(Investir au Cameroun) - Dans son rapport mensuel sur le marché des valeurs du Trésor en septembre 2021, la Beac, banque centrale des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Tchad et Guinée équatoriale), révèle l’évolution des coûts des ressources mobilisées sur ce marché par le Trésor public camerounais. On y apprend, par exemple, qu’en juin 2021, les émissions par le Cameroun de bons du Trésor assimilables (BTA), qui sont des titres publics dont la maturité ne dépasse pas 52 semaines, ont été rémunérés à seulement 1,98% en moyenne.
Selon les données compilées par la banque centrale, c’est le taux le plus bas du marché, en comparaison avec la même période sur 2 ans. En effet, en juin 2020, les BTA du Cameroun étaient rémunérés à 3,1% en moyenne, contre 2,2% en juin 2019. Certainement en raison de la pression qu’exercent les autres pays sur le marché ces derniers mois, les taux d’intérêts servis par le Cameroun sur le BTA sont repartis à la hausse au mois de septembre 2021, à 2,3%. Une hausse en dépit de laquelle le pays demeure le plus compétitif sur le marché.
En effet, révèlent les statistiques de la Beac, le Congo a rémunéré ses titres de court terme à 6,4% en septembre 2021 (soit 4,1% de plus que le Cameroun), à 6,1% (+4,1% par rapport au Cameroun) au mois de juin dernier, contre respectivement 5,9 et 6,5% en juin 2020 et 2019. Dans le même temps, le Gabon, l’autre acteur principal du marché, affiche des taux d’intérêt de 5,8% en septembre 2021, de 4,9% au mois de juin, contre respectivement 4,3 et 3,6% en juin 2020 et 2019.
L’embellie des taux d’intérêt pratiqués par le Cameroun s’explique par la ruée des investisseurs vers les titres camerounais. « L’engouement des investisseurs sur les titres de dette publique camerounaise est réel. Celui-ci est vérifiable notamment par l’examen des taux de couverture des différentes émissions, qui plafonnent généralement autour de 120%, soit une offre de financement de 120 pour une demande de 100 », explique Sylvester Moh, le directeur général du Trésor au ministère des Finances. Cette réalité permet au gouvernement d’oxygéner régulièrement sa trésorerie avec de nouveaux emprunts, avec pour but de satisfaire ses besoins de financement.
BRM