(Investir au Cameroun) - Abbas Mahamat Tolli (photo), le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a fait une sortie au sujet des informations « infondées et totalement inexactes » relayées dans la presse, faisant état d'une rareté des devises dans la CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). Ceci du fait d’une politique de rationnement qui serait entretenue par la Banque centrale.
« Au quotidien, la BEAC met à la disposition des agents économiques, à travers les banques, les devises sollicitées dès lors que les dossiers soumis sont conformes aux exigences de la réglementation des changes. Celle-ci prescrit aux banques, en son article 34, un délai de deux jours ouvrés pour l'exécution des ordres remis par la clientèle, sous réserve que toutes les conditions de conformité à la réglementation des changes et au dispositif de lutte anti-blanchiment soient réunies », a déclaré le gouverneur.
Abbas Mahamat Tolli invite donc tous les agents économiques dont les demandes de transfert seraient rejetées par les banques, au motif de la rareté des devises, d'en informer la direction nationale de la BEAC de leur pays de résidence, avec tous les éléments justificatifs.
Sur un ton menaçant, le gouverneur a déclaré : « La Beac se réserve le droit de mener toutes les actions nécessaires, en particulier l'application des sanctions prévues par la réglementation des changes en vigueur, à l'encontre des banques qui, par leur pratique, entraveraient la bonne réalisation des opérations internationales des agents économiques ».
Aux dires de M. Tolli, la Banque centrale dispose d'avoirs en devises permettant de couvrir largement les besoins des économies de la CEMAC. A preuve, ajoute-t-il, la stabilité extrême de la monnaie de la zone est confortable comme l'atteste son taux de couverture extérieure qui s'établit à plus de 62 %.
Sylvain Andzongo