022 sur la situation des entreprises et établissements publics, élaboré par la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), correspond à à peine une fois et demie le volume annuel des financements décaissés par le CFC (10,2 milliards de FCFA) sur la période de 41 ans allant de 1977 à 2018. En effet, selon la CTR, au cours de cette période, la banque de l’habitat du Cameroun avait octroyé des prêts pour un montant global de seulement 420 milliards de FCFA.

 Ce qui avait déjà amené la CTR, organe spécialisé du ministère des Finances, dans son rapport de l’année 2019 sur les entreprises publiques, à conclure à une « relative faiblesse » de l’action du CFC dans la promotion de l’immobilier au Cameroun. Aussi, pour plus d’efficacité dans l’action de cette entreprise publique, la CTR avait-elle suggéré aux pouvoirs publics une révision du « modèle économique du CFC, pour lui permettre, tout comme pour les autres institutions similaires des pays africains, d’accroître ses ressources et d’élargir son périmètre d’activité, pour financer en masse les logements et satisfaire une part significative des besoins ».

À la vérité, les besoins en logements au Cameroun sont énormes, notamment dans les deux principales métropoles que sont Douala et Yaoundé. Dans ces deux villes, les propriétaires immobiliers, en invoquant la mauvaise foi de certains locataires, ont mis en place des conditions de location draconiennes. Par exemple, il est souvent imposé aux locataires de payer jusqu’à 12 mois de loyers d’un seul coup.

Dans ce contexte, une révision du modèle d’affaires du CFC pourrait non seulement booster l’accès au foncier sécurisé, qui demeure un véritable obstacle au développement de l’immobilier au Cameroun, mais aussi et surtout contribuer à la résorption du déficit de logements officiellement estimé à environ 2 millions d’unités.

Mais, dans ce modèle d’affaires révisé, la banque de l’habitat du Cameroun devrait intégrer la concurrence des privés, qui pourrait bientôt s’intensifier, avec le concours de gros partenaires financiers tels que la SFI, filiale de la banque mondiale dédiée au financement du secteur privé. En effet, de passage dans le pays en juillet 2019, Sergio Pimenta, alors le vice-président de l’institution, n’avait pas caché son intérêt pour le secteur de l’immobilier au Cameroun.

« Dans le cas du déficit des habitats, la SFI va amener avec elle des entreprises qui vont construire plus d’habitats, et des institutions financières qui vont mettre en place des plans hypothécaires pour permettre aux populations de bénéficier desdits logements », avait-il promis.

Brice R. Mbodiam

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Le 17 janvier 2024, aura lieu à Abidjan une journée économique du Cameroun en Côte d’Ivoire. L’évènement est organisé par l’Agence de promotion des investissements (API), en partenariat avec l’ambassade du Cameroun en Côte d’Ivoire et la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Cette rencontre vise à vendre la destination Cameroun aux investisseurs présents à la 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN), qui s’est ouverte le 13 janvier 2024 en Côte d’Ivoire. Grâce à un partenariat avec le Fecafoot, les maillots d’entrainement des Lions indomptables du Cameroun sont par ailleurs flanqués du message : « invest in Cameroon (investir au Cameroun en français), api.cm ».

De telles initiatives avaient déjà été prises en 2022 lors du déroulement de la coupe du monde de football au Qatar, en présence de Marthe Angeline Mindja. La toute première directrice générale de l’API ne pourra cependant pas être de l’expédition ivoirienne, puisqu’elle est décédée le 29 décembre 2023 au Maroc, des suites de maladie.

Au Cameroun, l’API travaille à la facilitation des investissements, à travers la mise en œuvre de la loi de 2013 (révisée en 2017) portant incitations à l’investissement privé en République du Cameroun. Celle-ci offre aux porteurs de projets des exonérations fiscalo-douanières allant de 5 à 10 ans, aussi bien en phase de lancement que d’exploitation de leurs entreprises.

S’exprimant le 23 février 2023, à l’occasion de l’Africa Ceo Forum dédié aux opportunités d’investissement au Cameroun, avec comme invité le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Nguté, la défunte DG de l’API avait esquissé un bilan de la mise en œuvre de cette loi. 

« En ce qui concerne les statistiques réelles obtenues après une évaluation d’un échantillon de 100 entreprises agréées relevant du portefeuille de l’API, et couvrant la période de mise en œuvre de leurs projets comprise entre 2014 et 2019, il ressort un volume d’investissements réalisés de 987 milliards de FCFA, et un nombre de 12 050 emplois directs créés. Ces chiffres, vous conviendrez avec moi, démontrent à suffisance que la loi sur les incitations à l’investissement privé porte déjà les fruits escomptés, et que le Cameroun demeure une destination privilégiée pour l’investissement privé comme l’a dit monsieur le Premier ministre », avait révélé Mme Mindja.

BRM

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Le Cameroun envisage d’ouvrir un institut supérieur public spécialisé dans les métiers du tourisme et de l'hôtellerie. L’annonce a été faite par Bello Bouba Maïgari, le ministre du Tourisme et des Loisirs (Mintoul), lors de la cérémonie de présentation des vœux de Nouvel dans son département ministériel le 12 janvier dernier. « Nous avons obtenu l’accord du chef de l’Etat depuis 2 ou 3 ans pour construire une école supérieure de formation en tourisme, hôtellerie et loisirs. Le projet est en bonne voie et son inauguration est prévue dans quelques mois », a déclaré le Mintoul, dans des propos rapportés par le quotidien à capitaux publics Cameroon tribune.

Le membre du gouvernement a fait savoir que l’école est située à Bertoua, capitale régionale de l’Est. Mais il ne donne pas plus de précisions sur le projet. « Pour atteindre les objectifs qui sont fixés dans la Stratégie nationale de développement (SND30), nous mettrons l’accent en 2024 sur la qualité des services et le bon entretien des structures hôtelières et des loisirs. Pour cela, il nous fallait une institution de formation de personnels d’hôtel et de toutes les structures de loisir », justifie Bello Bouba Maïgari.

L’établissement devra donc fournir une formation de pointe en matière de tourisme et d’hôtellerie. Cette ressource humaine qualifiée est appelée à jouer un rôle majeur dans la réalisation du projet gouvernemental visant à faire du Cameroun une destination touristique de premier plan en Afrique. En rappel, le Cameroun est considéré comme une destination touristique parce que visité annuellement par au moins un million de touristes. Le pays affiche désormais l’ambition d’atteindre 3,5 millions de touristes/an à moyen terme, selon sa SND30.

P.N.N

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Michelin Njoh, le coordonnateur national du Projet filets sociaux adaptatifs et d’inclusion économique (PFS-AIE) financé conjointement par le gouvernement et la Banque mondiale, a publié, le 4 janvier, un avis à sollicitation des manifestations d’intérêt pour le recrutement de 38 opérateurs de terrain pour les transferts monétaires effectués au profit des ménages ciblés dans le cadre de ce projet. Soit 25 opérateurs de terrain pour les transferts monétaires ordinaires (TMO) et 13 opérateurs pour les transferts monétaires d’urgence (TMU).

Pour être éligibles, les candidats doivent avoir au moins le baccalauréat, justifier d’une expérience d’au moins trois ans en matière de filets sociaux, avoir une « très bonne maîtrise » d’une des langues majoritairement parlées dans la commune dans laquelle il compte se faire recruter, avoir une expérience d’au moins trois ans sur le ciblage des ménages pauvres, etc. Ils ont jusqu’au 19 janvier prochain pour envoyer leur candidature. Les candidats retenus seront notamment chargés de cibler les ménages démunis qui pourront bénéficier de ces appuis financiers.

Selon le document, chaque ménage bénéficiaire devra percevoir, pendant 24 mois, un montant total de transferts monétaire de 360 000 FCFA, à raison de 20 000 FCFA tous les deux mois et 80 000 FCFA les 12e et 24e mois dans le cadre du cycle 7 des TMO. Cet argent, apprend-on, vise à soutenir 22 500 ménages vivant en « situation de pauvreté chronique » identifiés pour leur permettre d’accroître leur productivité. Pour ce qui est des TMU (phase 6), chaque ménage bénéficiaire percevra, pendant 12 mois, un montant total de transferts monétaires de 180 000 FCFA, à raison de 30 000 FCFA tous les deux mois. Soit 10 000 ménages vivant en « situation de pauvreté chronique ». L'objectif est de leur permettre de faire face aux problèmes liés à certains chocs tels que l’insécurité, les inondations, la sécheresse, l’afflux massif des personnes déplacées et des réfugiés.

En rappel, le PFS-AIE a été lancé le 11 décembre dernier à Yaoundé. Ce nouveau projet, qui s’étale sur la période 2023-2028, a été mis sur pied pour assurer la pérennisation des activités du Projet filets sociaux (PFS) expérimentées au Cameroun de 2013 à 2022. Il est soutenu par la Banque mondiale à hauteur de 92,752 milliards de FCFA pour 217 000 ménages bénéficiaires. L’État du Cameroun y contribue à 54 milliards de FCFA pour 138 500 ménages bénéficiaires. Soit un montant global de 146,752 milliards de FCFA au profit de 356 000 familles bénéficiaires. Le projet vise à élargir la couverture du programme de protection sociale aux ménages les plus démunis d’une part, et d’autre part, d’accroître l’accès aux opportunités de générer les revenus et de soutenir l’entrepreneuriat chez les jeunes urbains âgés de 18 à 35 ans.

P.N.N

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Le Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE) lance le 16 janvier une consultation nationale qui devrait aboutir à la production d’une stratégie permettant au Cameroun de devenir une puissance africaine entre 2025 et 2035. Dans la tribune libre ci-dessous, le président du CAVIE, le Camerounais Guy Gweth, explique les ressorts de ce projet.

Cameroun : construire une stratégie de puissance régionale

Par Guy Gweth*

 1 Guy

Nom de code « Puissance237 », la consultation nationale engagée par le Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE) sous le thème « Cameroun : construire une stratégie de puissance régionale 2025-2035 » démarre le 16 janvier 2024 avec les professionnels de la presse locale. Les travaux dureront un an dans la capitale camerounaise et à l’étranger.

Viser le leadership continental dans tous les domaines

Le continent africain est en proie à une compétition multidimensionnelle qui s’appuie principalement sur trois leviers : l’innovation, l’influence et la diplomatie. Aux fins d’atteindre le leadership continental, Puissance237 est programmé pour identifier les ressources clés dont dispose le Cameroun, pour interroger les parties prenantes sur leurs constats, analyses et préconisations, et pour dynamiser l’Etat dans le cadre d’une stratégie de puissance coordonnée.

Lors des travaux de Puissance237, les experts du CAVIE présenteront d’abord les stratégies des puissances en cours en Afrique. Ensuite, les représentants des pouvoirs publics, du privé et de la société civile - diaspora comprise – passeront au crible les forces et faiblesses de leurs secteurs respectifs au regard des meilleurs du continent et des défis à venir. Enfin, ils émettront des idées d’amélioration suivant le triptyque hard power, soft power et smart power.

Formaliser une stratégie actionnable dans l’immédiat

En réponse à la compétition internationale qui ne cesse de croître, le Cameroun dispose de nombreux atouts dans tous les secteurs d’activités. Pour les entrainer vers le leadership continental, il importe de les répertorier, de les entendre et de les mettre en branle sous la direction de l’Etat stratège. Le CAVIE ambitionne d’offrir le cadre et la neutralité nécessaires pour poser les bases et les lignes de force d’une telle stratégie pour la décennie 2025-2035.

Structurellement, l’objectif de Puissance237 est triple. Primo, rassembler les parties prenantes autour du concept de puissance. Deuxio, recueillir leurs différentes contributions dans cette perspective. Tertio, en déduire et formaliser une stratégie de puissance actionnable dans l’immédiat, tant au niveau sectoriel que national, et mise à la disposition des différentes parties prenantes.

Adresser le rapport aux autorités et la substance au public

Au sortir de cette consultation, l’Etat du Cameroun disposera d’un Livre blanc unique et sans précédent, présentant, de manière claire et précise, une stratégie concertée pour devenir une puissance africaine entre 2025 et 2035. Cet ouvrage paraîtra en double version bilingue (anglais/français). A travers cette démarche, le CAVIE a en vue d’adresser le rapport final aux autorités de la République pour décider, et au grand public la substance pour le sensibiliser.

Au total, les travaux de la consultation nationale Puissance237 se tiendront du 16 janvier au 5 décembre 2024. Le rapport consolidé sera remis aux autorités compétentes le 10 décembre, accompagné du Who is Who des icônes du capital humain national. La présentation au grand public se fera lors d’une conférence de presse le 12 décembre 2024, suivie du Gala des Etoiles camerounaises, en présence de l’élite nationale du terroir et de la diaspora.

Mobiliser une grille de lecture d’intelligence stratégique

En tant qu’institution panafricaine de référence en matière de stratégie d’intelligence compétitive, de formation, de certification et de mise en place des dispositifs de veille et d’intelligence économique en Afrique, le CAVIE a décidé de mobiliser une grille de lecture d’intelligence stratégique pour construire la stratégie de puissance régionale du pays hôte : le Cameroun.

Légalisé à Yaoundé le 03 août 2015, le CAVIE est une organisation indépendante, apolitique et à but non lucratif, active dans 38 pays dans le monde. Parmi ses références, figurent des acteurs publics tels que la présidence de la République de Côte d’Ivoire et celle du Togo, les Ministères des Affaires étrangères du Bénin et de Tunisie, la Société nationale des pétroles du Congo, Togo Invest, etc., des acteurs privés à l’instar de Mauritius Commercial Bank, Marsa Maroc, Trimetys, Boissons du Cameroun, Banque Zitouna, Chanas Assurances, Togo Invest, Afriland First Bank, Loukil Group, Axys, etc.) ainsi que des organisations associatives nationales et internationales.

* Guy Gweth est docteur en affaires publiques, président exécutif du CAVIE et pilote de Puissance237.

