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Yaoundé - 23 avril 2024 -
Economie

Produits alimentaires, cosmétiques et hygiéniques : Dion Ngute demande à Manaouda d’annuler ses décisions

Produits alimentaires, cosmétiques et hygiéniques : Dion Ngute demande à Manaouda d’annuler ses décisions

(Investir au Cameroun) - Plus d’un mois après sa circulaire rendant obligatoire le certificat de conformité sanitaire pour l’importation des produits alimentaires d’hygiène, cosmétiques et dérivés au Cameroun, le ministre de la Santé publique (Minsanté), Malachie Manaouda (photo), vient d’essuyer un revers. Des instructions du Premier ministre, Joseph Dion Ngute, lui enjoignent de rapporter sa décision.

 « J’ai l’honneur de vous répercuter les hautes instructions du Premier ministre, vous prescrivant de bien vouloir rapporter votre lettre circulaire N° D36-72/LC/Minsanté/SG/DPS/SDHA du 2 août 2022 relative à l’application des textes fixant les modalités de contrôle des produits alimentaires, d’hygiène, cosmétiques et dérivés aux portes d’entrée du Cameroun », peut-on lire dans une lettre du Secrétaire général des services du Premier ministre (SG-PM), Magloire Séraphin Fouda, a adressé, le 14 septembre, au ministre de la Santé publique.

Par ailleurs, le Premier ministre demande au Minsanté de rapporter son communiqué du 2 septembre 2022 sur les produits ayant obtenu une autorisation de mise en consommation humaine au Cameroun. Dans ce document, le membre du gouvernement a publié une liste de produits alimentaires ayant obtenu une autorisation de son administration. Ceci pour indiquer aux entreprises se prévalant d’une certification obtenue auprès de l’Agence des normes et de la qualité (Anor) qu’elles doivent d’abord requérir le quitus de son ministère avant de pouvoir commercialiser les produits de cette catégorie. Car, selon le Minsanté, il revient à son administration « au premier rang » d’effectuer des visites sur site à l’effet d’évaluer les conditions générales d’hygiène du milieu ; des visites du process et les prélèvements des échantillons pour l’analyse complète dans les différents laboratoires.

Après avoir exigé du ministre de la Santé d’effectuer ce rétropédalage, le Premier ministre l’instruit d’accélérer, de concert avec le ministère en charge de l’Industrie et du Développement technologique et les autres administrations et organismes concernés, le processus d’élaboration des textes d’application de la loi n° 2018/020 du 11 décembre 2018 portant loi-cadre sur la sécurité sanitaire des aliments au Cameroun.

Inquiétudes du secteur privé

Peu après la publication de sa circulaire du 2 août, le ministre de la Santé publique a été saisi par le président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam). Dans son courrier, Célestin Tawamba exprime les inquiétudes des entreprises du secteur ayant trouvé l’acte ministériel « inopportun ». De plus, le président du Gicam relève que cette circulaire est floue dans la définition du concept « produit alimentaire d’hygiène », qui ne renverrait à rien. En plus, Célestin Tawamba estime que la circulaire de Malachie Manaouda n’est pas explicite sur les démarches concrètes, donnant lieu à l’obtention du certificat de conformité sanitaire et de l’autorisation de mise à la consommation humaine.

Célestin Tawamba déplore également le manque de clarté au sujet des normes sanitaires auxquelles les produits importés ou fabriqués pourraient se conformer. « Les conséquences de la circulaire du 2 août se font déjà sentir dans les ports du Cameroun. Des cargaisons sont bloquées pour défaut de certificat et d’autorisation », écrit alors le président du Gicam. Selon lui, les frais liés à cette situation sont imputés à l’importateur. Ce qui pourrait entraîner une hausse de l'inflation.

Malachie Manaouda pourrait ainsi voir sa récente campagne engagée contre les produits décapants s’arrêter. Les opérateurs économiques et les pharmacies qui les commercialisent arguent qu’ils ont obtenu des certifications de l’Anor. Cette certification délivrée par l’Anor est contestée par le Minsanté. « De nombreuses pathologies enregistrées dans les formations sanitaires sont issues de la consommation des produits d’hygiènes et alimentaires de mauvaise qualité. Ainsi, qu’il vous plaise d’instruire vos collaborateurs de s’abstenir de délivrer des documents qui attestent de la qualité des produits destinés à la consommation humaine », avait indiqué le ministre de la Santé publique dans sa lettre adressée le 12 août dernier au directeur général de l’Anor, Charles Booto à Ngon.

S.A.

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