(Investir au Cameroun) - Selon le « test prévisionnel de conjoncture », un document trimestriel de nature prospective que la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) vient de publier, le financement de l’habitat au Cameroun est miné par plusieurs maux. « Le financement de l’habitat et des biens d’équipement continuerait de pâtir des conséquences du non-remboursement des créances, des difficultés de recouvrement rapide par voie judiciaire, du taux d’endettement élevé de la clientèle et du changement de domiciliation bancaire des clients engagés », écrit la banque centrale
La Banque centrale ne donne pas l’impact chiffré de ces difficultés rencontrées dans le secteur de l’immobilier au Cameroun. Mais ces défis, selon le ministère en charge du secteur, ont une conséquence sur déficit de logements que vit le pays depuis plusieurs décennies. En effet, selon les chiffres officiels, le déficit de logement au Cameroun est estimé à 2,5 millions d’unités en milieu urbain.
Malgré l’existence du Crédit foncier du Cameroun (CFC) depuis 1977, la situation du financement de l’habitat ne s’en porte pas mieux. Car, selon le rapport 2019 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), le CFC a apporté des concours financiers de 420 milliards de FCFA pour la réalisation de projets immobiliers dans le pays. Grâce à ces crédits hypothécaires octroyés à des taux bonifiés, les bénéficiaires ont pu construire 85 000 logements et acquérir 16 342 parcelles de terrains.
Seulement, sur la base de ces performances réalisées sur une période de 41 ans, la CTR conclut que les parts de marché de la banque de l’habitat dans le financement de l’immobilier au Cameroun « demeurent relativement faibles » alors que les besoins en logements sont énormes au Cameroun.
Afin de rendre le Crédit foncier plus performant et efficace, la CTR, recommande aux pouvoirs publics une révision du « modèle économique du CFC pour lui permettre, tout comme pour les autres institutions similaires des pays africains, d’accroître ses ressources et d’élargir son périmètre d’activité, pour financer en masse les logements et satisfaire une part significative des besoins ».
S.A.