(Investir au Cameroun) - Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé le 25 juillet 2022 que son Conseil d’administration a validé la 2e revue des accords avec le Cameroun, au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC). L’approbation de cette 2e revue du programme économique et financier triennal (2021-2024) signé entre le Cameroun et cette institution de Bretton Woods permet au pays de bénéficier d’un nouveau décaissement de 72,9 millions de dollars, soit 46,8 milliards de FCFA.
Cette nouvelle enveloppe, selon le FMI, porte à 346,1 millions de dollars, soit environ 205 milliards de FCFA, le volume des décaissements déjà effectués en faveur du gouvernement camerounais depuis la conclusion du programme économique et financier avec le FMI, le 29 juillet 2021. Le FMI note cependant que ces décaissements sont consentis alors même que « les résultats globaux du programme sont mitigés… », peut-on lire dans le communiqué officiel rendu public à cet effet.
« Les résultats du Cameroun au titre du programme restent conformes aux objectifs et les réformes structurelles progressent, même si des retards sont observés dans certains domaines essentiels », a souligné à l’issue du Conseil Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du Fonds. Ce dernier précise cependant que « les autorités (camerounaises) sont déterminées à atteindre les objectifs du programme et à accélérer le rythme de mise en œuvre des réformes, pour soutenir la diversification de l’économie sous l’impulsion du secteur privé ».
1000 milliards FCFA en jeu
L’accélération des réformes que sous-tend le programme avec le FMI, notamment dans les domaines de la transparence, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, « est essentielle pour obtenir des financements supplémentaires de la part des donateurs », rappelle Kenji Okamura. En effet, selon les prévisions du gouvernement camerounais, le programme économique en cours pourrait générer jusqu’à 1 000 milliards de FCFA au Trésor public.
« Ce programme met en exergue un gap de financement pour la période 2021-2024 d’un montant de l’ordre de 1 000 milliards de FCFA, dont le concours du FMI est d’environ 375 milliards de FCFA. Le reliquat (625 milliards de FCFA) devant être fourni par les autres partenaires financiers en termes d’appuis budgétaires », avait révélé Jean Tchoffo, le président du Comité technique de suivi des programmes économiques (CTS), une structure spécialisée du ministère des Finances. C’était au cours de la Conférence annuelle des services centraux, déconcentrés et extérieurs de ce département ministériel, organisée le 25 février 2022 à Yaoundé.
À en croire le président du CTS, les appuis budgétaires proviendront de quatre principaux bailleurs de fonds internationaux. Il s’agit notamment de la Banque mondiale (BM), de la Banque africaine de développement (BAD), de l’Union européenne (UE) et de l’Agence française de développement (AFD). Mais, prévient le président du CTS, « les différents décaissements attendus de ces partenaires sont assortis d’un certain nombre de conditionnalités arrêtées de commun accord ».
Brice R. Mbodiam
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