La société Smartech, dirigée par le Camerounais Leon Amala-Brooks, vient de présenter au directeur général des douanes du ministère des Finances, une panoplie de solutions pour combattre les phénomènes tels que la fraude douanière, la contrebande, la contrefaçon et le commerce illicite.

À en croire le dirigeant de Smartech, en cas d’adoption de ces solutions par les autorités camerounaises, les pertes résultant de ces phénomènes pourraient reculer de 40% en seulement 3 ans, avec possibilité d’éliminer complètement ces pertes au bout de 10 ans. Pour l’heure, rien n’a filtré sur la spécificité de ces solutions susceptibles de produire de tels résultats.

Entreprise spécialisée dans la fourniture de diverses solutions IT, Smartech, selon la direction générale des douanes, revendique déjà des activités dans la lutte contre la fraude douanière, la contrebande, la contrefaçon et le commerce illicite dans des pays tels que le Nigeria et le Ghana.  

BRM

Le Chinois China First Highway Engineering Corporation (CFHEC) a été choisi pour exécuter la phase 2 du projet de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala, qui vise à relier la localité de Bibodi, dans la région du Centre, à la capitale économique, dans la région du Littoral. Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, et le directeur général de CFHEC, Du Siyon, ont signé un accord-cadre le 12 janvier 2024, qui devrait aboutir à la signature de deux marchés publics (le projet devrait être réalisé en deux lots) et au démarrage des travaux au courant de l’année 2024, comme annoncé par le président de la République, Paul Biya, lors de son message de fin d’année 2023 à la nation.

Selon les services de communication du ministère des Travaux publics (Mintp), le choix de l’entreprise chinoise a été décidé par Etoudi. « Les échanges qui ont été amorcés avec l’entreprise CFHEC sont consécutifs aux hautes instructions du chef de l’État, contenues dans la correspondance N-B63/SG/PR du 30 novembre 2023, relative à la signature d’un contrat avec l’entreprise susmentionnée, pour la construction de la phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Douala », informe ce service du Mintp.

Cette décision a mis fin au processus lancé en mars 2020, pour la sélection des entreprises ou groupements d’entreprises devant accompagner le gouvernement dans le financement, la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance de l’autoroute Yaoundé-Douala phase 2. En d’autres termes, l’État a renoncé à la réalisation du projet en partenariat public-privé, au profit d’un gré à gré avec la filiale du conglomérat China Communications Construction Company (CCCC), qui a déjà réalisé la première phase de l’autoroute Douala-Yaoundé. À en croire Nde Victor Chi, sous-directeur des études de construction des routes et des autoroutes au ministère des Travaux publics, avec l’approche PPP, « le démarrage des travaux était lointain, voire incertain… ».

Un PPP impossible ?

Il faut dire que des trois entreprises ou groupements d’entreprises présélectionnés après l’appel public à manifestation d’intérêt du 4 mars 2020, seul le Portugais Mota Engil a répondu à l’appel d’offres restreint. Évoquant notamment des incertitudes sur la rentabilité du projet au regard des projections de trafic sur cette section d’autoroute d’un peu plus de 130 km, les groupements français (Sogea-Satom-Vinci/Razel-Fayat) et chinois (Sinohydro-PCRB-SDHS) ont désisté, informe notre source. « Après l’abandon du tracé en étoile, la valeur “marchande” du projet a baissé considérablement, avec comme conséquence première le manque d’enthousiasme des partenaires, à plus forte raison sur une section de l’autoroute… », explique l’ancien ministre des Travaux publics, Patrice Amba Salla (2011-2015), qui avait milité pour le tracé en étoile de l’autoroute (Yaoundé-Yingui, puis Yingui-Douala et Yingui-Bafoussam) lorsqu’il était aux affaires.   

En plus, au cours du dialogue de préqualification, Mota Engil s’est montré peu disposé à prendre le risque sur l’investissement de départ. « Il souhaitait que l’État participe à hauteur de 70 à 75% au financement des travaux, et supporte en plus une partie des coûts d’exploitation par le payement du loyer. Ce qui devrait contraindre l’État à mobiliser des sommes très importantes à brève échéance, comme dans un marché public », indique Nde Victor Chi. En plus, ajoute le polytechnicien, « l’entreprise portugaise voulait d’abord réaliser les études d’avant-projet détaillées, avant de présenter son offre définitive. Ce qui allait retarder le processus de plusieurs mois ».

À en croire nos sources, ce sont notamment ces raisons qui ont poussé l’État à abandonner l’option du PPP (dont la procédure attend toujours d’être régulièrement clôturer) au profit d’un marché public. Sauf qu’en dehors de toutes procédures concurrentielles, réputées permettre d’optimiser les coûts et de choisir le prestataire le plus compétitif pour réaliser un projet, ce marché a été confié au Chinois CFHEC. En plus de présenter l’avantage d’être déjà mobilisée sur le terrain (c’est elle qui a construit la première phase de l’autoroute Yaoundé-Douala et réalise en ce moment les voies de raccordement à cette première section), « cette entreprise s’engage à préfinancer le début des travaux et accompagner l’État dans la recherche des financements », justifie le sous-directeur des études de construction des routes et des autoroutes.

Financement à mobiliser

Pour financer la deuxième phase de l’autoroute Yaoundé-Douala, le Cameroun espère contracter un prêt concessionnel auprès d’Eximbank Chine et un prêt commercial auprès d’une autre banque, dont l’identité n’est pas encore connue. Chacun des financements est destiné à une des sections qui constituent le projet. Sauf que dans le meilleur des cas, la signature de l’accord de prêt avec la banque commerciale est projetée au mois d’août 2024 et avec Eximbank en février 2025, selon un chronogramme réalisé par le ministère des Travaux publics. Pour s’assurer du lancement des travaux en 2024, comme annoncé par le président de la République, CFHEC s’est engagé à préfinancer les travaux du premier lot et devrait même les démarrer avant de signer le marché public. D’où l’accord-cadre signé le 12 janvier 2024.

La filiale de CCCC a jusqu’au 30 janvier pour présenter son offre. C’est après son examen et la signature du marché public qu’on aura plus de visibilité sur le tracé, le coût et les délais d’exécution de cette seconde phase. Mais, lors de la réunion de concertation tenue le 8 janvier 2024 entre le Mintp et CFHEC, il est ressorti que la phase 2 devrait partir de Bibodi, localité du département du Nyong-et-Kellé où s’est arrêtée la phase 1, pour la voie de contournement de Douala dans le département du Wouri, en passant par la ville d’Edéa dans la Sanaga-Maritime. Elle devrait être réalisée en deux lots, avec pour objectif que chaque section soit fonctionnelle. Et selon l’étude d’avant-projet sommaire, le coût de cette seconde phase est estimé à près de 900 milliards de FCFA hors taxe (HT). En ajoutant les taxes, on devrait dépasser les 1000 milliards de FCFA.

Après quatre avenants, la réalisation de la première phase (60 km), débutée en octobre 2014, aura duré plus de 8 ans et coûté finalement près de 350 milliards de FCFA (HT), pour un marché initial de 284 milliards de FCFA HT. Mais, au ministère des Travaux publics, on dit avoir tiré les leçons de cette première expérience en matière de construction d’autoroute dans le pays. « Nous sommes désormais en capacité de mieux maitriser les coûts et les délais, surtout que le processus de sélection d’un partenaire privé pour la réalisation du projet en PPP nous a permis de sonder le marché », assure Nde Victor Chi.   

Aboudi Ottou

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Suivant son ambition d’étendre son réseau bancaire au Cameroun, la filiale locale du groupe gabonais BGFIBank s’est récemment associée à l’Union des Mutuelles financières de développement (Mufid Union) dans le but « de financer des projets agro-pastoraux pour que les populations rurales puissent bénéficier de services bancaires de proximité », explique le directeur général de BGFIBank Cameroun, Abakal Mahamat.

Avec cet accord, le groupe bancaire qui était il y a encore un an, davantage centré sur le segment « Corporate » dédié aux entreprises et investisseurs institutionnels, matérialise son ambition de développer la banque de détails et s’étendre à travers le pays, notamment dans les zones où elle n’était pas présente par le passé. En effet, avec ce partenariat, elle aura désormais accès au réseau de clients de la Mufid Union, reconnue comme l’un des plus grands réseaux de microfinances de première catégorie avec 121 points répartis dans les 10 régions et regroupant environ 300 000 membres.

« Nous allons, à travers le réseau Mufid, apporter notre financement aux projets qui seront au-dessus de leur capacité. Nous allons nous servir de leur réseau et leurs clients seront par ricochet adossés à nos cartes et à nos moyens de paiement », explique une source au sein de l’établissement de crédit. Ce qui, d’après des acteurs du secteur financier, sera bénéfique pour le groupe bancaire, qui, à travers cet établissement de microfinance, sera présent dans les zones reculées du pays. Avec les six agences et un cash point ouverts en 2023, la banque est désormais présente dans les 10 régions du pays et compte 23 agences et quatre cash points. Une présence utile pour développer la banque de détails.

Ainsi, à travers ce partenariat, BGFIBank Cameroun utilise l’établissement de microfinance et son réseau dans le but de réaliser les objectifs de son projet d’entreprise 2025. Dans le cadre du projet, la banque ambitionne « d’être parmi les deux premières banques du pays, pas seulement en termes de total de bilan, mais surtout en termes d’accompagnement des financements structurants tant privés que publics ». À noter que le marché bancaire camerounais est actuellement dominé par Afriland First Bank qui a parrainé jusqu’en 2019 les Mutuelles communautaires de croissance (MC2) dont la majorité a constitué les Mufid.

SG

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Ce vendredi 12 janvier, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze (photo), a adressé une correspondance au président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam, né de la fusion entre Gicam et Ecam), Célestin Tawamba, demandant de « surseoir » à l’application des nouvelles mesures relatives à l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) contenues dans la loi de finances 2024. « J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir requérir de toutes les entreprises de votre groupement et de tous les employeurs du secteur privé, de surseoir à l’application de ces dispositions nouvelles en attendant des précisions ultérieures sur leurs modalités d’application et de mise en œuvre », écrit le membre du gouvernement dans le document qu’Investir au Cameroun a consulté.

La loi de finances 2024 a prévu, au rang des dispositions nouvelles, l’imposition globale des avantages en argent versé aux salariés au titre d’avantages en nature (logement, électricité, eau, véhicule, domestiques, nourriture) et le plafonnement de la déduction des frais professionnels.

Cette correspondance du Minfi intervient après que le Syndicat des industriels du Cameroun (Syndustricam), l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (Asac), le Cercle d’affaires français du Cameroun (Cafcam), la Chambre de commerce européenne au Cameroun (Eurocham) et la Chambre de commerce du Royaume-Uni au Cameroun (Ukcham) ont demandé à Louis Paul Motaze « une suspension à effet immédiat » de l’application desdites mesures fiscales.

« Ces nouvelles dispositions fiscales génèrent une augmentation très substantielle de l’imposition des salariés, et donc, corrélativement, une forte diminution de leurs revenus nets disponibles, après retenue à la source de l’IRPP et autres impôts, taxes et cotisations effectuées par leurs employeurs », s’inquiétaient ces associations et chambres de commerce. Ils sollicitaient alors une audience avec le Minfi « afin qu’une concertation puisse être menée pour circonscrire cette importante réforme fiscale dans des limites préservant la paix sociale ».

De son côté, le Gecam affirme avoir « immédiatement » saisi le Minfi suite à la promulgation de la loi de finances 2024 pour « une rencontre d’échanges urgente » compte tenu du « caractère inflationniste de certaines dispositions y contenues, dans un contexte déjà difficile pour notre pays en général et pour les entreprises en particulier » , peut-on lire dans une note du patronat camerounais adressée le 11 janvier dernier à ses adhérents. Dans cette note, le Gecam explique que l’objectif de la rencontre sollicité était « l’exploration des implications pratiques de certaines dispositions de cette loi dans l’optique de parvenir à leur suspension, ou à la définition communes des solutions permettant d’atténuer leurs effets négatifs sur les entreprises et les salariés ».

Patricia Ngo Ngouem

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Le Syndicat des industriels du Cameroun (Syndustricam), l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (Asac), le Cercle d’affaires français du Cameroun (Cafcam), la Chambre de commerce européenne au Cameroun (Eurocham) et la Chambre de commerce du Royaume-Uni au Cameroun (Ukcham) demandent « une suspension à effet immédiat » de l’application des mesures fiscales aux revenus des salariés contenues dans la Loi de finances 2024. L’information est contenue dans une correspondance adressée le 10 janvier au ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze (photo). Dans cette correspondance qu’Investir au Cameroun a pu consulter, ces associations et chambres de commerce sollicitent une audience avec le Minfi « afin qu’une concertation puisse être menée pour circonscrire cette importante réforme fiscale dans des limites préservant la paix sociale ».

Ces organisations se disent inquiètes de l’impact de ces nouvelles mesures fiscales sur les salariés des entreprises du secteur formel qu’ils regroupent. « Ceux-ci sont en effet très lourdement impactés au niveau de leur impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) par les modifications combinées des articles 33 et 34 du CGI résultant de la Loi de finances 2024. Ces nouvelles dispositions fiscales génèrent une augmentation très substantielle de l’imposition des salariés, et donc, corrélativement, une forte diminution de leurs revenus nets disponibles, après retenue à la source de l’IRPP et autres impôts, taxes et cotisations effectuées par leurs employeurs », déplorent-ils.

Parmi ces nouvelles dispositions, il y a l’élargissement de la liste des avantages en nature soumis à l’IRPP. Les avantages en nature offerts à certains travailleurs, qui étaient jusqu’à présent soumis au barème d’imposition à l’IRRP, étaient le logement (15%), le véhicule (10%), la domesticité (5% par domestique), l’eau (2%) et l’électricité (4%). L’État a ajouté le téléphone (5%), le carburant (10%), le gardiennage (5%) et Internet (5%). 

