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Yaoundé - 20 avril 2024 -
Energie

Propriété intellectuelle : Joseph Dion Ngute annoncé à un forum d’affaires au cœur d’un procès pour contrefaçon

Propriété intellectuelle : Joseph Dion Ngute annoncé à un forum d’affaires au cœur d’un procès pour contrefaçon

(Investir au Cameroun) - A quelques heures de l’ouverture du Central Africa Business Energy Forum (Cabef) 2022, l’affaire de contrefaçon qui éclabousse cette conférence, présentée comme « une plateforme de rencontre pour la sous-région et les pays voisins avec pour objectif le développement de l’industrie énergétique régionale », reste pendante devant le tribunal de première instance de Bonanjo à Douala. Saisi le 30 août, d’un référé d’heure à heure, par l’entreprise camerounaise Business Facilities Corporation (BFC), qui demande l’interdiction de cet évènement pour plagiat, le président du tribunal, Quentin Djapite Ndoumbe, a renvoyé la cause, lors d’une audience la veille, pour ce 8 septembre à 8 heures.

C’est à la même heure que les participants à cette rencontre de deux jours sont censés commencer à arriver au lieu de la conférence, organisée dans la capitale économique du Cameroun par M&L Consulting, une société de conseil et d’ingénierie basée à Malabo en Guinée équatoriale. Les chances pour que cette procédure empêche la tenue de ce forum d’affaires s’avèrent donc minces. Surtout qu’il devrait connaître la participation, selon le programme de l’évènement, du Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute (photo), de certains membres de son gouvernement et des ministres de la sous-région en charge des questions énergétiques, dont le ministre équatoguinéen des Mines et des Hydrocarbures.

Éléments à charge

Sur le site Internet du forum, le ministère que dirige Gabriel Mbaga Obiang Lima est présenté comme l’un des partenaires de l’évènement. Et c’est d’ailleurs à ce fils du président Obiang Nguema que l’on devrait la mobilisation des autorités du pays hôte et des autres membres du gouvernement de la sous-région. D’où la sérénité des organisateurs. « Les autorités ont été saisies (…) et des mesures ont été prises pour garantir le parfait déroulement de cet évènement », assure Télesphore Tueno, le chargé des médias du Cabef.

Dans sa requête au président du tribunal de première instance de Bonanjo, BFC, que dirige le Camerounais Lucien Ndzomo Mviena, accuse le Cabef d’être une « pâle copie » du Cemac Business Energy Forum (Cbef). L’entreprise revendique en effet la paternité de cette conférence, dont la première édition s’est tenue du 29 au 30 novembre 2021 à Brazzaville au Congo. Elle dit d’ailleurs avoir enregistré et protégé cette « marque de service » à l’Organisation africaine pour la propriété intellectuelle (OAPI).

« Tout a été fait dans les moindres détails pour semer la confusion dans l’esprit des tiers, de façon à faire croire que le Cbef et le Cabef seraient un seul et même évènement », charge Me Yves Mbadi l’avocat de BFC. Pour l’illustrer, ce dernier pointe notamment le fait que le Cbef soit présenté comme la première édition du Cabef dans son spot publicitaire. Dans cette vidéo, soutient encore l’avocat, l’image de Carole Mbessa Elongo, la directrice générale adjointe de BFC et coordonnatrice de l’édition 2021 du Cbef, prises lors de la tenue dudit évènement, tourne en boucle.

Brouille entre partenaires

« Des allégations sans fondement », a réagi, le 1er septembre, Nathalie Lum, la directrice générale de M&L Consulting et présidente du Cabef, face à la campagne de dénonciation engagée par BFC sur les réseaux sociaux. En réalité, les similitudes entre les deux forums d’affaires sont évidentes. Ils ont d’ailleurs été initiés par les mêmes acteurs : le ministère équatoguinéen des Mines et des Hydrocarbures et M&L Consulting. Dans sa requête et dans ses communications sur les réseaux sociaux, BFC avoue d’ailleurs que l’idée de cette conférence est de ces deux structures qui l’ont sollicitée pour participer à l’organisation.

Il se trouve qu’à la fin du Cbef 2021, les organisateurs se sont brouillés sur la gestion financière de l’évènement et M&L Consulting a décidé de poursuivre l’aventure sans l’entreprise camerounaise. Constatant sa mise à l’écart et se sentant lésé (BFC réclame plus de 176 millions de FCFA d’honoraires), le cabinet camerounais, qui avoue ne pas avoir un contrat formel avec ses partenaires d’affaires, s’est hâté d’enregistrer et de protéger le Cbef. La preuve, cette action est intervenue le 21 janvier 2022, soit près de deux mois après la tenue de la conférence à Brazzaville.

Aboudi Ottou 

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