À l’occasion d’une communication à l’Assemblée nationale le 28 juin dernier, le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, a été interpellé par les députés au sujet de « la couleur parfois inhabituelle et incommode de l’eau » produite par l’opérateur public Camwater.
« Concernant la qualité de l’eau, en plus des mesures de surveillance et de contrôle internes à la Camwater, j’ai instruit un contrôle mensuel et systématique de la qualité de l’eau dans toutes les stations de production. Ainsi, les inspecteurs assermentés de l’eau effectuent des descentes sur site à l’effet de se rassurer que les produits de traitement nécessaires à la potabilisation de l’eau sont présents en quantité suffisante ; respectent les normes d’étiquetage, de conditionnement et de validité ; et que les analyses de l’eau sont effectives et régulièrement faites », a déclaré le ministre.
Toujours selon lui, chacune de ces descentes des inspecteurs fait l’objet d’un compte rendu qui permet d’interpeller la Camwater si une irrégularité est signalée. Cette dernière est alors tenue d’effectuer les corrections nécessaires sans délai.
Le membre du gouvernement a expliqué que l’eau parfois colorée (jaunâtre ou rougeâtre) de l’entreprise Camwater s’explique par des infiltrations dans le réseau dues aux casses de canalisations, par la présence des canalisations vétustes en fontes dans le réseau de distribution et par l’utilisation des conduites en acier galvanisé internes aux habitations des populations.
« Cependant, a-t-il martelé, il convient de souligner que l’eau de la Camwater est traitée conformément aux normes de l’Organisation mondiale de la santé et à la norme camerounaise de l’eau qui prescrivent une chloration efficiente et un contrôle rigoureux de la qualité de l’eau ». Car, une négligence de la part de la société pourrait créer des dégâts au plan sanitaire.
Selon les données du ministère de l’Eau et de l’Énergie, le milieu urbain et péri-urbain au Cameroun est constitué de 213 centres confiés à la Camwater par un contrat qui la lie à l’État du Cameroun. À ce jour, cette entreprise nationale gère 116 centres équipés et fonctionnels, 98 stations de traitement et 32 stations de reprise. Elle dispose d’une capacité installée de 824 484 m3/jour, d’une capacité totale de stockage de 268 532 m3 et affiche un rendement de production de 93,5%. La longueur du réseau quant à elle est de 7 372 km et le nombre total d’abonnés atteint 476 181.
Sylvain Andzongo