À côté de cette mesure, le gouvernement, dans la loi de finances 2024, consacre également le plafonnement à 4,8 millions de FCFA par an (soit 400 000 FCFA par mois) de l’abattement forfaitaire fixé à 30% du salaire brut annuel. Mais « seuls les salaires supérieurs à 1 333 000 par mois sont concernés par cette limitation », précise la circulaire sur l’exécution de la loi de finances 2024 de l’État, signée le 29 décembre 2023 par le Minfi.

Salaires de janvier

« Ces taux surévalués par rapport à la charge réelle et aux salaires moyens des bénéficiaires participeront d’une augmentation substantielle de la fiscalité sur les salaires. D’autre part et surtout, si le plafonnement de la déduction du forfait de 30% au titre des frais professionnels, impacte les seuls revenus (avantages en nature compris) supérieurs à 1 333 000 FCFA/mois, il n’en est pas de même des indemnités versées en numéraires représentatives d’avantages en nature (incluant les anciens avantages tels que le logement) qui devraient désormais être fiscalisées pour leur montant réel et non plus en fonction des taux forfaitaires, ce qui permettait jusqu’ici d’en atténuer leur coût fiscal. En effet, ces indemnités en numéraires sont perçues sur bulletin de paie par de très nombreux salariés aux revenus modestes. L’indemnité logement peut d’ailleurs très souvent procéder des Conventions collectives du travail », arguent-ils.

« Nous faisons donc part de notre inquiétude en cas d’application de cette hausse de la pression fiscale impactant une large majorité des salariés du secteur formel, et obérant sensiblement leur pouvoir d’achat dans un contexte économique dégradé et fortement inflationniste au cours de la période passée et suivant les projections de l’année 2024 », écrivent-ils. Ils souhaitent rencontrer Louis Paul Motaze pour lui présenter « toutes précisions complémentaires relatives aux impacts réels de ces mesures pour les salariés », compte tenu de « l’imminence des paies toujours sensibles du mois de janvier ».

Patricia Ngo Mgouem

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Selon la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), organisme spécialisé du ministère des Finances, les entreprises publiques du secteur pétrolier au Cameroun ont enregistré une perte globale de 8,8 milliards de FCFA au cours de l’exercice 2022, en baisse de 110,84% en glissement annuel. Il s’agit de trois entreprises, à savoir la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH), la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP) et la raffinerie publique Sonara. L’on peut remarquer que les données de la CTR n’intègrent pas la Société nationale des hydrocarbures (SNH), le bras séculier de l’État dans l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière, qui apparaît régulièrement dans divers classements parmi les entreprises les plus performantes du pays.

À en croire la CTR, la contreperformance globale des entreprises publiques du secteur pétrolier au Cameroun en 2022 est imputable à la CSPH. En effet, le régulateur des prix des produits pétroliers sur le marché local, dont il garantit par ailleurs l’approvisionnement régulier, a clôturé l’exercice 2022 avec une perte sèche de 13,5 milliards de FCFA, apprend-on. Ce qui correspond à une régression de 415,87%, par rapport au bénéfice de 4,2 milliards de FCFA enregistré en 2021.

Cette contreperformance, la CTR la met sur le compte de « la remontée des cours des produits pétroliers ayant entraîné notamment un soutien à l’importation du gaz domestique plus important, soit 57,9 milliards de FCFA en 2022, contre 36,8 milliards de FCFA en 2021 ». En d’autres termes, au cours de l’année 2022, l’enveloppe destinée à subventionner la consommation du gaz domestique au Cameroun, de manière à maintenir le prix de la bouteille à 6 500 FCFA sur le marché, malgré l’augmentation des coûts de production, a progressé de 21,1 milliards de FCFA en glissement annuel. Ce qui a contribué à faire exploser les « dépenses de régulation » de la CSPH, qui ont globalement crû de 41,2% en 2022, pour se situer à 76,9 milliards de FCFA, apprend-on.

Le résultat net déficitaire de la CSPH a éclipsé les bénéfices engrangés en fin d’exercice 2022 par la SCDP et la Sonara. En effet, selon les données de la CTR, la SCDP, le stockeur des produits pétroliers au Cameroun a enregistré un bénéfice de 2,7 milliards de FCFA en 2022, en hausse (+17,4%) par rapport aux 2,3 milliards de FCFA de l’exercice 2021.  Quant à la Sonara, elle affiche un bénéfice de 1,9 milliard de FCFA en 2022, en forte dégradation comparé aux 78,9 milliards de FCFA engrangés en 2021, après une perte de 10 milliards de FCFA en 2020.

Brice R. Mbodiam

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Jusqu’au 20 janvier 2024, le Cameroun pourrait connaître les températures les plus élevées des 45 dernières années dans plusieurs régions, selon l’Observatoire national sur les changements climatiques (ONCC). À l’exception des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les huit autres régions du pays sont concernées par ces prévisions, qui pourraient avoir un impact notable sur les activités agricoles.

En effet, selon le bulletin décadaire publié par l’ONCC, la canicule projetée pourrait causer « une rareté de la ressource en eau pour les cultures fortement dépendantes dans la zone soudano-sahélienne et la zone des hautes savanes guinéennes », apprend-on.

Dans le même temps, il pourrait avoir « une dégradation et une destruction des plantations par les feux de brousse dans la zone forestière à pluviométrie bimodale (régions du Centre, du Sud et de l’Est) ; une dégradation de la santé végétale des cultures sur l’ensemble du territoire national, surtout dans le grand Sud, suite aux températures très élevées ».

BRM

Un troupeau d’éléphants a envahi des champs de sorgho dans le village Dougani, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, détruisant près de 30 hectares de cette céréale très prisée dans la partie septentrionale du pays, rapporte le sous-préfet de Moulvoudaye, unité administrative dont dépend le village susmentionné. De sources locales, l’incident a eu lieu dans la nuit du 4 au 5 janvier 2024.

La destruction des champs de céréales par les éléphants est récurrente dans la région de l’Extrême-Nord, où les conflits entre cette espèce protégée et les hommes sont permanents. Les conséquences de la divagation des pachydermes en rajoutent au déficit de céréales enregistré chaque année dans cette partie du pays, à cause de l’avancée du désert.

Ce processus est accéléré ces dernières années par les changements climatiques, avec pour corollaire l’installation de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun dans une situation d’insécurité alimentaire quasi permanente.

BRM

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La Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam), société à capitaux publics spécialisée dans la confection et la commercialisation des produits textiles, veut réaliser en urgence une réévaluation libre de ses terrains bâtis et non bâtis situés dans les villes de Douala et de Garoua. Un appel d’offres national « ouvert en procédure d’urgence » a été récemment lancé dans le but de recruter un consultant qui réalisera cette réévaluation pendant 30 jours grâce à une ligne budgétaire prévue dans le budget 2023 de la Cicam, apprend-on dans l’avis d’appel d’offres signé du directeur général Edouard Ebah Abada.

Cette réévaluation fait partie des solutions proposées dans le rapport 2022 sur les entreprises et établissements publics, que vient de publier la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), dans le but de reconstituer les fonds propres de la Cicam et assainir son bilan. L’objectif étant d’éviter la dissolution de la plus importante entreprise de transformation du coton du pays. Il faut dire que depuis une dizaine d’années, la Cicam enregistre des pertes en raison notamment de la vétusté de ses équipements industriels et de sa perte de compétitivité. Suite à cette situation financière « alarmante », les capitaux propres de l’entreprise, qui cumule une dette globale évaluée à 31 milliards de FCFA au 31 décembre 2022, sont devenus inférieurs à la moitié de son capital social. Ce qui aurait pu conduire à la dissolution anticipée de la société conformément à l’Acte uniforme Ohada relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique.

« Si, du fait de pertes constatées dans les états financiers de synthèse, les capitaux propres de la société deviennent inférieurs à la moitié du capital social, le conseil d’administration ou l’administrateur général, selon le cas, est tenu, dans les quatre mois qui suivent l’approbation des comptes ayant fait apparaître cette perte, de convoquer l’assemblée générale extraordinaire à l’effet de décider si la dissolution anticipée de la société a lieu. », indique l’article 664 de l’Acte uniforme Ohada suscité. « Si la dissolution n’est pas prononcée, la société est tenue, au plus tard à la clôture du deuxième exercice suivant celui au cours duquel la constatation des pertes est intervenue, de réduire son capital, d’un montant au moins égal à celui des pertes qui n’ont pu être imputées sur les réserves si, dans ce délai, les capitaux propres n’ont pas été reconstitués à concurrence d’une valeur au moins égale à la moitié du capital social », ajoute l’article 665 du même texte.

Au moins 30 milliards de FCFA pour restructurer

Dans un tel contexte, la réévaluation libre de ses terrains permettra, à en croire la Cicam, de présenter une meilleure situation financière des capitaux propres et se conformer au droit comptable Ohada. Une opération qui va consister en l’identification physique des terrains concernés, la détermination des superficies actuelles non cédées en fonction des bornes, la réévaluation proprement dite des terrains bâtis et nus identifiés, la détermination de la plus-value de réévaluation, et l’intégration de la plus-value de réévaluation dans les comptes de la CICAM. Tout ceci, pour un cout prévisionnel de 23,8 millions de FCFA en un mois.

En dehors de la réévaluation des terrains de la Cicam, la CTR propose le traitement de la dette par subrogation de l’État. Aussi, le gouvernement camerounais a recommandé à l’issue du Conseil interministériel consacré à la réhabilitation de Cicam en novembre 2021, sa restructuration financière et technique, ainsi que l’élaboration d’un nouveau modèle économique et financier afin d’atteindre les objectifs de la SND 30 relatifs entre autres à la fourniture en équipements vestimentaires de grands corps de l’État (militaires, police, civils). À cet égard, le processus de restructuration adossé sur un contrat de performance a été amorcé en 2022, apprend-on de la CTR. Pour le Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN), la restructuration de cette entreprise publique nécessite une enveloppe comprise entre 30,7 et 48,2 milliards de FCFA.

Créée en 1965, la Cicam est dotée d’un capital de 1,15 milliard de FCFA. Elle est actuellement détentrice d’à peine 5% de part du marché textile au Cameroun.

Sandrine Gaingne

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Le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Fuh Calistus Gentry, a inauguré, mercredi 10 janvier à Kribi dans la région du Sud, la nouvelle usine de transformation du blé de la société La Pasta SA appartenant au groupe Cadyst de l’homme d’affaires Célestin Tawamba. D’un coût total de 13,5 milliards de FCFA, l’infrastructure bâtie sur près de 2 hectares est localisée dans la zone industrialo-portuaire de Kribi (ZIPK) intégrée au Port autonome de Kribi (PAK).

Elle ambitionne de transformer annuellement 100 000 tonnes de blé en farine devant servir notamment à la fabrication des pâtes alimentaires, avec une capacité de production de 12 000 sacs de farine de 50 kg par jour. « La capacité aujourd’hui est l’écrasement de 300 tonnes de blé par jour. Un premier moulin a été installé. Un second, de plus grande capacité, sera installé plus tard en fonction de l’évolution du marché », indiquent des sources internes à la société.

La mise en service de cette minoterie est prévue pour générer « plus de 500 emplois », d’après le Minmidt, pour qui la création de cette unité industrielle vient réaffirmer le « patriotisme économique » du groupe Cadyst et renforcer la politique de la transformation locale prônée par les pouvoirs publics. « Il s’agit pour le groupe de consolider sa position de leader dans le secteur, de contribuer également à la sécurité alimentaire du Cameroun et de montrer que la stratégie du chef de l’État de faire de Kribi un pôle économique est une réalité », a déclaré, à la télévision publique, Célestin Tawamba, aux commandes de quatre entreprises actives dans le secteur de l’agro-industrie et de l’industrie pharmaceutique.

Le marché sous-régional en ligne de mire

La création de cette usine, apprend-on, vient également répondre aux besoins de La Pasta SA de pouvoir satisfaire pleinement ses clients. Investir au Cameroun a appris que la société avait depuis quelque temps de la peine à répondre à la demande devenue supérieure, en raison notamment des capacités limitées dans son usine de Bonabéri à Douala. Et comme celle-ci ne peut pas être étendue compte tenu de la configuration du terrain, il a fallu trouver un autre lieu.

« L’usine de Kribi nous donne plus de capacité pour répondre à la demande du marché local et sous-régional. Son extension, plus tard, répond à une stratégie de pouvoir approvisionner le marché sous-régional dans des pays comme le Tchad et la RCA qui n’ont pas de minoterie et d’aller chercher des parts de marché dans les deux Congo, au Gabon et en Guinée équatoriale qui ont des minoteries », avancent nos sources.

Mais l’usine dépendra pour son approvisionnement en matières premières, des importations de blé, dont la farine est la plus utilisée au Cameroun, et dont les coûts fluctuent actuellement sur le marché international à cause du conflit entre la Russie et l’Ukraine, premiers fournisseurs mondiaux. Pour faire tourner cette usine, une première cargaison de 5 000 tonnes de blé est arrivée au port de Kribi en octobre dernier.  

Le Cameroun a importé une cargaison totale de 966 400 tonnes de blé en 2021, soit une augmentation de 106 400 tonnes (+12,3%) par rapport aux 860 000 tonnes de cette céréale importées au cours de l’année 2020, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS). Ces importations ont imposé au pays d’expatrier une enveloppe de 182,7 milliards de FCFA, contribuant ainsi non seulement à obérer les réserves en devises du pays, mais aussi à creuser le déficit commercial du Cameroun, estimé à 1 478 milliards de FCFA en 2021 (+7,5%).

Dans le cadre de sa politique d’import-substitution, le gouvernement promeut la production de farines panifiables à partir de productions vivrières locales (manioc, banane plantain, patate douce) afin de réduire les importations de blé dont le pays est fortement dépendant.

Patricia Ngo Ngouem

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« Cher client, la connexion internet est à présent rétablie. Toutes nos excuses pour les désagréments causés ». C’est le message reçus en fin de matinée ce 11 janvier 2024 par les abonnés au réseau de l’opérateur de mobile Orange Cameroun. La veille en début de soirée, alors que les internautes du Cameroun étaient privés de la connexion internet depuis plusieurs heures, des entreprises télécoms, par messages aux abonnés, avaient dû révéler que ces perturbations sont consécutives à une nouvelle coupure de la fibre optique, gérée de façon monopolistique par Camtel, l’opérateur historique des télécoms au Cameroun.

