(Investir au Cameroun) - Dans l’ordonnance modifiant et complétant certaines dispositions de la loi de finances 2022, en ratification au parlement, la provision destinée au « soutien des prix de première nécessité » est portée à 40 milliards de FCFA, soit quasiment le triple des 15 milliards prévus dans la loi de finances initiale.
Le gouvernement explique que cette augmentation vise à la lutter contre l’inflation. Mais il n’indique pas comment l’argent sera utilisé pour arriver à cette fin ni quels sont les produits concernés. Il est cependant certain que les carburants ne sont pas concernés. Un montant de 480 milliards de FCFA étant déjà budgétisé pour subventionner ces produits.
En vue de stabiliser le niveau général des prix, à défaut de pouvoir inverser la tendance, l’Institut national de la statistique (INS) a suggéré au gouvernement, dans un rapport publié en mai dernier, de mettre en œuvre « des mesures additionnelles de soutien aux entreprises et aux ménages, à la fois globales et ciblées ».
L’INS note qu’en moyenne sur les douze derniers mois, le taux d’inflation est très proche de la norme communautaire Cemac de 3,0% à fin mars 2022 (+2,9%) et a déjà été dépassé ou franchi dans six villes. Il s’agit d’Ebolowa (+4,5%), Bamenda (+4,4%), Maroua (+4,3%), Bertoua (+3,9%), Bafoussam (+3,6%) et Garoua (+3,0%). Ces tensions inflationnistes, indique l’INS, sont entretenues principalement par les prix des produits alimentaires notamment de la viande, des pains, des céréales, des farines, des poissons, des huiles et des légumes.
Si rien n’est fait, a relevé l’INS, « Il est fort probable, sous ces conditions, que le taux d’inflation franchisse le seuil de 3% retenu par la Cemac [Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad] dans son dispositif de surveillance multilatérale ».
Sylvain Andzongo