(Investir au Cameroun) - Au cours de l’année 2019 au Cameroun, l’investissement a été plus dynamique dans le public que dans le secteur privé, révèle l’Institut national de la statistique (INS) dans son rapport 2019 sur les « Comptes nationaux », récemment rendu public. Dans le détail, apprend-on, au cours de la période sous revue, l’investissement privé a ralenti, passant de 9,6% en 2018, à seulement 7,4% un an plus tard.
Dans le même temps, souligne l’INS, les dépenses d’investissement dans le public, elles, ont rebondi de façon exponentielle. Concrètement, elles ont progressé de 11,4% en 2019, contre -3,1% en glissement annuel. « Cette évolution s’explique, d’une part, par l’augmentation des dépenses d’investissement public en matériels et appareils électriques, en matériels de transport et en meubles, et d’autre part, par l’accroissement des dépenses en capital de l’Etat, en vue de l’achèvement des grands projets d’infrastructures, en particulier celles liées aux prochaines compétitions internationales de football (CHAN 2021 et CAN 2022, NDRL) », analyse l’INS.
Sur un registre plus global, au cours de l’année 2019, les dépenses d’investissements au Cameroun ont cru de 8,5%, gagnant ainsi 0,7 point par rapport aux 7,8% enregistrés en 2018. Grâce à cette progression, relève l’Institut national de la statistique, ces dépenses ont contribué à hauteur de 2,3 points à la croissance économique du pays, ce qui correspond à une hausse de 0,2 point en glissement annuel.
Pour rappel, selon les « Comptes nationaux », la croissance économique au Cameroun, en 2019, s’est établie à 3,7% du PIB, après avoir culminé à 4,1% du PIB en 2018. Ce ralentissement est consécutif à la persistance de l’insécurité dans certaines localités de la région de l’Extrême-Nord, à cause des exactions de la secte terroriste nigériane Boko Haram ; la crise socio-politique qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis fin 2016 ; et l’incendie de la Sonara, unique raffinerie de pétrole du pays, incident survenu fin mai 2019. Tous ces évènements ont eu et continuent d’avoir un impact négatif sur les activités économiques dans le pays.
Brice R. Mbodiam
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