Ce type d’incident est récurrent au Cameroun, pour diverses raisons. «De récents constats effectués révèlent que pour un taux global de 80% de défauts enregistrés sur le réseau à fibre optique pour la période allant de 2017 à 2019, 40% sont dus aux travaux publics et 38% à des actes de vandalisme, remettant continuellement en cause les efforts du gouvernement à garantir un réseau filaire capable de soutenir la demande de plus en plus croissante des services de communication électronique au Cameroun », avait révélé la ministre des Postes et Télécoms (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, lors d’un passage devant les députés le 7 juillet 2021.

Mais au-delà de ces incidents ponctuels, la gestion et la protection de la fibre optique au Cameroun font face à des défis structurels. En effet, selon la ministre, Camtel, qui gère cette infrastructure, rencontre d’énormes difficultés. Il s’agit, apprend-on, du « non-respect des installations de la fibre optique lors des travaux de construction des routes et d’aménagement des voiries ; la difficulté de la coordination et de la mutualisation des travaux de génie civil avec ceux des télécommunications le long des routes ; l’absence d’étude pour le déplacement des réseaux de télécommunications ; la délivrance des autorisations par la communauté urbaine sans aucune connaissance des normes d’installation et sans aucun respect des installations de télécommunications existantes ; la faiblesse des textes juridiques sur la protection des infrastructures des télécommunications… »

En plus de la pose approximative de la fibre optique par les entreprises commises à la tâche, qui avait été particulièrement fustigée par le député Cabral Libii lors du passage de la Minpostel à l’Assemblée nationale, les moyens requis pour le déplacement des réseaux pendant les travaux publics sont très souvent insuffisants. « À titre d’exemple, dans le cas de l’axe Yaoundé-Bafoussam, les moyens prévus étaient de 60 millions de FCFA, contre 4 milliards de FCFA de besoins réel », avait révélé la Minpostel. « Ces difficultés engendrent des perturbations de plus en plus fréquentes des services des réseaux des communications électroniques, et par conséquent, impactent considérablement la qualité de service dans ce domaine », avait-elle conclu.

BRM

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Après l’injection de ses premiers 7,5 MW dans le réseau en mai 2023, suite au lancement de son premier groupe, l’usine de pied du barrage réservoir de Lom Pangar, dans la région de l’Est du Cameroun, produit désormais la totalité de ses 30 MW. C’est du moins ce que révèle au Quotidien à capitaux publics, Cameroon Tribune, Michel Rodrigue Elobo, le directeur régional pour l’Est d’Electricity Corporation (EDC), l’entreprise de patrimoine du secteur de l’électricité.

« À la présente date, les travaux sont achevés. Les premières mises en service ont commencé le 31 mai 2023, avec le premier groupe dont la capacité est de 7,5 MW. Les mises en service des autres groupes se sont faites progressivement. Aujourd’hui, l’usine de pied est en permanence connectée au réseau de l’Est. Elle est devenue la principale source d’alimentation électrique de la région de l’Est », confie ce responsable d’EDC. Dans le cadre de ce projet, 150 villages de la région de l’Est ont été connectés au réseau grâce à une ligne de 105 km construite par la société française Cegelec.

En plus de favoriser l’accès à une énergie stable et moins coûteuse, et de renforcer le volume de l’hydro-électricité dans le mix-énergétique du Cameroun, cet ouvrage permet aussi et surtout de réduire l’enveloppe de la compensation tarifaire. Il s’agit d’une subvention versée par l’État à l’électricien Eneo, pour compenser le gap entre le coût réel du KW d’électricité produit et vendu aux ménages (la région de l’Est était essentiellement alimentée au thermique plus coûteux que l’hydroélectricité), et les tarifs effectivement pratiqués suite à leur homologation par l’État.

BRM  

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Au cours de l’année 2022, Pamol Plantations Plc, entreprise publique qui exploite le palmier à huile dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, a augmenté ses surfaces cultivables de 84,7%, passant de 2 520 hectares de palmeraies exploitées en 2021, à 4 656 hectares en 2022. Mais, malgré cette reprise des activités dans certaines palmeraies, du fait de « l’accalmie observée dans la région du Sud-Ouest », en proie à une crise socio-politique depuis fin 2016, la production d’huile de palme de Pamol est ressortie à 2 348 tonnes en 2022. Ce qui correspond à une baisse de 11,5% en glissement annuel, révèle le rapport 2022 sur les entreprises et établissements publics, que vient de publier la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR).

« Cette légère diminution (de la production) se justifie par la vétusté des usines, qui ont des taux de rendement de plus en plus décroissants (…) À cause de l’exploitation partielle de son potentiel, ainsi que le faible rendement de son outil de production ayant accentué les difficultés de la Pamol à rémunérer son personnel et à maintenir ses effectifs, dont la masse salariale s’est élevée à 962,4 millions de FCFA, l’État a octroyé une subvention d’exploitation de 695 millions de FCFA. Malgré cet appui de l’État, et au regard des charges d’exploitation évaluées à 3,3 milliards de FCFA, l’entreprise a enregistré une perte de 753,7 millions de FCFA au terme de l’exercice » 2022, en dépit de la hausse de son chiffre d’affaires de 14%, grâce à l’augmentation des prix de l’huile de palme sur le marché, détaille le rapport de la CTR.

Pour rappel, avec la Cameroon Development Corporation, Pamol Plantations fait partie des entreprises qui subissent de plein fouet les effets de la crise socio-politique, qui secoue les deux régions anglophones du Cameroun (Nord-Ouest et Sud-Ouest) depuis fin 2016. En raison de cette crise, qui a à un moment induit l’arrêt des activités dans les installations de cette société, près de 1 700 emplois ont été supprimés dans cette unité agro-industrielle, entre 2018 et 2020. L’entreprise a également perdu 83,9% de son chiffre d’affaires sur la période 2016-2018, selon les données révélées par la CTR, organe technique du ministère des Finances.

Afin de pouvoir se remettre sur les rails de la croissance, Pamol Plantations, avec l’appui de son actionnaire unique qu’est l’État, a commandé une nouvelle huilerie d’un montant de 8 milliards de FCFA. Mais, à cause de l’insécurité dans laquelle baignent les sites de production de l’entreprise (une attaque des séparatistes a fait quatre morts en septembre 2023) et de l’inflation, la livraison de cet équipement prévue en 2021 n’a toujours pas eu lieu jusqu’à date. « Le fabricant a évoqué une inflation galopante ayant fait grimper les coûts de fabrication, ainsi que l’insécurité dans cette zone (région du Sud-Ouest, NDLR) », révèle la CTR. 

Cependant, au-delà des écueils évoqués plus haut, le retard accusé dans la livraison de la nouvelle huilerie (capacité de production de 30 tonnes par heure, extensible à 60 tonnes par heure), qui fait gravement défaut à Pamol aujourd’hui, il y a la non mobilisation du reste de l’enveloppe destinée à son achat. En effet, jusqu’ici, seulement 5,2 milliards de FCFA ont été mis à disposition de Pamol par l’État, pour un équipement estimé à 8 milliards de FCFA. Ce qui révèle un reliquat de près de 2,8 milliards de FCFA.

Brice R. Mbodiam

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Le ministère des Travaux publics (Mintp) a publié, le 9 janvier 2024, un tableau (voir ci-dessous) présentant la situation des routes nationales au Cameroun. Selon ce tableau, le Cameroun compte, à date, 5 824,42 km de routes nationales bitumées sur un linéaire total de 9 387,26 km, ce qui représente 62%. A contrario, le Cameroun compte un linéaire de 3 562,84 km de routes nationales non revêtues tandis que 279,48 km sont « en cours de bitumage », selon les données officielles.

1 region

Dans le détail, la région de l’Ouest est celle qui enregistre le plus fort linéaire bitumé avec 338,44 km représentant 100% du linéaire des routes nationales de la région. Elle est suivie par le Littoral (98,93% de routes bitumées sur un linéaire de 332,25 km), puis par le Centre (90,02% de routes bitumées sur un linéaire de 1 145,95 km) qui referme la troisième marche du podium. La région de l’Est affiche le plus faible linéaire bitumé avec 671,39 km, soit 40%.

Le gouvernement s’est fixé pour objectif de bitumer 1 888,719 km de nouvelles routes entre 2024 et 2026, avec au moins 656,959 km en 2024. Ce, en vue de densifier le réseau routier national et renforcer l’accessibilité des régions intérieures du pays, de même qu’à faciliter les échanges. Les routes nationales, qui relient essentiellement les chefs-lieux de région à la capitale Yaoundé et le Cameroun aux pays voisins, constituent l’ossature de ce réseau.

P.N.N

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Les 27 et 29 décembre 2023, la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), le leader du marché brassicole au Cameroun, et ses filiales Société camerounaise de verrerie (Socaver) et Société des eaux minérales du Cameroun (Semc) ont procédé à la rétrocession aux populations de Ndogbong (Littoral), Bamendakwe (Nord-Ouest) et Mboango (Littoral), de trois projets d’adduction d’eau potable financés par leurs soins. Il s’agit de deux forages (Ndogbong et Bamendakwe) et d’un réseau de conduite d’eau potable (Mboango), qui ont globalement coûté 63 millions de FCFA, apprend-on.

Selon Boissons du Cameroun et ses filiales, ces ouvrages ont pour objectif de soulager les populations durement affectées par les pénuries d’eau, en favorisant « l’accès à l’eau potable à plus de 30 000 personnes ; à lutter contre les maladies hydriques tel que le choléra ; et à apporter de l’espoir et procurer du bonheur » aux populations concernées.

« Vous savez tous que l’eau, c’est vie. Les populations de Mboango, qui étaient habituées à aller dans les ruisseaux pour recueillir de l’eau, ont enfin de l’eau potable en cette fin d’année. Je dis merci à la Société des eaux minérales du Cameroun », a confié Sa Majesté Frédéric Augustin Pandong, chef de 1er degré du Canton Mbo, auquel appartient le village Mboango.

« Avec ces ouvrages, nous poursuivons notre engagement citoyen sur les principaux axes de notre stratégie de responsabilité sociétale ; qu’il s’agisse d’encourager la performance à l’école par l’octroi des bourses et fournitures scolaires aux meilleurs élèves, de dons de consommables, médicaments et matériel médical pour améliorer les conditions de prise en charge des malades à l’hôpital et sauver des vies ; de la fourniture d’eau potable ; de la promotion du sport, de l’art et la culture, ou de l’entrepreneuriat », commente Stéphane Descazeaud, le directeur général de la SABC.

BRM

L’encours des créances en souffrance des banques de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) a atteint 1917,9 milliards FCFA au 31 décembre 2022. Ces crédits bancaires non remboursés à échéance ont été multipliées par 4 par rapport à leur niveau atteint dix ans plus tôt (495 milliards FCFA à fin décembre 2012), révèle la Banque des États d’Afrique centrale (Beac), dans sa revue de stabilité financière 2022, publiée le lundi 8 janvier 2024.

Selon l’institution financière, cette dégradation de la qualité du portefeuille de crédits des banques sur la période 2012-2022 s’explique à la fois par des facteurs conjoncturels et structurels. Sur le plan structurel, l’institut d’émission des six pays de la zone Cemac fait savoir que l’augmentation du niveau des créances en souffrance est liée aux insuffisances des dispositifs de gestion des risques et de gouvernance au sein des banques. En effet, la Beac explique que les banques déploient davantage d’efforts sur les aspects commerciaux au détriment d’une analyse rigoureuse du risque de crédit dans leurs portefeuilles.

Sur le plan conjoncturel, la fragilisation des équilibres budgétaires des États de la Cemac, suivie de la baisse de l’activité économique a induit une accumulation des arriérés de paiement par les États, dans le portefeuille de crédits des banques.

Pour la Beac, cette croissance des créances en souffrance « constitue une préoccupation majeure pour les États de la zone, pour la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), la banque centrale et les établissements de crédit ». Cette préoccupation est d’autant plus importante que le risque de crédit, appréhendé par les créances en souffrance, demeure actuellement l’un des principaux risques auxquels sont confrontées les banques de la Cemac, souligne la banque centrale.

1 BEAC

Pour limiter la progression de ces créances qui affectent la liquidité des banques et réduit leurs actions de financement de l’économie, la Cobac demande formulée aux banques par de présentation des plans d’apurement de ces créances en souffrance ainsi que la mise en place de mesures visant à améliorer les dispositifs de gestion du risque de crédit des banques.

Chamberline Moko

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Malgré la reprise de ses activités en 2020, après une suspension intervenue en septembre 2018, à cause de la crise socio-politique qui secoue les régions anglophones du Cameroun depuis fin 2016, la Cameroon Development Corporation (CDC) peine toujours à payer les salaires de ses employés. Ceci, en dépit des différents appuis financiers de l’État, unique actionnaire de cette entreprise qui exploite de vastes plantations d’hévéa, de bananes et de palmiers à huile dans la région en crise du Sud-Ouest du pays.

« Les difficultés d’exploitation rencontrées par la CDC ne permettent pas d’honorer ses engagements financiers. (…) L’on note ainsi une augmentation globale de son endettement. (…) Pour la dette sociale, son augmentation est liée à l’évolution des arriérés de salaires au 31 décembre 2022 de 17,78%, malgré l’appui de l’État, ainsi qu’à l’accumulation des impayés de cotisations sociales en augmentation de 15%. Au 30 juin 2023, les arriérés de salaires se situent à 35,7 milliards de FCFA, et la dette sociale vis-à-vis de la CNPS (le fonds de pension public, NDLR) à 26,7 milliards de FCFA », révèle le rapport sur la situation des entreprises et établissements publics en 2022, que vient de publier la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR). Avec une masse salariale mensuelle estimée à 2 milliards de FCFA, selon le chiffre révélé lors d’un conseil d’administration tenu le 27 décembre 2018 à Bota-Limbé, dans la région du Sud-Ouest, cela fait autour de 17 mois d’arriérés de salaire cumulés.

