(Investir au Cameroun) - La direction de la météorologie, logée au ministère des Transports, annonce qu’une « tempête de poussière » est en train de traverser le septentrion du Cameroun depuis le 17 février 2021.
« Un énorme panache de poussière saharienne transporté par l’Harmattan en provenance du Centre du Tchad a franchi le territoire via le département du Logone et Chari dans la région de l’Extrême-Nord et poursuivra son déplacement vers les régions du Nord et de l’Adamaoua. Ce phénomène, associé à des vents modérés, réduira considérablement la visibilité et expose les personnes aux maladies et aux pathologies respiratoires », explique la direction de la météorologie.
Elle précise qu’au cours des prochaines heures, des vents nord-est modérés d’environ 8 à 9 mètres par seconde souffleront dans le septentrion camerounais y transportant d’importantes quantités de poussière d’environ 500 à 800 microgrammes par mètre cube précisément dans l’Extrême-Nord, mais, un peu moins dans les deux régions du Nord et de l’Adamaoua. Ces particules de poussière réduiront la visibilité et détérioreront la qualité de l’air. « Il est conseillé de limiter les sorties, sinon d’arborer un masque facial », conseille la direction de la météorologie.
La limitation des déplacements, comme le prescrit la météorologie, devrait notamment impacter les mouvements des personnes et des biens. Ce qui va ralentir de fait l’activité économique dans le septentrion en matière de commerce et de transport. Cela en rajoute aux défis que connaît par exemple l’Extrême-Nord. Cette région a été classée en 2019 par un décret du Premier ministre comme « zones économiquement sinistrées », du fait des attaques de la secte islamiste nigériane Boko Haram, dont les incursions meurtrières depuis 2013 ont pratiquement lessivé le maigre tissu économique de cette partie du Cameroun.
Pour essayer de relever l’Extrême-Nord, les textes en vigueur dans le pays permettent à l’État, depuis 2019, d’offrir des incitations diverses aux entreprises désireuses de s’installer dans cette zone touchée par l’insécurité. Ces incitations prennent la forme d’exonération d’impôts pendant une période de 3 ans.
Par ailleurs, selon la délégation régionale des Forêts et de la faune pour l’Extrême-Nord, la zone subit ces dernières semaines des dégâts causés par des troupeaux d’éléphants dans des champs sur une superficie de 240 ha. L’invasion des champs par les éléphants, phénomène récurrent dans cette partie du Cameroun, fait davantage planer le spectre de la famine sur la région de l’Extrême-Nord.
S.A.
Lire aussi: