(Investir au Cameroun) - Suite à la décision d’augmenter le prix des produits brassicoles par les acteurs du secteur (Sabc et Guinness Cameroun), au début de ce mois de mars, le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana (photo), a convoqué une réunion de crise, le 6 mars, à Yaoundé.
Le ministre du Commerce a donc réuni, outre les entreprises brassicoles, les syndicats des distributeurs des produits brassicoles, les associations de défense des droits des consommateurs et la CAPA (Cameroon Alcohol Producers Association).
A l’issue de cette réunion, Luc Magloire Mbarga Atangana a déclaré : « Quand on doit modifier le prix d’un certain nombre de produits, ou même de services, le producteur doit au préalable déposer les nouveaux barèmes auprès du ministre en charge des prix. Et celui-ci dispose d’un délai de quinze jours pour apprécier. Aucun nouveau barème ne peut entrer en vigueur s’il n’a été préalablement approuvé par le ministre en charge des prix. Cette formalité n’a pas été respectée. Les associations des droits des consommateurs, elles aussi, sont régies par la loi du 6 mai 2011. C’est la loi-cadre sur la protection des consommateurs qui pose un certain nombre de principes, parmi lesquels le droit à l’information. Cela n'a pas été respecté. Il y a eu précipitation, il y a eu erreur sur la méthode ».
Le ministre du Commerce a néanmoins promis un nouveau cadre de concertation avec les entreprises brassicoles pour statuer sur les nouveaux prix des boissons. « Je ne peux pas préjuger de ce que sera le nouveau prix de la bière. Mais en tout cas, telles que nos délibérations se sont déroulées, il faut que chacun comprenne, notamment l’industrie, que sans le consommateur, il n’y a pas d’industrie ».
Pour rappel, l’augmentation des prix des bières et boissons non alcoolisées chez Guinness est intervenue le 4 mars dernier, après celle de la Société anonyme des brasseries du Cameroun (Sabc). Les sociétés brassicoles au Cameroun expliquent que cette hausse des prix fait suite à une pression fiscale jugée, depuis quelque temps, « excessive ».
En effet, justifient les acteurs du secteur, la Loi de finances 2019 a introduit une modification sur la gestion des droits d’accise, concernant les bières alcoolisées, à hauteur de 5,5%. Conséquence, le prix des boissons alcoolisés et non alcoolisées a connu une inflation allant de 25 à 100 FCFA. Les négociations entre le gouvernement et les brasseurs vont donc se poursuivre. Mais pour l'heure, les nouveaux tarifs ont été gelés.
S.A