Avec des pertes cumulées de 38,7 milliards de FCFA entre 2019 et 2021, selon les données de la CTR ; la CDC est l’entreprise camerounaise qui paye le plus lourd tribute des revendications séparatistes en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En 2018, par exemple, 12 sites de production sur les 29 que compte l’entreprise étaient en arrêt total de production, en raison de l’insécurité créée dans les plantations par les séparatistes. Ces derniers n’avaient d’ailleurs pas hésité à transformer certains de ces sites en camps de base pour leurs milices armées, qui ont tué plusieurs travailleurs et grièvement blessés plusieurs autres.

Cette conjoncture difficile a officiellement causé la perte de 6 124 emplois sur les plus de 22 000 que comptait cette entreprise, 2e employeur du Cameroun après l’administration publique. Ces pertes d’emplois ont probablement augmenté au cours de l’année 2022, du fait de la situation précaire dans laquelle évolue la CDC. « L’on observe un taux de désertion du personnel de plus en plus important, malgré les subventions débloquées par le gouvernement pour le règlement partiel des salaires », révèle le rapport de la CTR.

Brice R. Mbodiam

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Dans un communiqué rendu public ce 9 janvier 2024, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, dévoile la nouvelle grille tarifaire du fer à béton au Cameroun. Cette grille, applicable dès ce mois de janvier 2024, consacre une baisse de ce produit variant de 70 à 235 FCFA en fonction des villes (Douala et Yaoundé) et du type de fer, soit une réduction de l’ordre de 2,2% à 5%. « Les nouvelles baisses ainsi enregistrées s’appliquent, à due hauteur, sur l’ensemble du territoire national », précise Luc Magloire Mbarga Atangana.

 Nouvelle grille des prix en FCFA

Douala

Yaoundé

FE400

Prix actuel 

Nouveau prix

Différence

Prix actuel

Nouveau prix

Différence

Diamètre 8

2900

2795

-105 (3,6%)

2950

2850

-100 (3,3%)

Diamètre 10

4460

4295

-165 (3,6%)

4540

4380

-230 (5%)

Diamètre 12

6400

6165

-235 (3,6%)

6520

6290

-230 (3,5%)

FE500

Prix actuel

Nouveau prix

Différence

Prix actuel

Nouveau prix

Différence

Diamètre 8

3070

3000

-70 (2,2%)

3125

3055

-70 (2,2%)

Diamètre 10

4700

4590

-110 (2,3%)

4790

4680

-110 (2,2%)

Diamètre 12

6750

6600

-150 (2,2%)

6880

6725

-155 (2,2%)

Source : ministère du Commerce

Cette nouvelle baisse des prix du fer à béton intervient après celle survenue en octobre 2023 « décidée en concertation avec les sociétés de production », d’après Luc Magloire Mbarga Atangana. Les prix de ce produit utilisé dans le secteur du BTP avaient déjà connu une réduction de l’ordre de 2%. Par ces baisses des prix, les producteurs de fer à béton accèdent à une requête du gouvernement qui souhaite voir les prix de certains produits de grande consommation baisser sur le marché, à la faveur de la détente actuellement observée autour des cours mondiaux des matières premières et du fret.

Il faut dire que malgré cette tendance, le Cameroun connait toujours une hausse généralisée des prix. Selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), en moyenne, sur les douze derniers mois, le taux d’inflation s’élève à 7,5% en novembre 2023. Ces tensions inflationnistes dépassent largement le seuil de 3% admis dans la zone Cemac.

SG

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Le Cameroun veut consacrer 38 millions de dollars (un peu plus de 22,77 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain) pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans le pays en 2024, a annoncé, le 4 janvier, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbaïrobe. Ce montant s’inscrit dans le cadre du Projet d’urgence de lutte contre la crise alimentaire (Pulca), financé par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions de dollars (plus de 59 milliards de FCFA).

 « Nous avons des populations qui sont en situation de crise alimentaire et ce projet vise non seulement à soutenir ces populations en leur apportant une assistance humanitaire, mais aussi de renforcer leurs capacités de production. Il sera aussi question d’améliorer les infrastructures communautaires pour faire face aux effets négatifs du changement climatique », a déclaré le membre du gouvernement, cité par Cameroon tribune.

Le projet est prévu pour couvrir les régions du Nord, de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Adamaoua et de l’Est. Au Cameroun, 2,9 millions de personnes (soit 10,6% de la population) sont en insécurité alimentaire, selon les résultats du Cadre harmonisé des zones à risque et d’identification des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Cameroun dévoilés le 11 décembre dernier.

Cette situation d’insécurité alimentaire, qui inquiète les autorités camerounaises, serait due à la hausse des prix des intrants, la flambée des prix des denrées alimentaires, des conditions météorologiques extrêmes (sécheresse et inondations) dans la partie septentrionale du pays, la destruction des cultures par les chenilles, la dévastation des champs par les éléphants et la crise sociopolitique dans les régions anglophones. La situation, apprend-on, s’est particulièrement dégradée dans 10 départements du pays : cinq dans le Sud-Ouest, trois dans le Nord-Ouest et deux dans l’Extrême-Nord.

Cette enveloppe devrait permettre notamment d’améliorer les moyens de subsistance et de subvenir aux besoins alimentaires et nutritionnels de plus de 260 000 personnes en situation d’insécurité alimentaire et de vulnérabilité, ainsi qu’à 159 000 agriculteurs, éleveurs et pêcheurs touchés par la crise dans les régions ciblées.

P.N.N

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Au cours de l’exercice 2022, le trafic aérien de passagers a connu une hausse d’environ 37,5% au Cameroun par rapport à 2021. Ainsi, le nombre de passagers transportés par voie aérienne est passé de 1 083 117 passagers en 2021 à 1 489 317 en 2022, soit une augmentation de 406 200 passagers. Cependant, cette augmentation demeure inférieure au niveau d’avant la pandémie (année 2019) de -1,55%. C’est ce que révèle le rapport de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) sur la situation des entreprises et établissements publics du Cameroun en 2022. Selon le document, l’année 2022 a été marquée par une activité dense du trafic aérien mondial en raison de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) du 9 janvier au 6 février 2022 au Cameroun. Ce, après la baisse considérable de l’activité aérienne observée en 2020 suite à la pandémie de la Covid-19 et sa reprise modérée en 2021.

Cette embellie s’est également répercutée sur la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) qui a connu une accélération caractérisée par l’augmentation des fréquences de vols sur les zones de dessertes de Yaoundé (Centre), Douala (Littoral), Ngaoundéré (Adamaoua), Garoua (Nord) et Maroua (Extrême-Nord). Selon le CTR, la compagnie nationale aérienne du pays a transporté 209 994 passagers en 2022 contre 153 571 en 2021. Soit 56 423 passagers en plus, ce qui représente un taux de 36,74% par rapport à l’année précédente. Sur la même période, la compagnie a transporté 341 155 kg de fret. Ce, pour des recettes totales de plus de 18 milliards de FCFA en 2022, en hausse de 56 % par rapport à 2021, apprend-on. Ledit chiffre d’affaires est constitué de 92% du revenu issu du transport des passagers et 8% du fret. Selon le rapport, la flotte actuelle de l’entreprise compte neuf aéronefs, dont six en service. En 2022, six destinations ont été desservies sur le marché domestique par la compagnie et deux dessertes sur le marché régional (Gabon, Tchad), d’après la même source.

Le nombre de mouvements d’aéroports a connu également une progression de 28,65%, passant de 27 850 mouvements en 2021 à 35 830 mouvements en 2022, indique le CTR. A contrario, le trafic aérien de fret a connu une régression : le tonnage annuel transporté en 2022 a enregistré une chute de 13,20% en comparaison avec l’année 2021, passant ainsi de 25 106 tonnes en 2021 à 21 791 tonnes en 2022, soit une baisse de 10,51% par rapport à 2019 avant la Covid-19. L’Association internationale du transport aérien (IATA, sigle en anglais) prévoyait que les compagnies aériennes devraient réaliser en 2023 des bénéfices nets de 4,7 milliards de dollars sur des recettes de 776 milliards USD.

Patricia Ngo Ngouem

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D’après le rapport sur la situation des entreprises et établissements publics pour l’année 2022, de la Commission technique de réhabilitation (CTR), un organe du ministère des Finances, la Société de recouvrement de créances du Cameroun (SRC) a travaillé en 2022 sur neuf décisions de justice pour un montant de 46,297 milliards de FCFA avec pour objectif de recouvrer 10,325 milliards de FCFA pour le compte de l’État et de ses démembrements. Mais elle n’a recouvré que 5,395 milliards de FCFA. Ce qui correspond à un taux de réalisation de 52,26% et une baisse de 17% par rapport aux 6,5 milliards de FCFA recouvrés en 2021.

Les raisons de cette contre-performance ne sont pas évoquées par la CTR. Elle intervient pourtant après que la SRC s’est vue accorder de nouveaux pouvoirs en 2020 en vue d’accroitre son champ d’action. Depuis lors, le bras séculier de l’État en matière de recouvrement des créances peut faire recours à la force publique, accéder à toutes bases de données, aux immeubles, locaux et propriétés des débiteurs.

Même si ses recouvrements ont connu un bond de 39,45% en 2021, de manière générale la SRC peine souvent à atteindre ses objectifs de recouvrement. Selon le rapport de la CTR de 2020, le volume de créances recouvrées au cours de cet exercice est de 4,6 milliards de FCFA contre un objectif de départ de 6,6 milliards. Pour remédier aux problèmes, la SRC entend renforcer ses effectifs par le recrutement dans le corps de la magistrature et de l’administration des greffes et améliorer les capacités de son personnel en matière de recouvrement bancaire.

La SRC envisage, en outre, de poursuivre la recherche de nouveaux portefeuilles de créances compromises et le recouvrement des créances commerciales par des actions de marketing, en direction des entreprises publiques porteuses de créances douteuses ou compromises (CNPS, Pak, Art, Sonara et Matgenie). Elle veut par ailleurs nouer un partenariat avec le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf) pour une meilleure gestion des inscriptions d’hypothèques.

Frédéric Nonos

Une nouvelle récolte de blé est attendue dans les prochains jours à Wassande, localité l’Adamaoua, une région du Cameroun qui abrita en son temps les installations de la Société de développement du blé (Sodéblé), entreprise publique tombée en faillite en 1980. L’information a été révélée au cours de la visite de terrain effectuée le 22 décembre 2023 à Wassande par le ministre de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe. La récolte, dont le tonnage n’a pas été précisé, est le fruit de semences mises à la disposition d’une coopérative locale en août 2023 par l’Institut de recherches agricoles pour le développement (Irad).

En effet, afin de réduire la dépendance du Cameroun aux importations de blé, qui creusent le déficit de la balance commerciale du pays, l’Irad expérimente depuis quelques années des variétés de blé pouvant pousser au Cameroun avec des rendements probants. Ces expérimentations ont eu lieu dans les régions du Nord-Ouest et de l’Adamaoua. C’est dans cette dernière région que l’Irad a décidé de lancer les premiers champs semenciers, certainement à la faveur des financements mis à sa disposition suite à une instruction du chef de l’État.

C’est que, après la publication en avril 2022 d’une note de conjoncture sur le blé, dans laquelle l’Irad invoquait le manque de moyens financiers pour le développement de la culture de cette céréale dans le pays, le président de la République, Paul Biya, a instruit la mise à la disposition de cet institut, d’une subvention spéciale d’un peu plus de 10 milliards de FCFA à décaisser sur une période de 5 ans. Avec pour objectif de relancer la production à grande échelle du blé au Cameroun.

Pour rappel, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), le pays a importé une cargaison totale de 966 400 tonnes de blé en 2021. Ce qui correspond à une augmentation de 106 400 tonnes (+12,3%) par rapport aux 860 000 tonnes de cette céréale importées au cours de l’année 2020. Ces importations ont imposé au Cameroun d’expatrier une enveloppe de 182,7 milliards de FCFA, contribuant ainsi non seulement à obérer les réserves en devises du pays, mais aussi à creuser le déficit commercial du Cameroun, estimé à 1 478 milliards de FCFA en 2021 (+7,5%). 

BRM

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Depuis le 1er janvier 2024, les personnes désireuses de sortir du Cameroun sont obligées de présenter une attestation de conformité fiscale (ACF) dans les services consulaires des ambassades pour obtenir le visa, conformément aux nouvelles dispositions de la loi de finances 2024 de l’État du Cameroun. Mais, dans un communiqué signé le 5 janvier 2024, le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, précise que certaines personnes sont exemptes de cette obligation.

« Le ministre des Finances informe les contribuables particuliers, professionnels ou non, qu’en application des dispositions nouvelles de la loi de finances 2024, l’attestation de conformité fiscale est désormais exigible pour toute demande de visa auprès des missions diplomatiques et consulaires établies au Cameroun. Toutefois, ne sont pas concernés par cette exigence, les enfants mineurs et étudiants sans revenus, ainsi que les cas d’évacuation sanitaires », peut-on lire dans le communiqué sus-mentionné.

Dans un prospectus de sensibilisation sur cette nouvelle mesure fiscale, la direction générale des impôts (DGI) du ministère des Finances explique que ce document exclusivement délivré en ligne est venu substituer l’attestation de non redevance (ANR), et « atteste qu’un contribuable est à jour de ses obligations déclaratives et de paiement d’impôts et taxes ». « L’existence d’une dette (fiscale) à la charge de l’entreprise ne fait pas obstacle à l’obtention par son dirigeant d’une ACF », précise la DGI.

BRM      

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Au cours de l’année 2023, le Cameroun a exporté 206 852 tonnes de bananes, en baisse de 4,3% (-9 251 tonnes) par rapport à la cargaison de 216 103 tonnes expédiée vers le marché international au cours de l’année 2022, selon les données révélées par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam). Cette baisse des exportations survient alors qu’un 4e producteur est arrivé sur le marché local depuis le mois de juin 2023.

