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Yaoundé - 20 avril 2024 -
Economie

Coronavirus : après avoir fermé ses frontières, le Cameroun autorise les échanges commerciaux avec l’étranger

Coronavirus : après avoir fermé ses frontières, le Cameroun autorise les échanges commerciaux avec l’étranger

(Investir au Cameroun) - Au lendemain des premières mesures restrictives prises par le gouvernement camerounais pour lutter contre la pandémie du coronavirus, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a présidé le 18 mars à Yaoundé, une concertation interministérielle restreinte. Ceci « pour fixer le cadre d’application » desdites mesures.

Il en ressort que « les mesures contenues dans la déclaration du Premier ministre du 17 mars 2020 vont (désormais) s’appliquer sur une durée de quinze jours renouvelables en cas de nécessité ». Initialement, il s’agissait de les appliquer « à compter du mercredi 18 mars 2020 jusqu’à nouvel ordre ».

En outre, à rebours de la précédente décision de fermer toutes les frontières du pays, il a été décidé que « les échanges commerciaux avec l’étranger vont se poursuivre, en particulier avec le Tchad et la République centrafricaine (RCA), sans préjudice du contrôle sanitaire des conducteurs ». Le Premier ministre n’a pas expliqué ce rétropédalage. Mais à l’analyse, il a été dicté par les raisons économiques et diplomatiques.

Raisons du rétropédalage

Il faut savoir que, à travers ses deux ports, le Cameroun joue un rôle pivot en matière d’approvisionnement de marchandises en direction du Tchad et de la RCA, qui n’ont pas d’ouverture sur la mer. Une rupture brutale de la chaîne d’approvisionnements à partir du Cameroun aurait eu des conséquences économiques et sociales très importantes dans ces États voisins. À l’inverse, cette décision aurait pu porter un sérieux coût aux recettes du Port autonome de Douala. Les marchandises à destination du Tchad et de la RCA représentent près de la moitié des recettes de cette place portuaire.

Par ailleurs, le Cameroun est le principal animateur des échanges commerciaux intracommunautaires dans la zone Cemac. « Sur la période 2014-2017, sa part du total des échanges intracommunautaires a atteint 24,7%, grâce à la relative diversification de son économie et de l’existence de corridors routiers avec tous les pays de la Cemac et le Nigéria », indique la Banque africaine de développement (BAD) dans son récent rapport sur les perspectives économiques en Afrique en 2020.

Déjà la veille, en fermant les frontières terrestres, aériennes et maritimes, le Cameroun avait pris le soin d’exclure les vols cargo et l’accostage des navires transportant les produits de consommation courante ainsi que les biens matériels essentiels, dont les temps d’escales devraient être limités et encadrés.

Économie extravertie

Une fermeture totale des frontières aurait été suicidaire pour le Cameroun qui dépend de l’étranger pour l’approvisionnement en produits essentiels. Il importe, par exemple, la totalité du carburant utilisé localement depuis que son unique raffinerie est partie en fumée, 90% de ses besoins en médicament, 80% et 50% de ses besoins respectifs en riz et poisons, considérés comme des denrées alimentaires de grande consommation.

Nombre d’intrants pour son industrie embryonnaire viennent également de l’étranger. C’est le cas des secteurs meunier et cimentier qui dépendent totalement de l’extérieur respectivement pour l’approvisionnement en blé et en clinker, matières premières essentielles dans la fabrication de la farine de blé (encore incontournable dans la fabrication du pain par exemple) et du ciment.

Au 19 mars 2020, les autorités sanitaires camerounaises déclarent 14 cas de personnes infectés au coronavirus. Jusqu’ici limitée à Yaoundé, la pandémie s’étend désormais à ville de Bafoussam à l’ouest du pays ou deux cas ont été enregistrés. Des centaines de personnes ont été mises en quarantaine en attendant qu’elles soient déclarées infectées ou non par le virus.

Sylvain Andzongo et Aboudi Ottou

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05-02-2020- Sur la période 2014-2017, le Cameroun a pesé 24,7% des échanges commerciaux entre les six pays de la Cemac (BAD)

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