(Investir au Cameroun) - Selon nos informations, le ministre des Finances (Minfi), Louis-Paul Motaze (photo), a récemment saisi les services du Premier ministre pour les convaincre de la pertinence de la mise en place d’une police d’assurance « marché », pour la couverture d’assurances relatives aux volets évènementiels et infrastructurel de la Coupe d’Afrique des nations de football que le Cameroun organisera en 2022. Il s’agit d’une police d’assurance portée collectivement par les 17 assureurs non-vie du Cameroun.
Arguments
Les arguments développés par le Minfi sont tirés d’une réunion tenue le 30 juillet dernier avec l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (Asac). À l’occasion, le président de l’Asac, Théophile Gérard Moulong, a indiqué, s’agissant de la couverture d’assurances de la CAN 2022, que « les niveaux de capitaux en jeu sont élevés et ne peuvent pas être supportés par une société isolée du marché, en cas de survenance de certains sinistres tels que l’annulation de l’évènement, la suspension ou l’arrêt en cours d’exécution du tournoi final ». Il a par ailleurs ajouté que les premiers réassureurs africains interrogés se sont montrés réticents quant à la couverture du risque « annulation de l’évènement ».
D’après le président de l’Asac, la saisine des hautes autorités pour la mise en place d’une police d’assurance « marché » répond à plusieurs objectifs. Elle vise notamment la proposition des garanties adéquates et plus larges, conformes aux exigences de la Confédération africaine de football (CAF) ; la prise en charge rapide des sinistres ; l’application du principe de la préférence nationale en associant toutes les 17 sociétés d’assurances qui souscrivent en assurance non vie au Cameroun.
À la lumière des leçons tirées de la gestion des sinistres de grande ampleur (accident ferroviaire d’Eseka en octobre 2016, incendie de la Société nationale de raffinage en mai 2019), l’Asac soutient, en plus, que « la couverture des grands risques nationaux devrait faire l’objet d’une approche commune ».
Préalables
À en croire Louis-Paul Motaze, les arguments de l’Asac ont rencontré l’adhésion de toutes les administrations représentées. « Elles sont toutes favorables à la synergie proposée par l’Asac, dans la mesure où c’est une démarche non mercantile qui favorise une meilleure conservation locale des primes indispensables au financement de l’économie nationale », écrit le ministre des Finances. « Elle permet également de fusionner les capacités pour offrir une couverture plus large de la CAN et conforme aux exigences de la CAF, tout en respectant les dispositions réglementaires relatives à la coassurance communautaire et à la préférence nationale », ajoute-t-il.
Selon le Minfi, le principe d’un regroupement de l’ensemble des sociétés d’assurances à travers la mise en place d’une police d’assurance « marché » exclut la compétition encouragée dans le cadre de la commande publique. Alors, au cas où cette police « marché » est retenue, elle devrait être précédée par une autorisation de « gré à gré de l’autorité des marchés ».
« Ce préalable est indispensable pour fédérer les assureurs et réceptionner leurs offres pour un accompagnement groupé de la couverture d’assurances de la CAN 2022. L’accord de principe de la haute hiérarchie déclenchera le début de la formalisation de l’offre de l’Asac dont la mise en œuvre est subordonnée au visa préalable de la CAF », écrit le ministre des Finances.
Sylvain Andzongo