Il s’agit de la Compagnie des bananes de Mondoni (CDBM), nouvelle filiale du groupe français Compagnie fruitière, qui contrôle déjà la société des Plantations du haut Penja (PHP), le leader du marché de la banane au Cameroun. La nouvelle entité, qui opère dans la localité de Mondoni, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, a totalisé des exportations de 3 155 tonnes au 31 décembre 2023, selon les chiffres mis à disposition par l’Assobacam.

La baisse des exportations de bananes enregistrée au Cameroun au cours de l’année 2023 aurait pu être plus importante, n’eussent été les bonnes performances réalisées par la Cameroon Developement Corporation (CDC) au cours de la période sous revue. Cette société d’État, 2e employeur du pays après l’administration publique, affiche des exportations de 29 063 tonnes en 2023. Celles-ci sont en hausse de 37% par rapport aux 21 224 tonnes de bananes expédiées vers le marché international en 2022.

L’embellie observée à la CDC a permis d’atténuer le fléchissement des exportations observé aussi bien à la PHP qu’à Boh Plantations Plc, qui a cédé son statut de petit poucet du marché au nouveau venu CDBM. En effet, à en croire les chiffres de l’Assobacam, les exportations de la PHP ont chuté de 9,5% en 2023, passant de 179 347 tonnes à fin 2022 à 162 267 tonnes au 31 décembre 2023. Ce qui correspond à une baisse de 17 080 tonnes en valeur absolue.

Dans le même temps, Boh Plantations Plc enregistre une baisse des exportations de 20,4% au cours de l’année 2023. Selon l’Assobacam, elles ont culminé à seulement 12 367 tonnes en 2023, après être ressorties à 15 532 tonnes en 2022.

Pour rappel, principalement vendue dans les pays de l’Union européenne, la banane fait partie du top 10 des exportations non pétrolières du Cameroun. Pour tirer davantage de revenus de ce produit d’exportation, le pays entend porter la production nationale annuelle à 500 000 tonnes en 2030, selon les projections contenues dans la Stratégie nationale de développement (SND 20-30).

Brice R. Mbodiam

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En 2022, la Société de développement du cacao (Sodecao), bras séculier de l’État en matière de développement de la cacaoculture, a bénéficié d’une subvention de l’État d’un peu plus de 1,6 milliard de FCFA, apprend-on dans le rapport de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) sur la situation des entreprises et établissements publics du Cameroun en 2022. Il s’agit d’une subvention de fonctionnement de 1,35 milliard de FCFA octroyée par le ministère des Finances (Minfi) et d’une subvention d’investissement de 280 millions de FCFA accordée par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader).

Cet appui financier du Minader a permis à la Sodecao de produire 5 256 600 plants de cacaoyers contre 5 000 000 en 2021 (en hausse de 5%), 210 264 cabosses semences contre 187 000 en 2021 et créer neuf ha de nouveaux champs semenciers, selon le CTR. Ce financement a également permis à la Sodecao d’acquérir dix motos pour l’encadrement des cacaoculteurs, quatre tracteurs pour le transport des terres fumistes.

En plus de ces subventions, la Sodecao a reçu de la Redevance à l’exportation du Cacao et du Café (RECC) un montant de 2,1 milliards de FCFA représentant 40,59% des ressources globales et 1,2 milliard de FCFA grâce à un Contrat d’objectif minimum signé en 2021 avec l’État. Ce qui a permis notamment d’acquérir des véhicules pour le transport des plants de cacaoyers, créer 40 hectares de plantations de production et 09 champs semenciers…

Au cours des prochaines années, la Sodecao espère accroitre davantage ses rendements et porter la production à 640 000 tonnes de cacao d’ici 2025 et 1,2 million de tonnes à l’horizon 2035 notamment grâce à l’opérationnalisation en cours de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND 30) d’une part, la mise en œuvre de la Stratégie de développement du secteur rural (SDSR) et le Plan national d’investissement agricole (PNIA), outil de développement sectoriel d’autre part. Un objectif qui pourrait être atteint si le Cameroun réussit à réduire son déficit de semences évalué à 20 millions de plants par an.

Rappelons que la Sodecao œuvre pour le développement de la cacaoculture au Cameroun. À ce titre, elle est chargée entre autres de la réalisation des Plantations d’expérimentation et de démonstration (PED) ainsi que de la vente ou la transformation des produits issus de ces dernières, de l’approvisionnement et la formation des planteurs en vue de l’amélioration de la qualité du produit et la réhabilitation et l’entretien des pistes de collecte du cacao.

SG

La plateforme d’échange de cryptomonnaies Yellow Card est au centre d’un litige financier. Son conseil, Me Jonie Banyong Fonyam, Jr, par ailleurs actionnaire et administrateur au Cameroun, est placé en garde à vue depuis le 27 décembre 2023 à la prison centrale de Douala, après dix jours de garde à vue à la police judiciaire. Il est accusé de rétention frauduleuse et d’escroquerie d’une somme de 510 millions de FCFA.

Dans une déclaration publiée le 31 décembre 2023, la fintech américaine qui opère au Cameroun par le biais de deux filiales (Yellow Card Cameroon et Backend Tech Services), précise que la détention de son administrateur est relative à un différend commercial avec deux de ses clients. Il s’agit des Camerounais Sébastien Bodang et Cedric Tifuh Fon, ainsi que leurs sociétés respectives, Bosecx FX LTD et Fon Tifuh FG Enterprises. Clients de Yellow Card depuis 2021, ces derniers ont effectué un total de 2213 transactions dont huit (environ 0,3%) font l’objet du litige financier.

D’après Yellow Card, ces clients n’auraient pas réglé l’intégralité des montants à percevoir, entraînant une dette de 510 millions de FCFA, répartie sur les huit transactions (au lieu d’une seule transaction). Présente dans une vingtaine de pays africains, Yellow Card soutient par ailleurs que Me Jonie Banyong Fonyam n’était ni dirigeant ni administrateur au moment des transactions. Il faut rappeler qu’il a été nommé administrateur en novembre 2022. L’entreprise indique qu’en octobre 2023, après avoir procédé à un processus exhaustif de rapprochement des relevés bancaires et à un audit interne, la dette impayée a été déduite d’une transaction entre les parties.

Cette déduction est contestée par les deux clients qui affirment que les huit transactions en litige, ils ont payé un montant total de 510 millions de FCFA en espèces à l’ancien employé de Yellow Card, Nigel Ndikombui Mingoh. Mais ces derniers, selon Yellow Card, n’ont pas réussi à justifier leurs affirmations par des documents écrits ou des enregistrements de communications électroniques datés de l’époque où se sont déroulés les faits. « Yellow Card n’accepte pas et n’a jamais accepté d’argent liquide payé directement à la société ou aux représentants de la société (…) dans le cadre de la conformité de sa conformité avec les lois et règlements contre le blanchiment d’argent et la criminalité financière… », soutient la fintech.

Malgré des discussions entamées pour résoudre le différend à l’amiable, « les plaignants ont eu recours à des moyens non orthodoxes afin de biaiser le cours de la justice au Cameroun en influençant les fonctionnaires pour faire arrêter Jonie, ce qui a été fait sur instruction du procureur général auprès la Cour d’appel du Littoral », accuse Yellow Card, qui juge absurde que « Jonie ait été accusé d’actes criminels pour un litige purement commercial dans lequel il n’a entrepris aucune action, et ait été incapable d’obtenir une libération sous caution alors que les actes criminels allégués constituent des délits passibles de caution ». Joints au téléphone, les plaignants n’ont pas souhaité se prononcer sur cette affaire.

Au cours de sa première audience le 3 janvier dernier, le tribunal a rejeté la demande de liberté provisoire formulée par les conseils de Me Jonie Banyong Fonyam et ordonné l’ouverture des débats. La prochaine audience est prévue le 15 janvier prochain.

Frédéric Nonos

Dans une circulaire signée le 5 janvier 2024, adressée aux directeurs nationaux et chefs de centre de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), le directeur d’exploitation de l’institut monétaire des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) donne les orientations sur la mise en œuvre du processus de retrait progressif de la circulation des billets de banque de la gamme 2002. À en croire Jean Clary Otoumou, ce processus est effectif depuis le 2 janvier 2024, conformément à une résolution prise lors de la session ordinaire du Comité interministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale du 7 novembre 2022.

Afin de rendre cette mesure effective, le directeur d’exploitation de la Beac prescrit de ne servir que « les billets de la gamme 2020 lors des prélèvements des banques et comptables publics, à compter du 2 janvier 2024 ; reconnaître et contrôler les billets de 5 000, 2 000, 1 000 et 500 FCFA de la gamme 2002, puis les transférer à la caisse destruction après leur perforation ; procéder au tri qualité des billets de 10 000 de la gamme 2002 reçus des versements des banques et comptables publics, puis les transférer dans les caisses dédiées (caisse réserve et caisse destruction) », détaille le document signé par Jean Clary Otoumou.

Cette opération vise à inonder les circuits économiques avec les nouvelles coupures dites de la « gamme 2020 », officiellement mises en circulation dans la zone Cemac le 15 décembre 2022 par la banque centrale, tout en retirant progressivement ceux de la gamme 2002. Ce qui ne signifie pas que les coupures de 2002 ne sont plus admises lors des transactions financières dans la zone Cemac. Elles seront toujours utilisées par les agents économiques, jusqu’à la survenue de la décision de les démonétiser, qui pourrait intervenir dans 10 ans.

Pour preuve, les billets de la gamme 1992, remplacées par celles de la gamme 2002, ne seront démonétisées qu’à partir du 1er juin 2024, soit plus de 20 ans après leur mise en circulation. Depuis le 1er juin 2023, les détenteurs de ces billets peuvent toujours les échanger dans les services de la Beac.

BRM

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A compter de ce 8 janvier 2024, une partie du personnel de la société Azur SA entame une période de chômage technique, qui pourrait durer jusqu’à six mois. C’est ce que révèle une note signée le 3 janvier 2024 par le directeur général adjoint de cette entreprise agro-industrielle, Kamal Massoud. Selon ce responsable du numéro 2 de la production des huiles végétales raffinées et de savons de ménage au Cameroun, cette décision est consécutive « à la conjoncture économique difficile que traverse l’entreprise, occasionnant ainsi une baisse des activités ».

La mise en chômage technique de certains employés d’Azur SA, entreprise contrôlée par le milliardaire Nana Bouba, survient quelques mois seulement après la révélation, en septembre 2023, de la création par cet industriel de la Société de transformation des oléagineux du Cameroun (Stoc), dont le siège est à Ngaoundéré, dans la partie septentrionale du pays. « La conjoncture économique difficile que traverse » Azur SA, qui peut se justifier par la multiplication de nouvelles unités de production des huiles végétales raffinées et de savons dans la partie méridionale du pays, peut expliquer le vœu de son promoteur de vouloir davantage s’enraciner sur le marché des régions septentrionales, où la Sodecoton et son huile Diamaor règnent en maîtres.

Cependant, au-delà de la conjoncture sur le marché des huiles végétales, marquée par une concurrence de plus en plus farouche, la mise en chômage technique des employés de la société Azur SA trahit la situation visiblement difficile dans laquelle se trouve le groupe de l’industriel Nana Bouba depuis quelques années. En effet, après avoir contrôlé la distribution des produits alimentaires de grande consommation (sucre, riz, sel, tomates, etc.) dans le pays pendant de nombreuses années, sa Société alimentaire du Cameroun (Soacam) est aujourd’hui sur le déclin, en raison des problèmes de gouvernance, apprend-on de sources autorisées.

De plus, alors qu’elle contrôlait 6% du marché de l’eau minérale au Cameroun, à travers sa marque Opur, la société Nabco de Nana Bouba a dû céder ses actifs à Supermont en 2016, renforçant ainsi le leadership de cet opérateur sur ce marché. À travers la cession de ses actifs dans l’eau minérale et la production de boissons gazeuses (Planète), le conglomérat fondé par Nana Bouba disait vouloir se recentrer sur son segment agro-industrie, porté par son unité de transformation de l’huile de palme de Douala et ses plantations industrielles situées dans le département du Nkam, dans la région du Littoral. C’est cette activité qui, aujourd’hui, doit à son tour faire face à une « conjoncture économique difficile », induisant la mise en chômage technique des employés.

BRM

Selon le rapport de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) sur la situation des entreprises et établissements publics du Cameroun en 2022, les sociétés d’État actives dans le secteur agricole (forêts, agriculture et pêche) ont été pratiquement toutes déficitaires. « Avec un résultat net cumulé de -11,9 milliards de FCFA, il ressort que toutes les entreprises enregistrent des résultats négatifs, à l’exception de la Sodecoton (Société de développement du coton) et de la Semry (Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua) », peut-on lire dans le rapport de la CTR.

En clair, l’ensemble des sociétés d’État du secteur agricole ont perdu un montant global de près de 12 milliards de FCFA au terme de l’exercice 2022. La plus grosse perte a été réalisée par la Cameroon Developement Corporation (CDC). 2e employeur du pays après l’administration publique, cette unité agro-industrielle exploitant la banane, l’hévéa et le palmier à huile dans la région du Sud-Ouest a encore perdu 15,5 milliards de FCFA en 2022. Cette nouvelle contreperformance témoigne de ce que, malgré la reprise progressive de ses activités à la faveur de la remise en exploitation de nombreuses plantations jadis envahies par les militants séparatistes, cette entreprise ne s’est toujours pas relevée de la crise socio-politique qui secoue les deux régions anglophones du Cameroun depuis fin 2016.

La 2e plus grosse perte enregistrée par les entreprises publiques du secteur agricole au Cameroun en 2022 incombe à Pamol Plantations, qui est avec la CDC parmi les entreprises camerounaises qui paient le plus lourd tribut de la crise socio-politique sus-mentionnée. Ce producteur d’huile de palme, dont les plantations sont également situées dans la région en crise du Sud-Ouest, affiche plus de 753 millions de FCFA de pertes en 2022, selon les données de la CTR. Contre 210,8 millions de FCFA pour l’Agence nationale d’appui au développement forestier (Anafor), qui complète le trio des entreprises publiques du secteur agricole enregistrant les plus grosses pertes à fin 2022.

