(Investir au Cameroun) - La pratique des « rabais consentis » manuscrits qui consiste pour les soumissionnaires d’indiquer après l’ouverture des offres, dans leur acte d’engagement, le pourcentage de rabais qu’ils peuvent consentir sur le marché public pour lequel il soumissionne, est désormais interdite au Cameroun.
Selon une note publiée ce 17 août, le ministre en charge des Marchés publics (Minmap), Ibrahim Talba Malla (photo), il s’agit là « d’une pratique frauduleuse qui tend à prendre une ampleur inquiétante », après la séance d’ouverture des plis. Il ajoute : « Cet état de chose présume de la part des auteurs de ladite manœuvre, une volonté manifeste de manipulation des offres des soumissionnaires ».
Aussi, afin de mettre un terme à la résurgence de cette « mauvaise » qui ne garantit pas le respect des principes de transparence des procédures et d’égalité de traitement des candidats par le Code des marchés publics, Ibrahim Talba Malla invite à observer dorénavant les certaines directives pour la prise en compte des rabais consentis par les soumissionnaires, en vue de la correction de leurs offres financières. Ainsi, le rabais présenté de manière manuscrite n’est plus accepté ; pour être admis, le rabais doit être mentionné en lettres et en chiffre ; la preuve du rabais consenti par un soumissionnaire doit être jointe au rapport de la sous-commission d’analyse. Aussi, le Minmap prescrit que ces règles soient indiquées dans le règlement particulier de l’appel d’offres dans le cadre des marchés publics, afin que nul n’en ignore.
Le secteur des marchés publics au Cameroun est confronté à de nombreux défis, dont la corruption. Dans son rapport présenté fin 2018, la Commission nationale anticorruption (Conac) a classé le ministère des Marchés publics comme l’administration la plus corrompue du pays.
S.A.