(Investir au Cameroun) - Au cours du conseil de cabinet tenu le 23 janvier à Yaoundé, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, a fait l’état des lieux des adhésions du Cameroun dans les organisations internationales.
On y apprend que le volume des contributions du Cameroun aux organisations internationales s’est considérablement accru au cours des dernières décennies. Il se situe à 10 milliards de FCFA en moyenne pour 196 organisations internationales recensées.
Seulement, a relevé le Minfi, les principales contraintes inhérentes au paiement des contributions dues aux organisations internationales se rapportent notamment à l’absence de données relatives à la domiciliation bancaire et à la localisation de certains organismes bénéficiaires de même que la communication tardive des informations concernant les modifications des montants des contributions statutaires par les organes délibérants de ces organismes.
« De nombreuses adhésions sont faites sans avoir suivi la procédure en vigueur, principalement l’autorisation nécessaire à cet effet, et sans aucune remontée de l’information sur notre adhésion ; notamment sur le niveau de contribution attendu annuellement par organisation », peut-on par ailleurs lire dans le document d’orientation budgétaire 2020.
Afin d’encadrer les dépenses liées aux cotisations versées par le Cameroun auprès des instances internationales, le ministre des Finances a fait savoir qu’un mécanisme de gestion comprenant des mesures à court et moyen terme a été mis en place. La création et l’opérationnalisation en juillet 2019 de la plateforme mixte permanente Minfi/ministère des Relations extérieures (Minrex), chargée du suivi et de l’évaluation des contributions de l’état aux organisations internationales constituent la dorsale de ce dispositif.
Réductions des adhésions
À terme, a indiqué M. Motaze, il est prévu, entre autres, l’actualisation régulière du fichier des organisations internationales aux budgets desquelles contribue le Cameroun, l’élaboration d’une programmation triennale des engagements de l’État au titre de ses contributions aux instances internationales et la définition d’un référentiel d’analyse de la soutenabilité des engagements financiers de l’État au profit des organisations internationales. En clair, il est question de rationaliser les dépenses liées à la participation du Cameroun dans les organisations internationales.
Le gouvernement camerounais a indiqué lors du débat d’orientation budgétaire l’année dernière de réduire les adhésions du pays aux organisations internationales. Elles contribuent certes au rayonnement diplomatique du pays, mais le faire sans respecter la procédure en vigueur, sans une analyse coût-avantages préalable, a l’effet inverse.
Le Cameroun reçoit de nombreuses requêtes transmises par des organisations internationales pour réclamer d’importants arriérés. Cette situation perturbe sérieusement, selon le gouvernement, l’exécution du budget de l’État et dégrade l’image du pays. À titre d’exemple, au mois de mars dernier, le Cameroun a été suspendu de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour n’avoir pas payé ses cotisations. Elles se chiffraient à 180 millions de FCFA.
Sylvain Andzongo
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