 Manque de compétitivité

Ces pertes de la CDC et d’autres entités publiques du secteur agricole sont cependant atténuées par la bonne tenue des activités de la Sodecoton. Cette société d’État, qui encadre plus de 200 000 producteurs de coton dans la partie septentrionale du Cameroun, affiche un bénéfice de 4,6 milliards de FCFA en 2022. Loin devant la Semry, dont le résultat net ressort à plus de 145 millions de FCFA au terme d’une année 2022 plutôt déficitaire pour la plupart des sociétés publiques actives dans le secteur agricole.

Les raisons des pertes enregistrées par ces dernières ne sont pas explicitées dans le rapport 2022 de la CTR. Mais, selon les experts du Fonds monétaire internationale (FMI), les entreprises publiques camerounaises enregistrent généralement de « piètres résultats », en raison principalement du manque de compétitivité. Dans un document annexé à la loi de finances 2021 de l’État, le gouvernement, lui, cite cinq causes majeures pouvant justifier les contreperformances des sociétés d’État et des établissements publics du Cameroun.

Contrats de performance

Il s’agit notamment de l’absence d’innovation technologique ; la présence dans l’outil de production des immobilisations non productives et non nécessaires à l’exploitation ; l’absence des économies d’échelle et une structure pléthorique de coûts, dont notamment la masse salariale qui constitue une composante majeure des charges de ces entreprises. Au rang des obstacles à la rentabilité des entreprises publiques au Cameroun, le document cite également le besoin en fonds de roulement toujours important, lié au déséquilibre de la structure financière des entreprises publiques ; et une stratégie marketing peu efficace et moribonde.

Afin d’inverser cette tendance, et sous la pression du FMI qui conduit actuellement un programme économique et financier avec le Cameroun, le gouvernement a décidé de mettre toutes les entreprises publiques sous contrats de performance à partir de l’année 2023. Selon le chronogramme du ministère des Finances, cette opération dont on attend toujours la matérialisation devrait être achevée au 31 décembre 2024. À en croire aussi bien le gouvernement que le FMI, ces contrats de performance constituent la voie royale pour que les sociétés d’État deviennent rentables, et ne soient plus ce boulet que traîne actuellement l’État du Cameroun, à travers les subventions, les reprises de dettes ou encore des garanties souveraines.

Pour rappel, dans un document annexé à la loi de finances 2021, le gouvernement camerounais analyse la rentabilité économique de 38 entreprises publiques sur les 44 qui constituent son portefeuille (établissements publics non compris). « L’exercice 2019 est caractérisé par une détérioration de la rentabilité financière des entreprises publiques. En effet, le taux de rentabilité financière s’établit à -14,5%, soit 6,5 points de moins qu’en 2018. Depuis l’exercice 2017, cette rentabilité est plombée par la situation structurellement déficitaire de ces entreprises », apprend-on.

Brice R. Mbodiam  

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Koree, une plateforme camerounaise de transactions financières, vient d’annoncer la clôture d’un tour de financement de pré-amorçage de 200 000 dollars (plus de 120 millions de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain). La fintech nigériane Duplo a dirigé cette levée de fonds à laquelle d’autres investisseurs privés ont participé, notamment Cameroon Angels Network, Catalytic Africa et Digital Africa, apprend-on. Ce capital devrait permettre à la fintech fondée par la Camerounaise Magalie Gauze-Sanga (photo) de soutenir son expansion sur le continent, notamment en Afrique francophone. Korée prévoit ainsi d’utiliser ces fonds pour étendre son réseau de commerçants, élargir sa base d’utilisateurs et adapter le produit au marché, d’après sa CEO.

Selon le site TechCabal spécialisé sur les innovations et les développements technologiques en Afrique, Koree s’apprête à lancer une nouvelle place de marché qui permettra aux utilisateurs d’obtenir des récompenses sur leurs achats quotidiens. Sa fondatrice affirme à cet effet que les consommateurs gagneront désormais de l’argent lorsqu’ils feront leurs achats sur l’application dans 14 catégories allant de la boulangerie au supermarché, en passant par la restauration rapide, le cinéma et la pharmacie. « Ils font leurs achats comme d’habitude et gagnent un certain pourcentage du montant qu’ils ont dépensé. L’argent que les utilisateurs de Koree gagnent dans leur portefeuille est de l’argent liquide qu’ils peuvent échanger directement sur leur compte d’argent mobile », précise Magalie Gauze-Sanga.

Cette solution digitale, accessible sur iOS et sur Android, a été conçue dans le but de résoudre le problème de la pénurie de monnaie en Afrique francophone. La vision de Koree est simple : permettre au consommateur de récupérer sa monnaie chez des commerçants partenaires, directement sur un mobile, tout en proposant un système de cashback par lequel le consommateur reçoit une certaine somme d’argent en retour lorsqu’il effectue des achats chez ces commerçants. Ce cashback, qui récompense la fidélité des utilisateurs, est crédité sur une carte de fidélité numérique accessible via l’application, comme l’explique We Are Tech.

Depuis son lancement en 2022, Koree affirme avoir déjà enregistré plus de 13 000 utilisateurs, traité plus de 50 000 transactions en espèces pour un montant total de 400 000 dollars (plus de 240 millions de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain). La fintech revendique également la création de 30 000 portefeuilles numériques depuis ses débuts. Lauréate de l’Ecobank Fintech Challenge et du défi Orange Fab Cameroun en 2023, Koree dispose d’une équipe établie au Cameroun, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Togo et au Nigeria, et envisage d’ouvrir un bureau physique à Douala, la métropole camerounaise.

P.N.N

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Selon l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), un 4e producteur de bananes est opérationnel sur le marché local depuis le mois de juin 2023, aux côtés de la société des Plantations du haut Penja (PHP), la Cameroon Development Corporation (CDC) et Boh Plantations Plc (BPL). Ce nouveau producteur a pour dénomination la Compagnie des bananes de Mondoni (CDBM). Mondoni est une localité située dans l’arrondissement de Tiko, région du Sud-Ouest du Cameroun. De sources documentaires, cette localité a aussi donné son nom à une plantation de palmiers à huile qui s’étendait déjà sur près de 4 000 hectares dans les années 70. Il est fort probable que tout ou partie de cette plantation abrite désormais les bananeraies de la toute nouvelle CDBM.

Les données de l’Assobacam révèlent que ce nouveau producteur de bananes a exporté une cargaison globale de 3 155 tonnes entre juin 2023, date du lancement de ses activités d’exportation, et décembre 2023. Mieux, les statistiques que vient de publier l’Assobacam laissent voir une montée en puissance des expéditions de bananes de ce nouveau producteur vers le marché international, passant de seulement 46 tonnes en juin 2023, à 896 tonnes au mois de décembre. Après avoir atteint 695 tonnes au mois d’octobre 2023.

De sources internes à la filière banane, la CDBM a été lancée il y a 3 ans par la PHP, la filiale locale de la Compagnie fruitière de Marseille et leader du marché de la banane au Cameroun. La nouvelle entité porte ainsi à deux le nombre d’entreprises de production de bananes contrôlées par cette multinationale agro-industrielle française au Cameroun. À travers la CDBM, la Compagnie fruitière de Marseille renforce surtout sa superpuissance sur le marché camerounais de la banane, puisqu’en plus de ses deux filiales, cette multinationale assure depuis des années l’assistance technique à la CDC et BPL (suivi de la production et exportation des produits), les deux autres opérateurs de la filière dans le pays.

Selon les confidences glanées au sein de la filière banane, la CDBM est en réalité une société créée depuis de nombreuses années par la PHP, en vue du rachat des actifs de la Société des plantations de Mbanga (SPM). Il s’agit d’une entreprise de production de bananes tombée en faillite en 2013 dans cette localité du département du Moungo, dans la région du Littoral.

Mais, apprend-on de sources proches du dossier, après moult tractations, la PHP abandonnera finalement son projet de reprise de la SPM, en raison de la lourde ardoise laissée par ses promoteurs, mais surtout les multiples litiges fonciers existants avec les populations riveraines des différents sites de production de l’entreprise. Aussi, il y a 3 ans, la PHP a-t-elle simplement transféré la CDBM dans le Sud-Ouest, le « M » initialement mis pour Mbanga dans le sigle de l’entreprise désignant désormais « Mondoni », où la nouvelle société opère désormais, détaille notre source.

Brice R. Mbodiam

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Dans la loi de finances 2024 de l’État du Cameroun, le gouvernement a introduit de nouvelles mesures fiscales qui vont inévitablement occasionner une baisse des salaires chez certains travailleurs. À en croire Célestin Tawamba, le patron des patrons camerounais, l’ensemble de ces mesures devrait induire une baisse des revenus salariaux oscillant entre 5 à 25% dans les entreprises, selon les cas.

Parmi ces mesures, il y a d’abord l’élargissement de la liste des avantages en nature soumis au barème d’imposition, apprend-on dans la circulaire sur l’exécution de la loi de finances 2024 de l’État, signée le 29 décembre 2023 par le ministre des Finances, Louis Paul Motazé. « L’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) dans la catégorie traitements et salaires a été rationnalisé, à travers : l’imposition intégrale de tout avantage en nature versé en argent ; l’élargissement de la liste des avantages en nature faisant l’objet d’une estimation suivant les modalités ci-après, pour détermination de la base imposable à l’IRPP catégorie traitements, salaires : téléphone 5%, carburant 10%, gardiennage 5%, internet 5% », indique la circulaire sus-mentionnée.

En d’autres termes, en plus des indemnités de logement (15%), d’électricité (4%), d’eau (2%), des domestiques (5% chacun), des véhicules (10% chacun) et de nourriture (10%) offertes comme avantages en nature à certains travailleurs, et qui étaient jusqu’ici soumis au barème d’imposition à l’IRRP, l’État y ajoute, à compter du 1er janvier 2024, les indemnités de téléphone (5%), de carburant (10%), de gardiennage (5%) et d’internet (5%). Selon les explications obtenues de sources internes à la direction générale des impôts du ministère des Finances, sur la base de cette nouvelle disposition de la loi de finances 2024, un travailleur bénéficiant par exemple d’une indemnité de téléphone de 50 000 FCFA par mois verra seulement 5% de ce montant (soit 2 500 FCFA) être exonérés de l’IRPP. Tout le reste de cette indemnité, soit 47 500 FCFA, sera assujetti au paiement de l’IRPP.

D’importantes retenues sur les gros salaires

Dans la même veine, le travailleur bénéficiant d’une indemnité de carburant du même montant (50 000 FCFA) verra l’IRPP être déduite sur 45 000 FCFA, tandis que 5 000 FCFA seront exonérés du paiement de cet impôt. Concrètement, le taux de l’IRPP pour des salaires en dessous de 2 millions de FCFA étant de 10% au Cameroun, le travailleur concerné par ce cas de figure (en considérant évidemment que son salaire est inférieur à 2 millions de FCFA, NDLR) perdra 4 500 FCFA sur son indemnité de carburant, en raison du paiement de l’IRPP à l’administration fiscale. Ce qui correspond aussi à une baisse de son salaire de 4 500 FCFA. Cette baisse sera encore plus importante au fur et à mesure que la même opération se fera sur les indemnités de téléphone, de gardiennage et d’internet.

L’on peut cependant noter que les avantages en nature ciblés par cette nouvelle disposition de la loi de finances 2024 relative à l’IRPP concernent les travailleurs des catégories supérieures, bénéficiant généralement d’enveloppes salariales importantes. En d’autres termes, la loi de finances 2024 permettra de prélever davantage de recettes fiscales sur les gros salaires. Et, plus le salaire sera gros, plus la retenue au titre de l’IRPP sur les avantages en nature sera importante, dans la mesure où le taux de cet impôt varie en fonction du niveau des revenus. Il est notamment de 10% pour les revenus en dessous de 2 millions de FCFA par mois, de 15% pour les revenus situés entre 2 et 3 millions de FCFA, de 25% pour les revenus compris entre 3 et 5 millions de FCFA, et de 35% pour les revenus supérieurs à 5 millions de FCFA.

À côté de cette mesure d’élargissement de la liste des avantages en nature soumis au barème d’imposition à l’IRPP, le gouvernement, dans la loi de finances 2024, consacre le plafonnement à 4,8 millions de FCFA par an (soit 400 000 FCFA par mois) de l’abattement forfaitaire fixé à 30% du salaire brut annuel. « Seuls les salaires supérieurs à 1 333 000 par mois sont concernés par cette limitation », précise la circulaire signée le 29 décembre 2023 par le ministre des Finances.

En d’autres termes, pour un travailleur bénéficiant de revenus salariaux annuels d’un montant total de 100 millions de FCFA, il ne bénéficiera désormais que d’un abattement maximum de 4,8 millions de FCFA (le reste étant assujetti au paiement de l’IRPP), contre 30 millions de FCFA par le passé. En clair, pour cette catégorie de travailleur, les près de 25 millions de FCFA qui étaient exonérés de l’IRPP avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi de finances, rejoindront la base imposable, lui faisant par la même occasion perdre d’importants revenus au profit du fisc.

Brice R. Mbodiam  

Selon les données du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), quelque 127 202 producteurs de cacao et de café ont été enrôlés par le guichet producteurs du Fonds de développement des filières cacao et café du Cameroun (Fodecc) à fin décembre 2023. Pour l’année 2024, l’objectif est d’enrôler 300 000 producteurs. Mais l’ambition, à terme, est d’enrôler au moins 600 000 producteurs, affirme Samuel Donatien Nengue, administrateur du Fodecc, dans des propos rapportés par le quotidien à capitaux publics Cameroon tribune. Ce dernier reconnaît qu’il s’agit d’un « objectif un peu ambitieux » mais réalisable, car le guichet jouit d’une bonne réputation auprès des producteurs. « Le mécanisme a une certaine reconnaissance auprès des producteurs qui font la démarche lorsqu’ils ont besoin d’intrants pour leurs plantations, et le guichet s’exécute », dit-il.

