(Investir au Cameroun) - Au lendemain de l’incendie qui a consumé environ 150 boutiques dans la nuit du 23 au 24 février 2019 au marché Congo, dans la capitale économique camerounaise, la Communauté urbaine de Douala a annoncé la résiliation pour «défaillance», du contrat de construction d’un espace marchand moderne de 1400 boutiques sur le site de ce marché, projet initié après un énième incendie survenu dans ce marché en juillet 2012.
Les travaux avaient été lancés en 2013 par la Southwest International Construction Corporation (SICC), qui ambitionnait de livrer l’infrastructure au bout de 2 ans, avant de se rebiffer après 2 ans de retard, pour finalement annoncer la livraison en 2018. A ce jour, pas grand-chose est visible sur le chantier.
L’investissement annoncé par SICC, société de joint-venture entre opérateurs économiques locaux et des partenaires américains, devait coûter 7 milliards de francs Cfa et devait être réalisé sous le modèle Build-Operate-Transfert (BOT), qui consistait pour SICC à construire le nouveau marché selon les normes internationales, à l’exploiter pendant une période déterminée et à remettre les clés de cet espace marchand à l’Etat (Communauté urbaine de Douala), au terme de cette période d’exploitation contractuelle.
Selon les plans initiaux, le marché Congo new-look devait compter 1400 boutiques, 200 toilettes, un parking pouvant accueillir 120 véhicules, deux guérites pour gardiens, un poste de police, 16 bacs à ordures et un système de vidéosurveillance. Le projet devait générer 1000 emplois directs pendant la phase de construction, tandis que 171 emplois permanents seraient créés à la fin des travaux.
Pour rappel, la reconstruction du marché Congo n’est pas le premier projet sur lequel SICC échoue au Cameroun. Depuis bientôt 9 ans, cette entreprise tarde à livrer les premiers bâtiments d’un projet immobilier initié dans la capitale économique, et pour lequel les acquéreurs des logements affirment avoir déjà versé environ un milliard de francs Cfa. Les promoteurs, eux, évoquent des difficultés financières, qui semblent s’éterniser.
Brice R. Mbodiam
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