(Investir au Cameroun) - Les éléments de la brigade mobile de douanes de Bonabéri, dans la capitale économique camerounaise, viennent de mettre la main sur une cargaison de 800 téléphones portables et autres batteries. Ces terminaux en provenance du Nigéria, apprend-on, étaient dissimulés dans les bagages d’un car de transport de personnes. Au mois de mars 2021, la brigade mobile des douanes de Limbe, dans la région du Sud-Ouest, avait déjà procédé à la saisie, au poste de contrôle de Mudeka, d’une cargaison de plus de 2600 téléphones portables de contrebande.
Ces saisies à répétition remettent au goût du jour la question de la contrebande des téléphones portables au Cameroun. En effet, en dépit d’une augmentation fulgurante du taux de pénétration du mobile dans le pays au cours des 20 dernières années, les recettes douanières, elles, ont drastiquement chuté. « Aujourd’hui, moins de 100 millions de FCFA sont collectés par mois sur les 2 milliards environ encaissés dans les années 2000. Cette baisse contraste avec l’augmentation du nombre et de la qualité des téléphones importés », explique-t-on à la direction générale des douanes du ministère des Finances.
Afin de combattre ce phénomène, le gouvernement camerounais avait annoncé l’entrée en vigueur, à compter du 15 octobre 2020, d’un système de collecte numérique des droits de douane sur les téléphones portables et les tablettes. Ce système imposait aux opérateurs de mobile en activité dans le pays de se connecter à une plateforme numérique conçue par la société Arintech, afin de permettre le prélèvement des droits de douane sur les téléphones portables, en le défalquant sur le crédit de communication du propriétaire du terminal.
Mais, face aux réserves émises par les opérateurs de mobile (caractéristiques techniques limitées de la plateforme, gestion des données personnelles, légalité du moyen de paiement, perte projetée du chiffre d’affaires du fait de la déconnexion automatique des clients rechignant à payer les droits de douane pour leur terminal…), et la grogne populaire née de ce projet visant pratiquement à transférer le paiement des droits de douane sur les terminaux aux utilisateurs, le gouvernement a dû surseoir à sa réforme.
BRM