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Yaoundé - 29 mars 2024 -
Banque et Finance

Le Cameroun à l’ère de la vulgarisation du crédit-bail

(Investir au Cameroun) - La nouvelle loi sur le crédit-bail, votée au Parlement, devrait permettre une meilleure appropriation de ce mécanisme de financement, dont des experts affirment qu’il pourrait permettre au Cameroun d’atteindre la croissance escomptée.

Des experts, à l’instar de l’Association camerounaise de leasing (CAMLEASE), estiment que le crédit-bail est l’un des mécanismes de financement par lequel le Cameroun pourrait atteindre un taux de croissance élevé, surtout en ce moment où les autorités ambitionnent de faire du Cameroun un pays émergent au cours des vingt-cinq prochaines années. Adoptée il y a quelques semaines au Parlement, la loi sur le crédit-bail est depuis la mi-mars au centre d’une campagne de vulgarisation. Une initiative conjointement pilotée par le gouvernement camerounais et la Société financière internationale (SFI). « Il s’agit de mieux faire connaître cet instrument de financement », soutient le Ministère des finances.

Les PME, qui éprouvent généralement des difficultés pour accéder à des crédits bancaires classiques, ont, à travers le crédit-bail, un moyen de financer leurs activités.

Contrairement au crédit classique, le crédit-bail est un outil de financement à moyen terme avec une moyenne minimum de trois ans de crédit et accessible aussi bien auprès des banques classiques que des sociétés de crédit-bail, indépendantes des établissements de microfinance. Expliquant les raisons qui ont amené la SFI à se joindre à la promotion du crédit-bail au Cameroun, Henri Rabarijohn, le représentant-résident de cette institution financière appartenant au groupe de la Banque mondiale, a indiqué que « l’approbation de la loi offre un important moyen dans le cadre de la formation et de la promotion de l’investissement. Un instrument à travers lequel les institutions financières sont en mesure de financer l’acquisition d’une grande variété d’immobilisations en offrant des produits, des services et des modes de prestation innovants. »

 

Croissance escomptée

Pour le ministre des Finances, Essimi Menyé, à travers cette loi « les entreprises de crédit-bail ont la possibilité d’accéder aux équipements qui leur manquent. Il revient aux opérateurs, notamment les banques et les institutions qui fonctionnent déjà, comme les entreprises de crédit-bail, de s’en approprier. Nous voulons relancer son fonctionnement afin que tout le monde soit informé et sensibilisé. Au cas contraire, il est possible de s’offrir l’expertise d’un conseiller financier qui maîtrise la loi. Cette loi est également une chance pour les jeunes, qui peuvent exploiter la loi sur le crédit-bail et créer eux-mêmes leurs entreprises. » L’appropriation du crédit-bail pourrait concourir à réduire les importations dans un certain nombre d’activités, ce qui serait un avantage pour le pays, qui gagnera non seulement en termes de création d’emplois et de ressources fiscales, mais également en termes de positionnement des produits locaux labélisés « made in Cameroon ». Le crédit-bail pourrait aussi contribuer à la réduction du déficit de la balance commerciale du Cameroun hors pétrole, qui est actuellement de 710 milliards de francs CFA.

Le Cameroun, dont le marché au crédit-bail est estimé actuellement à 50 milliards FCFA, dispose d’un potentiel de 200 milliards FCFA selon la CAMLEASE, tandis que toute la zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) dispose d’un potentiel de crédit-bail estimé à 400 milliards FCFA. Les PME, qui éprouvent généralement des difficultés pour accéder à des crédits bancaires classiques, ont, à travers le crédit-bail, un moyen de financer leurs activités. Dans un pays comme le Cameroun, où les PME représentent plus de 80% du tissu économique, l’appropriation du crédit-bail pourrait apporter plus de dynamisme.

Au cours de la 13ème assemblée générale de l’Association africaine du leasing, en mai 2010 à Yaoundé, les participants avaient unanimement reconnu que le crédit-bail est, de manière générale, peu pratiqué en Afrique subsaharienne, alors que des pays comme le Maroc, la Tunisie ou encore l’Ile Maurice sont très avancés dans l’usage de ce produit financier.

Achille Mbog Pibasso, Douala

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