(Investir au Cameroun) - Au cours d’une rencontre à Douala avec le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, le 10 octobre dernier, le Groupement Inter-patronal du Cameroun (Gicam), conduit par Célestin Tawamba, a évoqué la hausse des coûts de production dans un contexte marqué par le Covid-19. D’après le président du Gicam, « la hausse des coûts de production dans les entreprises à l’heure actuelle oscille entre 15 et 50% suivant les secteurs ». Du coup, « la compétitivité voire la survie des entreprises est donc en jeu tout comme les risques sur les emplois sont réels », a estimé Célestin Tawamba.
Selon M. Tawamba, cette hausse du coût de production est principalement importée. À l’en croire, les prix des matières premières et du fret maritime affichent les niveaux les plus élevés de ces 20 dernières années. « L’augmentation des prix des matières premières atteint les 200% pour certains produits. Les prix du fret maritime, à destination de l’Afrique, connaissent une hausse, oscillant entre 250 à 400%, suivant l’origine », a-t-il affirmé.
Fort de ce constat, le président du Gicam a formulé à l’endroit du gouvernement des propositions de mesures envisageables pour atténuer les effets de cette tendance inflationniste. Il s’agit de l’ajustement limité des prix de vente ; des subventions ponctuelles ; des allègements fiscaux (taux de TVA réduit ou nul, allègement/suspension de l’acompte sur certains secteurs, suspensions de contrôles…) ; de la suspension des taxes parafiscales ; de la suspension de certaines taxes portuaires ; de la réallocation des appuis Covid aux secteurs stratégiques et de la réactivation et/ou le maintien en 2022 de mesures exceptionnelles instaurées en 2021.
Le ministre du Commerce a, pour sa part, estimé que dans le moyen/long terme, il y a nécessité de dénoncer et d’adresser les pratiques anticoncurrentielles tant nationales qu’internationales. À ce sujet, il a invité les entreprises et la société civile dans son ensemble à faire entendre sa voix auprès des instances internationales dans la suite de la démarche des pouvoirs publics auprès de l’Organisation mondiale du Commerce.
À échéance plus courte, notamment à l’horizon du premier trimestre 2022, le ministre du Commerce a prôné une approche sectorielle des solutions à envisager. Aussi a-t-il invité les entreprises des différents secteurs à adresser dans les délais les plus brefs leurs propositions via le Gicam, qui seront examinées et soumises à « l’appréciation du chef de l’État ».
S.A.