Lancé en 2021, le guichet producteurs est un mécanisme qui permet aux producteurs de cacao et/ou de café des différents bassins agricoles du pays de rentrer directement en possession des subventions gouvernementales de masse ou à la carte. Pour ce faire, il suffit pour le producteur d’enregistrer ses données au Fodecc et de déposer sa quote-part de 60% dans une institution financière. Il recevra en contrepartie sa subvention à hauteur de 30 à 40% de l’investissement, en l’occurrence un bon d’achat pour l’acquisition des plants, des intrants agricoles, des produits phytosanitaires, des équipements et des machines agricoles, ainsi que des infrastructures de soutien à la production.

En 2023, le Fodecc annonce avoir distribué 6,3 milliards de FCFA de subvention aux producteurs, ce qui leur a permis de générer un chiffre d’affaires global de 15,8 milliards de FCFA. Ces chiffres ont été révélés le 28 décembre dernier à Yaoundé, au cours d’une session du comité de pilotage de la mise en œuvre de la politique d’octroi des subventions agricoles. Le guichet ambitionne à terme d’injecter 50 milliards de FCFA dans les filières cacao et café en 5 ans afin de booster la production. L’objectif visé par le gouvernement est de porter la production du cacao à 640 000 tonnes d’ici 2030 contre 262 112 tonnes au cours de la campagne 2022-2023. Pour ce qui est du café, il est question pour les autorités de relever la production nationale à 160 000 tonnes en 2030 contre 38 047 tonnes au cours de la saison 2021-2022.

P.N.N

Le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) s’engage à nouveau à sponsoriser la participation d’entreprises camerounaises à la 9e édition du Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé (Promote) prévu du 17 au 25 février prochain. Dans un communiqué rendu public le 22 décembre dernier, Alamine Ousmane Mey, le patron de ce département ministériel, invite les PME locales désireuses de bénéficier de l’accompagnement du Minepat en vue de leur participation à ce grand rendez-vous d’affaires à remplir le formulaire de demande y afférente. Ce formulaire, dit-il, est disponible sur le site Internet de son ministère. Ces entreprises ont jusqu’à ce vendredi 5 janvier 2024 pour transmettre leurs formulaires.

« La liste des entreprises sélectionnées sera communiquée en temps opportun par le Minepat », peut-on lire dans le document. Il faudra donc attendre un peu avant de connaître le nombre de PME qui vont bénéficier de cet accompagnement cette année. Lors de la dernière édition de Promote en 2022, le Minepat avait soutenu la participation de 100 PME locales à ce Salon, à travers des appuis multiformes.

Selon le Minepat, cette initiative d’accompagnement des entreprises à Promote vise à promouvoir le « made in Cameroon » afin de renforcer la position concurrentielle des produits locaux face aux produits importés, en sus d’accroître la visibilité de ces PME. Elle s’inscrit dans le cadre de la politique globale d’accompagnement du secteur privé mise en œuvre par le gouvernement depuis plusieurs années. Cette politique est actuellement réitérée dans la SND30 qui vise la transformation structurelle de l’économie avec comme l’un de ses leviers, la politique d’import-substitution qui vise à produire et à transformer localement.

P.N.N

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A compter du 10 janvier prochain, « les droits d’enregistrement et de timbre sur les mutations des véhicules d’occasion importés seront déclarés et payés dans le Cameroon custom information system (Camcis), en même temps que les droits et taxes de douane à travers le Bulletin de liquidation douanière (BLD) », peut-on lire dans un communiqué rendu public le 2 janvier 2024 par le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze.

En clair, les droits d’enregistrement et de timbre sur les mutations des véhicules d’occasion importés, qui sont déclarés et payés depuis 2017 à travers le système informatique de la Direction générale des impôts (DGI), le seront désormais dans Camsis, un système de dédouanement électronique déployé depuis avril 2020 par la douane. D’après le Minfi, « cette mesure d’administration, qui vise à faciliter les procédures et à améliorer le service rendu aux usagers, n’introduit pas de nouvel impôt et n’accroît aucunement la charge fiscale des contribuables ».

En effet, les documents de la DGI renseignent que toute transaction portant sur un véhicule d’occasion donne lieu à perception des impôts et taxes tels que les droits d’enregistrement calculés au taux de 5% sur la valeur du véhicule acquis ; le droit de timbre sur la carte grise, dont le tarif est fixé à 3 000 FCFA par Cheval Vapeur (CV) ; la taxe à l’essieu pour les véhicules d’occasion de charge utile supérieure à 3 tonnes, dont le tarif varie en fonction de la charge utile ; et le droit de timbre de dimension au tarif de 1 000 FCFA par page.

FN

Dans le cadre des mesures d’élargissement de l’assiette fiscale prises dans la loi de finances 2024 de l’État du Cameroun, il est institué « un taux allégé de 5% au titre de l’impôt sur les bénéfices non commerciaux (BNC), applicable aux revenus générés sur les plateformes numériques par les particuliers qui réalisent des opérations de vente d’un bien, de fourniture d’un service ou d’échange, de partage d’un bien (économie collaborative) », peut-on lire dans la circulaire sur l’exécution de la loi de finances 2024, signée le 29 décembre 2023 par le ministre des Finances, Louis Paul Motazé.

Les termes de cette circulaire ministérielle laissent entendre que depuis le 1er janvier 2024, les revenus générés par les particuliers opérant dans la vente en ligne, activité en pleine expansion au Cameroun depuis l’avènement de l’Internet et des réseaux sociaux, sont désormais assujettis au paiement de l’impôt sus-mentionné. Il en est de même des revenus engrangés par les « influenceurs », terme généralement utilisé pour désigner des personnes physiques vendant leur notoriété sur les réseaux sociaux et autres plateformes numériques, à travers divers services rendus aux entreprises et à des particuliers.

Au demeurant, si l’on peut comprendre que le gouvernement, en quête permanente de ressources pour satisfaire ses besoins de plus en plus croissants, s’intéresse à cette autre niche fiscale (comme ce fut déjà le cas il y a quelques années avec les transferts d’argent par voie électronique, NDLR), l’on peut cependant s’interroger sur l’effectivité de la mise en œuvre de cette mesure. Ceci, au regard de la complexité de la traçabilité des revenus issus des activités sus-mentionnées.

En effet, s’il est loisible de retracer les revenus générés par les entreprises formelles de vente en ligne, aux fins du paiement des différents impôts auxquels la société est assujettie, il apparaît bien difficile d’assurer par exemple la traçabilité des revenus engrangés par un jeune étudiant qui vend des produits à travers ses pages sur les réseaux sociaux, et se fait payer en cash. La même difficulté apparaît pour le cas d’un « influenceur » qui fait la publicité de produits sur ses pages pour doper les ventes, contre une rémunération effectuée par d’autres moyens de paiements en dehors de ceux assurant une certaine traçabilité comme le chèque ou encore le Mobile Money.

« Le système fiscal camerounais est déclaratif. Les assujettis devront souscrire leurs déclarations conformément à la législation en vigueur. L’administration fiscale se réservant ensuite le droit de s’assurer de la conformité desdites déclarations au moyen des contrôles divers. Les équipes en charge desdits contrôles ayant tous les moyens pour reconstituer les revenus des concernés », confie une source autorisée à la direction générale des impôts (DGI) du ministère des Finances.

Brice R. Mbodiam        

Le franc CFA, utilisé au Cameroun, est actuellement l’une des devises les plus recherchées par les agents économiques présents au Nigeria voisin et même au Ghana. À l’aéroport d’Accra, la capitale ghanéenne, les voyageurs en provenance de Lomé ou d’Abidjan peuvent constater que le premier bureau de change accepte de convertir 1000 francs CFA à un taux proche de celui du dollar américain.

Au Nigeria, la demande de franc CFA est encore plus forte, du fait de la faible disponibilité de liquidités en nairas et de la dépréciation de cette monnaie locale. Dans les bureaux de change de Lagos, 1000 francs CFA peuvent rapporter jusqu’à 1875 nairas. Cet intérêt marqué pour le franc CFA contraste avec la perception d’une partie des populations des pays de la zone Franc, comme le Cameroun, qui y voient un symbole de la domination économique de la France.

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Evolution du naira par rapport au CFA (cours officiels)

Au Nigeria comme au Ghana, ce regain d’intérêt s’explique de la même façon : la facilité de conversion et la stabilité relative de la valeur du franc CFA. Le paradoxe réside dans le fait que le Nigeria et le Ghana représentent un marché potentiel combiné de près de 250 millions d’habitants, soit environ 60% de la population de la Cedeao. Selon le FMI, le PIB du Nigeria devrait reculer à 394 milliards de dollars en 2024, loin des 477 milliards de 2022. Néanmoins, même affaiblies, les économies nigériane et ghanéenne cumuleraient encore 61% du PIB global de la Cedeao et de l’Uemoa.

L’importance prise par le franc CFA dans ces deux pays ne reflète donc pas un renversement des forces économiques régionales, mais la façon dont toutes ces économies ont été affectées par des facteurs exogènes. Si le cedi ghanéen vaut théoriquement plus que le franc CFA face au dollar, il a perdu comme le naira nigérian jusqu’à 90% de sa valeur face au billet vert, tandis que la dépréciation du franc CFA est restée limitée à 19%. Face à l’euro, la monnaie de la zone Franc est demeurée stable, alors que le cedi et le naira ont chuté de plus de 79% en moyenne.

L’une des conséquences de cette appréciation relative du franc CFA est une distorsion des prix dans les villes frontalières au Nigeria et au Ghana, du fait du pouvoir d’achat plus important qu’il représente par rapport aux monnaies de ces pays. Sur les produits transfrontaliers, les hausses de prix fragilisent des populations souvent rurales, aux revenus limités et peu évolutifs. Pour l’heure, aucun document public ne laisse penser que les banques centrales de ces zones économiques coopèrent sur cette question.

Idriss Linge, Agence Ecofin

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Dans son adresse à la nation à l’occasion de la fin d’année 2023 et du Nouvel An 2024, le président Paul Biya a annoncé le démarrage, « au cours de l’année qui s’annonce », de la phase 2 du projet construction de l’autoroute Yaoundé-Douala. Avec cette annonce, le gouvernement dispose, à ce jour, de moins de 12 mois pour conclure l’accord avec le partenaire privé qui devra mener les travaux, l’État ayant entrepris de réaliser la phase 2 de ce projet en mode PPP.  

Au ministère des Travaux publics (Mintp), maître d’ouvrage du projet, l’on est persuadé que les travaux pourraient effectivement débuter au courant de l’année 2024 comme annoncé par le chef de l’État le 31 décembre dernier. « Les discussions avec Mota Engil sont très avancées, et elles devraient effectivement se conclure pour un démarrage des travaux cette année. L’entreprise en charge des travaux de la phase 1 (China First Highway Engineering, NDLR) a également soumis une offre. La comparaison des deux va permettre de décider avec qui on va y aller. Tous les éléments techniques sont là pour choisir avec qui on ira pour l’exécution de cette deuxième phase », ont confié à Investir au Cameroun des sources proches de ce dossier au Mintp.

Initialement, trois entreprises ou groupements d’entreprises avaient été retenus dans le cadre de l’appel public à manifestation d’intérêt lancé le 4 mars 2020 en vue de la sélection des entreprises et/ou groupements d’entreprises devant accompagner le gouvernement dans le financement, la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance de l’autoroute Yaoundé-Douala phase 2. Il s’agit des Français Sogea-Satom-Vinci/Razel-Fayat, du Portugais Mota Engil et des Chinois Sinohydro-PCRB-SDHS.

Selon nos sources, le dialogue de préqualification s’est achevé le 30 juin 2023 et en octobre de la même année le processus était rendu à l’étape de l’offre finale. « L’offre finale du seul candidat (Mota Engil, NDLR) ayant atteint cette étape a été reçue le 7 septembre 2023 et transmise à la commission spéciale des contrats de partenariat relative à ce projet mise en place par le Premier ministre, haute autorité des contrats de partenariat », indiquent nos sources. Cette commission disposait d’un délai d’un mois pour achever ses travaux et soumettre au chef du gouvernement son rapport en vue d’une adjudication éventuelle. Mais à ce jour, le nom du partenaire retenu n’est pas encore officiellement connu.

L’entreprise chinoise China First Highway Engineering (CFHEC), qui a réalisé le premier tronçon de l’autoroute (60 km), est entrée dans la danse après le « désistement » du groupement français Sogea-Satom-Vinci/Razel-Fayat et a également introduit une offre. Mais l’on ne précise pas quand celle-ci a été transmise. Ce que l’on sait, c’est que les deux offres sont actuellement à l’étude à l’effet de voir à qui confier le projet.

« Après l’adjudication, il restera à négocier les termes du contrat avec l’adjudicataire avant sa signature et son entrée en vigueur. La recherche des financements du partenaire privé se fera avec le contrat signé. Il s’agit d’un partenariat public privé de type concessif dans lequel le partenaire privé portera effectivement le risque de la demande (risque de trafic). Toutefois, compte tenu du niveau très faible niveau des trafics enregistrés actuellement, l’État devra apporter une subvention d’investissement au début pour assurer l’équilibre financier du projet », affirment nos sources. Et pour le faire et lancer les travaux cette année, il faudra aller vite…

La phase 2 du projet vise à construire sur 136 km, une autoroute de 2x2 voies extensibles à 3 voies de Bibodi, localité du département du Nyong-et-Kellé (Centre), à Douala (Littoral), la métropole économique du Cameroun. Cette deuxième phase est segmentée en deux lots : Bidodi-Edéa (70 km) et Edéa-Douala (66 km). Pour cette phase, le gouvernement estime le coût global des travaux à 812,8 milliards de FCFA (hors taxes). À noter que sur les 196 kilomètres de la future chaussée, seuls 60 km (phase 1) ont été réalisés depuis le début des travaux en 2014. Ce premier tronçon, reliant la capitale Yaoundé à Bibodi, a été ouvert à la circulation le 31 décembre 2021.

Patricia Ngo Ngouem

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