(Investir au Cameroun) - Des responsables du Conseil national du crédit du Cameroun et certaines parties prenantes se réunissent ce 16 avril pour préparer la présentation officielle de son Répertoire national de sûretés mobilières au grand public.
Cette plateforme est censée recevoir, conserver et rendre accessible au public certaines informations relatives aux sûretés réelles mobilières. Selon des experts travaillant sur ce dossier, son objectif est de réduire la différence de niveaux d’information entre les emprunteurs et les prêteurs d’argent, et rendre ainsi le crédit plus accessible.
Avantages
Sur la plateforme qui est accessible en ligne, on apprend que des personnes pourront désormais obtenir du crédit, notamment dans des microfinances, en apportant des biens autres que les titres de propriété immobilière. Si la plateforme parvient à son niveau d’utilisation optimale, il suffira d’avoir un bien expertisé comme un droit de propriété intellectuelle, une action de société, et tout autre bien de valeur pour le présenter comme collatéral (contrepartie ou garantie) à un prêt.
L’utilisation des biens meubles se fait déjà dans certains contrats de prêts comme le leasing, où le bien acquis est nanti jusqu’à remboursement complet du crédit. C’est le cas pour l’acquisition de voiture, ou encore d’engins pour la réalisation de gros travaux. Dans la pratique aussi, il y a une intense activité de prêteurs sur gages. Mais elles opèrent sur un plan informel.
Coûts du crédit encore élevés
Le projet aura cependant besoin d’une campagne de sensibilisation. Cette nouvelle plateforme est la deuxième initiative visant à renforcer l’accès au crédit dans le pays. En juin 2018, le Conseil national du crédit avait présenté la Centrale des risques des établissements de microfinance. Cette initiative a donné des points au Cameroun dans le classement Doing Business. Mais elle tarde à devenir un levier pour la hausse des crédits accordés aux petits promoteurs et porteurs de projets.
Aussi les coûts du crédit demeurent encore élevés, notamment pour les individus. Pour le crédit à la consommation, il a été constaté que le Taux effectif global est de 14 %, avec un taux d’usure pouvant atteindre les 19 %. Cette situation rend encore difficile l’accompagnement financier des PME. Les petites entreprises constituent pourtant une part importante de l’économie camerounaise.
Idriss Linge