(Investir au Cameroun) - Dans son avant-projet de loi de finances 2022, présenté devant le gouvernement le 8 novembre 2021 par le ministre des Finances, le gouvernement camerounais projette une baisse de l’inflation de 0,4% en glissement annuel. « S’agissant des prix, l’inflation est projetée à 2% en 2022, contre 2,4% estimée en 2021, soit en deçà du seuil de 3% de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale) », a indiqué le ministre Motazé.
À en croire ce membre du gouvernement camerounais, « la poursuite des mesures prises par le gouvernement pour maîtriser les prix, d’une part, l’amélioration de l’offre locale en produits de grande consommation et l’assainissement du marché interne d’autre part, devraient contribuer à l’atteinte de cet objectif ». Selon des observateurs du landernau économique national, cette projection est peu réaliste pour au moins deux raisons principales.
D’abord, parce qu’en dépit de sa relative diversification par rapport aux autres pays de la Cemac, l’économie camerounaise est encore très dépendante des importations. L’offre locale des produits de grande consommation tels que le riz, le poisson, le sucre, le lait, l’huile de palme, etc. est insuffisante, contraignant le pays à expatrier plusieurs centaines de milliards de FCFA chaque année pour s’approvisionner sur le marché international. De ce point de vue, l’offre locale excipée par le gouvernement ne devrait pas fondamentalement modifier cette réalité.
Ensuite, la prévision à la baisse du taux d’inflation faite par le gouvernement survient dans un contexte plutôt marqué par des tensions inflationnistes inédites sur le marché international, où le pays s’approvisionne pratiquement en tout, pour combler le gap entre l’offre et la demande de nombreux produits.
Par exemple, dans certains secteurs d’activités, en plus de la flambée des prix des matières premières, les coûts du fret ont explosé, atteignant souvent jusqu’à 400%. Cette réalité a des incidences notables sur les coûts de production des entreprises (en hausse de 3,8% au 2e trimestre 2021 selon l’INS) et dresse le lit de la spéculation dans les marchés.
BRM
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