(Investir au Cameroun) - Le décès, le 27 février dernier, de l’homme d’affaires Pascal Monkam remet sur la table, les questions relatives à la gouvernance des entreprises familiales au Cameroun. Alors qu’il n’est pas encore inhumé, son groupe d’entreprises et son patrimoine sont déjà au cœur d’un conflit entre ses héritiers. Une requête judiciaire a été déposée par l’un de ses fils qui souhaite être « autorisé à assigner à bref délai aux fins de désignation d’un administrateur séquestre des biens » de son défunt papa.
Selon ce dernier, les recettes relatives aux différentes entités du groupe ne seraient pas gérées de manière transparente. « De son vivant, Monsieur Monkam Pascal gérait lui-même ses affaires. Il récupérait ou faisait récupérer le chiffre d’affaires de chacun de ses établissements. Aujourd’hui, il y a lieu de craindre que chacun de ses dirigeants fait sien le chiffre d’affaires de chaque établissement », peut-on lire dans la requête.
Se fondant sur les textes juridiques, Alain Christian Monkam souligne qu’il est question aujourd’hui de sécuriser les comptes bancaires du groupe, vérifier le bon encaissement du chiffre d’affaires de chacun des établissements, et vérifier toutes les dépenses en s’assurant qu’ils sont bien effectués dans l’intérêt du groupe.
Plusieurs parties prenantes sont désormais attentives à l’évolution de cette affaire. Le groupe emploie de nombreuses personnes, et l’avenir n’est pas certain pour tout le monde. Les autres parties prenantes attentives sont les partenaires financiers et autres créanciers, notamment les banques qui éventuellement auraient fait des prêts au groupe Monkam.
Lorsqu’ils sont aux affaires, très peu parmi les pionniers de l’investissement privé au Cameroun, acceptent d’adopter des règles de gouvernance plus structurées, où les mécanismes de gestion et de transmission des pouvoirs de décision sont connus de toutes les parties prenantes. Après le décès des fondateurs respectifs des groupes Fotso, Kadji, Noutchogouin, Sohaing, il y a juste quelques années, le fonctionnement de leurs entreprises n’a pas manqué d’être perturbé, par ces conflits d’héritiers.
Joseph Roland Djotié