(Investir au Cameroun) - Les détournements des fonds publics ont généré 489,6 milliards FCFA de flux financiers illicites entre 2016-2018, selon l’Agence nationale de l’investigation financière (Anif) qui vient de produire un rapport sur le sujet.
Dans le détail, l’Anif estime que les flux financiers générés par le détournement des deniers publics sont de 438,86 milliards de FCFA en 2018 ; 5,19 milliards en 2017 et 45,57 milliards en 2016. Pour blanchir l’argent détourné du trésor public, révèle l’Anif, certains se lancent dans l’immobilier, la vente des automobiles et d'autres dans la création des quincailleries, les salles de jeux de hasard, les casinos, les fondations et autres organisations caritatives.
Pour l’Agence, les détournements de fonds constituent ainsi une menace « moyennement élevée » et dont la tendance est en augmentation, si on y ajoute les crimes contre les marchés publics, dont la législation (code des marchés publics) assimile les actes incriminés comme étant constitutifs d’atteinte à la fortune publique.
Toujours selon le rapport, le qualificatif « moyennement élevé » attribué à l’infraction de détournement des fonds publics trouve sa justification dans l’ensemble des mesures juridiques, institutionnelles et le caractère assez dissuasif des peines applicables (des emprisonnements fermes allant jusqu'à 30 ans) aux responsables condamnés pour avoir commis cette infraction. Pour autant, les détournements de fonds publics n’ont pas cessé.
Cette dernière décennie, la Justice camerounaise a condamné de hauts commis de l’Etat dont un ancien Premier ministre, des secrétaires généraux à la présidence de la République et des ministres. Mais pour une ONG comme Transparency international cette opération d’arrestations contre les prévaricateurs présumés de la fortune publique est affaiblie à cause de relents politiques. Ce qui ne dissuade pas assez les agents publics dans les détournements de fonds publics.
S.A.